Contre la traite des êtres humains…

 … au nom de la dignité humaine, un État de droit se doit de protéger tous ceux qui travaillent sur son territoire.

les_18_du_57Appel à la régularisation immédiate des grévistes du 57, Bd de Strasbourg.
Tu quittes ton pays quand tu n’as plus le choix.
Pour fuir la guerre,
Pour ne pas mourir.
Tu pars parce que tu es homosexuelle et qu’on veut te tuer pour ça.
Je n’ai pas la bonne religion,
On peut me tuer pour ça.
Si tu réussis à t’échapper, à traverser,
Au péril de ta vie,
Quand tu arrives ici,
Tu es devenu un hors-la-loi, malgré toi.

Un sans-papiers.

Tu es devenu un clandestin,
A la merci de ceux qui veulent profiter de toi.
Je ne voulais pas vendre de la drogue,
Je ne voulais pas me prostituer.
J’ai vu des salons de coiffure,
De manucure,
Au quartier Château d’eau à Paris.
Je me suis dit, c’est bien, c’est un travail honnête
C’était ma seule solution.
Tous les jours, il y a des clients qui viennent ici, qui payent pour notre compétence.
80 heures par semaine.
Depuis 1 an,
2 ans.

On m’avait dit : coiffure, c’est 400 euros par mois.
Très vite, on découvre qu’il n’y a pas vraiment de « salaire ».
Il faut toujours quémander,
Dire pourquoi on a besoin d’argent et si on se plaint,
Il nous dit :
« Je vais te faire rafler »,
« Je vais te faire rafler »,
« Tu n’as le droit à rien. »

Le gérant paye le loyer,
Mais pas nos cotisations.
Tout le monde sait qu’on travaille là,
Même la police.

On veut plus être travailleurs sans droits.
On veut gagner notre vie,
Vivre de notre travail, comme tout le monde.
On veut payer nos impôts,
Comme tout le monde.
Payer les cotisations,
Pour qu’elles nous protègent, comme tout le monde.

Nous sommes des travailleurs de France.
Dans le quartier, beaucoup de travailleurs sont comme nous.
Ils n’osent pas parler.
Ils ont peur.
Nous sommes les premiers à parler,
A visage découvert.

Si notre parole s’éteint,
Qui la prendra après nous ?
Si on est expulsés du salon, et si on est expulsés de France parce qu’on n’a pas de papiers,
Si l’Etat ne nous donne pas raison,
Ça sera une victoire pour les mafias qui nous exploitent,
Personne n’osera se rebeller.
Notre voix doit être entendue.
Nous ne voulons pas disparaître.

LES 18 DU 57, BD DE STRASBOURG

Pour la plupart coiffeuses sans papiers d’origines africaines, les 18 salariés du salon de Coiffure du 57 Bd de Strasbourg, à Paris, étaient illégalement payés « à la tâche » pour 200 à 400 euros par mois, alors qu’ils travaillaient 6 jours sur 7, de 9h à 23h, dans des conditions de travail d’un autre temps.Ils se sont mis en grève le 22 mai dernier et ont obtenu des contrats de travail sous la pression de la CGT. Mais le 8 juillet, leur employeur a procédé à un dépôt de bilan, conduisant les salariés à déposer une plainte le 6 août pour «traite d’êtres humains, travail dissimulé et faillite frauduleuse». Depuis, ces salariés se relaient courageusement pour occuper leur lieu de travail, malgré les menaces et la peur des représailles. Le 8 septembre 2014, le Collectif des cinéastes pour les « sans-papiers » a pris sous sa protection les 18 grévistes du 57, Bd de Strasbourg et a alerté les Ministères de l’Intérieur, du Travail et de la Justice sur leur situation et les pressions intolérables qu’ils subissaient. N’ayant obtenu aucune réponse des trois ministères concernés, le Collectif a décidé de réaliser un nouveau film, le 4e en 20 ans, et de lancer une campagne nationale de soutien aux 18 du 57 Bd de Strasbourg.
« CONTRE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS, AU NOM DE LA DIGNITÉ HUMAINE, UN ÉTAT DE DROIT SE DOIT DE PROTÉGER TOUS CEUX QUI TRAVAILLENT SUR SON TERRITOIRE. »
APPEL À LA RÉGULARISATION IMMÉDIATE DES GRÉVISTES DU 57, BOULEVARD DE STRASBOURG.
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http://www.collectifdescineastespourlessanspapiers.com/collectif/