Catégorie : Disparitions

Niels Arestrup : un acteur complexe, entre talent et violence

Niels Arestrup, une  figure marquante du cinéma et du théâtre français, est décédé le 1er décembre 2024 à l’âge de 75 ans, après une longue maladie. Né à Montreuil-sous-Bois le 8 février 1949, l’acteur, réalisateur et metteur en scène s’est imposé par sa présence intense et sa capacité à incarner des personnages souvent ambigus, tourmentés, voire violents. Son parcours a été aussi remarquable qu’atypique, avec des rôles complexes, marqués par un côté sombre qui ne laissait personne indifférent.

Issu d’un milieu modeste, Niels Arestrup a grandi dans un contexte familial particulier, avec un père danois et une mère bretonne. Après avoir raté son baccalauréat en 1968, il enchaîne les petits boulots avant de se lancer dans le théâtre, un domaine où il se distingue très vite par son jeu brut, sans concession. Il devient un acteur recherché, d’abord pour ses rôles secondaires dans des films d’auteur, mais c’est dans les années 2000 qu’il connaît une reconnaissance publique, notamment grâce à ses performances dans des films comme De battre mon cœur s’est arrêté (2005), Un prophète (2009), et Quai d’Orsay (2013), pour lesquels il remporte à plusieurs reprises le César du meilleur acteur dans un second rôle.

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Gilles Devers : avocat de la cause palestinienne et défenseur infatigable des droits humains

Gilles Devers, avocat et défenseur acharné des causes internationales, est décédé le 26 novembre 2024 à l’âge de 68 ans, après un long combat contre la maladie. Né à Lyon le 4 septembre 1956, il a mené une carrière notable, d’abord comme infirmier hospitalier avant de se consacrer au droit. Il est devenu maître de conférences en droit médical à l’Université de Lyon III, et a été l’auteur de plus de 260 articles sur ce domaine.
Cependant, c’est son engagement pour la cause palestinienne qui a marqué profondément sa carrière. Dès 2009, Gilles Devers a déposé des signalements auprès de la Cour pénale internationale (CPI) en faveur des victimes palestiniennes, un travail qui a permis d’ouvrir une enquête en 2021 contre Israël pour crimes de guerre. Il a notamment été l’avocat des groupes de victimes de Gaza, ainsi que du Hamas, qu’il avait convaincu de soutenir la candidature de la Palestine à la CPI. Il a constitué des milliers de dossiers sur les violences infligées aux Palestiniens, contribuant de manière significative à la reconnaissance internationale de leur souffrance.

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Disparition de Paulo Albin, une légende de la musique antillaise

Jean-Paul Albin, plus connu sous le nom de Paulo Albin, est décédé ce mardi 19 novembre 2024 à l’âge de 78 ans, au CHU de la Martinique. Chanteur emblématique du groupe La Perfecta, il laisse derrière lui une trace indélébile dans le paysage musical antillais. Avec son timbre unique, il s’est imposé comme l’une des voix les plus marquantes de la Caraïbe, capable de s’illustrer dans une multitude de styles, du kadans au zouk, en passant par la salsa et la biguine.

Né à la fin des années 1940, il rejoint La Perfecta au début des années 1970, peu après sa formation. Ce groupe, qui a marqué une époque, a fait découvrir au public son talent vocal inimitable. Avec des titres comme « La Divinité », « Vagabond » ou « Reste avec moi », Paulo Albin a su conquérir plusieurs générations d’auditeurs, aussi bien en Martinique qu’en Guadeloupe, en Guyane et au-delà.

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Jacques Adélaïde-Merlande : pionnier de l’enseignement supérieur et figure majeure de l’histoire des Antilles

Jacques Adélaïde-Merlande, historien français, est né le 1er juin 1933 à Fort-de-France, en Martinique, et est décédé le 14 novembre 2024 à l’âge de 91 ans. D’origine guadeloupéenne et martiniquaise, il a marqué l’histoire de l’enseignement supérieur aux Antilles et en Guyane.

