Catégorie : Sciences Sociales

Gaza : une accusation de génocide qui divise ONG, chercheurs et politiques

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023, le terme « génocide » est de plus en plus utilisé par des ONG, des chercheurs, des personnalités politiques et des institutions internationales pour qualifier la politique israélienne à Gaza. Ce mot, historiquement lourd et juridiquement précis, suscite un débat intense et divise fortement l’opinion publique.

Des ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch et Médecins du Monde dénoncent un « génocide en cours », évoquant des actes interdits par la Convention de l’ONU de 1948 : meurtres, atteintes à l’intégrité physique ou mentale, privation délibérée de ressources vitales. Des experts de l’ONU et certains responsables européens, comme Josep Borrell, partagent cette analyse, bien que peu de dirigeants emploient officiellement le terme.

Dans le monde académique, plusieurs spécialistes des génocides, comme Raz Segal ou Melanie O’Brien, estiment que la situation à Gaza correspond à la définition juridique du génocide. D’autres appellent à une approche nuancée, invoquant des « pratiques » ou « logiques génocidaires », sans forcément trancher juridiquement.

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Brisées dans leur chair : 230 millions de femmes victimes de mutilations génitales dans le monde

Dans le monde, plus de 230 millions de filles et de femmes vivent aujourd’hui avec les séquelles de mutilations génitales, selon un rapport de l’UNICEF publié en 2024. Une statistique glaçante, en hausse de 15 % depuis 2016, qui illustre l’ampleur d’une pratique profondément enracinée dans certaines cultures et toujours trop peu combattue à l’échelle mondiale.

Une violence faite corps

Les mutilations génitales féminines (MGF) regroupent l’ensemble des pratiques qui altèrent ou détruisent les organes génitaux externes des femmes sans justification médicale. Longtemps perçues comme une norme sociale ou un rite de passage à l’âge adulte dans certains pays, ces actes sont aujourd’hui reconnus internationalement comme une violation grave des droits humains. Elles portent atteinte à l’intégrité physique, à la santé sexuelle et reproductive, et parfois même à la vie des femmes.

Une géographie de la douleur

La grande majorité des cas se concentre en Afrique subsaharienne (144 millions), suivie de l’Asie (80 millions) et du Moyen-Orient (6 millions). Mais les effets des migrations ont élargi le périmètre de cette réalité. En France, on estime à 134 000 le nombre de femmes excisées.

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Ngũgĩ wa Thiong’o (1938–2025)

Auteur kényan, géant des lettres africaines, qui a affronté l’héritage  culturel colonial

L’écrivain kényan Ngũgĩ wa Thiong’o est décédé le 28 mai 2025 à l’âge de 87 ans, à Buford, dans l’État de Géorgie (États-Unis). Figure majeure des littératures africaines, il laisse derrière lui une œuvre abondante, traduite dans près de quarante langues, et marquée par une réflexion continue sur les rapports entre culture, langue et pouvoir.

Né le 5 janvier 1938 à Kamiriithu, dans la région de Limuru au Kenya, alors colonie britannique, Ngũgĩ – de son nom de naissance James Ngugi – grandit dans un contexte politique tendu, marqué par l’insurrection des Mau Mau. Après une scolarité brillante qui le conduit de l’Alliance High School à l’université de Makerere (Ouganda), puis à celle de Leeds (Royaume-Uni), il publie son premier roman Weep Not, Child en 1964. L’ouvrage aborde les tensions coloniales à travers le regard d’un enfant, déjà révélateur des préoccupations politiques et culturelles qui nourriront toute son œuvre.

Tout au long des années 1960 et 1970, Ngũgĩ s’impose comme l’un des intellectuels les plus influents du continent africain.

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Changer de statut ou changer de cap?

Les illusions perdues de l’autonomie face à la réalité implacable du desengagement de l’État !

— Par Jean-Marie Nol —
Alors que la Guadeloupe s’apprête à accueillir, le 17 juin 2025, un nouveau Congrès des élus, une question traverse les esprits, plus lancinante que jamais : où va l’archipel dans un monde en pleine recomposition ? En apparence, le débat portera sur l’autonomie et sur les évolutions statutaires attendues ou redoutées. Mais en profondeur, c’est bien une autre réalité, autrement plus lourde, qui impose son tempo : la mutation inexorable de la société sous l’effet combiné de la crise économique hexagonale et de la révolution technologique mondiale. Et dans cette collision entre aspirations locales et contraintes globales, le rêve d’une autonomie salvatrice se heurte de plus en plus à la dureté des faits. En effet, un statut d’autonomie sans base productive et sans argent c’est à dire en l’absence de marge financière , cela ne peut pas fonctionner normalement , et encore moins répondre aux aspirations concrètes des guadeloupéens .

