« Le Collège de monsieur Paty, » de Christine Tournadre

Mardi 17 ocotbre à 21h 10 sur France 2

Dans ce documentaire poignant de Christine Tournadre, intitulé « Le Collège de monsieur Paty, » nous sommes immergés trois ans après l’assassinat du professeur Samuel Paty. La caméra capture la reconstruction difficile des enseignants et des élèves dans le collège où il enseignait. On peut lire sur une affiche collée à une armoire : « Il suffit d’un clic pour que tout bascule. » Cette simple phrase résume la fragilité de l’équilibre auquel le collège est confronté.

La réalisatrice a eu l’opportunité de filmer cette reconstruction entre octobre 2021 et juillet 2022. Elle nous fait revivre le cours donné par Samuel Paty le 5 octobre 2020, où il abordait la liberté d’expression en montrant des caricatures de Mahomet. Ce cours anodin a été le point de départ d’un drame indicible, avec la complicité de six élèves mineurs du collège.

Le documentaire aborde les différentes étapes du deuil, depuis la sidération initiale, en se demandant comment cela a pu arriver, jusqu’à la colère et l’embarras. Les enseignants se retrouvent face à des plaies toujours ouvertes, incapables de trouver les mots pour évoquer cet événement avec leurs élèves. Les élèves, quant à eux, sont confrontés à des questions dérangeantes sur leur propre responsabilité.

Finalement, le documentaire explore l’acceptation et la reconstruction. Les jeunes cherchent à grandir, tandis que les enseignants tentent de reprendre leur rôle d’éducateurs. Des ateliers organisés par l’Association française des victimes du terrorisme offrent un espace pour se reconstruire et tisser des liens.

Cependant, il est notable que la hiérarchie de Samuel Paty est absente de ce documentaire, malgré ses alertes sur les menaces qui pesaient sur lui avant sa mort. Ce film nous rappelle les défis émotionnels auxquels font face les enseignants et les élèves après un événement aussi traumatisant, tout en soulignant la nécessité de réfléchir collectivement à la responsabilité de chacun.

M’A d’après dépêches d’agences