— Par Jean-Pierre Maurice —
Catégorie : Sociologie
Sociologie
Quelques mots sur l’affaire des héritiers Grat : Pinto est une victime d’une Justice injuste et discriminatoire
— Par Raphaël Constant, avocat et militant —
La décision de la Cour d’Appel de Fort de France de maintenir Hervé PINTO est l’illustration de la politique répressive visant tous les militants mettant en cause la politique française en Martinique. Alors que la détention est l’exception, elle est devenue la règle en Martinique pour raisons politiques. Alors qu’il présente toutes les garanties de représentation, PINTO est incarcéré pour sa protestation contre une injustice dont il est une des victimes.
La procureure, les bénéficiaires de l’injustice (les résidents de CLOUETTE) et la propagande des nantis, ont mis en face un contre feu contre les accusations de “vol de terre” par PINTO et ses soutiens. Il ne s’agirait que d’une affaire familiale d’héritage comme les autres. On pourrait pardonner à ceux qui ne savent pas ou qui ignorent le contenu du dossier. Mais la plupart de ceux qui parlent avec un air de “sous entendu” que c’est une “affaire familiale” manipule l’opinion publique.
Dans l’affaire PINTO, il y a un tel cumul d’anomalies et d’irrégularités que la question ne peut pas être que familiale mais illustre l’existence d’une société injuste et discriminatoire.
Disparitions, Littératures, Maryse Condé
Maryse Condé : Un héritage littéraire et humain incommensurable
— Par Sarha Fauré —
La nuit du lundi 1er au mardi 2 avril 2024 a vu s’éteindre une étoile littéraire, Maryse Condé, à l’âge de 90 ans. Son départ laisse un vide immense dans le monde de la littérature, mais son héritage, lui, est aussi vaste que son talent. Originaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Maryse Condé a consacré sa vie à l’écriture et à la lutte pour la reconnaissance des cultures africaines et antillaises.
Origines et enfance
Née le 11 février 1934 dans une famille de huit enfants, Maryse Condé a grandi dans un environnement imprégné de culture française, mais ignorant ses racines africaines. C’est cette dualité qui a marqué ses premières années et façonné sa vision du monde. Son père, Auguste Boucolon, commerçant et fondateur d’une banque, et sa mère, Jeanne Quidal, institutrice, ont élevé leurs enfants dans l’amour de la culture française, mais sans leur transmettre l’histoire et les traditions africaines.
Éducation et engagement social
C’est à l’adolescence que Maryse Condé découvre sa vocation littéraire. À 16 ans, elle intègre l’hypokhâgne du lycée Fénelon à Paris, où elle est confrontée au racisme et à la discrimination.
Consommation, Sociologie
Cannabis — Une enquête de Mathieu Kassovitz et Antoine Robin
Sociologie
Matoutou : de l’histoire culinaire de la Martinique
— Par Sarah Fauré —
Les traditions culinaires sont souvent les témoins silencieux de l’histoire d’une région, portant en elles les récits de lutte, de résilience et d’adaptation. En Martinique, une île des Antilles françaises, la tradition du Matoutou incarne parfaitement cette fusion entre histoire et gastronomie. Plongeons dans les détails de cette pratique culinaire emblématique, tirée des éléments historiques et culturels de l’île.
Les origines : l’héritage amérindien et le défi de la colonisation
Le Matoutou, bien qu’étant désormais un pilier de la cuisine martiniquaise, trouve ses racines dans les pratiques alimentaires des premiers habitants de l’île, les Arawaks et les Caraïbes. Pour eux, le crabe était bien plus qu’un simple mets : c’était une ressource abondante, préparée avec soin dans des sauces épicées et savoureuses, notamment à base de piments et de jus de manioc, baptisées taumali ou taumalin.
Cependant, l’arrivée des colons européens a bouleversé cette dynamique alimentaire. Confrontés à la malnutrition et dédaignant les ressources locales, les colons préféraient attendre les cargaisons en provenance de Saint-Domingue, ce qui exacerbait leur vulnérabilité. Ce n’est que progressivement, face à la nécessité de s’adapter aux conditions locales, qu’ils se sont tournés vers les pratiques agricoles des autochtones, incluant la consommation de crabes.
Sociologie
Le Christ : à quoi ressemblait-il?
