La Guadeloupe possède plusieurs cartes maîtresses à faire valoir !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Si la Guadeloupe est historiquement reconnue comme le pays de l’histoire de la résistance à l’oppression avec l’épopée de Delgres et ses compagnons, des lettres, de la musique, et du sport, de la beauté de ses sites naturels, elle est également réputée pour ses compétences universitaires d’ordre scientifiques, l’esprit entrepreneurial de sa population et ses grandes capacités d’innovation. Bref, son modèle économique et social de demain peut devenir une source d’inspiration pour l’ensemble de l’outre-mer La Guadeloupe peut ainsi s’appuyer sur ses nombreuses cartes maîtresses afin de devenir un pays à forte attractivité pour les investisseurs internationaux en raison de la présence de nodules polymetalliques dans la zone économique exclusive de ses fonds marins Oui, il existe des nodules polymétalliques dans la mer des Antilles. Les nodules polymétalliques sont des formations rocheuses riches en minéraux tels que le nickel, le cuivre, le cobalt et le manganèse, entre autres. Ils se forment sur le fond marin au fil du temps par des processus géologiques complexes. Bien que la recherche sur les nodules polymétalliques dans la mer des Antilles soit moins avancée par rapport à d’autres régions océaniques, des études et des explorations ont confirmé la présence de ces nodules dans la région. Cependant, l’exploitation de ces nodules soulève des questions environnementales et socio-économiques complexes, et elle est soumise à des réglementations strictes, et c’est pourquoi cela n’apparaît pas une ressource exploitable dans l’immédiat.

Pour information, les nodules polymetalliques peuvent se trouver dans la fosse des abysses Marines de l’île de la Désirade entre 1000 m à 2000 m de profondeur et les sulfures de fer à proximité de bouillante et pointe noire. Les sulfures de fer sont souvent trouvés dans des environnements hydrothermaux sous-marins, où des conditions spécifiques favorisent leur formation. Dans la mer des Antilles, on peut trouver des sources hydrothermales, notamment le long de la dorsale de la Caraïbe, où ces sulfures peuvent être présents. Les cheminées hydrothermales et les dépôts associés peuvent contenir des minéraux de sulfure de fer.Les sulfures hydrothermaux sont des formations minérales riches en sulfures métalliques qui se forment au fond des océans à des températures élevées, généralement dans des environnements hydrothermaux. Ces environnements sont caractérisés par des évents hydrothermaux, où de l’eau chaude chargée de minéraux et de gaz s’échappe des fissures de la croûte océanique. Les sulfures hydrothermaux sont souvent associés à des gisements de métaux précieux comme le cuivre, le zinc, le plomb, et même des éléments rares comme l’or et l’argent.

Cette affaire est sensée être confidentielle et c’est pas un hasard si la Guadeloupéenne Justine Bénin avait été pressentie pour entrer au gouvernement comme secrétaire d’État à la mer, ministère rattaché à un grand ministère de la transition écologique et énergétique. L’opération Bénin ministre avait capoté parce qu’elle avait perdu les élections législatives contre Christian Baptiste.

Nonobstant cette source potentielle de richesses, la Guadeloupe possède d’autres potentialités immédiatement exploitables tels que le carnaval et le tourisme culturel avec la création d’un grand musée de l’histoire générale de la Guadeloupe en lieu et place du mémorial’act qui réunirait toutes les collections existentes des musées actuels notamment le musée archéologique Caraïbes de la ville du Moule A la place du musée archéologique dont les collections existentes seraient déplacées au Macte, il conviendra de créer un grand centre mémoriel sur l’histoire de la flibusterie et des corsaires aux Antilles et les nouvelles donnes en matière de préservation de l’environnement et des technologies d’exploitations des fonds marins. Je suggère également la création d’un écomusée sur l’histoire de l’exploitation des premières ressources coloniales aux Antilles à savoir le sel et les bois précieux.

