— Par Florent Grabin de l’association écologique P.U.M.A. —
Depuis notre dernière publication ‘’SAUR nous de l’Eau !!!’’ nous pouvons observer une sortie en aquaplaning de la SAUR dans un conflit social avec son personnel qui selon la presse et les réseaux sociaux a reçu la menace de voir sa direction ‘’se casser’’.
Nous laissons la population apprécier et tirer les conclusions qui s’imposent. Par contre, la SAUR est un fermier qui a signé un contrat avec la CTM pour l’exploitation de l’Usine de Vivé au Lorrain et avec Cap Nord pour la distribution de l’Eau sur son territoire. Cependant, en limite de ce périmètre, il y a l’Espace Sud qui a pour distributeur la SME et ODYSSI (régie de la CACEM) qui sont approvisionnés par la SAUR, soit l’ensemble des abonnés de la Martinique.
Comme il aurait fallu le prévoir, le rebondissement ne s’est pas fait attendre ! Cet évènement met à zéro le niveau des réservoirs du Sud et de la CACEM, avec comme conséquence la fermeture de différents établissements scolaires provocant toute une économie en berne. Qui va payer les préjudices ? Pour l’instant c’est nous les consommateurs qui payons le double des factures à cause du choix du donneur d’ordre qu’est Cap Nord.
La question de l’Eau est très complexe et surtout un sujet éminemment politique que l’on peut comparer à des poupées russes à décortiquer pièce par pièce.
Nous avons commencé par prendre l’attache d’une association de la défense des consommateurs, très prolixe sur les médias, pour finalement constater que nous étions dans une belle mare où de nombreux crocodiles se retrouvent. Ne désespérant pas, nous avons continué à tirer sur la pelote pour tenter de naviguer dans ce marécage, sans se faire happer par un de ces amphibiens. L’absence d’investissement massif sur la mise à niveau du réseau ‘’Eau et Assainissements’’ est criante. Nos dirigeants politiques ont privilégié la pression sur le consommateur comme barrière d’ajustement en bricolant ponctuellement les casses sur le réseau.
Notre expérience nous a appris que « quand on a un pied dans la gueule du crocodile on ne cherche pas à négocier’’, dans ces conditions, nous invitons chaque consommateur à interroger son Maire, car il est un membre actif de l’Etablissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI). L’incontournable question à lui poser est : qui a donné l’autorisation à la SAUR de changer le prix de l’Eau sans passer par son donneur d’ordre ? De par son silence ne se fait-il pas le complice des actions de ce fermier ?
Ces Maires et Cap Nord ne risquent-ils pas d’être inquiétés dans une affaire en bande organisée ?
Que cache la menace de la SAUR ?
Nous ne pensons pas que le signataire de la menace qui circule s’imagine que tout le monde va rentrer dans les rangs très rapidement. En allant plus au fond de leur marécage nauséabond certains doivent comprendre que ‘’Tant que l’on a encore un pied dans l’eau du lac, il ne faut surtout pas insulter le crocodile’’, car ils risquent de se trouver face à PUMA sur la berge. Ce dernier n’étant pas un félin de trois jours persiste et signe qu’il y a eu tromperie lors de l’attribution du marché. Nous vous invitons à vérifier le rapport d’analyse du bureau d’étude qui a été choisi par Cap Nord.
C’est un document très technique qui a été découvert par certains élus qui ont pris connaissance du contenu de l’enveloppe reçue dans la quinzaine précédant la plénière pour l’octroi du marché à la SAUR. Ce qui ne leur a pas permis de voir la sous-évaluation de cette offre avec ses nombreux tuyaux percés du patrimoine de Cap Nord. Les élus et les services compétents ont été bernés par cette étude sous-estimée. Ces risques ont très vite conduit la direction de la SAUR à manger son bakoua et à réclamer le divorce ; malheureusement, la dote sera réclamée par la population qui devra refuser de se retrouver sans dos brisé par une charge financière.
Tous les consommateurs seraient broyés par des comportements inextricables et des contentieux actuellement devant les Tribunaux entre la SME et ODYSSI. Ce dernier ne respectant pas sa signature s’est vu condamner à payer le volume d’Eau acheté par la SME pour le compte de l’Espace Sud. Comment comprendre qu’ODYSSI achète de l’Eau, la revend au consommateur et refuse d’honorer sa créance ; dans le même temps, les différentes taxes figurant sur les factures ne sont pas payées, c’est un comble.
Nous ne devons pas oublier l’affaire Pierre-Just MARNY des années 60, puis bien d’autres histoires d’Eau non encore jugées. Indubitablement la question de l’Eau en Martinique ne perd pas sa pression sans craindre la Loi SAPIN Anti-corruption. Nous avons le sentiment que tout est fait pour tenter de mettre le discrédit sur les fermiers afin d’arriver à terme de justifier la création de l’assemblée unique de l’Eau tant réclamée par la CTM. Tout a été tenté par nos décideurs politiques pour justifier la démarche.
Dans le même temps, nous nous interrogeons sur l’accélération des différentes problématiques de l’Eau qui peuvent être immédiatement solutionnées. On a commencé par créer la régie ODYSSI pensant faire la démonstration que ce serait mieux géré par le privé selon l’actuel Président qui chômait en politique. Cet exemple nous fait comprendre que ce n’est pas un modèle à suivre : déficit chronique, fuite dans le réseau abyssal, absence d’investissement, non-paiement des travaux réalisés, non-paiement des achats d’Eau, non-paiement des charges… Le tout piloté par un élu qui avait promis de tout mettre au cordeau et au fil de l’eau. Finalement c’est la bérézina.
L’Eau demande du professionnalisme, une bonne assiette financière et une grande technicité pour faire couler au robinet un liquide en quantité, propre à la consommation humaine.
La population exige le respect et nous PUMA demandons à nos élus de mettre à profit toute l’énergie développée pour le changement de statut sur la question de l’Eau et de l’assainissement. Ainsi, ce ne sera que justice Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique PUMA
Le Président Florent GRABIN