Après des études d’histoire à la Sorbonne, où il s’intéresse à la colonisation et au mouvement ouvrier, il obtient l’agrégation en 1962. Deux ans plus tard, il devient le premier directeur du Centre d’enseignement supérieur littéraire de Pointe-à-Pitre, précurseur de l’Université des Antilles et de la Guyane. De 1972 à 1977, il occupe le poste de président du Centre universitaire Antilles-Guyane, jouant un rôle clé dans la structuration et le développement de l’enseignement supérieur dans la région.

Jacques Adélaïde-Merlande est reconnu pour sa contribution à l’histoire des Antilles, en particulier sur les périodes révolutionnaires et les origines du mouvement ouvrier. Il a dirigé plusieurs volumes de l’**Historial antillais**, ouvrage de référence sur les études historiques antillaises, et publié de nombreux articles dans des revues spécialisées. En 2000, il est fait docteur honoris causa de l’Université des Indes occidentales, en reconnaissance de son travail de coordination des recherches historiques dans la Caraïbe.

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René Silo : une figure emblématique de la communauté ultramarine s’éteint

Le 26 septembre dernier, la communauté ultramarine de France hexagonale a perdu une de ses figures les plus marquantes : René Silo, décédé à 76 ans à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif. Natif de Trois-Rivières en Guadeloupe, René Silo était bien plus qu’un simple membre actif de la diaspora antillaise. Il représentait un symbole de lutte, de fraternité et de solidarité pour les Ultramarins, ayant laissé une empreinte indélébile dans de nombreux domaines, notamment dans le sport, l’associatif et l’engagement communautaire.

Un pilier pour les Ultramarins

Arrivé en métropole à l’âge de 18 ans avec le Bumidom, René Silo a rapidement gravité dans l’univers professionnel et associatif. Après avoir débuté comme conducteur de bus à la RATP, il s’est hissé au rang de cadre au sein de l’entreprise, jouant un rôle majeur dans le recrutement des jeunes Antillais. Beaucoup lui doivent leur carrière et leur intégration dans la société française. Son engagement ne s’est pas limité à l’aspect professionnel, mais s’est également étendu à la défense des droits et intérêts des Ultramarins en Hexagone, notamment par le biais du Collectifdom et du CREFOM.

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James Earl Jones : Une voix légendaire s’éteint à 93 Ans

— Par Hélène Lemoine —

James Earl Jones, l’une des voix les plus emblématiques de l’histoire du cinéma, s’est éteint le 9 septembre 2024 à l’âge de 93 ans, dans sa maison du comté de Dutchess, New York. Né le 17 janvier 1931 à Arkabutla, Mississippi, il a laissé derrière lui un héritage colossal marqué par plus de soixante ans de carrière dans le cinéma, la télévision et surtout au théâtre. Acteur aux talents multiples, il est mondialement connu pour avoir prêté sa voix à Dark Vador dans la saga Star Wars, ainsi qu’à Mufasa dans Le Roi Lion.

Une enfance difficile et un destin peu probable

Rien ne semblait prédestiner le jeune James Earl Jones à devenir l’une des figures les plus marquantes du paysage artistique américain. Fils de Robert Earl Jones, acteur et boxeur, et de Ruth Connolly, une enseignante, James est né dans un contexte difficile marqué par la ségrégation raciale du sud des États-Unis. Abandonné par son père peu après sa naissance, il grandit dans la ferme de ses grands-parents maternels dans le Michigan. C’est là que l’une des batailles les plus ardues de sa vie commence : le bégaiement.

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Une voix rebelle : L’héritage indomptable de Catherine Ribeiro

— Par Hélène Lemoine —

Catherine Ribeiro, figure légendaire de la chanson française, laisse derrière elle une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique et de l’engagement politique. Fille d’immigrés portugais née à Lyon en 1941, elle a grandi dans un environnement marqué par les dures réalités de la classe ouvrière, avec pour seul horizon les cheminées fumantes des usines de Saint-Fons. Cette enfance forgée dans la douleur et les luttes sociales a façonné une artiste rebelle et une militante indomptable, prête à se dresser contre toute forme d’injustice.

Dès les années 60, elle refuse de se laisser enfermer dans les codes du yéyé, malgré un début de carrière prometteur qui la voit figurer sur la fameuse « photo du siècle » aux côtés de stars montantes comme Sylvie Vartan et Johnny Hallyday. Mais Catherine, indocile et tourmentée, choisit d’emprunter des chemins parallèles. Avec Patrice Moullet, elle fonde le groupe Alpes et se lance dans une exploration musicale audacieuse, fusionnant psychédélisme, rock progressif et jazz. Ensemble, ils repoussent les limites de la chanson traditionnelle, à la recherche d’une forme d’expression plus brute, où la voix devient un véritable instrument au service de la révolte et de la poésie.

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Alain Delon : L’idole de l’écran et l’énigme de la vie

— Par Hélène Lemoine —

Alain Delon, né le 8 novembre 1935 à Sceaux, dans la banlieue parisienne, est une figure emblématique du cinéma français et international. Considéré comme l’un des acteurs les plus marquants de sa génération, il a su captiver l’attention du public par sa beauté saisissante, son charisme magnétique, et son talent d’acteur polymorphe. Delon est souvent associé à l’image du « beau ténébreux », incarnant des personnages complexes, souvent solitaires, avec une intensité et une froideur qui ont laissé une empreinte indélébile dans le paysage cinématographique.

Jeunesse et débuts difficiles

Alain Delon n’a pas eu une enfance facile. Ses parents ont divorcé lorsqu’il était très jeune, et il a été élevé par une famille d’accueil avant de rejoindre sa mère et son beau-père, mais l’environnement familial était instable. Après une adolescence tumultueuse, il rejoint la Marine nationale à l’âge de 17 ans et sert en Indochine pendant la guerre. Cette période, marquée par la discipline militaire et les expériences de vie parfois brutales, forge son caractère et sa vision du monde.

De retour en France après son service militaire, Delon travaille comme serveur, portier, et vendeur de fruits pour survivre.

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Pierre Salama : un intellectuel marxiste engagé au service des économies émergentes

— Par Jean Samblé —

Pierre Salama, économiste marxiste émérite et fervent défenseur de l’altermondialisme, est décédé à Paris le 9 août, à l’âge de 82 ans, des suites d’un cancer. Né à Alexandrie, en Égypte, le 11 août 1942, il fut marqué dès sa jeunesse par un militantisme engagé contre les guerres d’Algérie et du Vietnam, adhérant successivement au communisme puis au trotskisme au sein de la Ligue communiste révolutionnaire. Son parcours académique et militant l’a conduit à devenir un acteur majeur dans l’étude des économies émergentes, particulièrement en Amérique latine, où il a consacré l’essentiel de sa carrière.

Salama est connu pour avoir insufflé une nouvelle dynamique dans la pensée économique en France, où les études étaient alors dominées par l’orthodoxie autrichienne. Il a défriché des territoires intellectuels inexplorés, combinant une rigueur scientifique exemplaire avec un engagement politique inébranlable. Sa thèse de doctorat, intitulée *Essai sur les limites de l’accumulation nationale du capital dans les économies semi-industrialisées*, marque le début d’un dialogue intellectuel fructueux avec les universitaires et responsables politiques d’Amérique latine. Traduit en plusieurs langues, cet ouvrage lui vaut une reconnaissance internationale, ouvrant la voie à une carrière prolifique.

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Le maître de la discrétion

— Par Térèz Léotin(*) —

Qui sait, aujourd’hui, que dans la commune de Rivière-Pilote et plus précisément au quartier Josseaud, l’école élémentaire mixte Élie Scholastique possédait sa propre radio ? Qui le sait ? Pas grand monde. On ne se souvient guère que dans ce quartier une expérience innovante a permis à des élèves de découvrir la technologie nommée radio.

En effet, après que la radio du collège, initiée par le défunt professeur Fred Éginer avait fermé ses portes définitivement, le matériel récupéré ainsi que les animateurs ont été dirigés vers l’école élémentaire de Josseaud, une école de 10 classes qui comptait 250 élèves.