Depuis le Congrès du 12 juin 2024, les élus guadeloupéens ont exprimé leur volonté d’engager une refondation institutionnelle.

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Lancement du Projet Phenix : un programme de reconstruction pour les femmes victimes de violences

Dans le cadre d’un ambitieux projet solidaire d’utilité publique, un nouveau programme voit le jour en Martinique : le projet Phenix, un dispositif d’accompagnement gratuit, dédié aux femmes ayant été victimes de violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles ou économiques.

Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de l’Agence Régionale de Santé (ARS), la Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM), les villes de Fort-de-France et du Lamentin, la Préfecture, ainsi que de l’organisation Soroptimist International Fort-de-France Alizés Sud.

Dans une société où les violences faites aux femmes sont encore trop souvent passées sous silence, ce programme vient répondre à une urgence criante : en Martinique, près d’1 femme sur 4 déclare avoir déjà été victime de violences physiques ou sexuelles de la part de son partenaire, sans compter les nombreuses formes de violence psychologique ou financière encore trop peu reconnues.

Le programme Phenix propose un accompagnement gratuit, confidentiel et bienveillant, sur une durée de six mois, animé par une équipe de professionnels formés à la prise en charge de ce type de traumatisme.

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Un modèle économique et social français en crise – quelles conséquences pour les Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Nous sommes en présence d’un modèle économique en crise et un modèle social devenu insoutenable financièrement en France avec  la désindustrialisation  , et les conséquences prévisibles pour les Antilles devraient être très dommageables !

Alors que la France s’évertue aujourd’hui à relancer sa souveraineté industrielle à travers des discours politiques volontaristes et des plans de réindustrialisation, une question demeure lancinante : comment le pays en est-il venu à ne plus savoir fabriquer ce qu’il consomme ? Cette interrogation, qui prend tout son sens à la lumière des crises récentes, notamment celle du Covid-19 mais également de la crise de la dette , dépasse le simple constat économique pour interroger les fondements mêmes du modèle social et productif français. Ce modèle, longtemps porté par l’illusion de la croissance tertiaire et par une consommation dopée à la mondialisation, est aujourd’hui au bord de l’épuisement. Et si l’Hexagone en paie déjà le prix, les départements d’outre-mer, au premier rang desquels les Antilles françaises, pourraient bientôt en faire les frais de manière encore plus brutale.

La désindustrialisation française ne relève pas d’un phénomène naturel, d’une fatalité inscrite dans les lois de l’économie moderne.

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Inventaire des ressources minérales en France : un pas vers la souveraineté industrielle

— Par Blandine Gourcerol(*) —

En février 2025, à l’occasion de sa visite au Service géologique national (BRGM), le ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci a officiellement lancé un nouvel inventaire des ressources minérales disponibles sur le territoire français. Cette initiative est née dans un contexte de tensions croissantes sur les approvisionnements en métaux rares et aux enjeux croissants de souveraineté industrielle.

De fait, elle s’inscrit dans la continuité du précédent inventaire du BRGM, qui avait été lancé dans les années 1970 dans le sillage du premier choc pétrolier qui avait révélé la vulnérabilité de la France pour ce qui est de ses approvisionnements en ressources énergétiques et minières. Quels enseignements tirer de cette première expérience ? Et en quoi ce nouvel inventaire répond-il aux enjeux contemporains ? Panorama.

Les ressources minérales, un impératif de souveraineté industrielle

À l’heure où les transitions énergétique et numérique s’accélèrent, sécuriser l’approvisionnement des ressources minérales critiques et stratégiques devient une priorité absolue pour la France et l’Union européenne.