Disparitions
Frédéric Mitterrand : Un parcours culturel en silhouette
Politiques, Sociologie
La montée inquiétante des actes discriminatoires en France, avec un accent sur l’Outre-mer
— Par Jean Samblé —
En 2023, les statistiques émanant des services de police et de gendarmerie en France ont révélé une augmentation alarmante des infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux. Les rapports du service statistique du ministère de l’Intérieur ont mis en lumière une hausse significative de 32 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est attribuée en partie aux tensions exacerbées au Moyen-Orient.
Au cours de cette année, près de 15 000 infractions de ce type ont été enregistrées sur tout le territoire français, dont 8 500 crimes ou délits. La grande majorité de ces incidents, signalés par les forces de sécurité, se composaient d’injures, de provocations ou de diffamations, représentant ainsi 61 % des délits et la quasi-totalité des contraventions.
Les régions métropolitaines ont également été touchées, avec des variations notables. Hors de Paris, des départements comme le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes ont enregistré des taux de crimes ou délits à caractère raciste près de deux fois supérieurs à la moyenne nationale. En Île-de-France, ce taux s’est établi à 1,7 pour 10 000 habitants.
Les chiffres révèlent également un portrait des victimes de ces actes répréhensibles.
Sociologie
Il faut cesser la stigmatisation populiste des chômeurs
Cinq responsables syndicaux appellent le gouvernement à renoncer à la dernière réforme budgétaire de l’assurance-chômage
Alors que la négociation assurance-chômage s’est terminée depuis moins de trois mois, le gouvernement a déjà annoncé une nouvelle réforme pour en durcir les effets. Ce serait la cinquième depuis 2017, soit quasiment une tous les ans. Aucune d’entre elles n’a pu faire l’objet d’évaluations sérieuses. A l’heure où la simplification est à la mode, force est de constater que ce principe ne vaut pas pour les demandeurs d’emploi, dont les droits sont de plus en plus illisibles.
Les multiples réformes combinées ont fait plonger le montant moyen des allocations de 17 % par rapport à 2019 et la durée d’indemnisation de 25 %. Désormais, seuls 36 % des inscrits à France Travail (anciennement Pôle emploi) sont indemnisés, niveau qui n’a jamais été aussi faible
! Quarante-cinq pourcent des allocataires sont passés sous le seuil de pauvreté — un chiffre qui a doublé —, en grande majorité des jeunes, des femmes à temps partiel ou des seniors en fin de droits, sur qui plane maintenant la menace de suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS).
Echos d'éco, Sociologie
Les rendez-vous de la retraite du 23 au 29 mars 2024
Vous envisagez de prendre prochainement votre retraite et vous souhaitez faire le point sur votre situation personnelle et vos droits ? L’Assurance retraite, l’Agirc-Arrco et la MSA organisent conjointement cette nouvelle édition des Rendez-vous de la retraite du 23 au 29 mars 2024 afin de répondre à toutes vos questions.
Deux fois par an, pendant une semaine, ce dispositif complet d’information organisé par les trois organismes à la fois en agence, au téléphone et sur internet, est proposé aux actifs, qu’ils soient ou non plus ou moins proches de la retraite. Cette édition des Rendez-vous de la retraite se déclinera en trois temps :
- des créneaux de rendez-vous avec des conseillers, dans un point d’information retraite proche de chez vous ou par téléphone. Vous pouvez déjà prendre rendez-vous ;
- des webinaires thématiques animé en direct par un expert de l’Assurance retraite et un expert de l’Agirc-Arrco. Des modérateurs pourront répondre à vos questions pendant toute la durée de ces deux webinaires :
- Le premier aura lieu le lundi 25 mars à 14h sur le thème « La retraite progressive et le cumul emploi-retraite ».
Politiques, Sociologie
L’équerre et le compas
— Une chronique de Jean-Pierre Maurice —
Le 8 novembre 2023, Emmanuel Macron lui-même s’est rendu ouvertement, dans les locaux du Grand Orient de France à Paris, à une réunion avec les dirigeants des organisations franc-maçonnes.
Plus près de nous, en février 2024, le grand Maître du Grand Orient de France, Guillaume Trichard, était en conférence publique à Fort-de-France sur les principes républicains.
C’est que la franc-maçonnerie, institution mystérieuse et séculaire, suscite l’intérêt et la curiosité à travers le monde, y compris en Martinique. Mais quel rôle peut-elle jouer dans l’apport de paix, de sagesse et de justice dans notre île si troublée en ces temps qui s’annoncent difficiles ?
