Catégorie : Echos d’éco

De l’ouli du travail à l’oubli de la liberté

Quand les économistes s’inquiètent à juste titre de l’évolution négative prévisible de l’économie de la Guadeloupe et de la Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe et la Martinique sont désormais à l’épreuve du nouveau paradigme de l’économie et de la mutation du travail : entre dépendance, mutation sociétale et survie économique, et elles vivent aujourd’hui un moment charnière de leur histoire économique et sociale. Le modèle qui, depuis des décennies, a assuré la stabilité du système politique et social repose sur un équilibre fragile : celui d’une économie de transferts et de consommation, adossée à la solidarité nationale. L’État français, par ses subventions, ses exonérations et ses sur-rémunérations, en demeure le principal pilier. Sans ce soutien constant, l’économie locale s’effondrerait comme un château de cartes. Mais ce modèle, à force d’avoir protégé, a fini par enfermer. L’assistanat, devenu système, s’est transformé en l’un des facteurs majeurs de la dévalorisation du travail. À force de compenser, on a fini par désapprendre à produire ; à force d’aider, on a cessé de valoriser l’effort.

Car le travail, en Guadeloupe, n’est plus perçu comme un moteur de dignité, mais souvent comme un fardeau dont la récompense semble dérisoire face aux mécanismes d’assistance.

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« A Tè Matnik », une initiative citoyenne pour la Martinique

— Communiqué de presse —

Le solaire autrement :

Dans un contexte où les offres solaires se multiplient et où la confiance s’effrite, « A Tè Matnik », première coopérative citoyenne dédiée à la transition énergétique de la Martinique, apporte un repère clair et indépendant. Son ambition : accompagner les Martiniquais.es vers des installations photovoltaïques fi ables durables et réellement adaptées à leurs besoins.

Un collectif citoyen, au service des citoyen.nes

Née de la volonté de deux dirigeants, Jean-Nicolas François et Michel Juston, « A Tè Matnik » est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) implantée en Martinique, qui œuvre pour une transition énergétique locale, juste et durable. Leur vision a su réunir une équipe de 5 personnes actives, 30 sociétaires et plus de 150 sympathisant.es leur des différentes actions de sensibilisation qu’il ont su mener.

Son équipe de 5 personnes réunit des expertises complémentaires : deux spécialistes des énergies renouvelables avec plus de 10 ans d’expérience, une docteure en écotoxicité, biodiversité et écosystèmes, un directeur commercial et une directrice de la communication.

Ensemble, ils accompagnent les Martiniquais.es pour reprendre le pouvoir sur leur consommation électrique, comprendre ce qu’ils signent avant tout engagement, et éviter les mauvaises surprises.

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L’éphéméride du 12 novembre

L’abrogation de la loi Glass-Steagall Act par l’administration Clinton le 12 novembre 1999 conduira à  (l’aggravation de) la crise financière de 2007-2010

Le Glass-Steagall Act est le nom sous lequel est généralement connu le Banking Act de 1933 aux États-Unis par lequel sont instaurés :

l’incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement ;
le système fédéral d’assurance des dépôts bancaires ;
le plafonnement des taux d’intérêt sur les dépôts bancaires (règlementation Q).
Il tient son nom d’un sénateur démocrate de Virginie, Carter Glass, ancien secrétaire au Trésor, et du représentant démocrate de l’Alabama, Henry B. Steagall, président de la commission Banque et Monnaie de la Chambre des représentants. Cette loi du Congrès est votée sous majorité démocrate, puis signée par le président Franklin D. Roosevelt.

Battu en brèche depuis le milieu des années 1970 et largement contourné par l’ensemble de la profession bancaire, il est finalement abrogé « sous l’administration Clinton, le 12 novembre 1999 » par le Financial Services Modernization Act, dit Gramm-Leach-Bliley Act, juste à temps pour permettre la fusion constitutive de Citigroup.

Contexte historique
L’application tardive du principe de séparation des pouvoirs
Selon Nicolas J.

