Mort de Gisèle Halimi : Tunisiens et Algériens saluent « une grande figure de la cause féminine » et une « militante anticolonialiste »

L’une des icônes du féminisme français est morte mardi à Paris. 

En Tunisie, son pays natal, et en Algérie, où son nom reste associé à la défense des combattants du Front de libération nationale (FLN) qui ont milité pour l’indépendance du pays, les hommages se multiplient depuis la disparition de Gisèle Halimi, mardi 28 juillet, à l’âge de 93 ans, au lendemain de son anniversaire. 

L’avocate franco-tunisienne, qui a consacré sa vie à la défense des droits des femmes, est née le 27 juillet 1927 dans « une famille de confession juive du quartier de la Goulette, en banlieue de Tunis », rappelle l’agence de presse tunisienne TAP, en soulignant que son combat « est reconnu à Paris comme à Tunis ou même à Alger, où elle avait défendu les droits des militants pour l’indépendance ».

Le ministère tunisien des Affaires culturelles rend ainsi hommage à une « grande figure tuniso-française de la cause féminine, des droits humains et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». 

« Lorsque son nom est évoqué chez nous, c’est instantanément celui de Djamila Boupacha qui frappe à la porte et dans nos consciences », peut-on également lire dans les colonnes du journal algérien El Watan qui revient sur le parcours d’ « une grande militante anticolonialiste ». Gisèle Halimi a été l’avocate de Djamila Boupacha, militante du FLN et « figure iconique de la Révolution algérienne », précise le journal algérien Liberté« C’est une vraie moudjahida, une vraie Algérienne, elle ne nous a jamais laissées tomber. Elle a toujours été à côté de nous », a confié Louisette Ighilahriz, une autre figure de la Révolution au média. 

« La voix qui n’a cessé de plaider pour la liberté et la dignité »

Selim Azzabi, le ministre tunisien du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, a salué pour sa part sur les réseaux sociaux la mémoire de « la fille de la Goulette qui portait la Tunisie dans son cœur là où son engagement la menait », de « l’avocate qui a défendu la cause de la libération nationale en Tunisie et en l’Algérie, de « la voix qui n’a cessé de plaider pour la liberté et la dignité » et de « la femme qui a été de tous les combats pour la parité ». 

« Enfant, comme beaucoup d’entre nous, elle était confrontée à la discrimination, entre filles et garçons, dans l’exécution des tâches ménagères », écrit dans un post en arabe sur Facebook Raja Ben Slama, directrice générale de la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT), citée par la TAP. La petite Zeiza Gisèle Elise Taïeb, « dont le combat féministe avait commencé alors qu’elle avait à peine 10 ans », grandira « pour devenir avocate », poursuit-elle.

La directrice du BNT met également en avant la contribution littéraire de l’écrivaine dont elle estime que les « textes originaux et créatifs n’ont pourtant pas pu bénéficier de tout l’intérêt qu’on leur doit en matière de lecture, d’étude, d’éducation ou de traduction, que se soit en Tunisie, au Maghreb et en région arabe en général ». Dans son hommage, Raja Ben Slama indique que Gisèle Halimi était attendue en Tunisie, mais la pandémie a rendu impossible la tenue de ce rendez-vous.

Les personnalités ne sont pas les seules à rendre hommage à Gisèle Halimi. De nombreux Tunisiens et Algériens font part de leur tristesse et de leur admiration pour « cette fille de la Tunisie » depuis l’annonce de sa mort.

 

Source : Francetvinfo