La franc-maçonnerie et ses valeurs
Les valeurs de la franc-maçonnerie sont des éléments importants de cette organisation mystique et philosophique dont les symboles et les outils les plus emblématiques sont sans doute l’équerre et le compas.
L’équerre symbolise la rectitude des actions et des pensées. Elle incarne la notion d’équité et d’égalité, invitant ainsi les Francs-Maçons à agir avec droiture et à respecter les principes moraux et éthiques.
Quant au compas, il représente la maîtrise de soi et la capacité à trouver un équilibre entre les différentes dimensions de la vie.
Patrick Chamoiseau, Sociologie
L’innovation sans crainte
La différenciation des politiques publiques : Enjeu du XXIème siècle
— Par Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Hector Élisabeth , Danielle Laport, Philippe Palany (Atelier des Socios) —
atelierdessocios.martinique@gmail.com
Dans sa relation avec la France, la Martinique s’est construite à la fois sur l’extermination, la colonisation, la départementalisation dont l’une des caractéristiques a été l’exode des Martiniquais vers la France, la régionalisation et la territorialisation.
En 2017, la loi sur l’égalité réelle pour l’outre-mer et « son plan de convergence » illustrent les limites et difficultés de l’application des droits issus de la départementalisation. La régionalisation, pour sa part, tente timidement et à la marge de donner un droit à l’initiative locale à travers les habilitations avec la complexité et les limites constatées. La territorialisation, issue du choix de fusionner les conseils régional et général, n’amène rien de substantiel en termes de droit à l’initiative. Il s’agit tout simplement des mêmes compétences déployées par une seule collectivité.
Ces évolutions statutaires et institutionnelles sont le résultat d’une logique fondée sur l’ordre colonial ; cette logique descendante qui impose un cadre dans lequel doit « se mouvoir » la Martinique sans réelle prise en compte de son identité, de ses enjeux, ou de la possibilité d’un quelconque devenir.
Echos d'éco, Sociologie
L’affaire Pinto : Une quête de justice et de restitution des terres ancestrales
Politiques, Sociologie
Interactions entre conditions de travail et choix électoraux
— Par Jean Samblé —
La thèse du spillover, qui suggère que le travail influence les comportements civiques et les orientations électorales, est explorée par le chercheur, Thomas Coutrot, dans « Le bras long du travail. Conditions de travail et comportements électoraux », document de travail n° 1-2024, IRES, 2024 et résumée dans un article du journal Le Monde daté du 08/03/24 . Bien que les évolutions du travail ne soient pas le seul facteur de la crise actuelle de la représentation politique, elles y contribuent certainement. L’analyse des liens entre les conditions de travail et les comportements électoraux met en lumière quatre dimensions clés : l’autonomie opérationnelle, la capacité d’expression au travail, la pénibilité physique, et le travail de nuit ou tôt le matin.
Les contraintes liées à la pénibilité physique et aux horaires atypiques ne semblent pas influencer l’abstention ou le vote populiste de gauche. Cependant, elles sont corrélées positivement avec le vote RN (Rassemblement National) et négativement avec le vote centriste, socialiste et écologiste. Ces contraintes semblent favoriser l’adhésion des salarié·es concerné·es à la vision sociale de l’extrême-droite, caractérisée par une conception sacrificielle du travail et un rejet de l’assistanat, symboliquement associé à l’immigration.
Sociologie
Autorité parentale : qu’est-ce qu’un acte usuel ?
Madame Pierre est séparée de Monsieur Dubois avec lequel elle a eu un enfant que le père a reconnu. Les deux parents ont l’autorité parentale. Madame Pierre possède déjà une carte nationale d’identité (CNI) pour l’enfant et s’étonne que son ex-compagnon puisse de son côté demander un passeport dans le but de voyager. Elle souhaite savoir si cette pièce d’identité peut être remise au père seul sans qu’elle ne consente à cette démarche.
On vous répond :
En cas d’exercice conjoint de l’autorité parentale, un parent peut faire, seul, un acte usuel.
L’acte usuel n’a pas de définition dans la loi. En pratique, ce sont les juges qui ont dégagé les critères de cet acte. Il s’agit d’un acte quotidien, sans gravité, qui n’engage pas l’avenir de l’enfant ou ses droits fondamentaux ou qui s’inscrit dans une pratique antérieure non contestée.
