Catégorie : Poésies

Le temps qui passe

— Par Gary Klang —
Le temps qui passe
La neige qui tombe à perdre haleine
Le ciel couleur de robe de nonne
Et moi
Messager ivre du passé
Je pense à ceux que j’ai perdus
Tel celui qui à Berlin faillit perdre la vie
Pour finir dans une jungle pleine de bêtes et d’effroi
Enfermé dans une cage
Laissé là pour mourir
Lui que terrifiaient la solitude et la poussière
Il y avait aussi celui qui à Madrid
Me présenta au grand toréador adulé par son peuple
El Cordobes
Ainsi qu’à cet enfant que l’on appelait le p’tit chanteur à la voix d’or
Joselito
Jamais je ne vous reverrai mes frères
Car le temps a passé
Ce temps qui nous ignore
Il vous a emportés
Et nous emportera tous
Recouvrant tout de sa poussière
Gary Klang

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« Procès de la télé française » & « Chewing gum »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Procès de la télé française

Rien que des crimes à la télé :
un tas de séries policières,
pas de quoi en être très fier !
Meurtres par ci, meurtres par là,
catalogue d’assassinats
en tous pays, en tous endroits…

Elle ferait mieux d’éduquer
notre jeunesse et nos enfants
ou bien nous faire voyager
pour ainsi passer du bon temps,
oublier nos ennuis, rêver…

À ne montrer que la violence,
on finit par y inciter !
Tous les soirs la preuve aux JT…
De la société, la télé
est miroir de sa décadence

en fait pour empêcher qu’on pense
à faire la Révolution
et lutter pour la liberté,
en finir avec l’oppression,
l’iniquité qui règnent en France !

Chewing gum

Politicien c’est chewing-gum !
À force d’être trop mâché
s’en est allé son jus sucré,
disparue l’élasticité…

Ne reste qu’un goût insipide
qui vire même au dégueulasse
lorsque l’élu se fait cupide…
De ce cirque alors on se lasse :

sous la table on colle la gomme
pour l’oublier tout comme l’homme !
Quand vient le jour de revoter
et qu’il veut remettre la gomme,

déçu, dans le doute on s’abstient
de réélire un bon à rien
car en France comme aux Antilles
on laisse la gomme aux Ricains,
préférant prendre la pastille !

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Lé zo

— Par Daniel M. Berté —

Lé zo

Lé zokasé é lé zokrazé
Ka fini kon dé zékal-zé

Lé zoprimé é lé zoprésè
Ka maché an lari présé

Lé zoditè é lé zoditris
Ka kouté lé nouvel ki tris

Lé zotolan é lé zobwa
Ka viv ek pitjé anba bwa

Lé zomilé é lé zobef
Ka konsomé épi chini-tref

Lé zotaj é lé zotajè
Ka fini kon dé nofrajè

Lé zoranj é lé zopoul
Ka distribié an didan lafoul

Lé zoraj é lé zokaz
Ka rivé an mitan lakaz

Lé zorib é lé zozo
Ka fouté kò-yo atè blo

Lé zozio é lé zotè
Ka vwayajé lwen an wotè

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Réveillons-nous

Réveillons-nous
— Par Gary Klang —

Il serait si facile aux hommes et aux femmes de tous les pays du monde de se donner la main
Comme disait le poète Paul Fort
Dont l’épouse Germaine habitait elle aussi au 34 de la rue Gay-Lussac
J’ai vécu avec elle l’inoubliable Mai 68
Ainsi qu’avec mon vieux complice
Bobby Labrousse
Alias Brebis Galeuse
Jean-Claude O’Garro
Gérard Aubourg
Dit Boubou le Fou
Le brave Francis Paul
Qui arrivait tout guilleret de Moscou
Ainsi qu’une stalinienne fanatique et fringante
Baptisée Tête de Poisson
Qui habitait également au 34
Sans oublier l’inoubliable Jules Badeau dont j’oublie le vrai nom
Et dans le nez duquel Brebis Galeuse introduisit une plume de dinde arrachée d’un coussin
Harassé qu’il était d’entendre déconner Jules
Plus la jeune et fraîche Monique amoureuse de Bobby
Et que celui-ci de guerre lasse finira par épouser
Il serait si simple répétons le de se tendre la main
D’ouvrir nos cœurs
De rejeter une fois pour toutes l’indifférence et l’égoïsme
Et de dire merde aux cons
A la violence
Et à la guerre
Car la vie est bien trop courte
Croyez moi
Pour la passer à s’emmerder les uns les autres