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La Guadeloupe, pôle émergent d’un tourisme de bien-être et de santé

Pourquoi la Guadeloupe doit dorénavant miser sur le tourisme de santé et de bien-être ?
— Par Jean-Marie Nol —

Le tourisme de bien-être se définit comme un type de voyage mettant l’accent sur l’amélioration ou le maintien de la santé et du bien-être du voyageur. Cela peut prendre la forme d’activités et d’expériences contribuant à la santé physique, mentale et émotionnelle des touristes.Les risques psychosociaux sont devenus un problème central lorsque la vie collective dans les entreprises s’est dégradée. Au travail, comme dans la vie, on ne tient pas debout sans l’existence de lieux naturels et d’espaces de santé médical pour se régénérer au soleil et à la mer.Dans un monde en quête de sens, d’équilibre et de répit face à la frénésie contemporaine, la Guadeloupe a une opportunité historique à saisir : devenir un pôle de référence du tourisme de santé et de bien-être dans la région Caraïbe . Cette île, joyau de biodiversité et de richesses culturelles créoles, se trouve à la croisée des chemins de la refondation de son modèle touristique actuel, entre une crise globale de la santé mentale et un besoin croissant d’évasion thérapeutique.

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Cinq ans après George Floyd : entre commémorations, espoirs déçus et recul des réformes

Le 25 mai 2020, les derniers mots de George Floyd – « I can’t breathe » – ont traversé les écrans du monde entier, gravant dans la mémoire collective l’image d’un homme noir mourant sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. Ce moment a déclenché une mobilisation d’une ampleur historique : des millions d’Américains, toutes origines confondues, sont descendus dans les rues, donnant un nouveau souffle au mouvement Black Lives Matter.

Cinq ans plus tard, les hommages se succèdent, mais les promesses de transformation semblent s’être évanouies. À l’endroit même où George Floyd a perdu la vie, désormais renommé George Floyd Square, ses proches et une poignée de citoyens se sont rassemblés pour une cérémonie sobre, déposant des roses jaunes et observant une minute de silence. Une fresque proclame : « Tu as changé le monde, George. » Pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : ce changement a-t-il réellement eu lieu ?

Une réforme au point mort

La réforme ambitieuse promise en 2020 sous l’impulsion du président Joe Biden – le « George Floyd Justice in Policing Act » – n’a jamais vu le jour.

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Mohamed Lakhdar-Hamina, (1934- 2025)

Mohamed Lakhdar-Hamina, cinéaste algérien de renom, s’est éteint à l’âge de 91 ans, le 23 mai 2025, à Alger, jour même où le Festival de Cannes célébrant les 50 ans de sa Palme d’or pour Chronique des années de braise, projeté dans sa version restaurée. Ce film, fresque monumentale sur la guerre d’Algérie, reste à ce jour l’unique œuvre africaine à avoir remporté la prestigieuse distinction. Lakhdar-Hamina, un homme du combat et de la création, laisse derrière lui une œuvre marquante, fidèle à son engagement pour la dignité de son peuple et la mémoire de son pays.

Né le 26 février 1934 à M’Sila, dans les montagnes de l’Aurès, il grandit dans une famille modeste, marquée par la dureté des conditions de vie et l’oppression coloniale. La guerre d’Algérie fut un tournant dans sa vie. Son père fut enlevé, torturé et assassiné par l’armée française, un drame qui forgea en lui une volonté de résistance. Mohamed Lakhdar-Hamina, en désertant l’armée française en 1958, rejoint la lutte pour l’indépendance aux côtés du FLN, tout en poursuivant sa passion naissante pour le cinéma.

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Marcel Ophüls (1927-2025)

L’Histoire en question

Le cinéma perd une figure marquante. Marcel Ophüls, réalisateur oscarisé et pionnier du documentaire historique, est décédé le 24 mai 2025, à l’âge de 97 ans, dans sa maison du sud-ouest de la France, où il vivait depuis plusieurs années. Fils du cinéaste Max Ophüls, il s’était fait un nom au-delà des frontières grâce à sa capacité unique à interroger l’Histoire, à déconstruire les mythes et à nous confronter à la mémoire du XXe siècle.

Né Hans Marcel Oppenheimer le 1er novembre 1927 à Francfort-sur-le-Main, dans la République de Weimar, Marcel Ophüls a connu dès son enfance les tumultes du siècle. Fuyant l’Allemagne nazie avec sa famille en 1933, il se réfugie d’abord en France avant de traverser l’Atlantique vers les États-Unis en 1941. Après une expérience en tant que G.I. au Japon, il s’installe à Paris en 1950, où il travaille comme assistant-réalisateur, notamment sur le dernier film de son père, Lola Montès.

