Catégorie : Ecologie

Outre-mer : l’eau potable, une « discrimination environnementale territoriale »

Ce 23 juin, dix associations locales et nationales tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans un rapport intitulé Soif de justice, elles dénoncent une discrimination environnementale persistante dans les territoires d’Outre-mer, où des milliers de citoyens luttent au quotidien pour un accès régulier et sécurisé à l’eau potable.

Boire, se laver, cuisiner, aller à l’école… Ces gestes simples relèvent parfois de l’exploit dans certains territoires ultramarins. Si la France reconnaît l’accès à l’eau potable comme un droit fondamental, les réalités vécues en Martinique, Guadeloupe, Mayotte ou encore en Guyane en sont encore très éloignées.

C’est pour documenter ces inégalités que dix associations – dont Notre Affaire à Tous, ASSAUPAMAR, Kimbé Rèd FWI ou encore le Collectif des luttes sociales et environnementales – ont publié un rapport de 90 pages remis à l’ONU et aux autorités françaises. Il dresse un état des lieux alarmant de la situation et formule des recommandations concrètes pour une politique plus juste.


Des territoires oubliés face à un droit fondamental

En 2020, Isabelle (nom d’emprunt) a perdu son enfant à 19 semaines de grossesse après avoir vécu plus de 40 jours sans eau courante.

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Et si les humains cessaient de naître ?

— Par Michael A. Little. —

Très peu de personnes vivent au-delà d’un siècle. Ainsi, si plus personne n’avait d’enfants, il ne resterait probablement plus d’humains sur Terre dans 100 ans. Mais avant cela, la population commencerait à diminuer, à mesure que les personnes âgées mourraient sans qu’aucune nouvelle naissance ne vienne les remplacer. Même si toutes les naissances cessaient soudainement, ce déclin serait au départ progressif.

Mais peu à peu, il n’y aurait plus assez de jeunes pour assurer les tâches essentielles, ce qui provoquerait un effondrement rapide des sociétés à travers le monde. Certains de ces bouleversements mettraient à mal notre capacité à produire de la nourriture, à fournir des soins de santé et à accomplir tout ce dont dépend notre quotidien. La nourriture se ferait rare, même s’il y avait moins de bouches à nourrir.

Un effondrement subit des sociétés

En tant que professeur d’anthropologie ayant consacré ma carrière à l’étude des comportements humains, de la biologie et des cultures, je reconnais volontiers que ce scénario n’aurait rien de réjouissant. À terme, la civilisation s’effondrerait. Il est probable qu’il ne resterait plus grand monde d’ici 70 ou 80 ans, plutôt que 100, en raison de la pénurie de nourriture, d’eau potable, de médicaments et de tout ce qui est aujourd’hui facilement accessible et indispensable à la survie.

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Microplastiques : les bouteilles en verre plus contaminées que celles en plastique

Une étude récemment menée par l’Anses met en évidence une découverte surprenante : les boissons conditionnées dans des bouteilles en verre, telles que les sodas, bières et thés glacés, contiennent en moyenne bien plus de microplastiques que celles en plastique ou en canettes. Ce phénomène, qui défie les attentes initiales, pourrait être attribué à la peinture des capsules métalliques qui ferment ces bouteilles en verre.

Les résultats de cette étude, réalisée dans le cadre d’une thèse financée par l’Anses et la région Hauts-de-France, ont révélé des niveaux de contamination allant de 100 particules de microplastiques par litre pour les boissons en bouteilles en verre, soit 5 à 50 fois plus que dans celles conditionnées dans des bouteilles en plastique ou des canettes. Ce taux est particulièrement élevé pour des boissons comme la bière, les limonades, les colas et les thés glacés.

Une observation clé des chercheurs a été que les particules retrouvées dans les boissons en verre étaient de la même couleur, forme et composition que la peinture des capsules métalliques, suggérant que ces microplastiques proviennent directement de la peinture qui recouvre ces capsules.

