L’UFM, toujours sur le pont !

Accompagner les femmes en difficulté et victimes de violences pendant le confinement : un défi relevé par l’UFM, Union des Femmes de Martinique !

Depuis le 17 mars, les équipes de l’UFM, et plus particulièrement de la Maison de Solange, Espace d’Écoute, d’Information et d’Accompagnement de l’UFM, se sont organisées pour poursuivre leur activité en mode confinement.

Si elles ne reçoivent plus sur place, l’accueillante, les intervenantes sociales avec leur responsable, ont mis en place la permanence téléphonique à distance.

Tenant compte de la situation exceptionnelle, les horaires ont été étendus : de 8h à 18h et le samedi matin de 8h à 12h30.

Si les premiers jours le nombre d’appels au standard n’a pas évolué, l’équipe a constaté une augmentation progressive dès la seconde semaine. De 15 appels la 1° semaine, on est passé à 30, voire 40 appels les autres semaines

 

HÉLÈNE, LA RESPONSABLE, NOUS EN PARLE

Pour l’équipe, c’est un vrai challenge !

Nous nous attendions à ce que cette période exacerbe les tensions. Il a fallu être très réactives pour nous adapter au travail à distance, et nous préparer à recevoir de nombreux appels.

Les intervenantes sociales continuent à accompagner les femmes qui venaient déjà à la Maison de Solange avant le confinement, en plus des nouvelles qui nous sollicitent.

Créer une relation de confiance et d’accompagnement à distance n’est pas facile et cela nous demande d’être encore plus vigilantes sur nos diagnostics.

En plus des appels habituels de femmes qui veulent des renseignements sur leur situation, leurs droits ou être écoutées, nous avons reçu aussi beaucoup d’appels de personnes isolées.

Nous avons aussi eu à coeur de contacter les femmes déjà accompagnées pour prendre de leurs nouvelles.

Certaines vivent seules, sans véhicule. D’autres sont seules en commune, avec enfants, de bas revenus et parfois pas de moyen de transport. Nous sollicitons alors les partenaires (Fourneau Economique, Saint Vincent de Paul, Croix Rouge etc…) pour leur apporter une aide urgente.

Ce lien téléphonique est parfois leur seul contact avec l’extérieur, un des moyens d’évacuer les tensions et angoisses générées par le confinement. Nous passons aussi le relais à SOS KRIZ et au Centre de Psychotrauma pour le soutien psychologique.

Nous avons également dû répondre à des demandes d’hébergement (avec le 115) en urgence de femmes mises à la rue ou qui ont choisi de quitter un foyer où elles étaient en danger. Souvent, ce sont des femmes sans enfants, car il est moins facile d’envisager de partir lorsqu’on a des enfants.

Les tensions augmentent non seulement dans les couples, mais aussi dans les familles, entre voisin·e·s ou dans les espaces publics (ex. Une femme agressée sur un parking d’hyper-marché).

A mesure que les jours passent, nous savons que les appels augmenteront encore. Nous tâcherons d’y répondre au mieux.

Saluons l’engagement de l’équipe qui répond bien au-delà des horaires précités, et a décidé bénévolement d’être présente à l’écoute tout le week-end de Pâques. Elle a ainsi enregistré de nombreux appels pendant ces 4 jours, de femmes en difficulté ou appelant pour une femme de leur famille ou entourage.

LA COMMUNICATION

Le nouveau numéro d’appel unique (SOS Kriz 0800 100 811) a été largement communiqué sur tous nos supports.

Sachant la difficulté de téléphoner en confinement, la communication a aussi porté sur les autres moyens de nous contacter plus discrètement en cas de besoin : sms, mail, FB, site

Influenceuses solidaires, Mèsi an chay !

L’UFM a sollicité la solidarité d’influenceuses de Martinique.

Pour permettre à un maximum de femmes de savoir qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent être écoutées et aidées, ces influenceuses aux profils très différents (mode, sport, tendance, voyage…) ont immédiatement accepté de participer.

Elles ont diffusé en story (publication éphémère très regardée sur les réseaux sociaux) notamment sur Instagram un message de soutien à ces femmes, et nos horaires d’écoute au public.

Ce type geste de solidarité pour permettre aux femmes victimes de violences de libérer leur parole est essentiel et précieux à nos yeux. Mèsi an chay !

Nous ne baissons pas les bras, maintenons le lien social et militant, et restons mobilisé·es !

Pour des renseignements et aides supplémentaires : http://r.news-ufm.com/mk/mr/SzyBM9Rz76GyOGqGd9ojPmbVsa4ksP7pSyf8PsUzZJGqLsZVqKpyS4dvivvV9P_M1Ke5TQqBSbxNgzEXNdwCjxRVtoqtb5QqjynQ

Fort-de-France, le 20 avril 2020