Dix jours après le passage de l’ouragan Matthew, les villages les plus touchés n’ont reçu ni assistance ni nourriture
Ils ont faim et leur estomac vide est le pire conseiller. A Glizan, un hameau situé à vingt minutes à peine à l’ouest de l’aéroport de Jérémie sur lequel sont stationnés les hélicoptères des Nations unies, ils sont une trentaine, massés au bord de la piste défoncée qui file en direction des petits bourgs de Bonbon et des Abricots. Fébrilement, ils guettent le passage de véhicules, convaincus que leurs chargements pourraient adoucir leur existence. Depuis le passage de l’ouragan Matthew et de ses rafales à 230 km/h qui ont causé au moins 546 morts, dans la nuit du 3 au 4 octobre, celle-ci ne tient plus qu’à un fil.
Pour signifier leur exaspération de n’avoir pas encore reçu d’aide, alimentaire ou autre, dix jours après la tempête, hommes, femmes et enfants – l’école a été détruite – ont érigé un barrage à l’aide de branchages et de câbles, jeudi 13 octobre. » Les aides passent, dans des voitures, des camions et des hélicoptères et, nous, on n’a rien « , s’insurge un quinquagénaire en créole en pointant la route et le ciel.