Cyclones : Le poids des mots, le choc des images »

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Samedi 27 février 2016 au T.A.C.

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Une femme s’apprête à subir un cyclone annoncé. Retranchée dans sa bicoque, calfeutrée à grands renforts de planches et de clous, elle attend sous une table se réconfortant comme elle peut à l’aide de rhum. C’est alors qu’une jeune étrangère lui demande asile.

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Un simple coup d’œil suffit à identifier cette œuvre qui s’annonce très clairement comme un thriller théâtrale, où tous les ingrédients du genre sont réunis : des séquences d’action comme filmées au ralenti, une situation dangereuse et menaçante, une atmosphère sombre et sinistre, une utilisation d’un suspense sous contrôle où les personnages changent brutalement de comportement ; ils deviennent tout d’un coup agressifs et irritables, ou complètement lugubres et amorphes. Frileux s’abstenir, car du frisson il y en a aura au programme, pour tenir le spectateur en haleine, la tension monte par degrés, tandis que l’intrigue avance jusqu’au climax⋅ Leyna est enfermée dans son secret sa culpabilité, sa maison est son refuge et sa prison, l’ultime rempart contre la folie qui la guette, contre cet Autre , ce monde qui la juge et la condamne⋅On sent qu’à tout instant la raison de l’une ou de l’autre peut basculer. «  Tel un cyclone qui se lève, Aline fait irruption dans la vie délabrée de Leyna. »

Un espace clos de non dits

Ces femmes sont comme les deux faces d’une même pièce de monnaie. Liées par un secret que l’une veut découvrir, que l’autre veut protéger. Un combat singulier où la violence bouillonne, tourbillonne en elles, autour d’elles, manifeste, dans les gestes, les paroles, les corps. Tout est dit dans cet espace clos de non dits comme une arène où les silences se font aussi assourdissants que le cyclone qui gronde au dehors. Si l’excès pointe son nez dans cette mise en situation plus vraie que nature c’est délibérément. Pas la moindre erreur d’aiguillage, pas une vue de l’esprit. Les faits sont clairs et impitoyables et les laisser courir, si peu, hors les limites de leur espace spatio-temporel a valeur ici d’un supplément d’âme ; dans ce qu’il y a de cruel, de terrible et de fatal au fond des choses, dans l’incertitude objective avec toute la passion de l’infini. Ce n’est que dans la subjectivité qu’il a décision. Alors si le geste est plus ample que certain, si le cri se tord comme les corps, si le ton donne de la voix. C’est bien parce qu’au cœur du cyclone, vouloir rester objectif est une fausseté. Alors plus de sérénité abrupte mais une auto flagellation courtoise, place au pragmatisme de circonstance.

Pratique :

Au Théâtre Aimé Césaire

Les jeudi 25, vendredi 26, et samedi 27 février 2016.

Une création Martinique de :

Daniely Francisque

Mise en scène : Patrice Le Namouric

Avec Daniely Francisque

Gloriah Bonheur

Scénographie : Jean-Claude Psyché

Lumières : Marc Olivier René

Musique :Grégory Privat

Son Didier Adréa

Costumes : Olivier Couturier

Collaboration artistique :

Josiane Antourel, danse chorégraphie

Roselyne Cyrille, voix

Yves Marc, mime corporel

Olivier Couturier, Yves Marc.

Production : Compagnie TRACK (Théâtre de Recherche Artistique Pour Comédiens en Karaïb)

Tarif : 20 euros 15 euros

Réservation : 05. 96. 59. 43. 29.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —