Un millier d’hommages recueillis sur les lieux des attentats du 13-Novembre
L’équivalent des droits d’auteurs de cet ouvrage sera versé à :
L’Association française des victimes du terrorisme (AfVT.org)
L’Association des victimes du 13-Novembre (13onze15)
« Ce matin-là, les agents de la propreté de Paris sont venus nettoyer le boulevard qui fait face au Bataclan, jonché de fleurs fanées. Parmi eux, la même chasuble jaune fluo sur le dos, Audrey ramasse une affiche “Je suis Paris”. Elle est archiviste. Elle ne jette ni ne choisit : elle “sauve” tout ce qui est mis en danger par les intempéries. Le singe en peluche restera un peu ; les lettres et dessins, eux, seront confiés à son confrère, “là-bas dans la camionnette”. Vincent y ausculte et classe chaque pièce, “du plus au moins humide”. émilie, la restauratrice de l’équipe, soupire devant les cartons, comme autant de patients à remettre sur pied. Car, en réalité, “tout est très mouillé”.
Elle préfère ne rien lire, pour ne pas se laisser submerger. Vincent, lui, ne peut pas s’en empêcher – “Surtout les mots d’enfants.” Plus habitué à collecter des documents administratifs du siècle dernier, il a l’impression, ici, “de créer une matière qui racontera l’histoire dans cent ans”.


Depuis le XVe siècle, la France, à l’instar d’autres pays d’Europe, s’est aventurée sur les mers. À mesure que les navigateurs, nourris d’angoisses et de fantasmes, descendaient vers ce qu’ils avaient cru être les limites du monde – et qu’ils y découvraient des peuples différents –, apparaissait le préjugé de couleur qui servirait de justification facile à l’esclavage et à la colonisation.
TU PARLES BIEN LA FRANCE
Editions Inculte
A PROPOS DU PURGATOIRE ET DES IMAGES SAINTES
Harcelée par les intégristes et leurs provocations, caricaturée et moquée dans les médias anglo-saxons, la laïcité est devenue un enjeu mondial et passionnel.
Ce 17 octobre, dans le cadre des rendez-vous du lundi à la Bibliothèque Universitaire, Steve Gadet, rejoint en dernière partie de son intervention par Corinne Plantin, nous présentait un ouvrage au titre prometteur, réalisé sous sa direction et publié en 2016 chez L’Harmattan, Les cultures urbaines dans la Caraïbe. Et cette double communication fut si riche, si enthousiaste et motivante que l’on peut sans doute regretter son caractère par trop confidentiel.

Martial Rancé, né à Pointe-Noire en Guadeloupe, Manipulateur en électroradiologie consacre toute une partie de sa vie, à prendre soin de personnes porteuses de cancer et de leurs proches (1979 – 2007). Parallèlement, il embrasse la fonction de Journaliste Reporteur d’Images (1982 – 2000), et porte un regard mobile sur le masque qui nous a tellement servi jusque-là, à porter notre propre visage dans l’Espace Atlantique.Facteur d’aérophone en conque marine, apprenti en Éthnomusicologie et bioacoustique, avec le Stwonbofòn (Strombophone) il participe à l’émergence d’un design sonore au nom de l’équilibre social, en étant auteur et acteur de sa propre histoire. • Master 2 Sciences Humaines et Sociales n°/2011200907359 PARXII 9102345 à finalité Professionnelle et Recherche• Mention Éducation, Travail, Formation • Spécialité Expertise, Ingénierie, Direction d’Organisations, Option Encadrement éducatif (Université UPEC ex Paris 12 Créteil et IUFP de Guadeloupe)Résumé : L’auteur de cet essai, un Guadeloupéen voulant gérer sa part de descendance de l’esclavage et de la colonisation, musicien autodidacte passionné, guetteur de la culture, sentinelle de la tradition, passeur de mémoire, accélérateur de tentation, défenseur de l’écologie acoustique, ne cesse de s’émerveiller devant ce son envoûtant.
