Catégorie : Politiques

Et maintenant Trump…

— Le n° 370 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

L’élection, dans la première puissance mondiale, pays à haut niveau d’instruction, d’un crypto-fasciste éructant en permanence les mensonges les plus grossiers, les idioties les plus flagrantes, les injures les plus triviales, les provocations les plus obscènes, est l’alerte la plus récente sur l’état du monde.

Beaucoup de gens ont été, légitimement, choqués de voir « le R » se laisser piéger tout sourire aux côtés d’un énergumène de l’extrêmedroite guadeloupéenne. Mais il n’est pas le premier à se livrer à cet exercice. Et surtout, qui n’a pas entendu des Martiniquais·es radicalisé·e·s ou pas, se réjouir de l’élection de l’obscurantiste en chef, nommé Trump ?

Les démocrates sincères et surtout le mouvement ouvrier et populaire de notre pays, auraient bien tort, au nom de l’urgence évidente de nos propres problèmes, de détourner le regard de la montée internationale de l’extrêmedroite aux multiples visages. Nous sommes concerné·e·s au même titre que nos frères et sœurs d’Haïti ou du Mexique ou de PuertoRico, accusé·e·s par Trump d’être des mangeurs de chats et de chiens, des violeurs, des trafiquants de drogue quil faudrait chasser manu militari, des États-Unis.

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Haïti : un nouveau premier ministre nommé dans un contexte de chaos sécuritaire et politique

Lundi 11 novembre, Haïti a un nouveau Premier ministre. Alix Didier Fils-Aimé, un homme d’affaires de 58 ans, a prêté serment après le limogeage de son prédécesseur, Garry Conille, qui n’était en fonction que depuis cinq mois. Le Conseil présidentiel de transition, chargé de gérer le pays dans cette période de crise aiguë, a pris cette décision après un conflit ouvert entre le gouvernement sortant et cette instance de transition, sur fond de désaccords sur la gestion des ministères clés du pays.

Dans un discours prononcé en direct à la télévision haïtienne, Alix Didier Fils-Aimé s’est engagé à « travailler sans relâche » pour rétablir la sécurité dans le pays, ravagé par la violence des gangs et l’instabilité politique chronique. Il a affirmé : « Je mets mon énergie, mes compétences et mon patriotisme au service de la cause nationale », tout en appelant à une « cohésion » politique indispensable à la relance du pays, privé de président depuis 2021. Le nouveau Premier ministre a également évoqué la nécessité de convoquer des élections, un sujet sensible dans un pays où la dernière élection présidentielle remonte à 2016.

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Haïti : limogeage de Garry Conille, un nouveau coup dur pour le pays en crise

— Par Jean Samblé —

La crise politique haïtienne a pris un tournant inattendu avec le limogeage du Premier ministre Garry Conille, nommé seulement cinq mois plus tôt. Cette décision, attendue pour être officialisée lundi dans le journal officiel, s’inscrit dans un contexte de violences de plus en plus incontrôlables, notamment celles des gangs qui contrôlent désormais 80 % de la capitale, Port-au-Prince. En dépit de son arrivée en juin dernier avec la mission de stabiliser un pays en plein chaos, Garry Conille n’a pas réussi à juguler la violence et l’instabilité qui frappent le pays.

Un Premier ministre en butte à l’impuissance et à la discorde

Le limogeage de Garry Conille intervient après plusieurs semaines de tensions avec le Conseil présidentiel de transition. Selon des sources proches du dossier, ce dernier cherchait à modifier la direction de ministères clés, tels que ceux de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, une décision que le Premier ministre a contestée, la qualifiant d’illégale. Un email confidentiel obtenu par l’AFP révèle que Garry Conille n’a pas accepté ce changement de cap et a dénoncé un manque de légitimité dans cette démarche.

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L’éphéméride du 11 novembre

L’esclave rebelle Nat Turner est pendu en Virginie le 11 novembre 1831

Le 11 novembre 1831, l’esclave Nat Turner est pendu à un arbre. Quand son cadavre se balance enfin au bout d’une corde, une féroce clameur s’élève de la foule blanche. Des enfants s’approchent pour jeter des bananes… Des hommes surexcités décrochent le cadavre. Ils lui arrachent ses haillons. Certains commencent à l’écorcher. D’autres arrachent des lambeaux de chair qu’ils mettent à fondre dans un chaudron pour en tirer de la graisse. Au moyen d’un grand couteau, un homme découpe la tête avec laquelle il repart, fier comme Artaban.

