Catégorie : Sciences Sociales

JCC 2025 : La Martinique au centre des enjeux cardiovasculaires caribéens

Vendredi 27 et  samedi 28 juin 2025, à l’hôtel Karibea de Sainte-Luce

À l’occasion de ses 40 ans d’existence, le Collège de Cardiologie de la Martinique organise les 35èmes Journées Caribéennes de Cardiologie (JCC) les 27 et 28 juin 2025, à l’hôtel Karibea de Sainte-Luce. Cet événement scientifique et médical d’envergure réunira près de 150 professionnels de santé venus de toute la Caraïbe, de l’Hexagone et de territoires voisins.

Cardiologues, généralistes, soignants libéraux ou hospitaliers… tous sont conviés à deux jours d’échanges, de formation et de mise en commun des savoirs pour répondre aux défis majeurs de la santé cardiovasculaire dans nos territoires.

Une priorité de santé publique dans la région

8 décès cardio-vasculaires sur 10 pourraient être évités grâce à une meilleure prévention, un diagnostic plus précoce et une prise en charge coordonnée. Les JCC 2025 s’inscrivent pleinement dans une dynamique de mobilisation collective des soignants pour renforcer les connaissances, améliorer les pratiques et adapter les stratégies aux réalités caribéennes.

Des thématiques prioritaires et des temps forts à suivre

Durant ces deux journées, les participants assisteront à :

● des conférences d’experts locaux et internationaux,

● des ateliers pratiques et sessions de simulation,

● des retours d’expérience de terrain,

● des présentations d’innovations technologiques appliquées à la cardiologie.

→   Lire Plus

La grande supercherie du congrès sur l’autonomie de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

«Crier haro sur le baudet.» Cette drôle d’expression continue de faire vivre le mot «haro». Elle désigne une «manifestation d’indignation, de réprobation envers quelqu’un/quelque chose qu’on désigne comme responsable», ainsi que l’indique le Trésor de la langue française.C’est à La Fontaine que l’on doit la postérité de l’expression. Dans sa fable Les Animaux malades de la peste, le lion, le loup et d’autres puissants décident d’accuser un âne innocent d’être à l’origine de l’épidémie ; toute la faute est remise sur le baudet: «A ces mots on cria haro sur le baudet». Vous l’aurez compris dans le sujet qui nous préoccupe et dans le contexte d’actualité du congrès des élus de la Guadeloupe, le baudet c’est l’article 73 du statut de départementalisation. Depuis plusieurs années et encore ce mois ci le 17 juin 2025 , la Guadeloupe est le théâtre d’un débat institutionnel majeur : celui d’un éventuel changement de statut. Ce débat, aujourd’hui relancé avec insistance par nos élus à travers les congrès successifs et la promesse d’une « loi organique relative à l’évolution statutaire de la Guadeloupe », peine à convaincre une population de plus en plus sceptique.

→   Lire Plus

Ina Césaire (1942 – 2025)

Ina Césaire, dramaturge, ethnographe et professeure d’université, est décédée le mardi 24 juin 2025, en Martinique, à l’âge de 83 ans.

Née en 1942, elle était la fille d’Aimé Césaire, poète et homme politique, et de Suzanne Roussi Césaire, essayiste. Elle grandit dans un environnement intellectuel marqué par l’engagement littéraire et politique, où les questions de mémoire, de culture et d’identité sont centrales.

Formée en ethnologie, Ina Césaire entame une carrière universitaire en France. Spécialiste des cultures créole et peule, elle enseigne à Paris, à la Sorbonne, mais aussi à Moscou et aux États-Unis. Elle est directrice de recherches au CNRS, où elle mène des travaux sur les cultures caribéennes, avant d’être nommée chargée de mission à la conservation du patrimoine de Martinique. Elle réalise également des films ethnographiques, notamment sur les rites du Mercredi des Cendres et de la Toussaint.