S’aidant notamment des fonds de la caisse de l’école et aussi en organisant une petite cagnotte, l’équipe éducative ainsi que les parents informés, tous très motivés, ont participé au frais d’installation du studio, et c’est ainsi que sous l’appellation Radio ti-manmay (RTM) la nouvelle structure voyait le jour au début des années 1990.

Au rythme de leur emploi du temps, toutes les classes de l’école ainsi que les élèves des communes avoisinantes qui le voulaient, étaient les animateurs de cette radio.

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Tony Delsham : une vie consacrée à la littérature et au journalisme martiniquais

Tony Delsham, de son vrai nom André Pétricien, est né le 4 février 1946 à Fort-de-France et est décédé le 16 juillet 2024 à Schœlcher, en Martinique. Écrivain prolifique et journaliste engagé, il a marqué la littérature et le journalisme martiniquais.

Après une enfance passée à Schœlcher, Tony Delsham devient, dès l’âge de 16 ans, l’un des plus jeunes organisateurs de spectacles publics en Martinique, produisant le groupe rock et twist Les Infidel’S. Malgré une brève incursion dans la carrière militaire après son bac, il se tourne rapidement vers le journalisme, collaborant à différents journaux locaux.

De retour en Martinique en 1970, il est frappé par l’absence de productions littéraires locales et la domination de la presse par des médias métropolitains. En 1972, il fonde les Éditions MGG (Martinique Guadeloupe Guyane) et lance l’hebdomadaire Martinique Hebdo, qui fusionne plus tard avec Le Naïf, dont il devient rédacteur en chef jusqu’en 1982. En 1990, il rejoint l’hebdomadaire Antilla comme rédacteur en chef.

Tout au long de sa carrière, Tony Delsham a écrit et publié de nombreux ouvrages, toujours dans le but de refléter la réalité martiniquaise.

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Pour Tony Delsham

— Par Patrick Chamoiseau —

Corbeau, les chemins perdus vibrent toujours des bonnes vieilles bètafé, éclats sur des songes sans paupières, sur la vieille machine à écrire partagée entre poèmes et romans policiers, sur Tartane dans ces bancs de mulets égarés par les algues, sur le secret innovant du couscous et le parasitage des matchis de la tante (j’entends la Titine qui tousse, du Saint-Esprit au morne du dimanche, continuant de rouler).

Sam, journaliste marronneur, étonnant romancier, conteur-sorcier qui, mieux que nous, parvenait à faire lire ceux qui ne lisent jamais, j’ai écrit entre tes phrases et bien souvent pesé cette science narrative qui fascinait bien des esprits (ceux qui, au porte-à-porte, vendent des textes et des petits dessins, c’est nous).

Mec, il y a des hyènes qui rôdent par là, la bosse au dos, muscles détendus, elles ne ressemblent à rien, mais leur ricanement soutient nos rires les plus anciens (je souris sur ça encore).

Tony, la vertu de tes mots à instruire la clarté, t’honore du plus vaste au plus simple, et te dégage, sans limite connue, la trace qui va, qui reste malgré tout, inaltérable.

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Bill Viola : maître de l’art vidéo et explorateur du temps

— Par Sarha Fauré —

Bill Viola, pionnier américain de l’art vidéo, est décédé paisiblement chez lui le 12 juillet 2024 à l’âge de 73 ans, après avoir souffert de la maladie d’Alzheimer depuis 2012. Né le 25 janvier 1951 à New York, Viola a transformé le paysage artistique avec ses installations vidéo monumentales et ses explorations profondes de la temporalité et de la spiritualité.

Une rencontre fondatrice avec la vidéo

Viola a découvert la vidéo au lycée, et cette rencontre a déterminé son parcours artistique. Inscrit à l’université de Syracuse, il a rapidement quitté les cours traditionnels pour intégrer l’« experimental studio » de Jack Nelson, où il a commencé à expérimenter la vidéo comme un signal électronique, plutôt qu’une simple image. Ses premières installations, utilisant des moniteurs et de grandes projections, ont vu le jour au début des années 1970, période d’effervescence pour l’art vidéo.