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Le fantôme de la colonisation plane sur le XXIᵉ siècle

La Caraïbe et l’Afrique sont aujourd’hui les champs de batailles géopolitiques, où risquent fort de se réinstaller très bientôt le colonialisme économique et numérique.

— Par Jean-Marie Nol —

Le spectre du retour à une diplomatie de la force refait surface dans la région caraïbe, rappelant les heures sombres de la doctrine du Big Stick qui, au début du XXᵉ siècle, permettait aux États-Unis d’imposer leur loi sur leur « arrière-cour ». Aujourd’hui, face au Venezuela et à d’autres nations jugées rebelles à l’ordre économique occidental, Washington renoue avec cette logique interventionniste, sous couvert de défense des droits de l’homme ou de lutte contre les trafics. Cette démonstration de puissance traduit en réalité la volonté américaine de reprendre le contrôle d’un espace stratégique convoité, riche en hydrocarbures, en ressources minières et en positions géopolitiques clés. Ce qui se joue dans la Caraïbe résonne étrangement avec les dynamiques observées sur le continent africain : dans les deux cas, la domination contemporaine s’exerce moins par la conquête militaire que par l’influence économique, technologique et idéologique. La Caraïbe et l’Afrique deviennent ainsi les laboratoires d’une même recomposition du monde, où les anciennes puissances, déclinantes, cherchent à préserver leur suprématie dans un contexte de rivalités globales exacerbées.La

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Repenser la place des outre-mer dans la Caraïbe

Les Outre-mer français dans l’Atlantique : vers une diplomatie territoriale et une intégration régionale plus ambitieuse

Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.

Un espace fragmenté au cœur d’enjeux géopolitiques globaux

Le bassin atlantique, et plus particulièrement la zone caraïbe, demeure une mosaïque complexe. Fragmentée par les héritages historiques, les langues et les statuts politiques, elle est aujourd’hui redevenue un théâtre de rivalités internationales. Face à l’influence grandissante de la Chine et à la réaffirmation de la présence américaine, la région se positionne comme un espace de compétition économique, diplomatique et sécuritaire.
Dans ce contexte, la présence française grâce à ses outre-mer constitue un atout stratégique majeur. Elle confère à la France une stabilité institutionnelle et une crédibilité diplomatique dans une région où la souveraineté, la sécurité et la coopération deviennent des leviers essentiels.

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Le vide symbolique d’une nation

— Par Jean Claude Halley —

C’est un texte dense et puissamment structuré, dans la grande tradition des essais politico-philosophiques français. Jean-Marie Nol y tisse un diagnostic implacable : la France macronienne aurait sciemment renoncé à son récit national — non pas par oubli, mais par calcul. Et ce renoncement volontaire, devenu symptôme d’une recomposition silencieuse, s’étend jusqu’aux marges ultramarines, où il ravive les blessures coloniales et les fractures mémorielles.

On peut en tirer plusieurs axes d’analyse :

  1. La disparition du récit national comme stratégie politique
    Nol avance que Macron ne serait pas seulement victime d’une crise de sens, mais son architecte. À la place du vieux roman national (hérité de Michelet et Ferry), il impose une narration de la performance : celle de la start-up nation, fluide, mondialisée, « déterritorialisée ». En somme, une France sans mythe, mais avec des tableaux Excel.
  2. Le vide symbolique et ses effets sociaux
    Ce refus du récit partagé créerait un gouffre identitaire, où s’engouffrent défiance, populisme et nostalgie. Les « fractures françaises » deviennent fractures de sens : le pays n’a plus de boussole morale, seulement des indicateurs économiques.

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Macron ou la stratégie du chaos

Le Pourquoi de l’absence volontaire de récit national en France, et quelles sont les ramifications idéologiques de cette occultation en outre-mer ?

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, la France semble traverser une zone de turbulence identitaire et politique où l’absence d’un véritable récit national est devenue l’un des symptômes les plus inquiétants de la crise de sens que connaît le pays. Loin des promesses d’un « nouveau monde » et d’une modernisation apaisée de la République, les deux quinquennats du président Macron ont vu s’approfondir les fractures sociales, territoriales et culturelles qui minent le lien national. L’instabilité politique, la méfiance envers les institutions, la défiance vis-à-vis des élites et le sentiment de déclin dominent désormais une société française qui doute d’elle-même et qui, faute d’un récit collectif fédérateur, à l’instar des régions Antilles – Guyane, se replie sur ses fractures identitaires.

