La FSU Martinique, la démocratie et la Justice

—Tribune de Yvon Joseph-Henri —

« Pierre qui roule n’amasse pas mousse » dit le proverbe. Et pourtant, il semble que la FSU MARTINIQUE conduite par quelques assoiffés de pouvoir ait oublié l’adage. Cela leur a porté tort puisque par trois fois, ils ont été condamnés successivement en 1ère instance à deux reprises puis en appel par le tribunal de Grande Instance de Fort-de-France, contrairement aux affirmations péremptoires d’un trésorier « ababa » affirmant que les plaignants avaient été déboutés !!!

De fait, ils ont ainsi contrarié et empêché les élections locales au sein de la fédération Martinique de se tenir, tout en tentant d’accuser ceux-là mêmes qui démontraient leur félonie.

Tout avait commencé en 2015 lorsque Régine Bellay, secrétaire du SNUIPP FSU Martinique réfutait la candidature d’un opposant, ancien secrétaire de la FSU Martinique, considérant qu’il avait payé hors délais sa cotisation contrairement aux Statuts du syndicat. La justice, saisie alors, annulait les élections en cours et condamnait le SNUIPP à une somme conséquente. Cela, hélas, n’a pas suffi !

On réitère les élections en 2016 en tentant un nouveau coup de force en opposant à la constitution de courants selon les statuts, le poids des syndicats qui – SNES, SNUIPP, SNEP – revendiquent la part du lion en cas de liste unique. Ils se retrouvent dès lors seuls à se présenter aux élections. Ce que contestent deux syndiquées de syndicats exclus.

Dès lors, condamnée à la suite d’un référé le 1er juillet 2016 sur des motifs cinglants1, l’élection de la liste Unité et Action conduite par Serge Baclet2 et Régine Bellay3, qui venait d’avoir lieu était annulée pour non-respect des statuts de la FSU.

Pourtant, dès fin mars/avril 2016, par courrier, le secrétaire départemental sortant Yvon JOSEPH HENRI alertait la secrétaire nationale Bernadette GROISON du risque de plainte judiciaire, devant les irrégularités constatées dans le déroulement des élections.

Cette dernière faisant fi des avertissements, a préféré couvrir des responsables ou ex responsables syndicaux en validant une démarche illégale… Pour accéder au pouvoir, tout est bon, et l’on s’affranchit tant de l’esprit que de la lettre des statuts de la FSU.

Non content d’avoir encore perdu ce procès, Serge Baclet, fait appel illégalement de la décision du Tribunal de Grande Instance, au nom de la FSU qu’il ne représentait pas, ainsi que Régine Bellay comme secrétaire du SNUIPP.

C’est cet appel qui vient d’être perdu par ces usurpateurs, auxquels s’était jointe la FSU nationale avec un avocat parisien, qui voulait démontrer aux petits Nègres qu’ils allaient voir ce qu’ils allaient voir.

Exit quasiment l’avocate locale martiniquaise des Baclet, Bellay et Consorts ! Quant à Me Constant, il était assigné à n’être que la boîte aux lettres du géreur de l’habitation FSU nationale qui maniait la trique : « demande d’une amende de 3000 euros contre celles qui avaient gagné le procès et le secrétaire sortant de la FSU Yvon JOSEPH HENRI accusé de collusion avec les syndiquées plaignantes ».

Paris voulait faire peur ! Mais Paris se veut magnanime en proposant aux plaignantes en février 2017, lors d’un déplacement en Martinique d’abandonner les poursuites et de rentrer dans le rang. On prend donc les Nègres pour des cons, car, ce faisant, nos négresses acceptaient, ici, en Martinique, de baisser culotte face à des élections iniques et illégales parce que l’oracle du Grand Papa blanc avait parlé ?  Ces syndiquées, Femmes « debout », ont refusé et gagné en appel!