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Comment l’océan régule le climat mondial ?

— Par Sabrina Speich(*) —

Depuis les années 1960, le domaine de l’observation des océans a été transformé par d’importantes avancées technologiques et numériques. La transition vers une approche globale de surveillance de la santé de l’océan s’est fait grâce à l’émergence d’instruments in situ déployés en mer et de satellites qui permettent d’observer la Terre depuis l’espace, et grâce à l’amélioration des modèles numériques. Progressivement, les scientifiques du monde entier ont su mettre l’océan à cœur ouvert.

Aujourd’hui, les scientifiques sont unanimes : le changement climatique est bien en cours, et il a des conséquences dramatiques sur l’état de santé d’un océan qui a déjà absorbé 90 % de l’excès de chaleur et 26 % des émissions de CO₂ dus à nos activités humaines. Par exemple, une eau plus acide et plus chaude menace les écosystèmes marins comme les coraux, les coquillages et toute la chaîne alimentaire océanique. Les scientifiques observent également que trois des neuf limites planétaires sont déjà franchies et que, parmi les dix principaux risques pour la décennie 2025-2035 à venir, quatre d’entre eux sont liés à l’environnement et à l’état de santé de l’océan.

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Le vélo populaire : sortir enfin de l’anonymat

— Par Les Vélos Marin Martinique —

Lettre restée sans réponse à l’UNESCO :

En octobre 2024, notre association Les Vélos Marin Martinique a officiellement écrit à l’UNESCO. L’objectif : attirer l’attention et ouvrir un dialogue autour de la reconnaissance du vélo populaire en tant qu’élément du patrimoine culturel immatériel de l’humanité


Nous demandions une reconnaissance claire, symbolique et significative d’une pratique modeste mais essentielle, ancrée dans le quotidien de millions de personnes à travers le monde. Huit mois plus tard : aucune réponse. Hormis un accusé de réception automatique, le jour même de l’envoi.De quoi parlons-nous ?Le vélo populaire, ce n’est ni une tendance, ni un objet de consommation, ni un produit de performance. Ce n’est ni le vélo subventionné, ni le vélo high-tech, dernier modèle des vitrines urbaines. C’est celui qu’on récupère, qu’on répare, qu’on transmet. Celui qui passe d’un adulte à un enfant. Celui qui circule dans les quartiers, les campagnes, malgré le manque d’infrastructures.C’est un outil de solidarité, un moyen de liberté, un vecteur d’indépendance, de lien social, d’apprentissage. Même dans la précarité, c’est un outil indispensable.

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Quand l’eau ne coule plus de source : repenser sa gestion à l’heure de la sécheresse

— Collectif(*) —

La France, longtemps épargnée par le stress hydrique grâce à un climat tempéré, découvre désormais la rareté de l’eau potable, comme en témoignent les sécheresses de 2022 et 2023. Ces épisodes extrêmes ont frappé les esprits : 343 communes ont dû être ravitaillées en urgence par camions-citernes, et 90 % des départements ont subi des restrictions d’usage de l’eau. En 2023, le gouvernement a lancé un « Plan Eau » pour anticiper les pénuries et encourager un usage plus responsable de la ressource.

Le défi à relever est immense : assurer un accès durable à l’eau potable exigera des investissements massifs et une profonde adaptation des pratiques. Quel modèle économique permettra de relever ce défi ? Deux pistes principales se dégagent : utiliser le prix de l’eau pour inciter à la sobriété, et repenser la gestion et le financement du service d’eau potable.

Le juste prix à fixer pour l’eau potable

En France, le service de l’eau potable fonctionne comme un monopole naturel : les coûts fixes élevés (entretien des réseaux de distribution, stations de pompage et usines de traitement) rendent inefficace toute mise en concurrence.

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Sauver les océans?

De l’idée à l’action : où en est la France pour sauver les océans ?