Lorsqu’il fait un acte usuel, le parent titulaire de l’autorité parentale est présumé avoir l’accord de l’autre.
Sont notamment considérés comme des actes usuels :
- Dans le domaine de l’administration : la demande de CNI ou de passeport, la délivrance de diplômes, la sortie du territoire national lorsqu’un juge ne l’a pas interdit, etc.
Sociologie
Les Français vivant au Portugal et au Canada peuvent désormais faire renouveler leur passeport en ligne
Les Français majeurs résidant au Canada et au Portugal peuvent sous conditions, à compter du 1er mars 2024, faire renouveler leur passeport de manière dématérialisée sur Service-Public.fr. Les modalités de cette expérimentation ont été précisées dans un arrêté publié le 28 février 2024 au Journal officiel.
Si vous résidez au Canada ou au Portugal, vous pouvez désormais faire une demande de renouvellement de votre passeport sur Service-Public.fr, donc sans être obligé de vous déplacer à l’ambassade ou au consulat. Pour ce faire, vous devez notamment :
- avoir reçu votre passeport actuel alors que vous étiez âgé d’au moins 18 ans (la date de référence utilisée est celle d’émission du passeport) ;
- avoir un passeport encore valide ou expiré depuis moins de 5 ans ;
- être inscrit au Registre des Français établis hors de France.
Vous ne pouvez pas utiliser cette procédure s’il s’agit :
- d’un renouvellement pour perte ou pour vol ;
- d’un renouvellement pour changement de prénom ou de nom ;
- d’une demande de second passeport.
À noter : cette expérimentation dure un an, prenant fin le 28 février 2025.
Sociologie
Le livre, le compagnon de la vie
— Par André Lucrèce —
Dans mon dernier livre, La Guadeloupe, la Martinique au temps du Covid-19, j’évoquais dans ces pays l’érosion persistante des contenus civilisationnels. Parmi ceux-ci, le déclin du statut du livre : fermeture de librairies, dont l’excellente Librairie Alexandre, parmi bien d’autres, disparition des revues, Études Guadeloupéennes, et la revue CARE du Centre Antillais de Recherches et d’Études, en Martinique, les revues Carbet et celles qui vont suivre, comme Archipelago, dédiée à la Caraïbe ou Chemins Critiques, revue Haïtiano-Carïbéenne, sans parler de la revue Textes, Études et Documents qui était une production de l’université des Antilles. L’exception étant celle qui a pu survivre, à savoir Les Cahiers du Patrimoine.
Quant aux conférences – les plus fructueux et les plus profitables exercices de l’esprit – qui avaient lieu à l’université, à la bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France ou dans les mairies des communes, elles se font de plus en plus rares. A cela, il faut ajouter le rôle des média. Pendant une quarantaine d’années, j’ai lu, analysé et présenté des livres dans les studios de cette maison qui aujourd’hui porte le nom de Martinique 1ère et j’ai pu mesurer l’influence des émissions littéraires sur la vitalité d’un livre.
Disparitions, Photographie
Philippe Bourgade : un hommage à l’œil visionnaire
Ce mardi 20 février 2024, la Martinique pleure la perte de l’éminent photographe Philippe Bourgade, décédé à l’âge de 76 ans à son domicile du quartier Batelière à Schoelcher. Sa disparition laisse un vide dans le monde de la photographie martiniquaise, marquant la fin d’une époque où son regard sensible capturait l’essence même de la vie sur l’île.
Originaire de Sainte-Marie, Philippe Bourgade a consacré sa vie à l’art de la photographie. Enseignant en histoire-géographie au collège, c’est vers l’âge de 30 ans que ce samaritain d’origine a découvert sa passion pour la photo, passion qui ne l’a plus jamais quitté. Ses clichés en noir et blanc, véritable témoignage de l’âme martiniquaise, ont marqué l’art de la photographie dans l’île.
Ses œuvres, exposées avec talent et dextérité, ont transcendé les limites du temps et de l’espace. L’exposition-rue à Sainte-Marie et son atelier de formation autour des métiers de la mer et des campagnes attestent de son engagement à transmettre son savoir et à préserver le patrimoine photographique martiniquais.