Nathaniel dit Nat Turner, né le 2 octobre 1800 et mort pendu le 11 novembre 1831, est un esclave afro-américain. En 1831, il conduit une révolte dans le comté de Southampton en Virginie. Cette insurrection sanglante d’esclaves entraîne une répression, légale et illégale, encore plus sanglante, et l’émergence de nouvelles lois dans les États du Sud, plus contraignantes encore pour les esclaves.

Enfance

Le 11 février 1831, voyant en une éclipse annulaire de soleil le signe divin qu’il attendait, il décide de mener une action contre les propriétaires d’esclaves.

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Martinique: l’avenir en balance !

Par Pierre Alex Marie-Anne

La société martiniquaise est en état de décomposition avancée. Deux facteurs principaux sont à l’œuvre: la chute démographique et son corollaire, l’absence de dynamisme économique et social conduisant la jeunesse qualifiée à émigrer, d’une-part et la démission des élites politiques, syndicales, médiatiques et intellectuelles, de l’autre. La récente crise de la vie chère en est la plus parfaite illustration. Seule l’inaction des responsables locaux, incapables de définir un projet de développement novateur et réaliste à soumettre et faire adopter par les autorités étatiques nationales explique qu’on en soit arrivé là. Ils ont passé leur temps, en bons “esclaves de l’esclavage”, à s’apitoyer sur un passé révolu sans apporter la moindre note d’espoir à la population ne serait-ce qu’en améliorant ses conditions de vie quotidienne dans les domaines où ils ont compétence pleine et entière ( transport,gestion de l’eau potable et des déchets,logement dont les financements accordés restent inemployés, transition énergétique et numérique etc…). C’est de l’impuissance de ces dirigeants à relever le défi de la modernité et du progrès qu’est né le formidable désenchantement des citoyens, servant de terreau à tous les marchands d’illusions aux méthodes aussi expéditives qu’improductives.

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CGSSM/Barnier : un rapport de la Cour des Comptes qui tombe bien !

— Par Max Dorléans ( GRS)
Dans sa recherche de 60 milliards d’économies dont 14 sur la Sécu, Barnier va très certainement trouver, avec le récent rapport de la Cour des Comptes (CC) qui étrille la CGSSM (caisse générale de Sécurité sociale de Martinique), matière en Martinique, à sa politique d’économies et d’austérité.

Si nous souscrivons à un certain nombre de conclusions de la CC, notamment toutes celles condamnant certaines pratiques de gaspillage de l’argent public, et celles appelant à une meilleure gestion du service public, nous ne devons pas perdre de vue qu’aujourd’hui, bien des rapports de la CC servent de cheval de Troie à l’entreprise – en cours depuis des décennies – de liquidation de la Sécurité sociale.

En effet, si un certain nombre d’économies peuvent ramener quelques euros dans les caisses et le budget de la Sécu, attention de ne se cristalliser que sur les critiques de la CC, en omettant de regarder un peu plus loin. Et ainsi ne voir que la paille dans notre œil, et non pas la poutre devant notre visage.

Car l’enjeu fondamental est loin d’être celui qui nous est ici présenté.

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Une brève histoire de la Martinique

Par Guy Lordinot, ancien député

Au dix-septième siècle, ce sont des kalinagos qui peuplaient la Martinique. Un jour ils constatèrent l’arrivée de grands navires transportant des blancs venus de France. Désirant s’établir sur l’île, les français ont débarqué et exterminé tous les habitants. Ce massacre leur a permis de s’approprier toutes les terres. Pour leur exploitation, ils ont importé d’Afrique des « animaux à deux pieds », ils en ont fait des esclavisés. Le travail de ces êtres humains leur a permis de produire du sucre, du chocolat, exportés à la cour du roi de France. De ce fait ils sont devenus riches grâce au rude labeur de leurs esclavisés.

Afin d’échapper aux conditions cruelles qui leur étaient imposées, ces derniers se sont enfuis ou rebellés.

Ils sont parvenus à arracher leur libération en 1848 mais se sont retrouvés privés de ressources et de terres.

Afin de se procurer des ressources, les nouveaux libres ont dû retourner travailler sur les habitations de leurs anciens maîtres.