Son œuvre littéraire, composée de contes, de pièces de théâtre, de romans, de poésie et d’essais, s’ancre dans une volonté constante de transmission culturelle. Elle recueille et publie des contes traditionnels martiniquais et guadeloupéens, souvent en version bilingue créole-français. Ses ouvrages comme Contes de mort et de vie aux Antilles (1976), Contes de nuits et de jours aux Antilles (1989) ou Zonzon Tête Carrée (1994) rendent compte, à la fois avec humour et acuité, des dynamiques sociales, linguistiques et genrées des sociétés antillaises.

→   Lire Plus

Refondation de Mayotte : une « loi de programmation » sans programmation

— Par l’Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte —

Les présidents d’Intercommunalités de France, d’Interco Outre-mer et d’Interco 976 (Mayotte), s’ils saluent l’ambition historique portée par le président de la République pour la refondation de Mayotte, alertent sur la contradiction majeure entre cette volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l’état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d’avenir en une crise durable.

Une ambition partagée, une loi déconnectée

Dans un courrier adressé au ministre des Outre-mer Manuel Valls, les trois présidents reconnaissent des signaux positifs, notamment la création d’un établissement public dédié, ainsi que la qualité du dialogue sur le terrain.

Cependant, malgré la démarche de co-construction engagée et les multiples propositions détaillées depuis janvier, ils déplorent que leurs contributions soient restées sans écho dans le texte de loi. « Ce silence est assourdissant », écrivent-ils, soulignant le risque d’une refondation décidée sans les territoires.

→   Lire Plus

Le Dr Morestin (1869-1919), un grand chirurgien martiniquais méconnu

Conférence – Samedi 28 juin à 17h au Cercle Littéraire et Artistique du Gros-Morne. Conférencier : Xavier Chevalier, conservateur en chef des bibliothèques

Cette conférence nous propose de redécouvrir une  personnalité exceptionnelle,  originaire de Basse-Pointe : le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919).

Chirurgien hors pair, pionnier de la chirurgie réparatrice du visage, Hippolyte Morestin est pourtant resté dans l’ombre de l’histoire. Et pourtant, pendant la Grande Guerre, il soigna avec un engagement sans faille des centaines de soldats français défigurés au combat – les tristement célèbres « Gueules cassées » – redonnant un visage, et parfois une vie sociale, à ces hommes broyés par les tranchées.

À travers cette conférence, Xavier Chevalier retracera le parcours exceptionnel de ce médecin martiniquais à la carrière fulgurante : de ses débuts à Paris, où il se distingue très jeune par son audace et ses recherches novatrices, jusqu’à son rôle central à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. Il évoquera également la complexité de sa personnalité, son engagement sans relâche auprès des blessés, et les circonstances tragiques de sa disparition à l’aube de la paix, emporté par la grippe espagnole.

→   Lire Plus

15 à 18 mois de prison ferme réclamés par le pouvoir contre Rodrigue Petitot

Une mise à mort inadmissible !

— RS n° 400 lundi 23 juin 2025 —

Il n’y a plus lieu de se demander quelle mouche les a piqués. Nous savons bien! La bande à Retailleau veut faire ses galons aux colonies comme en France, avec le trop fameux supplément colonial. Il faut mater toute volonté de dire non à la pwofitasyon, toute tentative de relever la tête ! Malheur à tous ceux, à toutes celles qui osent remettre en cause l’ordre injuste des choses. Même si pour frapper, les arguments sont nuls. Même si la thèse du pouvoir le ridiculise. Ici comme ailleurs, seul le rapport de forces compte. Et ils croient qu’il est en leur faveur.

Parce que Rodrigue Petitot a voulu rencontrer un ministre dont tout le monde a déjà oublié le nom! Parce que, pour ce faire, il est entré dans la cour de la résidence préfectorale, accompagné de pandores avec qui il avait négocié ! Parce que nez à nez avec un préfet (déjà expédié sous d’autres cieux), les mains derrière le dos, il a réclamé de voir un ministre qui n’avait soi-disant pas refusé, un préposé aux basses œuvres coloniales, veut le faire embastiller pour 15 à 18 mois.

→   Lire Plus

Outre-mer : l’eau potable, une « discrimination environnementale territoriale »

Ce 23 juin, dix associations locales et nationales tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans un rapport intitulé Soif de justice, elles dénoncent une discrimination environnementale persistante dans les territoires d’Outre-mer, où des milliers de citoyens luttent au quotidien pour un accès régulier et sécurisé à l’eau potable.

