« Les Aventures du prince Ahmed », un film de Lotte Reiniger & Carl Koch

Samedi 16 novembre 2019 à 15 h. Tropiques-Atrium

Avec acteurs inconnus
Genre Animation
Nationalité allemand
Date de reprise 5 décembre 2007 (1h 05min)

Synopsis :
A partir de 3 ans
Le jeune prince Ahmed tombe amoureux de la ravissante Princesse Pari Banu. Pour l’épouser, il devra affronter son rival, le Mage Africain et s’allier avec la Sorcière dans le pays lointain des Esprits de Wak-Wak. La Mage Africain qui a capturé également la soeur d’Ahmed, la Princesse Dinarsade, pour la vendre à l’Empereur de Chine sera renversé grâce à l’aide d’Aladin et de sa lampe merveilleuse.

Lotte Reiniger signe avec Les Aventures du prince Ahmed l’un des tout premiers longs métrages d’animation de l’histoire du cinéma. Ce film, entièrement conçu de silhouettes de papier découpées, est un véritable chef-d’œuvre d’enchantement. Inspirées des contes des Mille et une nuits, en particulier Le Cheval volant et Aladin et la lampe merveilleuse, Les Aventures du prince Ahmed transportent dans un univers magique peuplé de princesses en fuites, d’amours contrariées, de luttes entre les forces du bien et du mal. Une des scènes les plus remarquables est d’ailleurs la bataille entre la bonne sorcière et le terrible magicien.

Œuvre d’une grande précision technique, le film comporte environ 300 000 images ; à 24 images par seconde, soit 65 minutes de film. Trois années furent nécessaires, de 1923 à 1926, à Lotte Reiniger pour réaliser un pareil exploit de finesse et de souplesse dans le mouvement. À Reiniger s’ajoutaient Carl Koch à la prise de vue, Berthold Bartosch aux effets spéciaux et Walter Ruttmann pour les arrière-fonds qui étaient manipulés séparément des personnages.

«Nous utilisions deux négatifs et personne ne peut imaginer la tension dans laquelle nous attendions le résultat du développement.»1

Le film est en noir et blanc, mais il a été teint en trempant le positif dans un bain de couleur. Cette technique de coloration, comme tous les moyens cinématographiques de cette époque, était assez élémentaire.

« Voici une table avec une ouverture au centre qui est couverte par une vitre. Je prends un papier transparent sur lequel sont déposées les poupées qui doivent être très à plat. La caméra filme verticalement. Préalablement nous faisons des essais d’éclairage. Cela est très simple. Les moyens étaient assez rudimentaires et plutôt imaginatifs. »2
Projections et restauration

Une première représentation, le 2 mai 1926 à la Volksbühne de Berlin, devant 2000 invités, remporte un grand succès et un bon accueil de la presse, permettant au film de trouver un Français pour avancer des fonds. Début juillet 1926, à Paris, une première a lieu à la Comédie des Champs-Elysées de Louis Jouvet. Jean Renoir participe à son organisation, car une longue amitié le lie à Koch et Reiniger.

Ce succès en France permet de trouver en Allemagne un autre bailleur de fonds, et le 3 septembre 1926 la première projection officielle du film a lieu à Berlin, au cinéma Gloria-Palast3.

Une restauration menée en 1999 permet de ressortir le film, en recolorant les fonds d’écran, et en le sonorisant avec la musique originelle composée par Wolfgang Zeller et une narratrice en voix off, en français l’actrice Hanna Schygulla. Le film ressort en France le 5 décembre 2007. En 2008, la version restaurée est commercialisée en DVD par les éditions Carlotta, accompagnée de 5 courts métrages.
Postérité
Un personnage nommé Prince Achmed fait également une courte apparition dans Aladdin de Walt Disney, probablement en allusion au film.