Gary Klang

 

Gary Klang

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« Quand », de Jean-bernard Bayard

« Quand »

— De Jean-Bernard Bayard —
Quand serons-nous des êtres humains responsables
Quand aurons-nous une politique globale admirable
Quand pourrons-nous instaurer cette paix durable
Quand saurons-nous établir une humanité aimable

Les êtres humains deviennent bien trop détestables
La politique globale est un subterfuge regrettable
La paix est une illusion dans notre monde instable
L’humanité est minée par une direction méprisable

Quand arrêterons-nous sans cesse de tant tromper
Quand mettrons-nous fin à tout vouloir accaparer
Quand déciderons-nous d’être vertueux et honorer
Quand verrons-nous que nous sommes avariés

Tous les trompeurs ne font que se déshumaniser
Tous les accapareurs ne pratiquent que l’avidité
Tous les vertueux ne sont que des dévalorisés
Tous les détériorés ne produisent que crédulité
Jean-Bernard Bayard

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« Tel un oiseau blessé…  » & « Honnie soit la guerre ! « 

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Tel un oiseau blessé… 

Qui se ressemble se rassemble…
On est plus fort ensemble !
L’union faisant la force,
les choses alors se corsent :
du coup, les tyrans tremblent !

Car, c’est vrai, le corps sait
qu’il faut absolument
desserrer le corset
pour que mieux l’on respire…

C’est là ce que m’inspire
la situation pire
de notre dénuement
qu’on vit en ce moment…

Quand leur moindre mot ment
au front des monuments
de cette république :
égalité, fraternité
sans bien sûr oublier

l’indispensable liberté,
ils les ont reléguées
au fin fond d’un musée
en toute illégalité !

Lors, je veux qu’on m’explique
pourquoi l’éternité
nous a été volée…
On vit si mal sans elle !

L’espoir s’est envolé
et la vie bat de l’aile
tel un oiseau blessé
qui ne peut plus voler…

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« Café du matin », de Philippe Charvein

Café du matin

Café du matin

Qui révèle et réveille l’appétit de vivre

de voir

et de sentir

et d’écouter

Bruit discret de ma tasse que je pose sur ma table

et annonce le plaisir

Mes yeux tambourinés de sommeil et du soleil levant

pressé de crier sa présence derrière un nuage entêté

suivent un instant le vol rapide des oiseaux

dont le piaillement aigre m’inscrit dans les

balbutiements du monde

De ma tasse s’élève un délicat parfum

qui enveloppe mes pensées s’élevant

jusqu’aux nuages laiteux

qui franchissent les mornes

Chaque gorgée est un moment suspendu…

moment suspendu où l’amertume devient joie, euphorie,

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« O Wa Béyanzen ! »

— Par Daniel M. Berté —

O Wa Béyanzen !

O Ahidjéré Béyanzen
Di bel péyi di Dahomey
Yo fè’w foukan ek ekzilé’w
A Fodfrans an Matinik

Kon Toussaint-Louverture
Ki pété chenn an Haïti
YO fè foukan tou ek ekzilé
A Fort de Joux dan le Jura

Kon l’Emir Abdelkader
Défansè l’Algérie
YO fè foukan tou ek ekzilé
An France adan chato d’Amboise

 

Kon la rèn Ranavalona
Di bel zil Madagascar
YO fè foukan tou ek ekzilé
Dan lavil blan Alger

Kon l’Almamy Samory Touré
Di lanpiw di Mandinka
YO fè foukan tou ek ekzilé
Dan zil Missanga o Gabon

Kon Ére Ham-N’Gui
Lanprè adan péyi’y Annam
YO fè foukan tou ek ekzilé
A El Biar an Algérie

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« Assoifé ! » & « Dealer » de rêve « 

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Assoiffé !