Le recueil « La Martinique des mornes » et l’ouvrage « Eau-Mémoire », paru en 2006 aux Éditions Jasor, sont autant de pièces maîtresses qui immortalisent l’héritage de Philippe Bourgade.
Education Formation, Sociologie
L’École
— Par Mireille Jean-Gilles —

Ce n’était pas une usine, pas une prison, pourtant on aurait pu y penser, c’était immense, plein de cellules,plein de salles, en fait, en définitive, il m’a semblé qu’il ne s’agissait banalement que d’une école, ce n’était pas la sortie de l’usine, il ne s’agissait que de la sortie des classes, des classes d’enfants petits et criards ou moyens et goguenards. La prison, pardon l’école, avait en son sein un nombril, un nombril immense qui devait sans doute correspondre à ce que l’on appelle une cour, la cour était enfin muette car en moins dix minutes toute l’école fut désertée, le signal avait été donné pour qu’enfin les lieux fussent évacués, il était cinq heures.
Maintenant que je me retrouvais seule au sein au coeur de cette immense cour qui pouvait bien être le nombril du monde, je pouvais jouir d’une sérénité étrange, les portes des classes étaient ouvertes, les lampes en lumière, les femmes de ménage oeuvraient, quelques bruits ici et là, quelques jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école car en les voyant s’affairer et traîner dans les lieux tout en voulant les quitter, je pouvais imaginer mille voix, mille voix d’enfants : « Maîtresse, maîtresse », « Bonjour maîtresse », « Pardon maîtresse », « Je t’aime maîtresse », ces jeunes dames que je rêvais maîtresses d’école avaient le visage ferme, et une ombre de lassitude et de tristesse dans les yeux, la lassitude c’est banal, mais la tristesse, pourquoi ?
Politiques, Sociologie
Par ses combats, Robert Badinter trouve place au Panthéon des Sages
— Communiqué de La Fédération Guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme —
La Fédération Guadeloupéenne de la Ligue des Droits de l’Homme a appris avec émotion la mort de Robert Badinder, avocat, ancien ministre de la Justice, ancien Président du Conseil Constitutionnel.
Devenu membre de la LDH en 1972, il a été élu à son Comité central de 1976 à 1981.
Robert Badinter aura, tout particulièrement, marqué l’histoire de la justice française par son combat sans relâche contre la peine de mort.
Il en a obtenu l’abolition en 1981, sous la Présidence de François Mitterrand, à l’issue de débats parlementaires mémorables.
Grâce à son engagement et sa détermination, la lame de la guillotine a été rangée dans les rebuts de l’histoire.
Figure de portée internationale, il a continué à accompagner jusqu’au bout les associations qui poursuivent, à travers le monde, le combat pour l’abolition dans les pays où la peine de mort est encore appliquée.
Politiques, Sociologie
La mort de Robert Badinter, un des derniers géants du XXème siècle
— Par Jean Samblé —
Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris et décédé le 9 février 2024 dans la même ville, a marqué l’histoire française en tant qu’homme politique, juriste et essayiste engagé. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il est largement reconnu pour son combat acharné contre la peine de mort, plaidant en faveur de son abolition devant le Parlement en 1981.
Robert Badinter, proche de François Mitterrand et membre du Parti socialiste, a occupé diverses fonctions politiques importantes. Il a été garde des Sceaux de 1981 à 1986, président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, et sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Tout au long de sa carrière politique, il a également défendu des causes telles que la réinsertion des détenus, les évolutions du Code pénal, ainsi que la lutte contre l’antisémitisme et l’homophobie.
Sa biographie révèle des racines familiales juives, son père Samuel Badinter étant originaire de Bessarabie. Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Badinter a vécu des moments difficiles, son père étant déporté par la Gestapo et son oncle maternel déporté à Auschwitz.
Echos d'éco, Sociologie
Défis démographiques et enjeux territoriaux dans les Antilles françaises : Regards croisés sur la Martinique et la Guadeloupe
Depuis quelques années, les Antilles françaises, constituées principalement de la Guadeloupe et de la Martinique, font face à des défis démographiques majeurs, marqués par une dépopulation croissante et un vieillissement rapide de la population. L’évolution démographique de ces territoires insulaires soulève des préoccupations quant à leur avenir socio-économique et appelle à des mesures urgentes.