L’empreinte de son père, mais aussi son propre parcours et ses origines multiples, nourriront toute son œuvre. Tout au long de sa carrière, Ophüls a su naviguer entre fiction et documentaire, mais c’est bien dans ce dernier genre qu’il marquera son époque.

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L’histoire du Rond-Point de Didier n’a pas commencé avec la pose d’une plaque.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
On ne sait lequel des Trois mousquetaires de la ville de Fort-de-France avait trouvé l’appellation Rond-Point du Vietnam héroïque. Très certainement le meilleur d’entre eux, à moins que ce ne fut une géniale trouvaille collégiale. Laquelle en avait interloqué plus d’un du côté des bâtisseurs. Dès l’instant que la municipalité avait pris une position peu douteuse sur la guerre du Vietnam, la dénomination était pleine de sens politique. En 1972, en plein affrontement, l’heure était encore à l’héroïsme et non au résultat. De sorte que le timing convenait parfaitement. Trois années plus tard, il aurait été possible de l’appeler Rond-Point de la victoire du Vietnam.

Le supplice du consul américain

On n’avait pas attendu cette victoire qui allait être obtenue en 1975, et préféré saluer le dynamisme du moment. La guerre était bien loin, la solidarité virtuelle. On n’avait pas bâti l’ouvrage, on n’avait fait que la suivre de loin, le front soupçonneux envers son porteur. Puis, loin des bâtisseurs, on avait mis la plaque : pas cher payé, mais chère aux cœurs. Et l’on pouvait éprouver, c’est l’un des mousquetaires qui l’avoue, le plaisir d’imaginer le supplice du consul américain qui chaque matin empruntait ce carrefour en lisant l’inscription sur la plaque militante et prédictive : Rond Point du Vietnam héroïque.

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« Les Antilles en clair-obscur »

Quand l’identité antillaise vacille : la créolité devient un mirage , et le métissage culturel inopportun de sens !

— Par Jean-Marie Nol —

Les sociétés antillaises sont aujourd’hui traversées par des lignes de fracture identitaires de plus en plus vives, qui remettent en cause leur cohésion et leur capacité à faire société dans un nouveau contexte de créolisation. Parmi ces tensions invisibles mais profondes, une réalité souvent éludée mérite d’être mise en lumière : celle des couples mixtes et des enfants métis, pris dans un entre-deux inconfortable, à la fois révélateurs du potentiel relationnel du monde créole et victimes d’un rejet implicite pour de sombres raisons de pureté identitaire . Dans un contexte marqué par l’angoisse du déclassement culturel, ces familles mixtes, loin d’incarner une synthèse harmonieuse, deviennent parfois le miroir des contradictions non résolues : ils dérangent, car ils bousculent les frontières identitaires figées, remettent en cause les assignations ethniques, et perturbent les grilles de lecture simplistes sur le “nou” et le “yo ”. Plutôt que d’être accueillis comme les vecteurs d’une société réconciliée, ils deviennent le symptôme d’un malaise collectif, celui d’une Antillanité en quête de pureté imaginaire, prise de vertige face à la fluidité de la créolisation.

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« La France, Empire » de et avec Nicolas Lambert

— par Selim Lander — Sous-titré « Un secret de famille national », ce seul en scène relate divers épisodes, de moins en moins occultés, à vrai dire, de l’histoire de France en tant que puissance coloniale. Qui aura lu Le Livre noir du colonialisme dirigé par Marc Ferro (1) n’apprendra rien de nouveau, à ceci près que Lambert ne traite – avec un incontestable talent – que du cas français, sans aucune référence au contexte historique, faignant d’oublier que la conquête des pays les moins avancés techniquement (et donc militairement) par les pays industrialisés fut un phénomène mondial dans lequel la France s’est inscrite parmi d’autres. Dans le livre de Ferro, c’est ainsi Pap Ndiaye, qui fut chez nous ministre de l’Éducation nationale, faut-il le rappeler, qui relate l’extermination des Indiens d’Amérique du nord et démontre son caractère génocidaire. Quant à Catherine Coquery-Vidrovitch (auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Afrique), elle rappelle, par exemple, toujours dans le même ouvrage, que la colonisation arabe est restée esclavagiste bien après que la traite et l’esclavage aient été abolis par les puissances occidentales.