— Collectif —

La France joue un rôle essentiel pour progresser vers l’objectif de conserver et utiliser durablement les océans, puisqu’avec la deuxième plus grande zone économique exclusive du monde, elle détient une grande partie du pouvoir d’orientation concernant l’utilisation des ressources océaniques. Ce rôle est au cœur des discussions internationales lors de la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 3), qui se tiend à Nice du 9 au 13 juin 2025.

Cependant, remplir un mandat aussi nécessaire qu’ambitieux d’accélération et de mobilisation de l’action ne sera pas simple. Les discussions de l’Unoc 3 se déroulent dans un contexte où l’océan est confronté à des défis sans précédent dans l’histoire de l’humanité, notamment en raison des impacts de plus en plus prégnants du changement climatique.

À lire aussi : À la pêche aux filets fantômes : comment Healthy Seas plonge pour nettoyer nos côtes

Atténuer et s’adapter : l’urgence d’un cap fondé sur la science

Ces effets se manifestent avec une intensité croissante dans toutes les régions du monde, de la surface aux eaux les plus profondes de l’océan Austral autour du continent antarctique aux zones côtières densément peuplées où les risques climatiques s’accumulent, affectant notamment les pêcheries.

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La gestion des échouements de sargasses aux Antilles : un défi territorial majeur encore mal maîtrisé

— Par Sabrina Solar —

Depuis plus d’une décennie, les Antilles françaises — notamment la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Barthélemy et Saint-Martin — subissent des échouements massifs et réguliers de sargasses. Ces algues brunes, initialement inoffensives en mer, deviennent toxiques lorsqu’elles se décomposent sur les rivages, libérant des gaz comme le sulfure d’hydrogène (H₂S) qui affectent la santé publique, dégradent l’environnement côtier et nuisent fortement aux économies locales fondées sur le tourisme, la pêche et l’habitat littoral.

Lire aussi : Santé publique : les sargasses, une menace chronique pour les établissements scolaires — Par Sabrina Solar —

Face à cette crise récurrente, les chambres régionales et territoriales des comptes ont examiné la capacité de sept collectivités particulièrement exposées — dont cinq en Guadeloupe et Martinique et deux dans les îles du Nord — à organiser une réponse adaptée. Leur rapport met en évidence des actions ponctuelles encourageantes, mais aussi de nombreuses lacunes structurelles, techniques et financières.


Des responsabilités juridiques mal définies et une gouvernance éclatée

Bien que les maires et présidents de collectivités disposent d’une compétence de police en matière de salubrité publique, la responsabilité formelle de la gestion des sargasses reste floue.

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Journée mondiale de l’océan – 8 juin 2025

Chaque année, le 8 juin, le monde célèbre la Journée mondiale de l’océan, une occasion essentielle pour rappeler le rôle vital que joue l’océan dans la vie sur Terre et pour renouveler notre engagement à le protéger. En 2025, le thème choisi, nous appelle à une prise de conscience urgente : notre rapport à l’océan doit changer, car sa dégradation met en péril notre avenir collectif.

L’océan, notre source de vie

L’océan couvre plus de 70 % de la surface de notre planète, produit 50 % de l’oxygène que nous respirons et abrite l’essentiel de la biodiversité terrestre. Il est une source de nourriture pour plus d’un milliard de personnes, un moteur économique majeur, et un pilier du climat mondial. Pourtant, il est gravement menacé : 90 % des populations de gros poissons sont épuisées et 50 % des récifs coralliens ont disparu. Nous devons agir sans attendre pour inverser cette tendance.

Un appel à l’action collective

Pour cette édition 2025, les Nations Unies, les scientifiques, les décideurs politiques, les communautés autochtones, les acteurs du secteur privé, les célébrités et surtout les jeunes militants se mobilisent ensemble pour placer l’océan au cœur des priorités mondiales.