La perte de cette main d’oeuvre a conduit l’Etat à verser aux maîtres un dédommagement conséquent et à leur laisser la propriété des terres indûment acquises.

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La vie chère et le reste : où en sommes-nous ?

— Le n° 369 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Avant de s’envoler pour aller porter la lutte contre la vie chère au cœur de la bête, en France donc, le RPPRAC a eu « une pensée » pour les victimes de la casse, du feu et des pillages. Il a même promis de les faire réparer par l’État. Ce discours est de bon sens.

Puisqu’il est à la mode de faire des compareraisons, le plus souvent douteuses d’ailleurs, entre le mouvement actuel et celui de février 2009, nous rappelons que si en 2009 ce type de dérives et nuisances collatérales a été bien moindre, c’est parce que des dizaines de milliers de personnes étaient mobilisées, jour après jour, autour d’une intersyndicale contrainte à l’unité par la force du mouvement.

Les centaines de militantes et militants qui suivent le RPPRAC, sont une force précieuse, courageuse, déterminée, mais agissent à une échelle qui n’est pas comparable, avec une capacité de contrôle bien en-deçà des besoins. Ce rappel est indispensable dans le débat nécessaire sur la suite.

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Vie chère en Martinique : tensions autour de la grande distribution et du pouvoir économique des békés

Dans un article pour « Le Monde », Jean-Michel Hauteville relate une réunion inédite entre les patrons des principales entreprises de distribution de Martinique, les élus locaux et les membres d’un collectif citoyen mobilisé contre la cherté de la vie, un sujet qui préoccupe intensément la population locale. Le 26 septembre, autour de la table de la collectivité territoriale de Martinique, une trentaine de représentants ont tenté de trouver des solutions pour atténuer le coût des produits alimentaires, qui, selon l’INSEE, sont en moyenne 40 % plus élevés en Martinique qu’en métropole.

Lors de cette rencontre, des dirigeants d’entreprises comme Patrick Fabre, PDG du groupe CréO, ont reconnu l’ampleur du problème sans en assumer pleinement la responsabilité. Fabre a souligné les prix « excessivement chers » des produits alimentaires dans l’île, tout en affirmant que son groupe, propriétaire de plusieurs magasins de hard-discount, maintenait une politique de bas prix. Stéphane Hayot, directeur général du Groupe Bernard Hayot (GBH) – leader sur le marché de la distribution en Martinique – a quant à lui insisté sur les contraintes structurelles de ce marché insulaire, qualifiant la situation économique locale de difficile en raison de sa petite taille et des coûts élevés d’importation.

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« Il est temps que le massacre de Thiaroye soit officiellement reconnu par la France »

— Tribune —

A l’occasion des 80 ans de ce massacre à Thiaroye, près de Dakar, de tirailleurs africains, dans une tribune au « Monde », des associations, des acteurs de la société civile et des élus demandent la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’exécution de dizaines de tirailleurs africains en 1944.

A l’initiative d’une dizaine d’associations et d’élus français, nous réclamons une reconnaissance officielle et une condamnation du massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye, le 1er décembre 1944. Il est temps que ce massacre soit officiellement reconnu par la France, quatre-vingts ans après ce drame colonial, alors que pour la première fois dans l’histoire militaire, la mention « Mort pour la France » a été attribuée par l’Etat à des soldats morts suite à une exécution extrajudiciaire commise par ses propres services.

Face à l’urgence d’une politique mémorielle respectueuse de la vérité coloniale et des exigences de réparation qui s’expriment en Afrique et en France, nous, associations, acteurs de la société civile et parlementaires, appelons d’une seule voix l’Etat français à reconnaître officiellement sa responsabilité dans le massacre et à en tirer les conséquences.

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Proposition de loi urgente pour lutter contre la vie chère dans les Outre-mer

— Par Jean Samblé —

Le groupe Socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale a soumis une proposition de loi destinée à mettre en œuvre des mesures d’urgence face à la vie chère et à réguler la concentration des acteurs économiques dans les territoires ultramarins. Cette proposition sera examinée en séance lors de la niche parlementaire prévue le 12 décembre.

La proposition de loi portée par le groupe Socialistes et apparentés vise à répondre à une problématique sociale et économique majeure dans les territoires ultramarins : la « vie chère ». Ce phénomène, qui perdure depuis des décennies, se manifeste par des prix de consommation, notamment dans les secteurs de l’alimentation, du logement et des services, qui sont largement supérieurs à ceux pratiqués en métropole. Les habitants de ces territoires, en particulier ceux de la Martinique, expriment leur colère face à cette situation, exacerbée par des mobilisations citoyennes récentes, souvent marquées par des violences inédites.

