En juin, retrouver le chemin des salles obscures !

Le Premier Miinistre a confirmé la réouverture ce 22 juin 2020 des cinémas, en France. Après plus de trois mois d’attente, rendez-vous est enfin donné aux cinéphiles, qui vont pouvoir retrouver les salles obscures — tout en respectant certaines mesures de sécurité sanitaire. L’occasion de voir des films dont la diffusion avait été interrompue par le confinement le 14 mars 2020, mais aussi de découvrir les nouveautés qui inaugureront l’été 2020. Quarante à cinquante films, selon les sources, offerts à notre curiosité, une liste dont voici quelques titres, sachant que les cinq premiers seront projetés au complexe Madiana, quand il ouvrira ses portes le mercredi 24 juin à Fort-de-France.

 

De Gaulle, de Gabriel Le Bomin

Un biopic sur une personnalité marquante de l’histoire de France… un film à voir dans le cadre des 80 ans de l’appel du 18 juin. Lambert Wilson y incarne le chef de la « France Libre », dans son exode à Londres pour continuer à se battre contre l’occupation allemande.

Nous, les chiens, film d’animation  de Oh Sung-yoon et Lee Choon-Baek

Pour un retour au cinéma en famille, à voir à partir de 7 ans.… Émouvant et beau, ce film sud-coréen nous raconte le parcours initiatique de Bongji, un chien abandonné, et qui rencontre une meute hétéroclite de ses semblables, (du chihuahua au beagle). Rejetés par leurs maîtres ou traqués par des humains sadiques, tous s’unissent pour survivre. Une touchante odyssée à quatre pattes, au scénario très classique. 

Radioactive, de Marjane Satrapi

Marjane Satrapi signe son cinquième film, un biopic sur Marie Curie, génie de la science et féministe, qui a marqué l’histoire. Rare physicienne et chimiste de son époque, elle obtiendra deux Prix Nobel, le premier partagé avec son mari Pierre Curie en 1903, le second à titre individuel en 1911. Un film qui pèse aussi le pour et le contre d’une découverte qui clive encore l’humanité.

Une sirène à Paris, de Mathias Malzieu

Ce drame singulier met en scène Nicolas Duvauchelle dans le rôle d’un crooner désabusé, et malchanceux en amour. Sa vie est bouleversée lorsque la Seine en crue vient déposer une sirène, Marilyn Lima, devant la péniche où il se produit. Entre réel, romantisme et fantastique.

L’Appel de la forêt, de Chris Sanders

Une adaptation du roman de Jack London, paru en 1903. Situé dans les étendues sauvages du Yukon canadien pendant la Ruée vers l’or des années 1890, le film a pour personnage principal Buck, un chien entièrement reconstitué grâce aux effets spéciaux. À noter, le casting d’exception qui l’accompagne : Harrison Ford, Omar Sy, Dan Stevens.

 

L’Ombre de Staline, de Agnieszka Holland

La réalisatrice polonaise signe peut-être là un thriller historique, son film le plus ambitieux en raison de son sujet mal connu, qui fait écho à l’actualité. Les fondements de la famine génocidaire en Ukraine renvoient à certaines pratiques en cours aujourd’hui sur les chantiers de la Coupe du monde de football au Qatar, ou au traitement réservé en Europe aux réfugiés du Proche-Orient. L’horreur du génocide ukrainien, qui fit plus de 2,5 millions de morts entre 1932 et 1933 sous Staline, est révélée à travers le regard du journaliste Gareth Jones.

Le Capital au XXIe siècle , de Justin Pemberton et Thomas Piketty

L’économiste français adapte lui-même son livre-somme sur l’histoire des inégalités en une synthèse énergique, illustrée par des emprunts à la pop culture, d’Aretha Franklin aux Simpson. Un documentaire utilement pédagogique mais mené à un train d’enfer. Un film incontournable, qui  dissèque les ressorts historiques et économiques des différentes crises jalonnant le capitalisme.