De nombreux lieux en Guadeloupe et en Martinique portent le nom « Salines » en raison de l’histoire de l’exploitation du sel dans ces régions par les vikings notamment à Antigua, Guadeloupe, saint Barthelemy et saint Martin Historiquement, les îles de la Guadeloupe et de la Martinique possédaient de nombreuses zones où le sel se formait naturellement. Ces zones, appelées salines naturelles, étaient exploitées par les populations autochtones Caraïbes avant l’arrivée des vikings Plus tard l’Industrie du sel ( l’or blanc de l’époque)va se développer pendant la colonisation. Lorsque les Européens colonisèrent ces îles, ils développèrent l’industrie du sel en exploitant ces ressources naturelles. Ils construisirent notamment dans la ville du Moule dont l’appellation était autrefois Portland, des infrastructures telles que des marais salants, des séchoirs à sel et des entrepôts pour récolter, traiter et exporter le sel vers d’autres colonies ou vers l’Europe.Cest un Héritage historique ignoré à ce jour Ainsi au fil du temps, ces installations et zones de production de sel ont laissé leur empreinte sur le paysage et la toponymie de la région de la Basse- terre et aussi de la Grande -Terre. De nombreux endroits où ces activités étaient concentrées ont été nommés « Salines » pour commémorer cette histoire et cet héritage industriel.Ainsi, le nom « Salines » rappelle l’importance historique de l’industrie du sel dans les îles de la Guadeloupe et de la Martinique, ainsi que l’impact de cette activité sur le développement économique et social de ces régions.

Dans un autre registre, on trouve l’exploitation des bois précieux de la Guadeloupe.
Les principaux bois précieux exploités par les colons aux Antilles étaient le bois de rose, le Gaïac et l’acajou Ces bois étaient très recherchés pour leur qualité et leur valeur sur le marché européen
Lors des débuts de la colonisation des Antilles, les bois précieux exploités comprenaient principalement le bois de gaïac, également connu sous le nom de lignum vitae, et le bois de rose. Ces bois étaient utilisés pour la construction navale, la fabrication d’outils et de pièces mécaniques, ainsi que dans d’autres industries où une forte densité et une grande durabilité étaient nécessaires.

Le bois de Gaïac était très apprécié pour sa densité, sa durabilité et ses propriétés de résistance à l’eau, ce qui le rendait idéal pour la construction navale et la fabrication d’outils et de pièces mécaniques.

Le bois de rose, également connu sous le nom de bois rouge, a une histoire intéressante en Guadeloupe. Il a été utilisé traditionnellement dans la construction de maisons créoles, de meubles très chers et de grande qualité pour les nobles et bourgeois de l’Europe et d’objets artisanaux. Au fil du temps, la surexploitation a conduit à sa rareté et à sa protection. Aujourd’hui, son utilisation est réglementée pour préserver cette essence précieuse et prévenir la déforestation.

L’histoire de l’exploitation du bois de rose aux Antilles est marquée par plusieurs phases. Initialement, ce bois précieux a été exploité par les colons européens pour la construction navale, la fabrication de meubles et d’autres produits artisanaux. Les ressources forestières des Antilles, y compris le bois de rose, étaient abondantes et ont été exploitées sans régulation pendant des siècles.Au fur et à mesure que la demande pour le bois de rose augmentait, les forêts des Antilles étaient surexploitées, entraînant une diminution rapide des populations de bois de rose. Cette exploitation excessive a eu un impact néfaste sur l’écosystème et a contribué à la déforestation dans la région de la grande Terre notamment Au cours des dernières décennies, une prise de conscience croissante de l’importance de la préservation de l’environnement et de la conservation des ressources naturelles a conduit à des mesures de protection et de réglementation plus strictes concernant l’exploitation du bois de rose aux Antilles. Aujourd’hui, l’exploitation du bois de rose est réglementée partout dans le monde.

Le bois de rose était une richesse coloniale pour plusieurs de ses propriétés physiques et esthétiques. Le bois de rose est réputé pour sa beauté naturelle, sa couleur riche et ses propriétés physiques telles que sa dureté et sa durabilité. Ces caractéristiques en ont fait un matériau précieux pour la fabrication de meubles haut de gamme, d’objets artisanaux et même pour la construction navale. Au moment de la colonisation, les marchés européens avaient une forte demande pour les produits exotiques et de luxe provenant des colonies. Le bois de rose, en raison de sa rareté et de ses qualités esthétiques, était très recherché sur ces marchés, ce qui en faisait une marchandise précieuse et lucrative pour les colonies Les colons européens ont cherché à contrôler les ressources naturelles des territoires colonisés pour en tirer profit et renforcer leur pouvoir économique. Le contrôle des forêts riches en bois de rose leur permettait de dominer le commerce du bois précieux et d’en tirer des bénéfices considérables.