Mais pendant le temps de l’instruction de la procédure, Paris installait une FSU Martinique illégale, avec des instances territoriales illégales et fonctionnant avec des membres de la liste annulée. En même temps, la FSU nationale, complice, faisait modifier le règlement intérieur national pour mieux valider a posteriori, l’élection de la liste annulée par la justice de la République.

Ainsi donc une fédération pourrait refuser d’appliquer un jugement sur le sol de la République ? A croire – on y incline beaucoup ! –que la FSU nationale prend la Martinique pour une République bananière, ou se croit encore à l’ère des colons tout-puissants, capables de faire – loin de l’Etat – comme bon leur semble !

Ainsi les magouilleurs locaux aujourd’hui à la tête de la FSU Martinique, avec le soutien parisien, (qui ont trouvé en ces derniers les béni oui oui attendus) ont pu de 2016 à 2018 faire semblant d’exister en tant que FSU Martinique, s’attribuer sièges et places en commissions offerts à la FSU Martinique, s’octroyer les décharges nationales, et se faire passer – image, quand tu nous tiens ! – pour des secrétaires officiels quant ils n’étaient que des marionnettes parisiennes et autres fantômes gonflés d’illusions.

Jamais la FSU Nationale n’a tenté de comprendre quel était le litige local, ni de le régler sérieusement ! Non ! C’était « marche ou crève ! ». La FSU Nationale a envoyé un émissaire briefé pour rencontrer les plaignantes uniquement pour passer sous les fourches caudines d’un fonctionnement illégal au regard des Statuts nationaux. Dès lors, seule une décision judiciaire (qui d’ailleurs fera jurisprudence) pouvait permettre à nos plaignantes de faire valoir leurs droits et espérer retrouver un fonctionnement légal. Curieux pour une fédération syndicale !

L’article 2 des Statuts précise que chaque section départementale s’administre comme bon lui semble ? Le dernier procès-verbal en date de juillet 2015 relatif à l’organisation des élections départementales et en présence de nombreux félons aujourd’hui aux affaires de la FSU départementale attestait de la volonté d’organiser des élections locales !!

Oui mais tout cela ce ne concerne pas la République bananière de la Martinique où le Nègre ne sait ni lire, ni écrire…

Et bien non ! Dans la Patrie de Césaire, de Camille Darsières ou de Manville, on sait lire, écrire et s’insurger. On sait ce qu’est une liste hégémonique quand personne ne devrait avoir une minorité de blocage. On sait tous qu’un SNES avec 30% des sièges dispose d’une minorité de blocage, ce que ne tolèrent ni ne valident les Statuts nationaux !!! Mieux, on sait aussi ce que signifie s’administrer librement et être sous tutelle.

On sait aussi reconnaître des voyous qui s’asseyent sur les décisions de justice, et qui utilisent l’argent des syndiqués pour conforter leur besoin de pouvoir. Côtoyons les plus hautes instances, cela aidera les carrières ! S’il faut des exemples dans le passé, on peut en trouver.

Enfin plus étonnant et surprenant est de voir comment des syndicats qui foisonnent d’adhérents politiques de partis autonomistes, n’hésitent pas à recourir au parapluie parisien : le grand sorcier !! Il est cocasse, risible de les entendre sur les tréteaux fustiger le Papa blanc qui vient donner des leçons aux martiniquais alors qu’à l’interne, on y a recours sans vergogne !!! Hypocrisie pitoyable !!! Discours de Tartuffe !!!

Pour toutes ces raisons, une association de syndiqués de la FSU est constituée et demandera d’une part l’invalidation une fois encore de ces instances fallacieuses et illégales qui président aux destinées de la FSU Martinique. Et d’autre part, il est temps de réclamer des comptes à ceux qui depuis bientôt 3 ans, utilisent les fonds des adhérents, des syndiqués pour conserver un pouvoir que le Droit leur a refusé, sans autorisation des syndiqués et sans en avoir parlé à aucun moment avec ces derniers : aucune communication faite sur les sommes engagées, dépensées et …perdues en frais d’avocats et d’amendes !!! En 3 procès c’est bien plus de 5000 euros avec les dépens et les frais d’huissiers qui ont été jetés par les fenêtres.