Il était une fois…
son inverse : une inextinguible soif !
Soif de boire
de l’eau, de l’alcool
ou de sages paroles…
Soif d’entendre de belles histoires
pour en nourrir la mémoire…
Soif de tout voir !
Soif de tout savoir
et non pas soif d’avoir
ni même de pouvoir…
Juste une soif d’espoir,
soif de plus d’amour !
Soif d’y croire
encore et toujours !
Tout simplement soif de vivre,
même si ça paraît trop court,
jusqu’à en être ivre
encore un autre jour…

“Dealer » de rêve 

Poète, dis-leur
mais dis-leur donc
que tu n’es qu’un dealer
qui propose du rêve,
un alchimiste de l’évasion,
habile fabricant d’ailes
pour des Icares potentiels
afin que ceux-ci s’élèvent
par-dessus les murs de la banalité
jusqu’aux confins du ciel…

Et si la dose ne suffit pas,
que son effet est éphémère,
d’autres sont à disposition
pour les empêcher de sombrer
dans les profondeurs de la mer
de la renonciation
et se noyer dans les flots noirs
de l’ennui et du désespoir…

Et tant mieux si ça les rend
poétiquement dépendants !

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« Race Humaine » & « Démence », de Jean-Bernard Bayard

— Par Jean-Bernard Bayard —-

Race Humaine

Comment expliquer que la Race Humaine a perdu son humanité
Comment assimiler que l’être humain n’agit plus avec intégrité
Comment excuser que notre hégémonie détruit notre équité
Comment accepter le sabotage de toute la grande collectivité

Pourquoi nommer de boucs émissaires tous nos pauvres démunis
Pourquoi accuser les « Etrangers » d’avoir causé tous nos délits
Pourquoi semer la terreur et la misère tout en restant impunis
Pourquoi s’accaparer le pouvoir incontestable avec mendat à vie

Quand finir tous nos malentendus et toutes nos tueries
Quand choisir de vivre collectivement en toute harmonie
Quand bannir pour de bon notre avidité et notre hypocrisie
Quand prévenir les désastres des conflits et de la zizanie
Jean-Bernard Bayard

Démence
Une nation peut elle souffrir de la démence coloniale et impériale
Depuis 1807 Haïti souffre de ce sale trouble neurocognitif national
Les dirigeants frappèrent leur chef d’état sans pitié d’un coup fatal
Et divisèrent la jeune nation en un grand nord et un grand sud racial

Cette rupture dégénératrice fut aussi bien physique que cérébrale
La condition psychique que causa cette cassure fut pour elle fatale
Elle devint une crise identitaire révélant une sordide zizanie capitale
Qui depuis deux cent vingt et un ans montre cette démence mentale

Serait-ce possible de renverser les symptômes délabrants de ce mal
Il y aurait-il de vrais citoyens patriotiques pour cette tâche magistrale
Ce serait vraiment un effort collectif qui demanderait une lutte intégrale
Et le résultat d’une telle tentative lui donnerait une réussite colossale
Jean-Bernard Bayard

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Ode au Che

Ode au Che
—Par Gary Klang —

O Che
Ton corps à moitié nu
Allongé sur une table de campagne
Les yeux ouverts
Fixés à tout jamais sur l’éternité
Tu as fait don de ta vie à ceux d’en bas
Et sillonné les routes comme Don Quichotte de la Mancha
Ton frère
Mais tes moulins n’étaient pas des chimères

Ta longue marche
Tu l’as faite sans relâche
En narguant tes bourreaux
Faisant fi des privations et des douleurs de l’asthme
Le regard tourné vers la souffrance des peuples
Le mal et l’injustice

Hasta siempre Comandante
Je te salue
Ta vie ne fait que commencer

GARY KLANG

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« Haïtien », « À Vie », de Jean-Bernard Bayard

— Par Jean-Bernard Bayard —-

Haïtien
Si tu avais suivi ton autonomie tu serais inclusif et opulent
Si tu avais suivi ton indépendance tu serais collectif et grand
Si tu avais suivi l’Union Fait la Force tu serais solidaire et Franc
Si tu avais suivi liberté égalité fraternité tu serais équitable de rang

Si tu avais suivi l’intégrité tu serais un peuple altruiste et bienveillant
Si tu avais suivi la moralité tu serais un peuple motivé et tolérant
Si tu avais suivi la générosité tu serais un peuple sincère et sollicitant
Si tu avais suivi l’homogénéité tu serais un peuple fier et éloquent

Si tu avais suivi ta source tu serais le plus bel exemple d’ordre édifiant
Si tu avais suivi tes racines tu serais le plus merveilleux arbre fleurissant
Si tu avais suivi tes cultivateurs tu serais ce grand accord déterminant
Si tu avais suivi ton identité tu serais des amériques le seul vrai conquérant
Jean-Bernard Bayard

 

À Vie
Immonde ordure, fils de chienne, tu répugnes
Assoiffé de pouvoir, et corrompu jusqu’aux os
Sans vergogne, tu sèmes la misère et la terreur
Tu t’enrichis du bien d’autrui en toute impunité