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Appel de Paris pour la protection du peuple palestinien et la mise en œuvre du droit international

La protection du peuple palestinien est devenue une urgence absolue. À Gaza, après quelques semaines de suspension, les massacres de masse ont repris, accompagnés d’un siège total et d’une famine généralisée ainsi que des déplacements forcés de populations ; au moins 53 000 Palestinien·es ont été tué·es suite aux opérations militaires israéliennes ; la bande de Gaza est dévastée et devenue inhabitable. En Cisjordanie – y compris Jérusalem-Est – en dix-neuf mois, plus de 1 500 attaques de l’armée et des colons ont fait près de 962 morts et plus de 7 030 blessé·es palestinien·es ; plus de 40 000 Palestinien·es y ont été déplacé·es de force.

Cependant, alors que le peuple palestinien vit la pire période de son histoire, la légitimité de son combat pour la justice et l’autodétermination face à la volonté d’effacement dont il fait l’objet, est réaffirmée par le droit international. Dans le prolongement de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), l’Assemblée générale des Nations unies a exigé par son vote du 18 septembre 2024 la fin de l’occupation israélienne du territoire palestinien et le démantèlement des colonies avant le 18 septembre 2025.

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Durabilité, obsolescence perçue et éco-consumérisme

Pourquoi renouveler des produits qui fonctionnent encore ?

— Par Emmanuelle Le Nagard, Gisele de Campos Ribeiro, Valérie Guillard. (*)

Annoncé par le gouvernement en 2024, l’indice de durabilité entre en vigueur en France en 2025 pour deux catégories de produits. C’est déjà le cas pour les téléviseurs depuis le 8 janvier, et le 8 avril, les lave-linge. En affichant une note sur dix, cet indice informe les consommateurs sur le caractère plus ou moins durable des produits concernés.Stimulées par des innovations constantes, des lancements fréquents de nouvelles versions ou des designs plus attractifs, la majorité des ventes de biens durables sont désormais des ventes de remplacement. Parmi ces biens de consommation destinés à offrir des services utiles à un consommateur, par une utilisation répétée, sur une période prolongée, une bonne partie remplace des produits qui marchent encore.

La période d’utilisation d’un bien durable est devenue un enjeu majeur de la consommation durable. Plus elle est courte, plus le problème des ressources nécessaires pour leur production et celui de la gestion des déchets sont importants. Les raisons qui poussent les consommateurs à remplacer des objets qui remplissent encore leur fonction première (c’est-à-dire la plus importante) ne sont pas encore claires.

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22 mai 2025 à Fonds Saint Jacques : Des gestes pour ouvrir et apaiser le lieu

— Par Jean-Marc Terrine –

J’ai vu des images, photos et vidéos, d’une célébration du 22 mai en Martinique, sur le site dit du « cimetière des esclaves » de Fonds Saint Jacques. Le mot cimetière me dérangeait encore, parce qu’un cimetière est un lieu où l’on enterre ses morts, ses défunts après un rituel-veillée, une cérémonie et un enterrement. Un lieu où l’on met le corps, ko-a, dans un caveau ou dans la terre après l’avoir retournée, préparée. Et non un trou, une excavation où on lâche des morts sans être préparés pour un voyage aux pays des sans chapeaux.

C’est cette histoire, notre histoire post-esclavagiste qui me permet, avec le temps de comprendre
pourquoi nos grands-parents et même nos parents avaient ce regard sur la mort. Partir, oui, c’est la vie mais dignement : veillée, cérémonie religieuse, enterrement dans un cimetière et surtout ne pas être inhumés dans la terre mais dans un caveau.

Quand on ne connaît pas bien tous les pendant de notre histoire, cela peu amuser la galerie. Mais cette phobie de la terre, cette blesse commence à trouver son explication avec le temps.

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Le 23 mai : Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial

Le 23 mai est l’une des deux dates nationales françaises consacrées à la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial. Cette journée rend hommage aux millions de femmes, d’hommes et d’enfants arrachés à l’Afrique, déportés et réduits en esclavage pendant plus de deux siècles dans les colonies françaises. Reconnu comme crime contre l’humanité par la loi du 21 mai 2001, cet esclavage fait l’objet d’un devoir de mémoire essentiel.

Née de la marche historique du 23 mai 1998, qui rassembla 40 000 personnes à Paris pour honorer leurs ancêtres esclaves, cette journée est le fruit d’un long combat mené par les descendants d’esclaves, notamment le CM98. Elle a conduit à la reconnaissance officielle des victimes de l’esclavage colonial et à la création de mémoriaux à travers la France, en particulier en Île-de-France.