Filles de joie , de  Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich

Un drame qui aborde la prostitution sous un jour inédit, emmené par un trio décapant… Axelle (Sara Forestier), Dominique (Noémie Lvovsky) et Conso (Annabelle Lengronne), trois femmes de la même cité qui se retrouvent chaque matin, et franchissent la frontière pour aller se prostituer en Belgique, dans une maison close. Trois femmes très différentes, qui bouclent leurs fins de mois en vendant leur corps comme d’autres vont au bureau, à l’usine ou au supermarché… Un éloge aussi à la sororité.

Mosquito, de João Nuno Pinto. 

En 1917, un jeune Portugais rêvant d’aventures s’engage dans l’armée. Il est envoyé au Mozambique, où il doit parcourir des milliers de kilomètres à pied… Une aventure à la fois esthétique et morale, un récit d’initiation, radical dans sa forme et envoûtant.

Benni, de Nora Fingscheidt.

Benni s’habille en rose bonbon mais, à neuf ans, elle a la rage. Placée en foyer car elle est impossible avec sa mère, elle se révolte. Et se fait rejeter, détester toujours davantage. Un film percutant et poignant sur l’enfance et le besoin d’amour.

La Bonne épouse, de Martin Provost

Comédie centrée sur l’émancipation des femmes dans les années 1960, le film nous fait découvrir une école tenue par Paulette Van Der Beck (Juliette Binoche), où les filles doivent apprendre à être de bonnes épouses. Et ce à la veille des bouleversements de mai 68.

Un fils, de Mehdi Barsaoui 

Tunisie, année 2011 : le dictateur Ben Ali est tombé, et, dans quelques mois, Kadhafi, le leader de la Libye voisine, sera mis à mort… Un petit garçon est blessé par une balle perdue, lors d’une embuscade terroriste. Seule une greffe de foie peut le sauver. Son père se porte volontaire, dans un pays où le don d’organes reste un tabou culturel. Au drame familial se joint la radiographie d’un pays où le progrès se heurte à la religion et à des lois liberticides.

Été 85, de François Ozon

Le film, tourné en pellicule afin d’être en phase avec l’époque, est librement adapté du roman d’Aidan Chambers, « La Danse du coucou » : l’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85…

 

Spike Lee est sur Netflix :  En attendant de retrouver le bonheur d’être ensemble devant le grand écran, on peut toujours voir, en solitaire ou à deux, ou comme l’on voudra, « Da 5 bloods » sur ses petits écrans domestiques…

Quatre vétérans afro-américains de la guerre du Vietnam retournent sur les lieux du conflit pour y retrouver le corps de leur ancien chef d’unité, et un mystérieux coffre empli d’or… Leur amitié, leur sens du commun, de la lutte et de leur propre identité se retrouvent rapidement mis à rude épreuve, à mesure que cette double quête se heurte à de nombreux obstacles…  Mélanie Thierry et Jean Reno figurent au casting de cette production…

Alors que le mouvement « Black lives matter » se généralise, après « BlacKKKlansman », Grand Prix à Cannes en 2019, Spike Lee, qui n’a de cesse depuis ses débuts de mettre en scène dans ses films les tensions raciales déchirant son pays, revient avec ce nouveau film dans lequel il s’attaque aux ravages de la guerre du Vietnam sur la communauté afro-américaine. Un film largement nourri par des flash-back et des images d’archives : Angela Davis, Martin Luther King, Mohamed Ali…

Pour rappel : en 1989, Spike Lee mettait en lumière la violence policière contre les Afro-Américains dans « Do The Right Thing ». Un film culte qui apparaît plus que jamais d’actualité. Le 3 juin dernier, dans un montage glaçant, le réalisateur mettait en parallèle une scène de son film — où le personnage de Radio Raheem (Bill Nunn) est tué par la police — et les vidéos de deux hommes noirs morts lors d’une interpellation : Eric Garner, en 2014 à New York, et George Floyd le 25 mai 2020 à Minneapolis.

Fort-de-France, le 22 juin 2020

Réservations possibles en ligne, sur le site de Madiana ! Soutenons nos cinémas !