L’état de droit est mis en quarantaine permanent
Les institutions socio-politiques sont caduques
L’échafaudage national est devenu un échafaud
Election est remplacée par Sélection de collabos

Pour un prix, cette nation est vendue et revendue
La course à la richesse devient la seule motivation
Honneur et respect ne sont plus de valides vertus
Le phare Insulaire perd sa lumière et son ouverture
Jean-Bernard Bayard

 

 

 

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Procès

Non ce n’est pas à Gibraltar
Il y a des gens vraiment bizarres
Qui détruisent les oeuvres d’art
Sous prétexte qu’ils en ont marre

 

Michel Herland
Série Quatrains

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Man ka kriyé

— Par Daniel M. Berté —

Man ka kriyé

Adan kabech-sisi mwen
Ek épi djel kalé mwen, man ka kriyé
Man ka kriyé ba tousa lapawol-yo kadnasé
Ay ! Way ! Wayayay ! Anmwé ! Wélélé !

Adan kabech-zandji mwen
Ek épi djel krazé mwen, man ka kriyé
Man ka kriyé ba tousa
YO maré andidan kal bato
Ek fè-yo travèsé gran loséan blé-a    

Adan kabech-kolibri mwen
Ek épi djel pété mwen, man ka kriyé
Man ka kriyé ba tousa négriyé fouté an dlo
Ek néyé san kwa senmitjè Latlantik

Adan kabech-zandoli mwen
Ek épi djel mitilé mwen, man ka kriyé
Man ka kriyé ba manman ek sésé
Maren-
YO anviolé pou té sa pran pyé-YO

Adan kabech-zòfi mwen
Ek épi djel brilé mwen, man ka kriyé
Man ka kriyé ba tousa
YO vann akondi bet
Ek fòsé-yo travay pou ayen san manman      

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Billet à Michèle Voltaire Marcelin à propos de son poème : « L’histoire a faussé les comptes »

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Chère Michèle,

À plusieurs reprises –et avec grand plaisir–, j’ai lu ton magnifique poème intitulé « L’histoire a faussé les comptes ». En décours de lecture, je me suis laissé habiter par le tumulte qui, vêtu du souffle salin des marées insulaires, affleure d’une poésie cousue de lumière. 

Je te le dis sans hésiter et en toute clarté : la poésie de Michèle Voltaire Marcelin est une parole de haute voilure. Elle nous est confiée sur les cimes et dans les plissures de la déclamation de la langue-étendard, de la langue-manifeste au sens où l’entendaient les poètes surréalistes nourris du petit-lait de la révolte. Parole de haute voilure, la poésie qu’elle nous tend et des mains et du cœur porte en ses fulgurances des tracées luminaires, l’art de tisser le dire poétique lui-même. Poésie de haute couture également, elle a de surcroît l’élégance d’arpenter les cicatrices mutiques de l’Histoire et du Temps, dans la conjugaison ailée du Temps-passé, du Temps présent et du Temps-qui-vient. Car en ses errements têtus « L’histoire a faussé les comptes »…

Et voici que le poème « L’histoire a faussé les comptes » entre en résonance avec « Bouche de clarté », le visionnaire poème de René Depestre : « Ma bouche folle de systèmes / folle d’aventures / place des balises / aux virages les plus dangereux ».

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« Comme, Like, Menm jan », « Indulgence envers vos dirigeants », « Enfants »

Par Jean-Bernard Bayard

« Comme, Like, Menm jan »

Comme un arc-en-ciel qui montre l’harmonie des couleurs
Comme la rose qui définit la délicatesse de la vraie beauté
Comme le nouveau né qui ne peut cacher sa vulnérabilité
Comme ce triste monde que nous partageons serait meilleur

Like the rainbow showing the harmony of all the colors
Like the rose defining the delicate nature of true beauty
Like the new born who is unable to hide its vulnerability
Like this sad world that we share would have been better

Menm jan ak lakansyèl ka pe montre amoni tout koulè-l yo
Menm jan ak roz lan ki defini elegans ki nan vré bote-a
Menm jan ak ti bebe-a ki pa ka kache vilnerabilite li-an
Menm jan ak tè chagren ke na pe pataje a ta ka miyò
JB

 

« Indulgence envers vos dirigeants »

Ne blâmez pas et ne dérangez pas
Soyez tolérant envers ces malfrats
Pour tromper deviennent candidats
Pour nous opprimer durant le mandat

