Neuf personnes sur dix dans le monde ont des préjugés envers les femmes, femmes comprises

Une étude réalisée par les Nations unies et publiée mercredi révèle que 9 personnes sur 10 ont des préjugés envers les femmes dans le monde, femmes comprises.

Près de 90% de la population mondiale, tous sexes confondus, a des préjugés envers les femmes, montre une étude publiée mercredi par le Programme des Nations unies pour le développement à l’approche de la Journée internationale des droits des femmes.

Les hommes font de meilleurs dirigeants politiques ou d’entreprises que les femmes. Aller à l’université est plus important pour un homme que pour une femme. Les hommes devraient être prioritaires sur le marché de l’emploi lorsque les offres sont rares.
« Des barrières invisibles subsistent »

Neuf personnes sur dix dans le monde, femmes comprises, nourrissent au moins un préjugé de ce genre, conclut l’agence onusienne sur la base de données provenant de 75 pays représentant plus de 80% de la population mondiale.

La proportion est la plus forte au Pakistan (99,81%), devant le Qatar (99,73%) et le Nigeria (99,73%). L’Andorre (27,01%), la Suède (30,01%) et les Pays-Bas (39,75%) mènent le wagon des « bons élèves », que la France accroche tant bien que mal, avec plus d’une personne sur d’eux ayant au moins un préjugé sexiste (56%).

Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) évoque, « malgré des décennies de progrès », la subsistance de « barrières invisibles » entre les hommes et les femmes.
Éliminer les préjugés pour l’égalité des sexes

« Aujourd’hui, la lutte pour l’égalité des sexes passe par l’élimination des préjugés », avance dans un communiqué Pedro Conceiçao, un dirigeant du PNUD.

« Les efforts qui ont été si efficaces pour éliminer les disparités en matière de santé ou d’éducation doivent désormais évoluer pour affronter des problèmes bien plus ardus: les préjugés profondément enracinés — tant chez les hommes que chez les femmes — contre une véritable égalité », appuie son collègue Achim Steiner.

L’agence de l’ONU appelle gouvernements et institutions « à utiliser une nouvelle approche politique pour faire évoluer ces opinions et ces pratiques discriminatoires ». Et faire chuter la statistique la plus glaçante de son rapport: 28% des gens dans le monde pensent qu’il est normal qu’un homme batte sa femme.
Jeanne Bulant avec AFP