Boire, se laver, cuisiner, aller à l’école… Ces gestes simples relèvent parfois de l’exploit dans certains territoires ultramarins. Si la France reconnaît l’accès à l’eau potable comme un droit fondamental, les réalités vécues en Martinique, Guadeloupe, Mayotte ou encore en Guyane en sont encore très éloignées.

C’est pour documenter ces inégalités que dix associations – dont Notre Affaire à Tous, ASSAUPAMAR, Kimbé Rèd FWI ou encore le Collectif des luttes sociales et environnementales – ont publié un rapport de 90 pages remis à l’ONU et aux autorités françaises. Il dresse un état des lieux alarmant de la situation et formule des recommandations concrètes pour une politique plus juste.


Des territoires oubliés face à un droit fondamental

En 2020, Isabelle (nom d’emprunt) a perdu son enfant à 19 semaines de grossesse après avoir vécu plus de 40 jours sans eau courante.

→   Lire Plus

Présence de mercenaires étrangers en Haïti : une stratégie controversée contre les gangs

— Par Jean Samblé —

Le gouvernement de transition haïtien a récemment levé le voile sur une réalité longtemps gardée sous silence : l’engagement de mercenaires étrangers dans la lutte contre les gangs armés qui gangrènent le pays. C’est Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), qui a confirmé cette information lors d’un entretien accordé à un groupe restreint de journalistes haïtiens.

Pour autant, cette reconnaissance officielle reste partielle. Aucune précision n’a été donnée quant à l’identité de la société de sécurité privée impliquée, ni sur les termes du contrat, notamment son coût ou les responsabilités assignées à ces agents étrangers. Des zones d’ombre qui nourrissent l’inquiétude tant au niveau national qu’international.

Depuis que des drones armés ont été utilisés dans des opérations ciblant des fiefs de gangs, des soupçons se sont multipliés concernant l’implication de groupes paramilitaires étrangers, certains associés à des figures controversées comme l’ancien dirigeant de Blackwater, Erik Prince. Cette opacité renforce les préoccupations sur les intentions réelles et les méthodes employées.

Des organisations de la société civile, dont Fondasyon Je Klere et l’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH), montent au créneau pour dénoncer ce manque de transparence.

→   Lire Plus

Une demande illusoire de responsabilité locale, avec un congrès en trompe-l’œil ?

— Par Jean-Marie Nol —

En ces temps de grande incertitude, la Guadeloupe s’engage dans un débat institutionnel d’une rare intensité, entre espoir d’émancipation identitaire voire politique et angoisse d’un futur affaiblissement économique et social . Certains économistes adressent une sérieuse mise en garde sur ce projet institutionnel quant à ses conséquences funestes prévisibles pour la Guadeloupe.
À l’issue du Congrès des élus du 17 juin 2025, une question hante plus que jamais l’archipel : où allons-nous ? Derrière l’apparente rationalité des discussions sur la fusion du département et de la région, corrélé à un changement statutaire avec une bascule sur l’article 74 c’est une profonde crise existentielle qui s’exprime, nourrie par les convulsions de la société française et les secousses d’un monde en pleine recomposition. Et dans cette zone de turbulences, le projet de plus de responsabilités locales, présenté comme une promesse d’avenir, pourrait bien se révéler être une dangereuse illusion. Au cœur des débats sur l’avenir institutionnel de la Guadeloupe, la question financière se révèle centrale et constitue d’ores et déjà un point de tension majeur entre l’État français et les élus locaux de la Guadeloupe .

→   Lire Plus

Et si les humains cessaient de naître ?

— Par Michael A. Little. —

Très peu de personnes vivent au-delà d’un siècle. Ainsi, si plus personne n’avait d’enfants, il ne resterait probablement plus d’humains sur Terre dans 100 ans. Mais avant cela, la population commencerait à diminuer, à mesure que les personnes âgées mourraient sans qu’aucune nouvelle naissance ne vienne les remplacer. Même si toutes les naissances cessaient soudainement, ce déclin serait au départ progressif.

