Le musée Horniman de Londres va restituer au Nigeria des œuvres pillées au XIXe siècle

Le musée Horniman de Londres l’a annoncé, dimanche 7 août. Il s’apprête à restituer ces plaques de laiton ainsi que d’autres objets pillés par les troupes britanniques, en 1897, dans l’ancien royaume du Bénin, situé au sud de l’État d’Edo, dans l’actuel Nigeria. Cette restitution relance le débat qui agite les institutions culturelles du monde entier avec, d’un côté, les pays africains qui réclament leurs dus et de l’autre, les musées occidentaux qui refusent de voir leurs collections se vider.

Parmi les œuvres et objets se trouvent 12 plaques de laiton, connues sous le nom de « bronzes de Benin », ou encore des objets de cérémonie en ivoire et en laiton, des objets de la vie quotidienne tels que des éventails et des paniers, ainsi qu’une clé « du palais du roi ».

90 à 95 % du patrimoine artistique et culturel de l’Afrique se trouve hors du continent, dans des musées du monde entier. C’est le chiffre que reprend le rapport de Felwine Sarr et de Bénédicte Savoy, commandé par le président français, Emmanuel Macron, en 2018.

Fin juillet, pendant sa tournée sur le continent, le chef de l’État promettait à nouveau de restituer au Bénin des œuvres pillées par la France au XIXᵉ siècle. Restitutions qui ne sont pas au goût de tous les musées occidentaux comme le British Museum de Londres ou encore le musée du Quai-Branly, à Paris.

Nombreuses sont les institutions culturelles de grandes villes à freiner des quatre fers. En cause, selon elles, le risque de voir leurs collections se vider au fur et à mesure des restitutions.

Mais un chiffre doit être cité, selon Dan Hicks, conservateur au Pitt Rivers Museum et auteur d’un livre sur les « Bronzes de Bénin » au Royaume-Uni intitulé « The Bruthish Museum ». Dans le cas des musées britanniques où est détenue une partie non négligeable des « bronzes de Bénin », moins de 1 % de ces objets pris sous le colonialisme sont exposés.

Ils sont dans les réserves, sans être répertoriés dans une base de documentation. Certains sont enfermés dans des boîtes qui n’ont pas été ouvertes, depuis plus d’un siècle.

Source : RFi