Influences et thématiques

Les œuvres de Viola sont marquées par une quête spirituelle profonde, influencée par les mystiques, les peintures de la Renaissance et son immersion dans le zen, après une résidence au Japon en 1980 où il rencontre le maître zen Daien Tanaka.

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Ismaïl Kadaré : disparition d’un géant des lettres albanaises, pourfendeur du totalitarisme

— Par Sarha Fauré —

L’écrivain albanais Ismaïl Kadaré, une figure monumentale de la littérature moderne, est décédé lundi matin d’une crise cardiaque à l’âge de 88 ans. Son décès, survenu à Tirana, a été confirmé par l’hôpital où il avait été transporté sans signe de vie. Les médecins ont tenté de le réanimer, mais il a été déclaré mort à 8 h 40 locales (6 h 40 GMT).

Ismaïl Kadaré, souvent comparé à Dante Alighieri et Ossip Mandelstam, était reconnu pour son exploration incisive des mythes et de l’histoire de l’Albanie, qu’il utilisait pour dénoncer les maux du totalitarisme. Son œuvre, comprenant une cinquantaine de livres traduits en une quarantaine de langues, comprend des romans, des poèmes, des mémoires, des essais et du théâtre. Parmi ses œuvres les plus célèbres figurent « Le Général de l’armée morte », « Le Palais des rêves », et « Le Crépuscule des dieux de la steppe ».

Né le 28 janvier 1936 à Gjirokastër, ville également natale du dictateur Enver Hoxha, Kadaré a grandi dans une « ville de pierres » qui a inspiré nombre de ses récits.

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Pierre-Jean Samot : un bâtisseur infatigable de la Martinique s’éteint à 89 ans

Pierre-Jean Samot, figure emblématique de la politique martiniquaise, s’est éteint le 14 juin 2024 au Lamentin, à l’âge de 89 ans. Né le 21 août 1934 à Fort-de-France, il a marqué de son empreinte la commune du Lamentin qu’il a dirigée en tant que maire de 1989 à 2018. Sa carrière politique a commencé sous la houlette de Georges Gratiant, ancien maire du Lamentin, dont il est devenu le premier adjoint en 1983. Cette collaboration a jeté les bases de son engagement politique profond et de son souci constant du bien-être des citoyens.

Après un passage en région parisienne, Samot revient en Martinique et est rapidement appelé à des responsabilités locales. Élu conseiller général en 1987, il accède à la mairie du Lamentin deux ans plus tard. Sa détermination et sa vision l’amènent à fonder en 1998 le parti « Bâtir le Pays Martinique » après des désaccords avec Georges Erichot, alors secrétaire général du Parti Communiste Martiniquais (PCM). Ce nouveau parti lui permet de continuer son combat politique avec un soutien populaire indéniable, comme en témoigne sa réélection en 1995 avec près de 85 % des voix malgré une mise en examen pour favoritisme et trafic d’influence.

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Françoise Hardy : une vie en mélodie et en étoiles

— Par Hélène Lemoine —

Une carrière éclectique et talentueuse
Après des années de lutte contre le cancer, la célèbre chanteuse Françoise Hardy s’est éteinte ce mardi à l’âge de 80 ans, a annoncé son fils Thomas Dutronc sur les réseaux sociaux. Icône yéyé et figure incontournable de la pop culture, elle a marqué de son style singulier cinquante ans de musique française.

Françoise Hardy n’aimait pas son premier album, le trouvant désuet. Pourtant, c’est avec ce disque que sa carrière décolle, grâce à la ballade « Tous les garçons et les filles », composée par elle-même, qui conquit le monde entier. Ce morceau incarne la jeune femme romantique et mélancolique, une image qui restera gravée dans les mémoires.
Des Collaborations Prestigieuses et des Expériences Musicales Variées

De Serge Gainsbourg à Patrick Modiano en passant par Michel Berger, Hardy a travaillé avec les plus grands. Elle a exploré divers genres musicaux, du rock avec des enregistrements en Angleterre aux côtés de Jimmy Page et Jeff Beck, à la bossa nova avec l’album « La Question », sans oublier le funk avec « Musique Saoule » en collaboration avec Michel Jonasz.