Mais peu à peu, il n’y aurait plus assez de jeunes pour assurer les tâches essentielles, ce qui provoquerait un effondrement rapide des sociétés à travers le monde. Certains de ces bouleversements mettraient à mal notre capacité à produire de la nourriture, à fournir des soins de santé et à accomplir tout ce dont dépend notre quotidien. La nourriture se ferait rare, même s’il y avait moins de bouches à nourrir.

Un effondrement subit des sociétés

En tant que professeur d’anthropologie ayant consacré ma carrière à l’étude des comportements humains, de la biologie et des cultures, je reconnais volontiers que ce scénario n’aurait rien de réjouissant. À terme, la civilisation s’effondrerait. Il est probable qu’il ne resterait plus grand monde d’ici 70 ou 80 ans, plutôt que 100, en raison de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de tout ce qui est aujourd’hui facilement accessible et indispensable à la survie.

→   Lire Plus

Microplastiques : les bouteilles en verre plus contaminées que celles en plastique

Une étude récemment menée par l’Anses met en évidence une découverte surprenante : les boissons conditionnées dans des bouteilles en verre, telles que les sodas, bières et thés glacés, contiennent en moyenne bien plus de microplastiques que celles en plastique ou en canettes. Ce phénomène, qui défie les attentes initiales, pourrait être attribué à la peinture des capsules métalliques qui ferment ces bouteilles en verre.

Les résultats de cette étude, réalisée dans le cadre d’une thèse financée par l’Anses et la région Hauts-de-France, ont révélé des niveaux de contamination allant de 100 particules de microplastiques par litre pour les boissons en bouteilles en verre, soit 5 à 50 fois plus que dans celles conditionnées dans des bouteilles en plastique ou des canettes. Ce taux est particulièrement élevé pour des boissons comme la bière, les limonades, les colas et les thés glacés.

Une observation clé des chercheurs a été que les particules retrouvées dans les boissons en verre étaient de la même couleur, forme et composition que la peinture des capsules métalliques, suggérant que ces microplastiques proviennent directement de la peinture qui recouvre ces capsules.

→   Lire Plus

Texte de la CGTM sur la question de la vie chère

• Il n’y aurait pas eu d’Assises Populaires sur la Vie Chère s’il n’y avait pas eu le mouvement de masse initié par le RPPRAC et soutenu notamment par la CGTM, la CDMT et certains partis politiques.

• Il n’y aurait pas eu d’Assises Populaires sur la Vie Chère sans les puissantes manifestations aussi bien en Martinique que dans l’Hexagone par le mouvement initié en Martinique.

• Il n’y aurait pas eu d’Assises Populaires sur la Vie Chère sans l’explosion de colère dans les quartiers de Fort-de-France à la fin de l’année 2024.

• Il n’y aurait pas eu d’Assises Populaires sur la Vie Chère si la presse française et internationale n’avait pas relayé le mouvement de masse et de rue contre la vie chère.

Ce mouvement de masse venu des quartiers pauvres a fait peur au pouvoir et à une partie de la classe politique.

C’est finalement lui qui a obligé le groupe Bernard Hayot (GBH) à dévoiler des bénéfices de plus de 220 millions en 2023 et en même temps des subventions de 55 millions de l’État. Tout un chacun a pu se rendre compte que l’argent public servait bien à renflouer les grosses sociétés.

→   Lire Plus

Violence, délinquenance, insécurité : S’attaquer aux véritables racines !

—Le CNCP —

Une surveillante poignardée par un élève de 14 ans ! Un enfant kidnappé ! Une femme assassinée par son conjoint ! Un jeune abattu par deux individus cagoulés pour lui voler sa moto ! Pas un jour ne se passe sans que les médias ne nous rapportent un fait divers tragique.

Chaque fois, l’émotion est vive dans l’entourage des concernés et chez tous ceux à qui les médias relatent l’événement longuement et dans les moindres détails. La population, sincèrement compatissante, dépose des fleurs sur les lieux de l’événement, organise des «Marches Blanches». Se sentant personnellement menacée, elle appelle le gouvernement à la protéger et à châtier durement les criminels.