Contexte et Diagnostic

Depuis plus de deux mois, la Martinique connaît une mobilisation citoyenne intense, illustrant un profond malaise face à une cherté de la vie devenue insoutenable.

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Macron reconnaît la responsabilité de la France dans l’assassinat du nationaliste algérien Larbi Ben M’hidi

Larbi Ben M’hidi, né en 1923 à Aïn M’lila dans le Constantinois, est une figure emblématique du nationalisme algérien. Sa vie, marquée par un engagement profond pour la liberté de son pays, le conduit à devenir l’un des principaux architectes de l’indépendance algérienne. En 1954, il est l’un des fondateurs du Front de libération nationale (FLN), jouant un rôle clé lors du déclenchement de la guerre d’Algérie.
Une jeunesse engagée

Issu d’une famille aisée, Ben M’hidi grandit dans un environnement qui lui inculque des valeurs de solidarité et de justice. Après avoir poursuivi des études à Batna et à Biskra, il rejoint les Scouts musulmans algériens, où il développe ses compétences en leadership. Son engagement politique débute avec le Parti du peuple algérien (PPA), mais il est rapidement impliqué dans des activités clandestines, ce qui le conduit à plusieurs arrestations.

Un militant au service de la liberté

En tant que chef de la wilaya V, Ben M’hidi se distingue par son organisation et sa détermination. Lors de la bataille d’Alger, il joue un rôle crucial dans la coordination des opérations du FLN, notamment l’organisation des attentats du Milk-Bar et d’autres cibles stratégiques.

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Après le 25 octobre, le mouvement social : une nouvelle donne !

— Le n° 368 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

La journée du 25 octobre marquetelle une nouvelle étape dans la lutte qui secoue la Martinique ? La réponse est aux mains du RPPRAC, des syndicats, des mouvements politiques se réclamant du peuple.

Le succès de la manifestation tient dans son nombre, encore modeste, mais atteint un jour de semaine, et sans autre objet que la lutte ellemême. Elle tient dans la détermination affichée face à la soldatesque, qui n’a prétendu barrer le passage, qu’à l’arrivée devant le siège du roi GBH, et a dû reculer. Elle est dans la participation d’un groupe de Chrétien·ne·s pas moins fermes que les plus fermes. Elle tient dans la capacité du RPPRAC, de la CGTM et de la CDMT à conduire ensemble la manifestation.

Les mensonges du communiqué préfectoral sont la preuve que le coup a fait mal : mensonges par omission, puisquil ne cite que le RPPRAC et « d’autres » devenus soudains innommables, puisqu’il omet de dire que tout se passait tranquillement, jusqu’à l’arrivée de ses sbires.

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Des ombres du passé aux lumières de l’avenir : parlons de la Vie Chère…

(Guadeloupe – Martinique – Guyane).

— Par Bernard N’Dendelé Leclaire —

                  Ce concept de Vie Chère demeure dans nos régions depuis l’abolition de l’esclavage. Jusqu’en 1848, tant qu’il fallait travailler sans salaire, sous les coups de fouet et les brûlures d’un soleil ardent afin de produire du sucre et du rhum, jamais le Pays n’a été aussi riche. Évidemment, une richesse pour ceux qui portaient des pantalons et qui avaient des poches aussi vastes que l’Atlantique pour percevoir toute l’abondance du monde. C’est bien cette manne qui est à l’origine du statut de grand argentier de certains. 

 On a bien indemnisé les esclavagistes en 1848, alors que ceux qui, des siècles durant, sous l’emprise de l’asservissement, ont travaillé strictement pour rien au détriment du déshonneur. Celles et ceux qui ont été volés, violés, tués et bien sûr délaissés et enfin lâchés dans les rues, en pâture de la vie comme des bandits de grands chemins. Ironie de l’histoire, ils étaient ensuite arrêtés pour vagabondage. 

Dès lors, il a fallu que chacun se débrouille, cette populace n’est-ce pas vous indiffère. Ainsi, ce monde a avancé, bon gré, mal gré.