N’accusez pas surtout ne rejetez pas
Soyez généreux envers tout ces fatras
Qui ne sont que de grands hors-la-loi
Dévalorisant tous crédules électorats

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Le procès du « déchoukaj » des symboles coloniaux en Martinique

Une marche forcée contre le sens de l’Histoire 

Par Yves Untel Pastel
Le débat qui s’est cristallisé autour des statues glorifiant la France conquérante aux Antilles Françaises n’est pas une simple controverse historique, mais une question fondamentale de dignité humaine et de justice mémorielle. Ces monuments, érigés à la gloire d’un passé colonial et esclavagiste, constituent une insulte flagrante et intolérable à la population antillaise. L’acte de les déboulonner, loin d’être un vandalisme, s’inscrit dans un mouvement global de dignité, que l’institution judiciaire peine à reconnaître.

I. Le Cynisme de l’Emblème Paternaliste

Comment concevoir l’audace de brandir un emblème prétendument libérateur ou civilisateur à la face d’un peuple que la puissance érigée a elle-même déporté, asservi et exploité ? Ce geste est d’un cynisme insupportable. Les statues représentant des figures de l’administration coloniale, ou des allégories de la « France conquérante », sont des affirmations de la légitimité d’une domination passée, minimisant l’infamie de l’esclavage.

Les Antilles sont littéralement une terre-cimetière, où le sol porte les stigmates des âmes broyées par le système esclavagiste. Positionner de tels monuments sur les carrefours, c’est profaner l’espace civique et imposer une négation quotidienne du traumatisme historique.

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In pace

C’est la fête des trépassés
Personnes chères ou moins chères
Qui animaient les jours passés
Et maintenant trois pieds sous terre

Michel Herland – 1er novembre 2025

(Série Quatrains)

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« Errance au pays des âmes bleues », « Éclats de vers… », « Photomaton »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Errance au pays des âmes bleues

À la poursuite d’un mirage impalpable
dans l’âpre solitude d’un affectif désert,
en vaine quête de la femme idéale,
d’une sirène dans cette mer de sable,

poussé à ce voyage fatal,
avec toute la force d’un instinct animal,
par la terrible soif d’amour d’un cœur desséché,
brûlé au feu destructeur des passions passées…

Homme bleu de trop de bleus à l’âme
infligés par le désamour des femmes,
les yeux secs car n’ayant plus de larmes,
le cœur sec d’avoir tellement aimé,

bouche sèche d’avoir trop dit “je t’aime”,
laboureur stérile sans récolter ce qu’il sème,
condamné à l’errance perpétuelle
de ces aigles dépourvus d’elles…

Éclats de vers…

Épars éclats de vers,
miroir brisé de l’âme,
puzzle de l’image à l’envers
du visage jadis aimé d’une femme

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Jamais ne comprendrai le mal

— Par Gary Klang —

O énigme du mal

Jamais ne comprendrai ce qui t’anime
Ceux qui traînent après eux un long voile de ténèbres
A l’instar de celui qui jura de soigner
Mais s’efforça d’éteindre les étoiles
En jetant sur le monde l’ombre d’une nuit sans fin

Jamais ne comprendrai le mal
Cet enfant ligoté et noyé
Mort
Les yeux ouverts
Par désir de faire mal

Jamais je n’oublierai non plus ceux qui périrent
Dans les îles caraïbes
Et dans les champs de canne
Arrachés à leur terre pour cultiver la terre des autres
Sans jamais plus revoir la terre de leur enfance

Un roi
Fils du Soleil
Que l’on disait civilisé
Conçut l’ouvrage qu’on appela le Code noir
Qui faisait de l’esclave un meuble
Tout simplement

Jamais ô non jamais
Vous dis-je
Ne comprendrai l’attrait de la souffrance

GARY KLANG

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« Le poids du passé » &  » Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le poids du passé

Dans une antique armoire
tout au fond d’un tiroir,
au dos d’un vieux miroir,
au creux de ma mémoire
j’ai trouvé par hasard…

…un bouquet de fleurs sèches,
un ruban de velours
qu’on avait noué autour
des cheveux d’une mèche
et la photo jaunie
d’une petite amie,

quelques lettres d’amour
qu’elle avait dû m’écrire,
de vagues souvenirs,
témoins de mon passé
que j’avais oubliés…