Mais qu’est-ce, donc, qui explique la généralisation de ces violences dans tous les pays dits «modernes», «démocratiques» et «civilisés» ? Qu’est-qui pourrait y mettre fin ? Les médias du système ne se risqueront pas de répondre à ces questions, eux qui s’en repaissent pour booster leur audimat ou la vente de leurs périodiques. Pas plus d’ailleurs que l’État, qui y trouve une aubaine pour diviser les peuples en désignant des boucs émissaires (immigrés, noirs, arabes, musulmans, jeunes des banlieues, etc.)

→   Lire Plus

Lettre à Mathilde Panot : ne choisissez pas à notre place !

— Par Karl Paolo —

Madame la députée,

Je suis martiniquais et citoyen français. Je réside depuis ma naissance en Martinique. C’est mon pays et je n’en connais pas d’autres ! J’y ai fréquenté l’école primaire, le collège, le lycée et l’université où j’ai obtenu une maîtrise en sciences économiques. J’y ai exercé pendant 47 ans les fonctions de professeur certifié, entrecoupés d’une période d’un détachement de 10 ans au Conseil régional de Martinique, pour assister un élu, M. Armand Nicolas, à l’époque secrétaire général du parti communiste martiniquais, mouvement dont j’ai été un membre actif. J’ai quitté ce parti en 1995.

Depuis que Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS, j’ai suivi avec intérêt le parcours des différents mouvements créés jusqu’à La France Insoumise et, à plusieurs reprises, j’ai soutenu les idées et le programme, « L’avenir en commun », les ai propagés et quand l’occasion m’était offerte, glissé un bulletin dans l’urne, notamment lors des élections présidentielles.

Malheureusement, tout ce en quoi je croyais dur comme fer, tout ce qui fondait mes convictions les plus profondes a fini par briser devant les réalités humaines, illustrant le proverbe selon lequel « les plus belles idées valent ce que valent les hommes qui les portent ».

→   Lire Plus

Subjectivité, ipséité et identité.

— Par Camille Loty Malebranche —

 Pour parler de la subjectivité, il nous faut commencer par définir le concept même de sujet et de sa consistance que nous appelons la subjectalité. Le sujet est essentiellement la dimension d’une conscience de soi qui s’assume pour soi en rapport à des êtres qui peuvent être tout autant d’autres sujets que des non sujets, animaux, choses etc… Le sujet est donc soit un humain soit un suprahumain individuel ou collectif qui se manifeste par pensée, parole et action.

La subjectivité est justement la mise en acte de la subjectalité – cette nature constituant l’état de sujet – par la pensée, la parole et l’action comme signature de son être particulier, son ipséité.

Si nous avons dit que le sujet peut être suprahumain, c’est que nous présumons – au long de l’atemporalité (avant le commencement du temps des créés), puis de l’histoire, à partir de l’avènement de l’univers et de plusieurs manifestations portées à notre évidence – que des êtres bien supérieurs aux hommes existent, ces êtres que la langue humaine appellera esprits qui, selon leur hiérarchie pressentie, sont désignés: Dieu, anges, génies… Les traditions spirituelles, notamment la tradition judéo-biblique est formelle: Dieu, en qui d’ailleurs, nous croyons, a pensé, parlé et agi et cela a généré ni plus ni moins que la Création, c’est-à-dire tous les connus et inconnus des mondes sensible et insensible.

→   Lire Plus

CTM : un équilibre budgétaire fragile en 2024 malgré un effort de redressement

La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a clos l’année 2024 sur un équilibre budgétaire fragile mais réel, après avoir traversé plusieurs exercices marqués par des déficits structurels, des tensions de trésorerie et des retards accumulés dans ses projets d’investissement. Le compte administratif présenté en juin 2025 par Justin Daniel, professeur émérite de science politique et ancien président du CESECEM, dresse un bilan lucide et met en lumière les leviers indispensables pour assurer une trajectoire plus durable.