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Marche unitaire contre la vie chère : dénonciation des abus et solidarité populaire en Martinique

—- Déclaration de la CGTM —

Vendredi 25 octobre 2024, plusieurs organisations (CDMT, CGTM, Associations religieuses, RPPRAC) ont appelé à une marche unitaire allant du Marché de Gros de Dillon jusqu’à la zone commerciale Les Mangles où se trouve le siège du Groupe Bernard Hayot (GBH). Cette manifestation s’inscrivait dans le cadre de la mobilisation pour dénoncer la “vie chère” et exiger l’augmentation des revenus (salaires, pensions de retraite, minima sociaux).

De son point de départ et jusqu’au niveau du concessionnaire Citroën, en passant les zones d’activités de Rivière Roche, de Jambette, de Californie, aucun acte de violence envers des personnes ou des entreprises n’a été rapporté. Plusieurs entreprises ont même baissé leurs rideaux sous la pression de leurs salariés en solidarité avec l’objet de la manifestation : la dénonciation de la vie chère et le bas niveau des revenus des classes populaires.

Arrivée à une centaine de mètres du siège du GBH, les manifestants ont eu droit

  • un accueil musclé des forces de répression sous forme de tirs de gaz lacrymogènes. Ce qui entraina une réaction de ces manifestants qui poursuivirent leur progression, contraignant alors les forces de répression à reculer face à la marée humaine.

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Nouvelle prolongation du couvre-feu en Martinique

Jusqu’au 4 novembre 2024 👿

Le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a annoncé la prolongation du couvre-feu dans cinq communes de l’île, en réponse aux violences urbaines persistantes. Cette mesure, qui s’applique de minuit à 5 heures du matin, restera en vigueur jusqu’au 4 novembre inclus.

Les communes concernées par ce couvre-feu sont :

  • Case-Pilote
  • Fort-de-France
  • Lamentin
  • Saint-Joseph
  • Schœlcher

Cette décision fait suite à l’érection de nouveaux barrages durant la nuit du 27 au 28 octobre, ainsi qu’aux incidents survenus la semaine du 21 octobre. La préfecture souhaite ainsi faciliter l’intervention des forces de sécurité sur les zones les plus vulnérables aux troubles.

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Haïti en crise : une escalade de la violence, une crise humanitaire sans précédent et des défis politiques inextricables

— Par Jean Samblé —
Depuis juillet, la situation en Haïti se dégrade malgré des efforts internationaux et l’activation de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya. Maria Isabel Salvador, cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a dressé un bilan inquiétant au Conseil de sécurité des Nations Unies, soulignant la brutalité croissante des violences, l’ampleur des déplacements forcés et la dégradation générale des conditions de vie. Elle a aussi noté que le processus politique, malgré quelques avancées initiales, se heurte aujourd’hui à des obstacles de plus en plus importants.

Aggravation des violences et de la crise sécuritaire

La situation sécuritaire, déjà précaire, a atteint un niveau critique avec des pics de violence sans précédent. Le massacre de Pont-Sondé, survenu le 3 octobre, illustre cette escalade : des membres du gang « Gran Grif » ont tué au moins 115 civils et blessé des dizaines d’autres. Cet acte brutal témoigne de l’intensification des activités criminelles, qui ne se limitent plus à la capitale, Port-au-Prince, mais s’étendent désormais aux zones rurales.

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Entre résistance et mobilisation : les luttes actuelles en Martinique pour la justice sociale et l’émancipation

Le CNCP a organisé une conférence débat le vendredi 25 octobre à la Bourse du Travail de Paris sur le thème « Le Peuple Martiniquais veut faire entendre sa voix ». Voici le texte de l’intervention de Robert Saé, son représentant aux affaires extérieures.

Paris, le Vendredi 25 octobre 2024

Pour la deuxième fois dans l’histoire récente, la Martinique se trouve propulsée dans l’actualité à l’échelle internationale. La première fois c’était quand, le 6 décembre 1987, des milliers de nos compatriotes avaient envahi la piste de l’aéroport pour empêcher l’atterrissage de l’avion à bord duquel se trouvait le néo-fasciste Jean-Marie LEPEN. Aujourd’hui, c’est parce que notre pays s’est trouvé entièrement paralysé dans le cadre d’une mobilisation contre la vie chère.

