L’éphéméride du 10 février

Marchandage entre puissances coloniales : signature du Traité de Paris par lequel Louis XV renonce à la Nouvelle-France et « récupère » les Antilles, fin de la guerre de Sept Ans le 10 février 1763

Estampe française allégorique représentant le traité de Paris en 1763.
Le traité de Paris de 1763 met fin à la guerre de Sept Ans et réconcilie, après trois ans de négociations, la France et la Grande-Bretagne. Les préliminaires sont signés le 3 novembre 1762 à Fontainebleau. Le traité définitif est signé le 10 février 1763.

Ce traité consacre la Grande-Bretagne comme première puissance mondiale, puisqu’elle évince la France de presque tous les espaces coloniaux indiens et nord-américains.

Il est signé cinq jours avant le traité de Hubertsbourg, qui met fin à la troisième guerre de Silésie.

Le dispositif du traité
En prélude à ce traité, le 24 septembre 1760, le gouverneur Vaudreuil a cédé le Canada et toutes ses dépendances à Montréal, mais les alliés autochtones des Français avaient conclu une entente avec les Britanniques à Oswegatchie (25 août), tout comme l’avaient fait à Longueuil les Hurons de Lorette (5 septembre), et la colonie demeurait donc sous occupation d’un régime militaire (1760-1763) jusqu’à la négociation d’un traité de paix définitif.

Aux termes de ce traité, en Europe :

La France restitue Minorque, qu’elle avait prise le 29 juin 1756.
Elle évacue les territoires des alliés de la Grande-Bretagne en Allemagne et les territoires du Hanovre, propriété personnelle du roi de Grande-Bretagne.
La Grande-Bretagne rend Belle-Île à la France, prise en 1761.
En Amérique :

La Grande-Bretagne obtient de la France l’île Royale, l’Isle Saint-Jean, l’Acadie, et le Canada, y compris le bassin des Grands Lacs et la rive gauche du Mississippi. La France abandonne également certaines îles des Antilles (Saint-Vincent, la Dominique, Grenade et Tobago).
Conformément à la capitulation conditionnelle de 1760, la Grande-Bretagne garantit une liberté de religion limitée aux Canadiens.
L’Espagne reçoit l’Ouest du Mississippi, soit la Louisiane (Nouvelle-France), le delta et La Nouvelle-Orléans1,2.
L’Espagne cède la Floride à la Grande-Bretagne.
La France conserve des droits de pêche à Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent.
En retour, elle acquiert Saint-Pierre-et-Miquelon et recouvre la plupart de ses îles à sucre (Martinique, Guadeloupe et surtout Saint-Domingue).

Dans le reste du monde :

La France cède son empire des Indes aux Britanniques, ne conservant que ses cinq comptoirs de Pondichéry, Kârikâl, Mahé, Yanaon et Chandernagor. En Afrique, elle est autorisée à garder son poste de traite des esclaves sur l’île de Gorée (Sénégal) mais elle cède Saint-Louis du Sénégal.
Bilan
Le bilan de ce traité est très positif pour la Grande-Bretagne, qui acquiert un grand empire. La France perd son premier empire colonial et sort grande perdante, mais fête toutefois ce traité de paix, le 17 juin, par un feu d’artifice sur la place de Grève devant l’hôtel de ville de Paris.

Ce traité marque un tournant dans l’histoire de l’Europe et du monde, la France n’étant plus la nation européenne dominante. La Grande-Bretagne pourra étendre librement son influence et sa culture sur le globe, ayant neutralisé et pactisé avec les deux seules puissances capables de rivaliser avec elle. Il explique l’étendue de la langue anglaise en Amérique du Nord au détriment du français bien que la Nouvelle-France comprenait une grande partie des États-Unis et du Canada actuels.

Source : Wikipédia