L’ASSOKA exige la vérité sur la mort de Francky Alfred

Communiqué de presse

police_controleLe mardi 13 janvier 2014, un ressortissant haïtien est mort aux environs de 8 heures à Schœlcher.
La vérité officielle, trop vite proclamée par le Procureur de la République, est que cet homme aurait fui un contrôle de police et se serait jeté d’une falaise.
Les éléments actuellement réunis par l’ASSOKA mettent à mal cette vérité officielle complaisamment relayée par des médias peu curieux.
Francky ALFRED avait 35 ans. Il vivait en Martinique depuis 2011. Il avait une compagne enceinte de trois mois. Il attendait une pièce réclamée par la Préfecture pour finaliser une demande de titre de séjour.

Cet homme n’avait aucune raison de fuir et encore moins de se suicider.

Il se pose un certain nombre de questions sur ce qui s’est passé :

Comment un simple contrôle router s’est-il transformé en contrôle d’identité ?
Comment et pourquoi M. ALFRED a-t-il été arrêté ?
Quel était son statut  (gardé à vue, retenu etc…) et que voulait-on faire de lui ?
A quel moment les agents de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) sont arrivés sur les lieux ?
Pourquoi l’appel téléphonique avec sa compagne a-t-il été brutalement interrompu à 7h20 et qu’il n’a plus été possible de le joindre par la suite ?
Comment expliquer qu’au moins un témoin le décrit calme et serein quand il l’a quitté et que par la suite il aurait décidé de fuir ?
Comment, tenant compte de la configuration des lieux, est-il possible de prétendre que la victime aurait sauté sans se rendre compte qu’il était face à un vide ?
Pourquoi a-t-on refusé la présence d’un avocat lors de l’audition d’une des personnes qui était avec la victime au moment de son arrestation ?
Pourquoi ce même témoin a-t-il été entendu sans un interprète de créole haïtien ?
Pourquoi dans le même temps où l’IGPN enquête, des agents de la PAF tentent d’entendre les mêmes témoins ?
Pourquoi refuser à la famille de voir le corps de la victime depuis plus de 24 heures, et ceci dans des conditions manifestes d’inhumanité et d’absence de compassion ?

Devant ces questions, l’ASSOKA, constatant l’apriori du Procureur de la République, exige une enquête menée par un juge indépendant dans le cadre d’une instruction.

IL FAUT LE DIRE CLAIREMENT :
IL N’EST PAS NORMAL DE MOURIR POUR L’UNIQUE RAISON QU’ON EST HAÏTIEN !
UN HOMME EST UN HOMME !

L’ASSOKA présente ses condoléances à sa compagne, à sa famille et à toute la communauté haïtienne durement frappée par ce deuil.
Elle appelle les Martiniquais à participer aux manifestations qui auront lieu en la mémoire de M. Francky ALFRED et pour réclamer la vérité sur les conditions de sa mort.
L’ASSOKA exige la vérité.
VERITE POUR FRANCKY

L’ASSOKA invite les martiniquais et les martiniquaises à une marche samedi 17 janvier à 9h00.
Rendez-vous à la maison des syndicats avec l’Association des haïtien-ne-s de l Martinique