Christiane Taubira : « Quand ça veut lutter un homme, ça peut lutter »

— Par Kareen Janselme —

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Photo AFP

Les mineurs de 1948 ont retrouvé leurs grades militaires plus de soixante après en avoir été spoliés pour fait de grève.
C’est Christiane Taubira qui a ouvert la cérémonie. « Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers… », citant Jean Ferrat, Louis Aragon, Paul Eluard, l’ancienne Garde des Sceaux a rendu hommage aux mineurs grévistes de 1948, chargés par les CRS, spoliés de leurs droits, dégradés militairement, et à leurs femmes elles-aussi victimes. « Quand ça veut lutter un homme, ça peut lutter » a-t-elle conclu en regardant tête haute François Hollande.

C’est le président de la République qui a « souhaité que cette cérémonie soit ouverte par Christiane Taubira ». C’est bien elle qui a relancé le début de la réhabilitation des mineurs alors que la cour de cassation s’était prononcée contre leurs indemnisations aux Prud’hommes, bloquant une procédure entamée en 2007. Fin 2014, la ministre de la justice introduisait dans la loi de finances une indemnisation forfaitaire des mineurs et leurs ayant-droit, affirmant que « La République française reconnaît le caractère discriminatoire et abusif du licenciement pour faits de grève des mineurs grévistes en 1948 et 1952 ». A ce jour 33 dossiers ont été indemnisés et 1 million 460 000 euros versés par l’Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs (ANGDM). Bien peu par rapport aux 1342 condamnés à la prison ferme en 1948. Et des sommes bien faibles (30 000 euros pour les mineurs, 5000 euros pour leurs enfants) pour ceux qui ont tout perdu après avoir été licencié : le logement, le chauffage, le médecin gratuit, les bourses d’étude pour les enfants, la retraite, le salaire…

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