Cette perte de repères touche de plein fouet la France hexagonale, mais ses répercussions sont encore plus sensibles en outre-mer, où la distance géographique se double d’une distance symbolique. Dans ces territoires où l’Histoire nationale s’est longtemps confondue avec celle de la colonisation, la question du récit national résonne comme une interrogation existentielle.

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Le désengagement de l’État, un séisme social annoncé

Un ciel hexagonal sombre et menaçant empli de nuages lourds laisse présager une tempête économique et sociale sur la Guadeloupe .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe semble devoir désormais entrée dans une phase historique de désenchantement budgétaire avec à la clé des conséquences économiques et sociales . Nous n’avons plus le loisir de demeurer dans l’insouciance et le déni de réalité, car il y a déjà péril en la demeure. Après des décennies de prospérité sociale et de protection étendue, les signes de fatigue du modèle d’État-providence français se multiplient. La Cour des comptes tire la sonnette d’alarme, les chiffres s’emballent, et le gouvernement reconnaît à demi-mot que la « générosité » qui a longtemps fait la fierté nationale arrive peut-être à son terme. Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, l’a affirmé sans détour : « La générosité qu’on a connue est peut-être arrivée à son terme. » Cette phrase résonne comme un aveu autant que comme un avertissement. Car c’est tout un modèle social qui, fragilisé par des décennies de déficits et de dettes, s’apprête à être révisé dans ses fondements mêmes.

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Le Festival ALIMENTERRE : un rendez-vous international pour une alimentation durable et solidaire

Les 9, 23  et 30 novembre au T.O.M. à Fort-de-France

Créé en 2007 dans un cinéma parisien, le Festival ALIMENTERRE est aujourd’hui devenu un événement international majeur consacré à la sensibilisation sur les enjeux agricoles et alimentaires mondiaux.
Chaque année, du 15 octobre au 30 novembre, le festival invite les citoyens à réfléchir aux systèmes alimentaires et à agir pour une alimentation durable, locale et solidaire.

Autour d’une sélection de films documentaires, il propose plus de 2 500 événements dans près de 900 communes et 16 pays, réunissant environ 100 000 participants : projections-débats, ateliers culinaires, expositions, visites de fermes, marchés solidaires, ou encore animations pédagogiques pour les jeunes.
L’objectif est clair : comprendre pour agir. En offrant un regard croisé entre le Nord et le Sud, le festival invite à repenser notre façon de produire et consommer la nourriture, dans le respect des hommes et de la planète.

Coordonné par le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale), il fédère plus de 3 900 structures (associations, lycées, collectivités, cinémas, exploitations agricoles, etc.)

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Vers un Outre-mer européen

Exégèse d’un scénario inédit, déjà virtuellement écrit, d’un rattachement institutionnel de l’outre-mer à l’Union Européenne.

— Par Jean-Marie Nol —

Le scénario d’un rattachement institutionnel direct de l’outre-mer français à l’Union européenne, encore tabou il y a quelques années, semble aujourd’hui faire son chemin dans les cercles politiques les plus fermés et économiques les plus lucides. Derrière les discours officiels empreints d’attachement républicain et de continuité nationale, se profile en réalité une logique comptable et stratégique : celle d’une France qui, étranglée par sa dette, chercherait à déléguer une partie du fardeau financier que représente la gestion de ses territoires ultramarins à l’Union européenne. Ce basculement, loin d’être une rupture brutale, s’inscrirait dans un continuum historique amorcé depuis le traité de Rome de 1957, qui a progressivement arrimé les Outre-mer à la construction communautaire.

Depuis plus d’un demi-siècle, l’Union européenne a élaboré deux cadres distincts pour organiser sa relation avec ces territoires : les régions ultrapériphériques (RUP), intégrées pleinement dans le marché intérieur, et les pays et territoires d’outre-mer (PTOM), qui jouissent d’un statut d’association plus souple. La France, particularité unique en Europe, cumule les deux régimes.