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Françoise Hardy (1944-2024)

Françoise Hardy, née le 17 janvier 1944 à Paris et décédée le 11 juin 2024 dans la même ville, était une autrice-compositrice-interprète et actrice française. Connue pour ses mélodies mélancoliques, ses chansons exprimaient les doutes et les interrogations suscités par les relations sentimentales et la nostalgie. Elle a chanté en français, anglais et allemand.

Enfance et adolescence

Françoise Madeleine Hardy est née pendant une alerte à la bombe sous l’occupation allemande. Elle a grandi dans le 9e arrondissement de Paris, avec sa mère, Madeleine Hardy, une aide-comptable célibataire, et sa sœur cadette Michèle. Son père, Étienne Dillard, directeur d’une fabrique de machines à calculer, était rarement présent et souvent négligent sur le plan financier.

Enfant, Françoise passait beaucoup de temps chez ses grands-parents maternels à Aulnay-sous-Bois, où elle subissait les brimades de sa grand-mère. Elle trouvait du réconfort dans la lecture et plus tard, dans les émissions de télévision. Elle a fréquenté une institution religieuse de la rue La Bruyère, qu’elle n’appréciait guère en raison de sa situation familiale et de son introversion.

Découverte de la musique

À l’adolescence, Françoise découvre le rock ‘n’ roll et la musique pop grâce à Radio Luxembourg.

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Alice Munro: une vie en mots

— Par Hélène Lemoine —

Alice Munro, cette nouvelliste de très grand talent, s’est éteinte paisiblement le 13 mai, dans sa maison de Port Hope, en Ontario, à l’âge de 92 ans. Son départ laisse un vide dans le monde littéraire, mais son héritage, lui, demeure pour toujours.

Née Alice Ann Laidlaw le 10 juillet 1931 à Wingham, dans la province de l’Ontario, Munro a su capturer l’essence même de la vie canadienne à travers ses écrits. Elle était une enfant du pays, élevée dans le comté rural de Huron, où chaque recoin semblait être une source d’inspiration inépuisable. Dans ces vastes étendues, où les silences en disaient parfois bien plus long que les mots, elle a puisé les histoires qui ont façonné son œuvre exceptionnelle.

C’est dans ce décor pittoresque, imprégné de neige et de puritanisme, que Munro a forgé son style unique. Ses récits, souvent teintés de mélancolie, dépeignent avec une précision saisissante la vie quotidienne de femmes ordinaires, mais pourtant si extraordinaires dans leur simplicité. À travers elles, elle explorait les méandres de l’âme humaine, dévoilant ses joies, ses peines, ses regrets, et parfois même ses noirceurs les plus profondes.

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Serge Chalons et Gérard Guillaume : gages d’engagement comme hommage !

— De Jean-Durosier Desrivières, écrivain, comparatiste et créoliste —

Pour dire mon affection aux esprits de Serge Chalons et de Gérard Guillaume, j’aurais aimé que mes mots soient aussi précis que concis, mais non sans poésie. Dire poésie, c’est dire densité et clarté d’une franchise, comme combinaison de mots de Saint-Aude – Clément Magloire – et d’Eluard. Oui, denses, sombres, mais clairs malgré tout, pour cœurs vibrants. La magie, au sens strict, n’est pas toujours principe premier des rencontres importantes. Mais le mystère, sans doute : mystère, au sens d’énigme, de miracle, en marge de toute confession…

De mes deux amis martiniquais partis trop tôt, sans doute, au pays sans chapeau, comme tant d’autres amis et amies chers de l’île d’Aimé – je pense fortement à feu Marius Gottin, caribéen au plus profond de son être –, Serge compte parmi les premiers. J’ai embrassé sa passion en tant que président du Comité Devoir de Mémoire Martinique, un 2 mai 2001, à la galerie André Arsenec de l’ex-Atrium, à Fort-de-France, sous l’auspice de Médecins du Monde. Cela faisait seulement deux ans depuis que j’avais foulé la terre d’Eugène Mona : il y avait colloque, organisé après création dudit comité pour le cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique (1848-1998).