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La face cachée du soutien aux associations

— Par Les Vélos Marin Martinique 
Souvent présentées comme un levier essentiel, les subventions sont censées financer des projets, encourager la participation citoyenne et renforcer les dynamiques territoriales. Mais notre expérience avec Les Vélos Marin Martinique nous a confrontés à une réalité bien plus complexe. Loin d’être un simple appui, ces financements conditionnent en profondeur l’orientation des associations. De manière implicite, parfois insidieuse, ils les poussent à se conformer à des logiques souvent éloignées des besoins réels du terrain. Cette dynamique transforme des objectifs qui devraient être , endogènes et ancrés dans les réalités sociales, en projets standardisés . Les critères de sélection de dossiers sont rigides, et le suivi ainsi que la communication des institutions offrant ces financements sont eux-mêmes impersonnels et déconnectés. Ces éléments limitent, voire empêchent, des approches ou des initiatives pourtant porteuses d’un fort potentiel de transformation sociale. Plutôt que de soutenir ces dynamiques organiques, les subventions tendent à les orienter, à les influencer, et de plus en plus souvent, même dès la genèse d’un projet, à les dénaturer.

Un constat de terrain, notre propre expérience

Le contexte local nous a conduits à adopter un modèle basé sur la gratuité, non par idéologie, mais à la suite d’une observation des réalités du terrain.

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Les Outre-mer en première ligne face à la crise climatique : un appel urgent à l’action

— Par Sabrina Solar —

Les territoires ultramarins français, bien que géographiquement éloignés de l’Hexagone, sont au cœur de la tempête climatique. Le dernier rapport du Réseau Action Climat, La France face au changement climatique : les Outre-mer premiers exposés, dresse un constat alarmant : cyclones, montée des eaux, stress hydrique et effondrement de la biodiversité s’abattent déjà sur ces régions avec une intensité croissante. Cette vulnérabilité est aggravée par des inégalités sociales et des fragilités structurelles profondes, plaçant les Outre-mer en première ligne de la crise.

Lire aussi : Comment la Martinique va être impactée par le changement climatique ? — Par Nicolas Quénard —

Une exposition extrême aux dérèglements climatiques

Qu’il s’agisse de cyclones tropicaux plus puissants, d’érosion côtière accélérée ou de sécheresses prolongées, les Outre-mer subissent déjà de plein fouet les effets du réchauffement climatique.

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Réduire pesticides et engrais chimiques, c’est possible !

Danemark, Suisse… réduire pesticides et engrais chimiques, c’est possible !

— Collectif —

En France, en Allemagne, aux Pays-Bas, c’est une petite musique qui monte : celle des agriculteurs assaillis sous les contrôles et les réglementations environnementales qui menacent la viabilité de leurs exploitations. Une petite musique devenue un cri de colère lors de manifestations un peu partout en Europe, en 2024, et qui a permis de faire retirer en France, par exemple, la version renforcée du plan Écophyto.

L’agriculture se retrouve ainsi à jongler entre plusieurs objectifs : nourrir une population mondiale croissante, assurer un revenu décent aux agriculteurs, tout en protégeant la santé humaine et l’environnement pour la génération actuelle mais aussi pour les générations futures.

Des intrants jugés essentiels… mais problématiques

Un exemple frappant est celui des intrants chimiques, notamment les engrais synthétiques et les pesticides. Ces derniers répondent à des besoins essentiels : nourrir les plantes et protéger les cultures contre les maladies et les ravageurs. Mais l’utilisation excessive de ces intrants a des effets néfastes sur la biodiversité, sur la qualité des sols, des eaux et de l’air et sur la santé publique.

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Programmation énergétique : mise en garde contre une fuite en avant

— Par Marc Fontecave. & Yves Bréchet (*) —

C’était un texte attendu de longue date. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui doit fixer les objectifs de la politique énergétique nationale à l’horizon 2035, a été rendue publique en mars 2025. Il s’agit d’une version révisée, faisant suite à une première version soumise à la consultation publique organisée à la fin de l’année 2024.