Un déficit de fonctionnement inédit, en partie compensé

Pour la première fois depuis la fusion Région-Département, la CTM a enregistré un déficit de fonctionnement de 26,2 millions d’euros en 2024. Ce déséquilibre est dû principalement à la hausse continue des dépenses sociales : RSA (près de 150 M€/an), APA et autres aides sociales, qui ne sont pas compensées intégralement par l’État.

Face à ce déficit, la section investissement a dégagé un excédent de 40,9 M€, ramenant le solde global à +26,7 M€ avant prise en compte des restes à réaliser (RAR), puis à un quasi-équilibre (-2,5 M€) après intégration des engagements non soldés.

La CTM a ainsi évité un creusement de son déficit global, mais ce rétablissement reste précaire : aucun excédent significatif n’a pu être dégagé pour renforcer le fonds de roulement ou anticiper d’éventuels chocs futurs.

→   Lire Plus

L’ONU fustige un « retour de bâton » contre les droits des femmes et des minorités dans le monde

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a indiqué que « l’héritage brutal du colonialisme persiste. Le racisme reste un fléau ».

Les droits des femmes et des minorités dans le monde souffrent d’un « retour de bâton » et sont devenus des « boucs émissaires », a dénoncé le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.

« Le monde d’aujourd’hui est plus égalitaire pour les femmes et les filles qu’il ne l’a jamais été auparavant, mais les progrès sont encore trop lents, trop fragiles et trop inégaux. Toutes les 10 minutes, une femme est assassinée par un membre de sa propre famille. La représentation des femmes dans la population active est restée inchangée depuis des décennies. Les femmes et les filles contribuent le moins au changement climatique et, elles en subissent pourtant les pires conséquences. À ce rythme, une fille née aujourd’hui aura 40 ans le jour où les femmes occuperont autant de sièges que les hommes au sein des parlements », a déclaré l’ONU Femmes.

Les programmes de diversité ont fait beaucoup parler d’eux depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, notamment pour la suppression des budgets qui leurs sont alloués.

→   Lire Plus

« Sommes-nous tous racistes ? »

En replay sur France 2 

Soirée-événement contre le racisme et les discriminations

Diffusée sur France 2, l’émission « Sommes-nous tous racistes ? » propose une plongée inédite et dérangeante dans les méandres de nos biais inconscients. Ce programme, présenté par Marie Drucker et Jamy Gourmaud, accompagné de l’acteur et réalisateur Lucien Jean-Baptiste et du psychosociologue Sylvain Delouvée, s’appuie sur une série d’expériences scientifiques rigoureusement validées pour interroger une question aussi simple qu’essentielle : sommes-nous tous, malgré nous, porteurs de préjugés racistes ?

Pour le découvrir, 50 volontaires – représentatifs de la société française – ont accepté de participer à ce qu’ils pensaient être une émission sur les mystères du cerveau. En réalité, ils sont soumis à des mises en situation conçues pour révéler, à leur insu, leurs réflexes discriminatoires.

Parmi ces tests : dans une salle d’attente, à côté de qui vont-ils s’asseoir, entre un homme blanc et un homme noir, tous deux vêtus de la même manière ? Jugent-ils de la même façon un accusé blanc et un autre d’origine maghrébine ? Reconnaissent-ils aussi facilement un visage asiatique qu’un visage européen ?

→   Lire Plus

Comment l’océan régule le climat mondial ?

— Par Sabrina Speich(*) —

Depuis les années 1960, le domaine de l’observation des océans a été transformé par d’importantes avancées technologiques et numériques. La transition vers une approche globale de surveillance de la santé de l’océan s’est fait grâce à l’émergence d’instruments in situ déployés en mer et de satellites qui permettent d’observer la Terre depuis l’espace, et grâce à l’amélioration des modèles numériques. Progressivement, les scientifiques du monde entier ont su mettre l’océan à cœur ouvert.