Dans de nombreux pays étrangers on a évoqué à ce propos la nature des relations entre la France et les territoires éloignés qu’elle contrôle dans le monde. Mais, en France, la grande majorité des médias n’a parlé que de la grogne d’une population qui exige légitimement une égalité de traitement avec les autres français et dont les protestations sont dévoyées par quelques délinquants.

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L’île aux fleurs Des longues- herbes

(Lettre ouvert aux autorités responsables des abords de nos routes)

— Par Térèz Léotin—

L’île aux fleurs des longues herbes le long des routes, telle aurait pu être l’appellation actuelle de ce pays, la Martinique, tant vantée autrefois dans certaines poésies dites doudouistes, qui disaient simplement d’elle qu’elle était l’île aux fleurs. Aujourd’hui, si l’expression semble s’être ennoblie de particules inutiles qu’elle ne possédait pas autrefois, en revanche, la réalité messieurs et dames est incroyablement triste à voir. En effet, du nord au sud et de l’est à l’ouest, l’île, dorénavant île aux fleurs des longues herbes le long des routes, gît là sans états-d’âme .

Certes, ces jours-ci, nous avons d’autres préoccupation sur des questions non moins indispensables, mais lorsque nous savons que notre pays est celui où le bothrops, notre longue bête nationale, se sait le mieux chez lui, et lorsque nous savons en outre que l’herbe des bords de route mesure largement un mètre, comment en ces moments de barrage, en ces moments où marcher à pied redevient presque une nécessité pour certains qui ne peuvent faire autrement, comment se sentir tranquille et ne pas se demander pourquoi on ne peut plus marcher le long des routes ?

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Les heures sombres…

— Par Max Orville —

«Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. » (Platon, La République) Le déferlement de violence qui a sévi ces derniers jours en Martinique, les saccages sur les biens publics et privés, les pillages, les appels à la haine sur des descendants de colons, un meurtre non élucidé, des morts de jeunes en moto roulant en sens inverse, les voitures brûlées, les armes de gros calibre qui circulent allègrement,… Tout cela ne peut incarner raisonnablement la lutte contre la vie chère. Cette demande exigeante, juste et fondée. Aujourd’hui, l’économie martiniquaise déjà fragile est à terre. Combien de familles martiniquaises se retrouvent au chômage du fait de la destruction de leur entreprise ? On lutte contre la vie chère et le prix des assurances va flamber compte tenu des dégâts occasionnés !

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La chasse aux Haïtien.nes en République Dominicaine : Une tragédie ignorée

 — Communiqué —
Le 2 octobre dernier, le président Luis Abinader a présidé un conseil militaire dit de défense où il a été décidé de procéder à l’expulsion de 10000 haïtien.es par semaine.

Il faut rappeler que depuis plusieurs années, la République Dominicaine mène une campagne de répression systématique contre les Haïtien.nes et qu’en 2023, elle a expulsé plus de 250000 d’entre eux, soit environ 5000 par semaine.
Depuis le début du mois d’octobre 2024 ils sont déjà plus de 6000 migrant.es d’origine haïtienne refoulé.es vers Haïti dans des conditions dégradantes et en violation de droits humains.

Le plus souvent il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants, de familles entières qui vivent en République Dominicaine depuis plusieurs années et même qui ont été dominicains et qu’on a déchus de leur nationalité.
Ainsi certains sont renvoyés dans un pays qu’ils n’ont jamais connu, privés de leurs droits fondamentaux et de leur citoyenneté pour le simple fait d’être des Dominicains noirs.

En effet, la “chasse aux Haïtiens” se transforme le plus souvent en “chasse aux Noirs”.
Il s’agit d’une politique raciste et xénophobe qui permet au gouvernement de camoufler ses difficultés politiques et économiques et de gagner une popularité par démagogie.

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À propos du linguiste Michel Degraff

Le linguiste Michel DeGraff, actif supporteur du PHTK néo-duvaliériste, est-il également un propagandiste de l’antisémitisme ?

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article consigne une analyse approfondie et rigoureuse de l’ample controverse idéologique et politique qui s’est développée ces derniers mois entre le linguiste haïtien Michel DeGraff et le Département de linguistique du Massachusetts Institute of Technology, le MIT, où il enseigne depuis vingt-huit ans. Loin d’être un fait divers ou un banal différend entre des professionnels du monde académique américain, cette controverse idéologique et politique interpelle et renvoie à des questions majeures qui méritent d’être analysées avec rigueur et débattues publiquement. Ainsi, dans nos universités un enseignant oeuvrant aux États-Unis, en France, au Canada, en Haïti, etc., a-t-il le droit –au nom de la liberté académique–, de faire l’apologie des idées du nazisme ou des idées relevant de la pédophilie ? Un enseignant est-il autorisé à diffuser des idées xénophobes, racistes, homophobes, ou de faire la promotion d’une culture d’infériorisation des femmes couplée à l’apologie du féminicide ou d’une culture du génocide et des idées relevant d’un « nettoyage ethnique » ?