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Les Antilles à la croisée du siècle

Le futur de la Guadeloupe et de la Martinique en question à travers cinq incontournables grands chantiers

— Par Jean-Marie Nol —

Le futur de la Guadeloupe et de la Martinique s’écrira au XXIe siècle à travers cinq grands chantiers dont les contours se dessinent déjà dans le tumulte des débats publics et l’épaisseur des incertitudes contemporaines. Ces chantiers — le rattachement direct de l’outre-mer à l’Europe, l’autonomie politique, les enjeux démographiques,  la révolution de l’intelligence artificielle , et le devenir de la jeunesse — constituent autant de lignes de fracture que d’opportunités décisives pour le devenir de ces territoires qui cherchent à redéfinir leur rôle, leur place et leur identité dans un monde en profonde mutation.

Le premier chantier, celui du rattachement direct à l’Europe, se nourrit du constat d’un essoufflement du modèle actuel de dépendance à un État français désormais largement endetté et incapable de poursuivre comme auparavant le financement du modèle économique et social . La déconnexion entre les réalités locales et les décisions centralisées à Paris a conduit nombre d’observateurs à envisager une intégration plus directe de la Guadeloupe et de la Martinique dans le giron européen, à l’instar de certaines régions ultrapériphériques qui ont su tirer parti des leviers institutionnels et financiers de Bruxelles.

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Ce qui change en novembre 2025

Logement, transports, santé… On vous informe sur tous les changements qui interviennent au mois de novembre.

Logement

Plusieurs actualités du mois sont liés au domaine du logement : envoi du chèque énergie, changement des créneaux heures pleines/heures creuses, début de l’application de la trêve hivernale, etc.

Taxe d’habitation sur les résidences secondaires : quand devez-vous la payer ?

Changement des heures creuses dès le 1er novembre 2025

Comment bénéficier du chèque énergie en 2025 ?

Trêve hivernale 2025-2026 : ce que vous devez savoir

Indice de référence des loyers (IRL) : quelle évolution au 3e trimestre 2025 ?

Droit au logement opposable : un téléservice étendu à de nouveaux départements

Argent

Le mois de novembre 2025 est notamment marqué par l’entrée en vigueur de nouvelles règles concernant les frais bancaires lors d’une succession.

Quelle revalorisation pour les retraites complémentaires du privé ?

Frais bancaires lors d’une succession : les règles évoluent

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Ouragan Melissa : l’avertissement avant la rupture

L’énorme risque systémique du changement climatique pour la Guadeloupe et la Martinique.

— Par Jean-Marie Nol —

L’ouragan Melissa, le plus puissant jamais enregistré en Jamaïque, a ravagé l’île avec des rafales atteignant 300 km/h . Face à ces “dévastations inimaginables”, causés par l’ouragan, tous les experts s’accordent à mettre en cause le changement climatique, et disent que la Guadeloupe ne sera certainement pas épargnée par ce genre de puissant phénomène météorologique. Ouragan Melissa: dévastation « à des niveaux jamais vus » en Jamaïque, selon l’ONU. L’ouragan Melissa, qui vient de frapper la Jamaïque avec une violence inédite, résonne comme un sinistre avertissement pour la Guadeloupe et la Martinique. Les images de désolation, les villes englouties, les infrastructures anéanties, les populations sinistrées rappellent combien les territoires insulaires de la Caraïbe se trouvent désormais en première ligne face au dérèglement climatique. Selon les scientifiques de l’Imperial College de Londres, un ouragan d’une telle intensité est aujourd’hui quatre fois plus probable qu’il ne l’était avant l’ère industrielle, en raison directe du réchauffement de la planète causé par les activités humaines. Ce constat glaçant illustre un bouleversement climatique dont les conséquences pourraient être dramatiques pour les Antilles françaises si une telle catastrophe venait à s’y reproduire.