Aujourd’hui, les scientifiques sont unanimes : le changement climatique est bien en cours, et il a des conséquences dramatiques sur l’état de santé d’un océan qui a déjà absorbé 90 % de l’excès de chaleur et 26 % des émissions de CO₂ dus à nos activités humaines. Par exemple, une eau plus acide et plus chaude menace les écosystèmes marins comme les coraux, les coquillages et toute la chaîne alimentaire océanique. Les scientifiques observent également que trois des neuf limites planétaires sont déjà franchies et que, parmi les dix principaux risques pour la décennie 2025-2035 à venir, quatre d’entre eux sont liés à l’environnement et à l’état de santé de l’océan.

→   Lire Plus

Fidel Castro : Le Géant qui a fait trembler les États-Unis !

— Robert Lodimus —

« Ceux qui veulent la liberté sans agitation sont des gens qui veulent la pluie sans orage. »
(Mark Twain) 

La mort du Lider maximo, Fidel Castro, survient à un moment où la République d’Haïti affronte une autre crise électorale qui risque cette fois-ci de la basculer dans l’explosion sociale. Lundi 28 novembre 2016, le Conseil électoral provisoire du nébuleux Léopold Berlanger a proclamé Jovenel Moïse – un cultivateur douteux et occulte – président du pays pour les cinq prochaines années. L’équipe des « charognards » reviendra donc en force au palais national, si le peuple ne se mobilise pas comme il l’a fait le 25 janvier 2016. Léopold Berlanger a montré à l’opinion publique qu’il ne vaut pas mieux que son « compère » Pierre-Louis Opont. L’institution que l’individu dirige se révèle aussi corrompue, aussi dépendante du Core Group de Peter F. Mulrean, Sandra Honoré, que celle qui a réalisé les magouilles du 9 août et du 25 octobre 2015. Les ambassades accréditées à Port-au-Prince sablent le champagne. Les « crânes glabres » se saoulent de « clairin » et de « rhum ».

→   Lire Plus

Le vélo populaire : sortir enfin de l’anonymat

— Par Les Vélos Marin Martinique —

Lettre restée sans réponse à l’UNESCO :

En octobre 2024, notre association Les Vélos Marin Martinique a officiellement écrit à l’UNESCO. L’objectif : attirer l’attention et ouvrir un dialogue autour de la reconnaissance du vélo populaire en tant qu’élément du patrimoine culturel immatériel de l’humanité


Nous demandions une reconnaissance claire, symbolique et significative d’une pratique modeste mais essentielle, ancrée dans le quotidien de millions de personnes à travers le monde. Huit mois plus tard : aucune réponse. Hormis un accusé de réception automatique, le jour même de l’envoi.De quoi parlons-nous ?Le vélo populaire, ce n’est ni une tendance, ni un objet de consommation, ni un produit de performance. Ce n’est ni le vélo subventionné, ni le vélo high-tech, dernier modèle des vitrines urbaines. C’est celui qu’on récupère, qu’on répare, qu’on transmet. Celui qui passe d’un adulte à un enfant. Celui qui circule dans les quartiers, les campagnes, malgré le manque d’infrastructures.C’est un outil de solidarité, un moyen de liberté, un vecteur d’indépendance, de lien social, d’apprentissage. Même dans la précarité, c’est un outil indispensable.

→   Lire Plus

Assises populaires contre la vie chère : Grandeurs, problèmes et perpectives

— RS n° 399 lundi 16 juin 2025 —

« HISTORIQUE ! » ; Le mot est revenu souvent pour qualifier à chaud le moment passé. Et pas seulement dans la bouche de Clauy Siar, l’animateur dont c’était sans doute le rôle !

Cette appréciation contraste fort avec les virulentes dénonciations de certain·e·s, ne ménageant ni le RPPRAC, initiateur, ni la puissance invitante, les députés Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor, ni les intervenants.

La joie des participant·e·s a été palpable du début à la fin. Joie de se retrouver en grand nombre, joie d’écouter des exposés bien documentés, joie d’assister à des débats animés, joie du contact direct avec des député·e·s engagé·e·s, lucides, combattifs/ves venant de Guyane, de La Réunion, de la Polynésie, de France.

Ces deux jours d’échanges entre des associations, des syndicats, des djèrié et djèrièz, qui ont battu le pavé pendant près d’une année et les élu·e·s en question, constituent une première qui mérite une franche approbation.