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RPPRAC, élu-e-s, organisations populaires, syndicats,… où « vont » la Martinique ?

— Le n° 367 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Ce jeu de mots connu (sujet au singulier, verbe au pluriel, pour indiquer que le sujet part dans tous les sens) est on ne peut plus approprié à la situation que nous vivons.

Alors que les institutionnels croyaient avec la signature de leur protocole, avoir plié la partie la plus incandescente de la crise de la vie chère, le RPPRAC refuse de signer et appelle à bloquer le pays à partir de lundi 21 octobre. Certes, la foule réunie samedi, n’a pas l’ampleur de celles de 2009, de la lutte contre l’obligation vaccinale, de la mobilisation contre le nonlieu dans l’affaire du chlordécone, mais son importance et son enthousiasme témoignent de l’écho rencontré par le mouvement, et de la colère qui règne dans le pays. Vie chère, misère sociale, colère de ne pas être entendu, constituent un sérieux mélange détonant.

Tandis que les signataires, dans leur grande majorité, se congratulent, trois députés signataires ont jugé nécessaire d’exprimer des réserves.

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Martinique : couvre-feu prolongé jusqu’au 28 octobre avec des ajustements

Face aux violences urbaines récurrentes, la préfecture de Martinique a annoncé la prolongation du couvre-feu, initialement instauré le 9 octobre. Ce dispositif sera maintenu jusqu’au lundi 28 octobre 2024, avec des horaires allégés pour soutenir la reprise des activités économiques et associatives. Désormais, les restrictions de circulation s’appliqueront de minuit à 5 heures du matin, permettant aux entreprises de restauration, du spectacle, ainsi qu’aux associations sportives de fonctionner en soirée.

Outre le couvre-feu, des mesures de sécurité renforcées ont également été prises. L’achat, la vente et le transport au détail de carburants, de produits chimiques inflammables ou explosifs, ainsi que d’artifices de divertissement et de produits pyrotechniques, restent interdits sur l’ensemble du territoire martiniquais jusqu’au 28 octobre inclus. Ces restrictions visent à limiter les risques d’incendie et à faciliter l’intervention des forces de sécurité, alors que des épisodes de violences nocturnes se sont encore produits récemment.

Le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a souligné que cette prolongation du couvre-feu et les mesures associées visent à préserver l’ordre public tout en tenant compte des besoins économiques locaux. Des contrôles seront effectués pour garantir le respect de ces mesures, et le représentant de l’État a exprimé sa gratitude envers la population pour sa résilience face à ces tensions.

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Notre Martinique aujourd’hui

-Par Guy Lordinot —

Octobre 2024

Statut de la Martinique

Le 19 mars 1946, le Parlement vote une loi (dite loi d’assimilation) qui modifie le statut les colonies françaises de Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion en départements d’Outre-Mer (DOM).

Désormais, à la faveur de cette loi, les habitants de ces nouveaux départements bénéficient des mêmes droits que leurs compatriotes de la France hexagonale.

L’État n’applique cette loi que de façon très partielle. Il se contente de remplacer le gouverneur par un préfet. Aucune mesure n’est prise afin de réaliser l’égalité des droits avec les citoyens hexagonaux.

Profondément déçus, fatigués d’attendre l’application complète de la loi, les syndicats – avec le soutien du parti communiste – entrent en lutte pour la conquête des droits que la Constitution confère à l’ensemble des citoyens de la République.

Deux conquêtes majeures sont obtenues : l’instauration de la Sécurité Sociale, l’attribution de la prime de vie chère accordée aux fonctionnaires hexagonaux affectés dans les DOM à l’ensemble des fonctionnaires des DOM. Quelques années plus tard, perdant l’espoir d’une vie meilleure pour tous, les partis de gauche des quatre départements se réunissent le 18 août 1971 dans la commune du Morne-Rouge en Martinique.

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