Ce document se donne notamment l’ambition de transformer notre système énergétique pour réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources carbonées fossiles tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement. Est-il à la hauteur des enjeux climatiques et énergétiques ? Après avoir procédé à son analyse rigoureuse, l’Académie des sciences a récemment diffusé un avis sur cette nouvelle PPE assorti de recommandations. Nous en livrons ici les principaux messages.

Nucléaire et barrages, un bon point de départ

Commençons par rappeler quelques spécificités du mix énergétique français. L’électricité constitue 26 % de la consommation d’énergie totale des Français. Comme l’a montré le dernier bilan électrique de RTE, l’intensité carbone de notre production électrique, soit 21,3 g équivalent CO2 par kilowatt-heure (kWh) en 2024, est l’une des plus faibles du monde.

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Inventaire des ressources minérales en France : un pas vers la souveraineté industrielle

— Par Blandine Gourcerol(*) —

En février 2025, à l’occasion de sa visite au Service géologique national (BRGM), le ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci a officiellement lancé un nouvel inventaire des ressources minérales disponibles sur le territoire français. Cette initiative est née dans un contexte de tensions croissantes sur les approvisionnements en métaux rares et aux enjeux croissants de souveraineté industrielle.

De fait, elle s’inscrit dans la continuité du précédent inventaire du BRGM, qui avait été lancé dans les années 1970 dans le sillage du premier choc pétrolier qui avait révélé la vulnérabilité de la France pour ce qui est de ses approvisionnements en ressources énergétiques et minières. Quels enseignements tirer de cette première expérience ? Et en quoi ce nouvel inventaire répond-il aux enjeux contemporains ? Panorama.

Les ressources minérales, un impératif de souveraineté industrielle

À l’heure où les transitions énergétique et numérique s’accélèrent, sécuriser l’approvisionnement des ressources minérales critiques et stratégiques devient une priorité absolue pour la France et l’Union européenne.

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Durabilité, obsolescence perçue et éco-consumérisme

Pourquoi renouveler des produits qui fonctionnent encore ?

— Par Emmanuelle Le Nagard, Gisele de Campos Ribeiro, Valérie Guillard. (*)

Annoncé par le gouvernement en 2024, l’indice de durabilité entre en vigueur en France en 2025 pour deux catégories de produits. C’est déjà le cas pour les téléviseurs depuis le 8 janvier, et le 8 avril, les lave-linge. En affichant une note sur dix, cet indice informe les consommateurs sur le caractère plus ou moins durable des produits concernés.Stimulées par des innovations constantes, des lancements fréquents de nouvelles versions ou des designs plus attractifs, la majorité des ventes de biens durables sont désormais des ventes de remplacement. Parmi ces biens de consommation destinés à offrir des services utiles à un consommateur, par une utilisation répétée, sur une période prolongée, une bonne partie remplace des produits qui marchent encore.

La période d’utilisation d’un bien durable est devenue un enjeu majeur de la consommation durable. Plus elle est courte, plus le problème des ressources nécessaires pour leur production et celui de la gestion des déchets sont importants. Les raisons qui poussent les consommateurs à remplacer des objets qui remplissent encore leur fonction première (c’est-à-dire la plus importante) ne sont pas encore claires.

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Santé publique : les sargasses, une menace chronique pour les établissements scolaires

Collège Robert 3 : la crise des sargasses met l’école en suspens

— Par Sabrina Solar —

Les sargasses, autrefois perçues comme un fléau saisonnier, sont désormais considérées comme une menace sanitaire structurelle pour la Martinique. Un rapport préliminaire alarmant du Comité Indépendant d’Experts, commandité par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), tire la sonnette d’alarme : la santé des élèves, enseignants et habitants des zones littorales est en péril.