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Hommage à David Sanborn : un virtuose du saxophone nous quitte

— Par Sarha Fauré —

David William Sanborn, saxophoniste américain de renom, est décédé dimanche dernier à l’âge de 78 ans des suites d’un cancer de la prostate, contre lequel il se battait depuis 2018. Né le 30 juillet 1945 à Tampa, en Floride, il a grandi à Kirkwood, dans le Missouri. Atteint de poliomyélite dans son enfance, il découvre le saxophone sur les conseils médicaux pour renforcer sa capacité pulmonaire.

Sa carrière est marquée par une polyvalence artistique remarquable. Dès ses débuts avec l’orchestre de Paul Butterfield, il dévoile un son distinctif, influencé par les sonorités électriques des années 1960. Rapidement, son talent le propulse au sommet, devenant un saxophoniste de studio très demandé.

Sanborn a laissé son empreinte musicale aux côtés de légendes telles que David Bowie, Stevie Wonder et Bruce Springsteen, collaborant sur des albums emblématiques tels que « Young Americans » et « Talking Book ». Son jeu magistral a également marqué des titres inoubliables comme « Born to Run » de Bruce Springsteen.

Au fil de ses six décennies de carrière, Sanborn a exploré une multitude de genres musicaux, du jazz fusion au blues en passant par le funk et la pop.

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Disparition du Dr. Serge Châlons : un héritage de dévouement et d’humanité

Le Dr. Serge Châlons, pédiatre émérite et humaniste engagé, s’est éteint à l’âge de 71 ans. Sa vie dévouée à soigner les enfants de la Caraïbe, en particulier ceux d’Haïti, a laissé une empreinte indélébile dans la région. Son engagement sans faille contre les injustices, son refus tenace de toutes les oppressions et son sens aigu de la solidarité ont marqué ceux qui l’ont connu et aimé.

En tant que responsable du réseau périnatal en Martinique, le Dr. Châlons a coordonné une vaste équipe de spécialistes pour venir en aide aux enfants de divers horizons, de Sainte-Lucie à Haïti. Son action ne se limitait pas aux soins médicaux, mais s’étendait à des combats essentiels pour la justice et la santé publique. Il a été un fervent défenseur de la cause des victimes de la pollution au chlordécone, militant infatigable pour la vérité, la justice et les réparations.

Son dévouement envers Haïti était profondément enraciné, et ses voyages fréquents dans le pays avec Médecins du Monde témoignent de son engagement envers les plus vulnérables. Son association, Enfants Soleil Avenir, a été un pilier de soutien pour les enfants de la région, incarnant sa vision d’une approche communautaire en santé publique.

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Van Ruymbeke : un modèle, une référence d’intégrité et d’indépendance

Dans le monde de la justice, il était une figure qui évoquait à elle seule l’indépendance et le courage. Renaud Van Ruymbeke, ancien juge d’instruction, s’est éteint à l’âge de 71 ans, laissant derrière lui un héritage de détermination et d’intégrité. Sa disparition a suscité une onde de tristesse dans les cercles judiciaires et au-delà.

Issu de l’École nationale de la magistrature en 1977, Renaud Van Ruymbeke a rapidement été confronté aux arcanes du pouvoir politique. Son premier dossier retentissant fut celui de l’« affaire Robert Boulin », une sombre affaire de vente de terrain à Ramatuelle, alors qu’il n’était encore qu’un jeune juge d’instruction à Caen. Malgré les turbulences politiques qui ont émaillé cette enquête, il a résisté avec détermination, posant ainsi les bases de sa réputation de magistrat intrépide.

