Les nuisances sonores : une fatalité culturelle ?

— Par René Bernard de l’Association Anti-Bruit de Voisinage ( A.A.B.V ) à Saint-Joseph —

Qui n’a pas été un jour gêné par le bruit ?
Aujourd’hui, c’est la nuisance environnementale la plus redoutée par les populations.
Il est interdit de jour comme de nuit, contrairement aux idées reçues.
Le bruit de voisinage est une problématique de nuisance qui bénéficie d’une réglementation très complète, et dont les voies de règlement sont bien codifiées. Il porte non seulement atteinte à la tranquillité et [a qualité de la vie, mais aussi à la santé. La notion de bruit de voisinage dépasse la signification courante se limitant aux bruits produits par les voisins, et englobe les bruits de comportement, les bruits provenant des activités professionnelles non classées, les activités de loisir etc… Les bruits de comportement appelés aussi bruits domestiques, correspondent aux bruits inutiles ou agressifs de la vie quotidienne, provoqués directement ou non par des comportements désinvoltes de personnes. La réglementation considère ces bruits comme gênant dès lors qu’ils durent longtemps, sont de forte intensité sonore ou se répètent fréquemment. Les bruits occasionnés lors de l’utilisation de la télé, de la radio, d’instruments de musique ou des appareils hifis sont aussi considérés par la réglementation comme des bruits de voisinage. En tant que tels, ce type de trouble est régi par le code de la santé publique (décret du 51 août 2006).
« Aucun bruit particulier ne doit par sa durée, sa répétition ou son intensité porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme .».L’un des trois critères, précisés à l’article R. L354-31du code de la santé publique suffit à constituer un trouble de voisinage qu’elles qu’en soient les circonstances.

UNE RÉALITÉ QUOTIDIENNE

Ce comportement désinvolte et irrespectueux concernant les nuisances sonores est monnaie courante sur notre île. Nous en sommes tous victimes et témoins de cet état de fait.
En Martinique, l’environnement sonore est très mauvais. Le niveau sonore dépasse largement les normes fixées par la réglementation en vigueur. On parle trop peu de ce problème réel qu’est le bruit. Aucune ou très peu de sensibilisation aux populations, pas de prévention, pas de rappel à la loi, l’ARS (Agence Régionale de Santé), muette, quant à l’association des Maires, ce n’est pas son problème.
Toute cette pollution se passe comme si c’était une situation acceptée et banale, comme si tout ce vacarme ne posait aucun problème. Pourtant, l’académie de médecine, l’OMS (organisation mondiale de la santé) font des campagnes d’information sur la nécessité de baisser les niveaux sonores.
Malheureusement, toutes ces informations n’arrivent pas à convaincre les autorités locales à agir dans ce sens. l’interlocuteur privilégié en cas de trouble de voisinage est le Maire ( art. L 22L2-1, L 2212-2 du code des collectivités territoriales. Il a le pouvoir et le devoir de prévenir et réprimer les atteintes à la tranquillité publique provoquées par le bruit. Les municipalités sont souvent à l’origine de ces nuisances, puisque lors des différentes manifestations publiques, aucune disposition n’est prise pour réduire le nombre de décibels, pour donner l’exemple. Quand aux autorisations délivrées pour les fêtes privées, là non plus, aucune mise en garde sur les niveaux sonores à respecter pour ne pas gêner les voisins.
Le bruit étant un facteur pesant lourd dans la santé nerveuse, ne devrait-il pas être pris plus au sérieux ?
C’est la lutte que mène l’Association Anti-Bruit de Voisinage ( A.A.B.V )

Saint-Joseph, le 04/07/2014
René Bernard (membre de AABV)

Illustration Var-Matin