Dans de nombreux cas, l’exploitation du bois de rose et d’autres ressources naturelles reposait sur le travail forcé des populations autochtones ou sur l’utilisation de l’esclavage africain. Cette main-d’œuvre gratuite ou peu coûteuse permettait aux colons de maximiser leurs profits en exploitant les ressources naturelles sans supporter les coûts élevés de la main-d’œuvre.En résumé, le bois de rose était une richesse coloniale en raison de sa valeur économique sur les marchés européens, de sa rareté et de ses qualités esthétiques, ainsi que de son rôle dans le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles des colonies.

L’histoire du bois de rose aux Antilles remonte à l’époque de l’esclavage des peuples autochtones, notamment les Amérindiens Caraïbes. À cette époque, le bois de rose était utilisé par les colons européens pour la construction navale, la fabrication de meubles et d’autres objets artisanaux. Les Amérindiens Caraïbes étaient souvent contraints de travailler dans les forêts pour abattre et travailler le bois de rose, ainsi que d’autres essences forestières précieuses.Cette exploitation forcée des ressources naturelles a eu un impact dévastateur sur les populations autochtones, les privant de leurs terres et de leurs moyens de subsistance traditionnels. Elle a également contribué à la déforestation et à la destruction de l’environnement naturel des Antilles.Au fil du temps, les populations autochtones ont été décimées par la violence, les maladies introduites par les Européens et l’esclavage, entraînant une diminution de leur influence dans la région. Aujourd’hui, l’histoire du bois de rose aux Antilles est un rappel poignant des conséquences néfastes de la colonisation sur les peuples autochtones et sur l’environnement. Et demain, il conviendra de faire attention à ne pas être de nouveau victime des mêmes erreurs de la colonisation. Le chaos de l’époque contemporaine doit nous inciter à la vigilance.Et par ailleurs, pour ce qui concerne les questions économiques proprement dites, le préalable à tout projet de changement des institutions est de promouvoir un nouveau modèle économique et social afin de briser tout net le pouvoir délétère des groupes capitalistiques présents aux Antilles et responsables pour partie de la vie chère et du mal développement.

Briser les monopoles capitalistiques responsables de la vie chère aux Antilles nécessite une combinaison d’actions gouvernementales, de réglementations, de politiques économiques et de soutien aux entreprises locales. Cela pourrait inclure l’introduction de lois antitrust pour limiter la concentration du pouvoir économique, le renforcement des petites et moyennes entreprises locales, la promotion de la concurrence sur le marché avec un soutien financier des collectivités locales aux entreprises de production, et l’encouragement des alternatives économiques telles que les coopératives ou les initiatives communautaires tels que la création de clubs d’investissement avec l’épargne des Guadeloupéens et Martiniquais. De plus, il est important d’investir dans des infrastructures et des secteurs clés comme la petite industrie agroalimentaire pour réduire la dépendance alimentaire vis-à-vis des importations et stimuler la production locale. De plus,Oui, l’intelligence artificielle peut potentiellement aider à briser les entreprises monopolistiques en facilitant l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché. Les avancées technologiques et l’accessibilité accrue aux données peuvent permettre à de plus petites entreprises d’innover et de proposer des solutions alternatives, réduisant ainsi le pouvoir des entreprises monopolistiques. Cependant, cela dépend également de divers facteurs tels que la réglementation, l’investissement financier et la capacité des nouveaux acteurs à rivaliser sur le marché.

Nul doute que très bientôt les crises imbriquées de la dette, du climat, de l’énergie et de l’instabilité financière vont resserrer leur emprise sur la Guadeloupe Ce n’est pas au moment où celles-ci culminent en cataclysmes avec l’intelligence artificielle qu’il faut dissimuler leur injustice.

« Ajounou pa ayen, sé priyédié ki mèt. »

(S’agenouiller n’est rien, c’est prier dieu qui est important.)
Moralité : Les belles démonstrations ne suffisent pas, seule la sincérité importe.

Jean marie Nol économiste