Tout au long de sa carrière, il a été investi de dossiers sensibles, naviguant avec habileté à travers les eaux troubles de la corruption et du crime financier. De l’affaire Urba au scandale des frégates de Taïwan, en passant par les affaires Clearstream et Elf, son nom résonnait à travers les titres des journaux, symbolisant la lutte acharnée pour la justice.

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La mort de Paul Auster

— Hélène Lemoine —

Paul Auster, une figure incontournable de la littérature contemporaine, a laissé derrière lui un héritage littéraire aussi riche que diversifié. Né le 3 février 1947 à Newark, New Jersey, il a grandi dans un environnement imprégné de culture et de littérature, façonnant ainsi ses aspirations précoces d’écrivain. C’est à l’adolescence, après avoir été profondément touché par la lecture de « Crime et Châtiment » de Dostoïevski, qu’il découvre sa vocation pour l’écriture, une révélation qui l’accompagnera toute sa vie.

Durant ses années d’études à Columbia University dans les années 1960, Auster s’immerge dans les littératures française, anglaise et italienne, élargissant ainsi son champ de connaissances et nourrissant son esprit d’une diversité culturelle précieuse. Parallèlement, sa passion pour le baseball, héritage familial, se mêle intimement à sa vie intellectuelle, créant un équilibre entre deux univers qui, en apparence, pourraient sembler inconciliables, mais qui se rejoignent dans l’expression de sa sensibilité artistique.

Paris devient ensuite le théâtre de sa vie et de son épanouissement artistique entre 1971 et 1974. Là, il se plonge dans la traduction d’œuvres majeures de la littérature française, nourrissant son esprit de la richesse et de la profondeur des mots des grands auteurs français.

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Faith Ringgold : tisser l’histoire, peindre l’égalité

— Par Sarha Fauré —

Faith Ringgold, née Faith Willi Jones le 8 octobre 1930 à Harlem et décédée le 12 avril 2024, fut une artiste américaine prolifique, explorant divers médiums tels que la peinture, la sculpture, l’écriture et la performance. Son œuvre iconique est ancrée dans son identité afro-américaine et féministe, abordant des thèmes tels que la race, le genre et la classe sociale. À travers ses peintures, ses courtepointes narratives et ses performances, elle a transcendé les frontières artistiques et politiques, devenant une voix puissante pour les droits civiques et l’égalité.

Née dans une famille imprégnée de créativité et de résilience, Ringgold a été élevée dans le Harlem vibrant des années 1930 et 1940, entourée d’une scène artistique en plein essor. Son père, un conteur passionné, et sa mère, une créatrice de mode, ont nourri son imagination et l’ont encouragée à explorer les arts visuels dès son plus jeune âge. Malgré les défis de la Grande Dépression et du racisme omniprésent, elle a été soutenue par une famille aimante et a puisé dans ses expériences personnelles pour alimenter sa créativité.

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Maryse Condé : Un héritage littéraire et humain incommensurable

— Par Sarha Fauré —

La nuit du lundi 1er au mardi 2 avril 2024 a vu s’éteindre une étoile littéraire, Maryse Condé, à l’âge de 90 ans. Son départ laisse un vide immense dans le monde de la littérature, mais son héritage, lui, est aussi vaste que son talent. Originaire de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, Maryse Condé a consacré sa vie à l’écriture et à la lutte pour la reconnaissance des cultures africaines et antillaises.

Origines et enfance

Née le 11 février 1934 dans une famille de huit enfants, Maryse Condé a grandi dans un environnement imprégné de culture française, mais ignorant ses racines africaines. C’est cette dualité qui a marqué ses premières années et façonné sa vision du monde. Son père, Auguste Boucolon, commerçant et fondateur d’une banque, et sa mère, Jeanne Quidal, institutrice, ont élevé leurs enfants dans l’amour de la culture française, mais sans leur transmettre l’histoire et les traditions africaines.

Éducation et engagement social

C’est à l’adolescence que Maryse Condé découvre sa vocation littéraire. À 16 ans, elle intègre l’hypokhâgne du lycée Fénelon à Paris, où elle est confrontée au racisme et à la discrimination.

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