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Cyclone Mélissa : L’autonomie de la Guadeloupe en question ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’ouragan Melissa, le plus puissant jamais enregistré en Jamaïque, a ravagé l’île avec des rafales atteignant 300 km/h . Face à ces “dévastations inimaginables”, causés par l’ouragan, tous les experts s’accordent à mettre en cause le changement climatique, et disent que la Guadeloupe ne sera certainement pas épargnée par ce genre de puissant phénomène météorologique. Alors , Quid de l’irresponsabilité des élus Guadeloupéens qui prônent une autonomie dans le cadre de l’article 74 dans un avenir menaçant et de surcroît dans le contexte d’une France en crise qui ne peut plus payer la note ?
La tentation d’une autonomie institutionnelle de la Guadeloupe, portée par certains élus locaux au nom d’un prétendu « sursaut identitaire » et d’une meilleure gouvernance locale , se révèle aujourd’hui d’une redoutable imprudence. Revendiquer une évolution statutaire dans le cadre de l’article 74 de la Constitution, au moment même où la France s’enlise dans une crise économique, politique et morale sans précédent, relève moins d’un acte de clairvoyance que d’une fuite en avant idéologique . Car jamais le contexte national n’a été aussi instable, jamais la défiance envers les institutions n’a été aussi profonde, et jamais les marges de manœuvre financières de l’État n’ont été aussi réduites.

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Guadeloupe : penser demain face aux fractures d’aujourd’hui

Quels défis et enjeux les Guadeloupéens devront-ils devoir affronter à l’avenir dans une France en crise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La France semble engagée sur une pente glissante, où s’entremêlent lassitude démocratique, défiance politique et quête d’autorité. L’enquête Ipsos « Fractures françaises 2025 » en dresse un constat implacable : jamais les Français n’ont été aussi pessimistes quant à l’avenir de leur pays. Près de 90 % estiment que la France est en déclin, un record historique qui traduit un profond désenchantement vis-à-vis du système politique. Dans ce paysage morcelé, le Rassemblement national apparaît comme le grand bénéficiaire de cette crise de confiance. Son image s’est normalisée : 47 % des citoyens le jugent désormais capable de gouverner, et sa base électorale s’est considérablement élargie tandis que les partis traditionnels – de Renaissance à la gauche – s’effondrent.

Cette recomposition traduit une droitisation du paysage politique et une inquiétante banalisation des thèses identitaires. La France, secouée par les crises économiques, sociales et institutionnelles, glisse vers une polarisation accrue où le débat public s’empoisonne de peurs et de rancunes. Le président Macron, usé par les crises et discrédité par une majorité de Français, n’incarne plus ni autorité ni vision.

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Outre-mer : les oubliés du budget 2026

Le krach de l’économie qui vient : « Nous devrions nous en inquiéter sérieusement en Guadeloupe et Martinique « 

— Par Jean Marie Nol —

L’annonce du projet de loi de finances 2026 a résonné comme un coup de tonnerre dans les Outre-mer. Pour la première fois depuis six ans, le budget du ministère qui leur est consacré sera amputé de manière significative. Ce recul symbolise un virage politique clair : celui d’une rigueur assumée, qui privilégie l’orthodoxie budgétaire à la cohésion économique et sociale. Derrière les chiffres, c’est une vision du lien entre la France et ses territoires d’outre-mer qui s’effrite, laissant craindre un basculement silencieux vers le désengagement de la France au profit d’un futur rattachement direct à l’Europe.

En cherchant à réduire un déficit public devenu abyssal, le gouvernement entend économiser 30 milliards d’euros d’ici 2026, en conjuguant hausses de recettes et coupes dans les dépenses. Les Outre-mer figurent parmi les premières victimes de cette cure d’austérité : 160 millions d’euros en moins par rapport à 2025, soit une baisse de près de 6 % des crédits. Le bât blesse d’autant plus que, en plus de la baisse des dépenses, le gouvernement propose de faire 750 millions d’euros d’économies sur le dispositif d’aides aux entreprises ultramarines en coupant notamment dans les exonérations prévues par la loi LODEOM, et en remaniant les dispositifs de défiscalisation de l’investissement productif.