La dépopulation, phénomène observé au cours des trois et dix dernières années, se manifeste par un solde migratoire négatif, principalement en raison du départ massif des jeunes adultes vers la métropole. Les flux migratoires contribuent ainsi à la diminution du nombre de jeunes en âge de procréer, accentuant la baisse de la fécondité. Cette dynamique démographique se traduit par un rétrécissement significatif de la base de la pyramide des âges, mettant en lumière le défi que représente le maintien d’une population jeune et active.
Le vieillissement de la population, résultant à la fois de l’allongement de la durée de vie et du départ des générations du baby-boom à la retraite, constitue un enjeu majeur. L’espérance de vie continue de progresser, rapprochant les indicateurs de la Martinique et de la Guadeloupe de ceux de la métropole.
Disparitions
Gérard Guillaume : un parcours marqué par la passion de l’audiovisuel
Ce jeudi 8 février 2024, le monde de l’audiovisuel pleure la perte d’un homme remarquable, Gérard Guillaume. Ancien responsable des programmes de la télévision publique et directeur régional à Wallis et Futuna, puis en Guyane, il a laissé un héritage marquant dans le paysage audiovisuel français.
Son parcours au sein du service public a été exemplaire, débutant en tant que chef monteur pour gravir les échelons et devenir JRI (Journaliste Reporter d’Images), responsable des programmes et de l’antenne télé, d’abord à Martinique 1ère, puis à Mayotte.
Sa passion pour la musique l’a lié d’amitié avec de nombreux artistes, notamment les membres du groupe Kassav. Le pianiste Jean-Claude Naimro, affecté par cette disparition, témoigne de l’impact de Gérard Guillaume dans le monde artistique.
Père de deux enfants, Gérard Guillaume était reconnu non seulement pour son talent professionnel mais également pour sa personnalité attachante. Ses anciens collègues se souviennent unanimement de lui comme « un homme affable et disponible » qui a marqué le paysage audiovisuel de sa présence chaleureuse.
Son parcours à France Télévisions, débutant à la Société française de production (SFP), fut une véritable épopée.
Politiques, Sociologie
La grève générale en Guyane et aux Antilles de 2008-2009 débute en Martinique le 5 février
La grève générale de la Guyane et des Antilles françaises a commencé dans le département d’outre-mer de la Guyane le 24 novembre 2008, la Guadeloupe le 20 janvier 2009, et s’est étendue à l’île voisine de la Martinique le 5 février 2009. Les revendications principales de cette « grève contre la vie chère » étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation des bas salaires. Le Monde diplomatique rapporte à cette époque « une situation de monopole, comme celui de la Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA-CGM), qui pratique des tarifs abusifs sur les conteneurs en provenance de la métropole. Huit familles békées contrôlent des chaînes de supermarchés et l’import-export. Le Groupe Bernard Hayot (GBH) par exemple est classé cent trente sixième fortune française. Entre 2007 et 2008, les produits de première nécessité se sont envolés : + 48 % pour le lait, + 87 % pour les pâtes, + 59 % pour le beurre, etc. ».
La grève a paralysé pendant plus d’un mois et demi tous les secteurs, privés et publics, notamment les stations-services, les petits et grands commerces, les hôtels et les industries liés au tourisme, les établissements scolaires et les transports publics.
Politiques, Sociologie
Les revendications du LKP en 2009
Voici la liste des 120 revendications initiales du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) déposée le 20 janvier 2009 :
1- NIVEAU ET CONDITIONS DE VIE
1. Un relèvement immédiat et conséquent d’au moins 200 €, des bas salaires, des retraites et des minima sociaux afin de relancer le pouvoir d’achat, de soutenir la consommation des produits guadeloupéens et plus généralement la demande.
2. Le relèvement immédiat du SMIC, des salaires du secteur privé, des traitements de la fonction publique, du minimum vieillesse, des minima sociaux.
3. Un salaire minimum guadeloupéen calculé sur le coût réel de la vie en Guadeloupe.
4. Création d’un bureau d’études ouvrières, chargé de calculer l’évolution des prix des produits réellement consommés par les travailleurs.
5. Réductions d’impôts fondées sur la justice fiscale.
6. Baisse significative de toutes les taxes et marges sur les produits de première nécessité et sur les transports.
7. Baisse des taux de la taxe sur les carburants.
8. Suppression de la taxation des produits locaux
Logements
9. Gel des loyers pour une période indéterminée et pour l’année 2009 l’annulation de l’augmentation de 2,98 %.