Au cœur de ce constat : la situation critique du collège Robert 3, situé à Pontaléry, dans la commune du Robert. Fermé depuis le 10 avril 2025 à la suite d’un nouvel échouement massif d’algues brunes, l’établissement symbolise l’impasse dans laquelle se trouve la gestion de cette crise sanitaire. Une pétition de la communauté scolaire et le droit de retrait exercé par les enseignants ont précipité la décision de fermeture.

Un danger invisible mais bien réel

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Promotions en supermarchés : les associations dénoncent une incitation à la malbouffe

— Par Sabrina Solar —

Sept associations de consommateurs, de santé publique et de défense de l’environnement tirent la sonnette d’alarme : dans les rayons des grandes enseignes françaises, les promotions alimentaires favoriseraient massivement des produits nocifs pour la santé. Après avoir analysé près de 5 000 offres promotionnelles dans cinq grandes chaînes (Carrefour, Intermarché, E. Leclerc, Lidl et Coopérative U) entre février et mars 2025, leur constat est sans appel : 66 % des promotions concernent des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, tandis que seulement 12 % portent sur des aliments recommandés pour une alimentation saine, comme les fruits, légumes ou légumineuses.

Des pratiques en contradiction avec les engagements

Alors que ces distributeurs se positionnent régulièrement comme promoteurs du « bien manger », leurs stratégies tarifaires vont, selon les associations, à rebours des engagements affichés. « Ces promotions ne permettent pas de faire des économies sur des produits bons pour la santé, mais encouragent au contraire la surconsommation de malbouffe », déplore Audrey Morice, porte-parole de Foodwatch. Elle dénonce un « marché à deux vitesses », où les aliments les plus accessibles financièrement sont aussi les moins bons pour la santé.

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#StopAuxSubstancesNocives

Paris, une trentaine de bénévoles de l’association UFC-Que Choisir ont tiré la sonnette d’alarme en lançant la campagne #StopAuxSubstancesNocives.

Dans nos assiettes, nos salles de bains, nos placards… Les substances nocives se sont glissées partout, transformant chacun de nos gestes quotidiens en une potentielle source d’exposition. Ce 14 mai, l’Humanité est partie à la rencontre d’une brigade de bénévoles de l’association UFC-Que choisir, déployée place de la République à Paris.

Des substances potentiellement problématiques

Leur objectif : sensibiliser les consommateurs et consommatrices aux risques liés à ces substances, et leur présenter l’application QuelProduit comme une solution qui permet d’identifier facilement ces substances invisibles mais omniprésentes. Parmi ces produits, l’UFC-Que choisir cite le Coca-Cola Zéro, l’Orangina sans sucre, les chewing-gums Wrigley’s Airwaves menthol et eucalyptus ou encore l’ambre solaire UV ski SPF 30 de Garnier et le lait solaire Monoï de Tahiti SPF 50 de Soleil des îles, estimant qu’ils contiennent des substances potentiellement problématiques.

L’association souhaite « interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité d’interdire les substances les plus préoccupantes », de « mettre en place une évaluation véritablement indépendante des composants alimentaires, cosmétiques et ménagers » et de rendre « enfin compréhensible » l’étiquetage.

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Mobilité et tourisme durables : un marché comme les autres ?

Un éditorial de Guadeloupe La Première a attiré notre attention en publiant, le 7 mai 2025 dans la catégorie « transition écologique », une annonce fière de l’arrivée de 108 trottinettes et vélos électriques à Saint-Vincent et Grenadines Lien Si cette initiative a été saluée par quelques personnes sur Facebook comme un progrès écologique, nous y voyons plutôt du lobbying dissimulé derrière une façade de progrès.
L’avancée écologique annoncée avec enthousiasme dans l’article nous semble bien loin de la réalité. Nous y voyons plutôt la perpétuation de la même logique et de la même culture du jetable. Le problème ne réside pas dans le caractère électrique de ces engins, mais bien dans leur conception au sein d’un système industriel de consommation et d’obsolescence programmée.
L’importance de la qualité pour les produits de la mobilité individuelle
Nous ne souhaitons en aucun cas remettre en cause la bonne foi des entrepreneurs locaux qui utilisent probablement les seuls appareils disponibles sur le marché local. D’ailleurs, cela soulève une question importante : comment rendre accessible à ces entrepreneurs des technologies véritablement durables et de meilleure qualité ?