Le 23 mai est aujourd’hui un temps fort du souvenir et de la transmission. En 2025, cette journée s’annonce comme un moment d’intense recueillement, de partage et de fraternité. Elle sera marquée par des cérémonies commémoratives – républicaines et religieuses – et par un grand rassemblement culturel sur le parvis de la Basilique de Saint-Denis.

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Élections municipales et intercommunales : Suscitons l’engagement dès maintenant !

— Comuniqué d’Intercommunalité de France —

Alors que le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution la loi étendant le scrutin de liste paritaire à toutes les communes, Intercommunalités de France appelle à favoriser les conditions d’engagement des citoyens aux élections locales de 2026 dès aujourd’hui. À dix mois des élections municipales et intercommunales, il est nécessaire d’informer largement nos concitoyens sur les nouvelles modalités du vote et sur le renforcement de la place des femmes parmi les élus du bloc local, dont se félicite l’association, pour encourager les vocations.

L’occasion pour le Gouvernement d’intégrer à sa campagne d’incitation à l’engagement et au vote un volet sur le mode d’élection des conseillers intercommunaux, élus au suffrage universel direct dans les communes de plus de 1 000 habitants. Une campagne d’information grand public sur le fonctionnement et les enjeux de l’intercommunalité serait utile pour 86 % des Français selon le deuxième volet du sondage Ifop* pour Intercommunalités de France réalisé à l’occasion de sa dernière convention annuelle.

Si l’association regrette que le mode de scrutin par fléchage permettant l’élection directe des conseillers communautaires dans toutes les communes ait été supprimé du texte, elle souhaite que ce sujet soit travaillé en vue du scrutin de 2032.

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La mémoire du futur comme levier d’avenir économique pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe est à un tournant mémoriel . Entre le poids d’une mémoire historique encore vive surtout en ce mois de mai, et les secousses d’un présent économique en crise, l’île se cherche un futur. Mais c’est précisément dans cette tension identitaire , dans cet entrelacement entre mémoire, crise et perspective, que peut émerger une nouvelle stratégie de développement économique audacieuse et salutaire.

L’histoire de la Guadeloupe est marquée par des ruptures et des traumatismes. Esclavage, colonisation, dépendance institutionnelle : autant de strates mémorielles qui façonnent encore aujourd’hui les comportements individuels, les représentations collectives et les choix économiques. Pourtant, cette mémoire ne doit pas rester un fardeau. Elle peut devenir une force de résilience , un socle, un levier de transformation. Non pas en se limitant à la réparation du passé, mais en ouvrant un espace de projection, une mémoire du futur. Penser cette mémoire du futur, c’est assumer une posture de construction plutôt que de réclamation, c’est se donner le droit d’imaginer un avenir qui ne soit plus écrit à Paris mais pensé et bâti à Pointe-à-Pitre, à Basse-Terre, dans chaque commune, chaque quartier.

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Comment vous faire aider en cas de difficultés à remplir votre déclaration de revenus ?

Vous êtes sur le point de remplir votre déclaration des revenus de 2024 car la date limite pour chaque département approche. Où indiquer les dépenses liées à vos frais kilométriques professionnels ? Celles liées aux frais de garde à domicile ou encore les revenus d’une location ? Des solutions gratuites existent pour vous aider. On vous informe.

Contacter le service des impôts

Par téléphone

Vous pouvez contacter votre service des impôts des particuliers dont le numéro est indiqué sur votre avis d’imposition.

Vous pouvez également appeler le numéro non surtaxé 0 809 401 401 disponible du lundi au vendredi entre 8 h 30 et 19 h.

Par messagerie sécurisée

Vous pouvez aussi passer par la messagerie sécurisée en vous connectant à votre espace Particulier du site impots.gouv.fr, en cliquant sur « Messagerie sécurisée » qui se trouve en haut à droite de la page. Vous pourrez poser votre question à un agent de l’administration fiscale.

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Santé publique : les sargasses, une menace chronique pour les établissements scolaires

Collège Robert 3 : la crise des sargasses met l’école en suspens

— Par Sabrina Solar —

Les sargasses, autrefois perçues comme un fléau saisonnier, sont désormais considérées comme une menace sanitaire structurelle pour la Martinique. Un rapport préliminaire alarmant du Comité Indépendant d’Experts, commandité par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), tire la sonnette d’alarme : la santé des élèves, enseignants et habitants des zones littorales est en péril.