Que cela ait été l’occasion d’un frottement entre des traditions politiques et des expressions idéologiques différentes, est une excellente chose.

→   Lire Plus

Haïti : un record de 1,3 million de déplacés en raison de la violence des gangs

Un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir les violences des gangs en Haïti pour trouver refuge ailleurs dans ce pays des Caraïbes, a indiqué mercredi une agence des Nations Unies.

 Cela représente « une augmentation de 24 % depuis décembre 2024 », a souligné l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), relevant que « cette hausse représente le plus grand nombre de personnes déplacées par la violence jamais enregistré dans le pays ». ( Illustration : Un membre du personnel de l’OIM évalue les besoins des personnes déplacées par la violence en Haïti.© IOM/Antoine Lemonnier)

« Derrière ces chiffres se cachent tant de personnes dont la souffrance est incommensurable : des enfants, des mères, des personnes âgées, dont beaucoup ont été forcés de fuir leur maison à plusieurs reprises, souvent sans rien, et qui vivent maintenant dans des conditions qui ne sont ni sûres ni durables », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM.

Réunion au siège de l’ONU

Ces chiffres ont été publiés alors qu’une réunion est organisée ce mercredi au siège de l’ONU à New York par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et la Commission de consolidation de la paix (CCP) avec pour thème « Construire et pérenniser la paix en Haïti ».

→   Lire Plus

Quand l’eau ne coule plus de source : repenser sa gestion à l’heure de la sécheresse

— Collectif(*) —

La France, longtemps épargnée par le stress hydrique grâce à un climat tempéré, découvre désormais la rareté de l’eau potable, comme en témoignent les sécheresses de 2022 et 2023. Ces épisodes extrêmes ont frappé les esprits : 343 communes ont dû être ravitaillées en urgence par camions-citernes, et 90 % des départements ont subi des restrictions d’usage de l’eau. En 2023, le gouvernement a lancé un « Plan Eau » pour anticiper les pénuries et encourager un usage plus responsable de la ressource.

Le défi à relever est immense : assurer un accès durable à l’eau potable exigera des investissements massifs et une profonde adaptation des pratiques. Quel modèle économique permettra de relever ce défi ? Deux pistes principales se dégagent : utiliser le prix de l’eau pour inciter à la sobriété, et repenser la gestion et le financement du service d’eau potable.

Le juste prix à fixer pour l’eau potable

En France, le service de l’eau potable fonctionne comme un monopole naturel : les coûts fixes élevés (entretien des réseaux de distribution, stations de pompage et usines de traitement) rendent inefficace toute mise en concurrence.

→   Lire Plus

Il y a 100 ans : le massacre colonial du terrifiant 24 mai 1925

Samedi 14 juin à 17h | Conférence de Gilbert Pago  | Tropiques-Atrium

— Par Gilbert Pago —

L’année 1925 est celle du centenaire du grand combattant Frantz Fanon, méritant à la fois l’étude de son engagement et l’hommage qui lui est consacré. En outre, c’est aussi le centenaire à rappeler de la kyrielle des crimes perpétrés (assassinats, blessés, procès, emprisonnements) contre le mouvement ouvrier syndical et politique martiniquais.

Le gouverneur Henri Richard arrive en avril 1923, dans un contexte social tendu de luttes ouvrières et politiques. La Martinique sort de la fusillade meurtrière du 8 février 1923, de travailleurs et travailleuses agricoles et d’usine à Bassignac, à Trinité, mais aussi du meurtre par des nervis, liés à l’usinier Eugène Aubéry, le 7 février 1923, à Morne-Pitault, de Cassius de Laval, lors d’un meeting de Joseph Lagrosillière.

Administrateur colonial, Henri Richard est absolument lanciné par un double constat. Les socialistes regroupés autour du député-maire Joseph Lagrosillière, apportent un soutien politique et matériel aux grèves annuelles du mouvement ouvrier agricole, même si parfois leur accompagnement reste sporadique et modéré. De plus, ces mêmes socialistes représentent une force montante ayant un député, dirigent plusieurs municipalités et détiennent depuis 1922, une majorité au Conseil Général.

→   Lire Plus