La prise des tarmacs en Guadeloupe et en Martinique
Essai
Paraissant en 2016 après un accord climatique de Paris fortement insuffisant, l’ouvrage s’attaque à l’une des raisons clé de l’échec répété des négociations internationales sur le climat : les biais et les aveuglements du discours économique dominant.
Cabu était un énorme bosseur. Toute la semaine, il prenait des notes et dessinait sur tout ce que l’actualité lui inspirait. Les éditions Les Échappés publient une anthologie de mille dessins de Cabu. Mille dessins parus entre 1969 et son assassinat, à Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Sa veuve, Véronique Cabut, a donné accès à ses archives. Jean-François Pitet et Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, ont procédé à un choix, forcément frustrant, mais qui montre l’étendue de la palette et du talent de l’artiste. Ces dessins sont des « échappés », c’est-à-dire qu’ils n’ont pas fait la une de l’hebdomadaire satirique. Voire, pour 30 % à 40 % d’entre eux, n’ont pas été publiés du tout. La sélection des dessins, rangés dans des pochettes thématiques, a été réalisée selon un critère simple : ses dessins, réalisés, pour certains d’entre eux, voici cinquante ans, résonnent encore avec l’actualité d’aujourd’hui. Soit un dessin qui crée « un rire intemporel », dit Riss.
— Par Lilian Truchon Philosophe —
Écrite par Julie Dachez et illustrée par mademoiselle Caroline, fait passer de façon divertissante beaucoup de connaissances sur l’autisme.
Le français en liberté. Frenglish ou diversité, de Patricia Latour et Francis Combes. Le Temps des cerises, 165 pages, 12 euros.
Le 15 mai 2012, François Hollande était élu président de la République française. Depuis, avec l’aide de ses différents gouvernements, il n’a cessé de multiplier les actions, les lois et les déclarations contraires à ce qu’il avait annoncé – et, surtout, contraires à l’idée la plus élémentaire de ce que peut être la gauche. Quarante intellectuels et écrivains se sont donc réunis pour dresser la chronique de ces trahisons et pour raconter, à rebours de l’épilepsie médiatique favorisant notre amnésie, quelque chose de la condition politique du présent. Du programme présidentiel au projet de loi El Khomri, des déclarations de Manuel Valls contre toute tentative d’explication au passage en force de la constitutionnalisation de l’état d’urgence, de la gestion de la jungle de Calais, jusqu’aux dictateurs invités par l’Élysée, à la lutte contre les prostituées et à la démission de Christiane Taubira, ce sont quatre années invraisemblables qui viennent de s’écouler. Ce n’est pas la première fois que la gauche a trahi la gauche, mais celle-ci pourrait bien être la dernière.
Depuis trente ans, la France a sacrifié sa jeunesse plus que n’importe quelle autre économie développée pour conserver un modèle social que nous serons incapables de transmettre à nos enfants. Ce choix du passé au détriment de l’avenir est à la source d’une spirale de déclassement et d’inégalités nouvelles : en minant la « civilisation de classes moyennes » qui définissait le projet des démocraties modernes, il réduit à néant l’ambition de laisser à la génération suivante un monde meilleur. Pourtant, ces réalités criantes font l’objet d’un formidable déni : les classes moyennes, affirme-t-on, seraient relativement épargnées par la crise ; la paupérisation des jeunes serait quant à elle concentrée sur les moins diplômés et les solidarités familiales compenseraient les difficultés transitoires des autres. A partir de données et de comparaisons internationales inédites, Louis Chauvel récuse définitivement ces argumentaires convenus et dénonce les illusions qui les sous-tendent. Il ne s’agit pas de substituer aux inégalités de classes la fracture des générations, mais de montrer la complémentarité de leur dynamique : à raison du creusement des inégalités patrimoniales, les écarts au sein des nouvelles générations sont appelés à se radicaliser entre héritiers protégés par leurs « garanties » familiales et détenteurs de diplômes dévalorisés.
ACTES DE LA RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES (n° 213). Éditions du Seuil, juin 2016. 16,20 euros.
Heidegger et le Golem du nazisme, de Maurice Ulrich. Éditions Arcane 17, 154 pages. 14 euros.