Au cœur de ce constat : la situation critique du collège Robert 3, situé à Pontaléry, dans la commune du Robert. Fermé depuis le 10 avril 2025 à la suite d’un nouvel échouement massif d’algues brunes, l’établissement symbolise l’impasse dans laquelle se trouve la gestion de cette crise sanitaire. Une pétition de la communauté scolaire et le droit de retrait exercé par les enseignants ont précipité la décision de fermeture.

Un danger invisible mais bien réel

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Promotions en supermarchés : les associations dénoncent une incitation à la malbouffe

— Par Sabrina Solar —

Sept associations de consommateurs, de santé publique et de défense de l’environnement tirent la sonnette d’alarme : dans les rayons des grandes enseignes françaises, les promotions alimentaires favoriseraient massivement des produits nocifs pour la santé. Après avoir analysé près de 5 000 offres promotionnelles dans cinq grandes chaînes (Carrefour, Intermarché, E. Leclerc, Lidl et Coopérative U) entre février et mars 2025, leur constat est sans appel : 66 % des promotions concernent des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, tandis que seulement 12 % portent sur des aliments recommandés pour une alimentation saine, comme les fruits, légumes ou légumineuses.

Des pratiques en contradiction avec les engagements

Alors que ces distributeurs se positionnent régulièrement comme promoteurs du « bien manger », leurs stratégies tarifaires vont, selon les associations, à rebours des engagements affichés. « Ces promotions ne permettent pas de faire des économies sur des produits bons pour la santé, mais encouragent au contraire la surconsommation de malbouffe », déplore Audrey Morice, porte-parole de Foodwatch. Elle dénonce un « marché à deux vitesses », où les aliments les plus accessibles financièrement sont aussi les moins bons pour la santé.

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Que faire et comment ?

—- Le n° 395 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

Pendant que de nombreuses personnes se préparaient à participer à la « marche blanche » ou à la rencontre en forêt, programmées après les quatre meurtres de la semaine dernière, une nouvelle fusillade abat aux aurores dimanche 8, un autre jeune. Tragique pied de nez aux réactions légitimes, à la foison de communiqués, à l’agitation préfectorale !

La veille au soir, deux centaines de manifestant-e-s Martiniquais·e·s et Haïtien·nes ensemble, criaient dans les rues de Fort-de-France, leur indignation devant les violences mortifères frappant les personnes d’ascendance haïtienne en République Domînicaine tandis que d’autres militant·es, également solidaires de cette cause, participaient au 25ème convoi pour la réparation du crime esclavagiste.

L’avant-veille, l’avocat général auprès du tribunal de Fort-de-France réclamait, six ans après les prétendus faits incriminés, 18 mois de prison ferme pour un militant antichlordécone faisant partie des « 7 d’Océanis », coupables d’une campagne de boycott des grandes surfaces du sieur Bernard Hayot.

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La Guerre du Diamant : une tragédie politique oubliée

 — Par Jean Samblé —

Il est des pages de l’histoire martiniquaise que l’on préfère taire. Celle du 24 mai 1925, au Diamant, en fait partie. Pourtant, ce jour-là, la Martinique a connu l’un des épisodes les plus sanglants de sa vie politique : une véritable guerre électorale, passée sous silence pendant trop longtemps.

Ce dimanche-là, des élections cantonales sont organisées sur l’île. Dans un climat de tensions extrêmes, marqué par une répression politique croissante, les urnes deviennent un champ de bataille. Le gouverneur en place, Henri Richard, homme autoritaire et cynique, s’emploie à imposer ses candidats, au mépris du suffrage universel. À ses yeux, la vie d’un Martiniquais ne vaut rien face à la victoire électorale des protégés de l’administration coloniale.

À Ducos, au petit matin, la journée commence dans le sang. Deux élus socialistes, Charles Zizine et Louis Huyghes Des Etages, maire de Rivière-Salée, sont abattus froidement par un gendarme, Roger Rouquette. Aucun procès n’aura jamais lieu.

Plus au sud, au Diamant, c’est une autre scène qui se prépare. Là aussi, le gouverneur entend imposer la victoire de son poulain, le colonel Coppens, grand propriétaire foncier blanc et conseiller général sortant, lié aux intérêts des usiniers et des grands békés.

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