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« Ou ka mandé an malad si i lé bouyon ? »

— Par Karl Paolo —

La grande majorité des commentateurs de l’actualité de notre pays, que ce soit dans les médias ayant pignons sur rue (Martinique la 1ère, RCI, …etc.) et dans la presse écrite, ici même, ont applaudi la tenue du Congrès des Elus du pays qui s’est déroulé le 8 octobre dernier. Au terme d’un ladja de paroles durant une journée, nos dirigeants actuels et futurs ont accouché d’une résolution en faveur de l’autonomie, assortie de la possibilité de faire des lois adaptées à notre situation de petit pays insulaire, situé dans les tropiques et non en Europe et bien entendu, et à ce que nous sommes.

Qui peut être contre le fait que les règles appliquées chez nous correspondent à nos réalités ? Personne, d’autant que cette demande n’a rien de nouveau : le 18 aout 1971, il y a donc 54 ans, se clôturait la convention du Morne-Rouge dont la déclaration finale portait sur le statut d’autonomie ainsi que les programmes à mener sur les plans économique, social et culturel.

Lors de la tenue du Congrès des Elus du 8 octobre dernier, un seul élu, Yan Monplaisir, maire de Saint-Joseph et conseiller à la collectivité territoriale de Martinique a eu le courage de faire connaitre publiquement son désaccord avec cette grand-messe, en présentant un argument d’une simplicité biblique : comment peut-on exiger plus de pouvoir local quand les compétences qui relèvent de nos collectivités sont si mal assumées que tout le monde s’en plaint (eau, transport, déchet, formation professionnelle, aménagement du territoire …etc.)

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« Les territoires ultramarins ne sont pas un fardeau, mais une richesse pour l’Europe »

— Collectif —

Dans une tribune au « Monde », des parlementaires socialistes et Place publique alertent sur les conséquences du projet de la Commission européenne pour le futur budget 2028-2034, qui ferait disparaître les lignes budgétaires spécifiques aux régions ultrapériphériques. Ils déplorent un bouleversement « des fondements mêmes de la solidarité européenne », et appellent au retrait de ces propositions.

Le 16 juillet, la Commission européenne a présenté ses propositions pour le prochain cadre financier pluriannuel 2028 – 2034. Sous couvert de simplification, ce texte bouleverse les fondements mêmes de la solidarité européenne. Pour les régions ultrapériphériques (RUP) françaises – Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte et Saint-Martin –, les conséquences seraient dramatiques.

La Commission propose de fusionner la politique de cohésion, la politique agricole commune et la politique de la pêche dans un seul instrument national : les « plans de partenariat ». Ce virage technocratique marque une renationalisation inédite des politiques européennes et fait disparaître les lignes budgétaires spécifiques qui garantissaient depuis vingt-cinq ans un traitement différencié pour les RUP.

L’article 349 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui consacre la reconnaissance de leurs contraintes structurelles – insularité, éloignement, vulnérabilité économique – serait ainsi vidé de sa substance.

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Outre-mer : Vers un transfert à l’Europe ?

Coup de rabot sur le budget de l’outre-mer : pourquoi autant de manque de discernement des intellectuels et d’aveuglement de nos élus ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le coup de rabot annoncé sur le budget de l’Outre-mer marque sans doute plus qu’une simple inflexion budgétaire : il s’apparente à un tournant historique dans la gouvernance des territoires ultramarins. À travers cette réduction de moyens et la redéfinition progressive des compétences, c’est un véritable basculement stratégique qui se dessine — celui d’un transfert partiel, puis peut-être total, de la gestion politique et surtout économique de l’Outre-mer vers l’Union européenne. Cette hypothèse, encore taboue dans le débat public, prend aujourd’hui une consistance nouvelle à la lumière des signaux faibles envoyés par le gouvernement français et du contexte budgétaire national qui ne laisse plus aucune marge de manœuvre financière aux régions et territoires d’outre-mer.

