École primaire : le SNUipp-FSU pointe les conditons dégradées et dépose une alerte sociale

Martinique : L’école primaire est au cœur d’une alerte sociale déposée par le SNUipp-FSU. Le syndicat souligne les difficultés liées à l’inclusion scolaire, qualifiée de « marche forcée », et pointe du doigt les conséquences néfastes sur le bien-être des personnels, des élèves et de leurs familles.

Le SNUipp-FSU Martinique a pris l’initiative de déposer une alerte sociale en prévision d’un préavis de grève, dans le but de dénoncer les conditions de travail dégradées au sein des écoles relevant de l’Éducation nationale. Le syndicat affirme que les politiques éducatives successives ont conduit à un point de rupture, sapant les protections du service public d’éducation et imposant des réformes qui ne favorisent pas la résorption des inégalités ni la réussite de tous les élèves.

Le syndicat attend des réponses concrètes, tant au niveau national qu’académique, et souligne qu’il prendra des décisions en fonction des réponses reçues. Actuellement, 102 alertes sociales ont été déposées dans toute la France.

Le SNUipp-FSU met en lumière les conditions de travail difficiles des enseignants et des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), déplorant une dégradation profonde entraînant souffrance, épuisement professionnel et départs massifs. Le syndicat regrette également l’absence de remplacements quotidiens pour des dizaines d’enseignants en Martinique au cours des cinq dernières années.

Il critique la suppression de postes du Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) depuis 2008 et dénonce une gestion des personnels déshumanisée, opaque et inéquitable, soulignant le manque de protection des agents par la hiérarchie.

Le SNUipp-FSU conclut en soulignant que la situation ne fera qu’empirer avec les 1 709 suppressions de postes prévues pour la rentrée 2024 en France, aggravant la crise également en Martinique. Selon le syndicat, l’organisation de l’école inclusive est la principale source de tensions, avec une inclusion qui s’opère sans moyens supplémentaires ni formation spécifique, laissant enseignants et AESH seuls, sans soutien hiérarchique et avec un sentiment de débrouille.