Voilà pourquoi cette association de syndiqués réclamera : 

  • le respect des lois et des décisions de justice ;

  • la condamnation sur leurs deniers personnels de tous ceux qui ont, en Martinique, refusé d’appliquer la loi en usurpant titres et fonctions – avec paiement d’une astreinte par jour d’infraction – et qui ont fait condamner la FSU à débourser l’argent des syndiqués.

  • la condamnation de ceux qui ont en tant que syndicalistes éclairés, cautionné localement à cette fraude éhontée.

 

 

 

 

Yvon JOSEPH-HENRI

Président de l’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe

Secrétaire départemental sortant de la FSU Martinique

Ancien secrétaire académique du SNES FSU Martinique

Ancien secrétaire du SNES Martinique au Lycée Schoelcher

Ancien Conseiller Economique Social Environnemental Régional

 

 

Pièces jointes :

  • TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE FORT-DE-FRANCE – AUDIENCE DE REFERE – N°R.G. : 15/00543 . Ordonnance rendue le 26 octobre 2015. Affaire Max Orville c/FSU MARTINIQUE, SNUIPP Martinique
  • TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE FORT DE FRANCE- N° R.G. : 16/00235 AUDIENCE DE RÉFÉRÉ ORDONNANCE RENDUE LE 01 JUILLET 2016 AFFAIRE Claudine CAVALIER, Danielle JEAN MARIE CI FSU MARTINIQUE REPRESENTE PAR M. YVON JOSEPH HENRI
  • COUR D’APPEL DE FORT-DE-FRANCE – CHAMBRE CIVILE – ARRÊT DU 17 AVRIL 2018 –
    • APPELANTE : FEDERATION SYNDICALE UNITAIRE FSU MARTINIQUE Représentée par Me Annie Chandey avocat au barreau de Martinique
    • INTIMEES : Madame Claudine CAVALIER représentée par maître Marie-Céline COSPAR avocat au barreau de Fort-de-France
    • Madame Danielle JEAN MARIE épouse AVERLANT représentée par maître Marie-Céline COSPAR avocat au barreau de Fort-de-France
    • PARTIE INTERVENANTE :
      • Monsieur Yvon JOSEPH-HENRI représenté par Me Fred Jean Robert Géo GERMAIN
      • La Fédération Syndicale Unitaire de Syndicats Nationaux représentée par Me Raphaël CONSTANT, avocat postulant au barreau de MARTINIQUE
      • Me WEYL, avocat plaidant au barreau de PARIS

1 Au vu des pièces versées aux débats par les demanderesses, et notamment, les statuts de la FSU, le bulletin académique FSU Martinique de mars 2016, le bilan de syndicalisation, la proclamation des résultats, la lettre de mission de la commission électorale, la lettre de Madame GROISON au secrétaire Départemental de la FSU Martinique, il apparaît que le résultat des élections en cause contrevient aux statuts de la FSU, qui prônent le pluralisme comme principe fondateur de la FSU ainsi que l’ample limitation de la représentation des syndicats à fort effectif dans les instances et révèle dès lors lexistence dun trouble manifestement illicite, quil convient de faire cesser. (Extrait des conclusions du Tribunal de Grande Instance de Fort-de-France, Audience de référé, ordonnance rendue le 01 juillet 2016. Affaire Claudine Cavalier, Danielle Jean-Marie contre FSU Martinique représentée par Yvon JOSEPH-HENRI, secrétaire départemental)

2 ex secrétaire de la FSU Martinique, membre du bureau du SNES Martinique

3 Secrétaire du SNUIPP Martinique (syndicat du 1er degré)

 

Pointe Savane, le 21 juin 2018