Ce parfum d’éphémère
et de temps qui s’enfuit,
dans ces choses vieillies
couvertes de poussière,
m’emplit de nostalgie…

Et je me suis juré
de ne plus entasser
jamais dans un grenier
des objets alourdis
par le poids des années…

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Man ka lévé

— Par Daniel M. Berté —

Man ka lévé

Ou za ba-mwen bon kalot
Fè tet-mwen tounen douvan-dèyè
Konsi larivyè Lakapot
Ka monté Mòn Balé an awryè

Ou za fouté-men bel gojet
Fè-mwen tonbé anlè bonda
Ek trapé an kalté falfret
Ki kité-mwen an dézawa

Ou za ba-mwen met kakan
Fè-mwen makaté djòlanba
Epi pèdi tout balan
Ek vini kon an ababa

Magré tousa
Man…

Ou za ba-mwen palaviré
Bat-mwen kondi an vié lanbi
Epi fè-mwen kriyé anmwé
Ek fè-mwen rété bigidi

Ou za ba-mwen model kout-pié
Fè-mwen drivé anlè do
Epi pété bò lé dé zié
Ek osi kasé yonndé zo

Ou za fouté-mwen bon kout-tjok
Fè-mwen maté adan dalo
Mantjé fè-mwen vini enpiok
Epi rann-mwen kon an zéro

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« J’aurai beau dire faire « 

— Par Gary Klang —

J’aurai beau dire
Beau faire
Plus rien ne sera comme avant
Les grillons se sont tus
Les lucioles n’éclairent plus
Et les feux sont éteints
Le monde
Parfois si beau
N’est plus ce qu’il était
Et la mer rejette sur la plage le corps des poissons morts
Où sont passés les ciels de mon enfance
Les réunions d’amis laissant le temps au temps
Mais le monde n’est plus ce qu’il était
Les hommes en noir avec des lunettes noires
Ont fait place à tous ceux
Qui comme eux
Préfèrent le bruit des balles et des fusils
Le cri des hommes agonisant
Les corps d’enfants
Qui devraient rire et jouer
Au lieu de dormir à tout jamais
Allongés sur la terre d’un pays disparu
Devenu tas de cendres
O Dieu
Reverrai-je
Dis-le-moi
Le temps d’avant
Celui du pur bonheur
Le temps où on laissait le temps au temps

GARY KLANG

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« Education, Formation, Instruction » & « Monde Parallèle »

Par Jean-Bernard Bayard

 

Education, Formation, Instruction

Un peuple peut-il s’épanouir sans identité avec l’exogénisme
Une nation peut-elle prospérer dans l’ignorance populisme
Une élite peut-elle être responsable du devoir avec racisme
Comment expliquer une nation et la perte de son patriotisme

Que dire de l’incompétence de tous nos dirigeants immoraux
Pourquoi la corruption crapuleuse qui tue à tout les niveaux
Comment détruire une mentalité en servitude aux coloniaux
Peut-il y avoir une renaissance des bénéfices commerciaux

L’être humain peut toujours s’améliorer pour la progression
L’Elite sociale peut bien amender pour développer la nation
L’hypocrisie peut se transformé par l’altruisme de la religion
La moralité peut optimiser le défi de supprimer la corruption
Jean-Bernard Bayard

Monde Parallèle

Dans un univers parallèle les rôles sont alors renversés

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« Aimer C’est Quoi? » & « Première Nation Nègre Du Nouveau Monde »

— Par Jean-Bernard Bayard —
Aimer C’est Quoi?

Aimer c’est donner, c’est sacrifier, c’est offrir, c’est comprendre
Quand on aime on est à la fois invincible, vulnérable, et tendre
C’est une sensibilité réciproque, participative, qu’il faut attendre
Unique ou collectif, il s’approfondi quand on peut en dépendre

L’amour est profond et durable qui surmonte les vaines zizanies
La luxure est superficielle et éphémère qui s’effondre avec ennui
L’amitié réside dans l’amour qui offre une réciprocité qui grandit
L’égoïsme est dans la luxure qui offre une émotion vite accalmie

Entre deux individus ou une collectivité il faut être responsable
Dans les moments difficiles il demeure ce sentiment inébranlable
Toutes crises sont surmontés par la grande volonté incontestable
L’ultime gratification d’aimer c’est une vie d’harmonie redevable

Jean-Bernard Bayard

Première Nation Nègre Du Nouveau Monde
— Par Jean-Bernard Bayard
La collectivité d’hommes et de femmes de renommée mythique

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