En effet, la France n’a plus les moyens de financer indéfiniment les 36 milliards d’euros que représente chaque année le coût global de l’Outre-mer pour ses finances publiques. Derrière la rhétorique du « recentrage budgétaire » ou de la « rationalisation de la dépense publique » se profile une réalité plus brutale : l’hexagone , asphyxiée par la dette et contrainte par les règles européennes de discipline budgétaire, prépare une redéfinition profonde de sa relation avec ses territoires éloignés.

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L’éphéméride du 22 octobre

La panique bancaire américaine de 1907 débute le 22 octobre

La Panique bancaire américaine de 1907, aussi nommée Panique des banquiers, est une crise financière qui eut lieu aux États-Unis lorsque le marché boursier s’effondra brusquement, perdant près de 50 % de la valeur maximale atteinte l’année précédente. Cette panique se produisit au milieu d’une période de récession, marquée par d’innombrables retraits de fonds des banques de détail et d’investissement. La panique de 1907 se propagea à tout le pays, de nombreuses banques et entreprises étant acculées à la faillite. Parmi les premières causes de la crise, on peut citer le retrait de liquidités des banques de New York, la perte de confiance des dépositaires et l’absence d’un fonds de garantie des dépôts.
Illustration : Theodore Roosevelt lance deux ours nommés Interstate Commerce Commission et Federal Courts sur Wall Street. Puck Magazine, 8 mai 1907
La crise éclata en octobre après une tentative ratée de corner sur les actions de la compagnie United Copper. Les banques qui avaient prêté de l’argent pour réaliser le corner furent victimes de retraits massifs, qui se propagèrent aux établissements affiliés, causant en l’espace d’une semaine la chute de la société fiduciaire Knickerbocker Trust Company, troisième établissement en importance de ce genre à New York.

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Un territoire sans cap

Mais qui sont les coupables et responsables des maux et de la dérive de la société antillaise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La société guadeloupéenne traverse aujourd’hui une crise multiforme dont les symptômes sont visibles à tous les niveaux de la vie collective : violence aveugle et endémique avec au compteur un 43 ème meurtre par balles depuis le début de l’année , mal-être sociétal, perte de sens et de repères, déliquescence des solidarités familiales, délitement de la famille, éducation nationale dont la mission d’éducation et d’instruction est en perdition, exil massif de la jeunesse faute de perspectives, et crise aiguë des services publics essentiels, à commencer par celui de l’eau. À cette liste de maux s’ajoutent une économie atone et sans croissance , étranglée par la stagnation du BTP et plus largement de l’activité économique , un endettement excessif des ménages et surtout des collectivités locales, et un vieillissement démographique qui fragilise encore davantage le secteur de la santé et le tissu social. Ces phénomènes ne sont pas le fruit du hasard : ils traduisent, au fond, la faillite de la décision publique nationale et locale, le manque de clairvoyance de nos parlementaires et de responsabilité de ceux des élus locaux qui, depuis des décennies, ont eu pour mission de conduire la Guadeloupe vers un avenir plus stable et plus équitable.

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Espérer la crise ou bâtir l’avenir ?

Quel futur souhaitable pour la Guadeloupe et la Martinique dans une France en crise ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le président Emmanuel Macron a récemment convié les élus ultramarins à l’Élysée pour discuter de l’avenir institutionnel des territoires d’Outre-mer. À l’issue de cette rencontre, des groupes de travail sur l’autonomie seront installés d’ici la fin de l’année afin d’explorer les voies d’une possible évolution statutaire. Mais le chef de l’État, tout en ouvrant cette perspective, a prévenu : « on ne peut sans doute pas demander de nouveaux droits sans en sacrifier d’autres ». Cette formule sibylline , mais lourde de sens, sonne comme un avertissement aux élus dans un contexte où la France, traversée par des crises à répétition, se prépare à affronter des années d’incertitudes financières, économiques, sociales et politiques.

Car 2026 s’annonce déjà comme une année charnière, peut-être celle de tous les dangers : instabilité politique et surtout institutionnelle, menace de récession, faillites d’entreprises en série, plans sociaux et déséquilibres budgétaires accumulés , menaces géopolitiques, laissent présager un avenir sombre. Le pays semble s’être enfoncé dans une spirale d’immobilisme et de défiance, incapable de se réinventer autrement que sous la contrainte d’une catharsis .