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Produire moins mais mieux : pourquoi et comment transformer l’élevage bovin

— Par Michel Duru (*) —

Depuis quelques années, les excès de consommation de viande sont montrés du doigt du fait de leurs impacts sur la santé et l’environnement. Dans une moindre mesure, c’est aussi le cas des produits laitiers comme les fromages. Pour faire face à ces enjeux environnementaux et sanitaires, mais aussi pour accroître notre souveraineté alimentaire, que nous disent les études scientifiques ? Comment peuvent-elles nous aider à réorganiser l’élevage pour le rendre plus durable, du champ jusqu’à l’assiette ?

Commençons par un état des lieux, en France, notre apport en protéines provient pour deux tiers des produits animaux et pour un tiers des produits végétaux. Il est en moyenne excédentaire d’au moins 20 % par rapport aux recommandations. Les bovins fournissent enfin la moitié de notre consommation de protéines animales sous forme de viandes et de laitages, le reste provenant surtout des porcs et volailles et très secondairement des brebis et chèvres.

Réduire notre consommation pour la planète et notre santé

Les recherches convergent vers une réduction nécessaire de moitié en moyenne de la consommation de viande, principalement du fait de l’augmentation de risques de cancers.

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Insecticides et herbicides interdits : une menace toujours présente, notamment en Outre-mer

— Par Sabrina Solar —

Malgré des interdictions parfois en vigueur depuis plus de vingt ans au sein de l’Union européenne, certains insecticides et herbicides continuent de circuler illégalement en France, avec des conséquences sanitaires préoccupantes, en particulier dans les territoires d’Outre-mer. C’est ce que révèle une analyse récente de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a recensé 599 cas d’intoxications ou d’expositions à des produits phytopharmaceutiques prohibés entre 2017 et 2022.

Parmi les substances en cause, 64 principes actifs non approuvés ont été identifiés dans 150 produits. Si la majorité des cas (environ 75 %) relèvent d’expositions accidentelles, une proportion significative (25 %) correspond à des tentatives de suicide, dont certaines aux conséquences dramatiques. Les régions ultramarines — Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Saint-Pierre-et-Miquelon — figurent parmi les plus touchées, aux côtés de l’Île-de-France, des Hauts-de-France et de la Normandie.

Les produits incriminés sont majoritairement des insecticides (60 %), suivis des herbicides (19 %) et des taupicides (5 %). Nombre d’entre eux ont été soit conservés en stock après leur interdiction, soit introduits illégalement depuis des pays où leur usage demeure autorisé.

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Sortir du piège du “Recyclage” en Martinique

— Les Velos Marin Martinique —
Pour celles et ceux qui s’intéressent et s’impliquent dans les enjeux écologiques, un  consensus semble émerger : la situation est critique. L’évolution vers un équilibre durable, vers un changement de paradigme en accord avec les défis écologiques  paraît aujourd’hui de plus en plus difficile à atteindre. Face à ce constat, il est impératif de réfléchir, de faire entendre des voix nouvelles, d’ouvrir d’autres directions. L’inaction serait une irresponsabilité.
Pourtant, ce sentiment d’urgence peine à se traduire en actions transformatrices profondes. Pourquoi cette difficulté à engager un véritable changement ? Peut-être parce que notre compréhension même des enjeux est faussée. Elle est viciée par des erreurs de langage, des glissements de sens, des intuitions communes trompeuses qui nous empêchent de percevoir certaines dimensions essentielles du déséquilibre.
L’importance de bien nommer : une expérience de terrain
Ces réflexions sont nées de quatre années d’expérience concrète au sein de l’association Les Vélos Marin Martinique. À partir d’une action simple, la récupération de vieux vélos, nous avons peu à peu été amenés à interroger la notion de recyclage telle que notre culture l’entend et l’applique.