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Outre-mer : les sacrifiés du budget

Budget 2026: reculer sur la dette pour mieux plonger à terme dans l’austérité ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le budget présenté par le gouvernement de Sébastien Lecornu s’apparente à un exercice d’équilibrisme où la prudence affichée masque difficilement la perspective d’un plongeon inévitable dans l’austérité. En apparence, l’exécutif se veut rassurant : il s’agit d’un plan de redressement budgétaire mesuré, étalé dans le temps, pour ramener le déficit public de 5,4 % du PIB cette année à 4,7 % en 2026. Un effort de 30 milliards d’euros est annoncé, mais il s’agit là d’un premier pas dans une marche beaucoup plus longue et périlleuse, car selon le Conseil d’analyse économique, il faudrait plus de 100 milliards d’euros d’efforts pour stabiliser la dette française, désormais proche de 116 % du PIB. Autrement dit, le gouvernement recule pour mieux plonger, retardant une cure de rigueur dont les contours s’esquissent déjà.

Dans ce contexte de tensions politiques et de défiance généralisée, la scène parlementaire s’enlise dans une opposition stérile où le débat d’idées cède le pas aux postures. Les motions de censure qui ont échoué à faire tomber le gouvernement n’étaient qu’un épisode de plus dans cette guerre d’usure institutionnelle, où chaque camp joue son propre calcul politique plutôt que l’intérêt national.

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Transparence des salaires : ce qui va changer

La directive européenne sur la transparence salariale adoptée le 10 mai 2023 doit être obligatoirement transposée dans le droit français avant le 7 juin 2026. Elle vise principalement à améliorer la transparence en matière de rémunération afin de réduire les inégalités salariales entre les femmes et les hommes.

Les entreprises tenues d’appliquer les dispositions de la directive (UE) 2023/970 doivent compter au moins 50 salariés. Il reste néanmoins possible pour les entreprises ayant un effectif inférieur à 50 salariés de mettre en œuvre les mesures prévues.

Les principales obligations de l’employeur

Les obligations avant l’embauche

La directive initie la transparence salariale dès le processus de recrutement de l’employeur.

En effet, les entreprises devront indiquer dans les offres d’emploi et avant le premier entretien la rémunération proposée ou au moins une fourchette.

De plus, le candidat pourra obtenir des informations sur les dispositions pertinentes des conventions applicables.

Aussi, une fois la directive transposée, il sera également interdit de demander aux candidats la rémunération de leurs derniers postes et obligatoire de veiller au respect du droit à l’égalité des rémunérations.

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Santé : des dépassements d’honoraires en hausse en 2024

De plus en plus de médecins libéraux pratiquent des dépassements d’honoraires, dont le montant connaît une forte accélération depuis 2019. Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) appelle les pouvoirs publics à agir « avec urgence » pour encadrer ces pratiques.

Les dépassements d’honoraires sont le supplément de prix que les médecins peuvent facturer au-delà du tarif conventionnel remboursé par la Sécurité sociale. Ce supplément est financé directement par le patient et son éventuelle assurance maladie complémentaire (AMC) et non par l’assurance maladie obligatoire (AMO). 

Publié le 2 octobre 2025, le rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) dresse un état des lieux des dépassements d’honoraires réalisés par les médecins libéraux en ville, en cliniques privées ou encore dans le cadre de l’exercice d’une activité libérale à l’hôpital public.

Une hausse continue des dépassements d’honoraires

Les dépassements d’honoraires ont connu un essor au début des années 1980. Face aux demandes de revalorisations tarifaires des médecins et aux difficultés budgétaires de la Sécurité sociale, deux secteurs ont été créés :

  • le secteur 1, dans lequel les praticiens s’engagent à respecter les tarifs fixés par la Sécurité sociale (dits « conventionnels ») ;
  • le secteur 2, dans lequel ils peuvent fixer librement leurs prix, sans conséquences pour les comptes de l’assurance maladie.

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