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2023 en Atlantique Nord : comprendre l’année où tout a basculé

— Collectif —

L’océan Atlantique Nord est bien plus qu’une vaste étendue d’eau entre l’Europe et l’Amérique. Cet océan est composé d’une région tropicale propice au développement des cyclones tropicaux et d’une région de moyennes latitudes, jouant un rôle crucial dans la régulation du climat européen et mondial. En hiver, il conditionne la trajectoire des tempêtes qui traversent l’Europe et influence la douceur ou la rigueur des saisons froides. En été, il module la fréquence des vagues de chaleur et influence l’humidité disponible dans l’atmosphère, jouant sur les épisodes de sécheresse ou les précipitations extrêmes.

Il est également un acteur central du système climatique global via la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), un gigantesque tapis roulant océanique qui régule la répartition de chaleur sur la planète en transportant l’excédent de chaleur des tropiques vers les hautes latitudes. Cette zone océanique fait partie des régions connaissant les tendances de réchauffement les plus marquées depuis 1991, avec un maximum observé entre les latitudes de 10°N et de 40°N.

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Flexibilité électrique : et si c’était ça, l’avenir de notre système énergétique ?

— Par Etienne Latimier (*) —

Les débats sur l’énergie en France voient monter en puissance, depuis quelques mois, la notion de flexibilité électrique. De plus en plus d’entreprises françaises développent des outils dédiés à mieux piloter la demande en électricité. Comprendre pourquoi cette notion, pourtant ancienne, prend aujourd’hui une ampleur nouvelle, implique d’observer les deux grandes tendances qui dessinent l’avenir du système énergétique français : la décarbonation et le déploiement des énergies renouvelables.

D’un côté, la France poursuit son effort de décarbonation de l’économie dans le but d’atteindre au plus vite ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cet enjeu requiert d’électrifier un maximum d’usages qui utilisaient des énergies thermiques.

À lire aussi : Autoconsommation électrique : pourquoi de plus en plus de Français s’y mettent

Une consommation en hausse, une production électrique à réinventer

En premier lieu la mobilité, en encourageant le passage des véhicules thermiques aux électriques, mais aussi l’industrie, qui s’appuie encore beaucoup sur les fossiles à des fins de production de chaleur, et enfin le chauffage, pour lequel le gaz concerne encore 15 millions de foyers en France.

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Le Global comme Croyance

— Par Cyrille Morant —
Introduction :
Cet article est né d’un engagement, et s’il est un peu long, c’est parce que nous cherchons à comprendre, à digérer ce qui nous arrive en ce moment, à mettre des mots sur ce que nous vivons. 
Depuis plusieurs années, notre association récupère des vélos abandonnés, les répare et les transmet à ceux qui en ont besoin. Aujourd’hui pourtant, nous sommes contraints de nous infliger une violence : en l’espace de trois semaines à peine, nous avons dû jeter plus de 130 vélos. Non parce qu’ils étaient irrécupérables, mais parce qu’on nous l’a imposé. Ces destructions nous sont imposées dans un silence assourdissant, une incompréhension totale et sous la menace de poursuite en justice. 
Nous faisons face à une attaque frontale contre notre action, sans qu’aucun dialogue constructif ne soit possible. Un tiers nous interdit catégoriquement d’agir selon nos convictions, refuse toute discussion et nous menace de poursuites judiciaires si nous osions simplement le nommer ici ou ailleurs. Cette situation n’est pas sans rappeler 2021, où une tentative d’arrêter notre action avait déjà eu lieu.

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