Catégorie : Littératures

« Oser ! » & « Passe le temps, reste l’espoir… »

— Par Patrick Mathelié- Guinlet —

Oser !

Défenestrer l’malheur
pour ne plus avoir peur
d’affronter l’imprévu
comme un sel de la vie

qui vous redonne envie
quand vous êtes déçu…
S’libérer du connu
pour éviter l’ennui
et la mélancolie…

Jamais vraiment savoir
de quoi est fait demain
mais vivre avec l’espoir
qu’on s’y sentira bien…

Et même si c’est fou,
pouvoir s’attendre à tout
mais sans redouter rien
et prendre à pleines mains
la vie comme elle vient !

Passe le temps, reste l’espoir…

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« Majestik Poésik, Symphonie de Femmes »,

Vendredi 2 & Samedi 3 mai à 19h30 au T.A.C.

D’après une idée originale de Chantal Clem; m.e.s. Yna Boulanger

La pièce
En 2016, les femmes poètes n’ont jamais été aussi nombreuses et désireuses, comme le pressentait Rimbaud en 1871, de trouver,
« une fois libérées de l’homme, des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses »… Et, évoquer la « poésie des femmes » n’est pas sans pièges : au geste de reconnaissance se mêle toujours, insidieusement, le risque de la marginalisation. Dès lors qu’on la spécifie et qu’on la catégorise, la poésie pourrait bien ne plus être tout à fait la poésie… Aussi, pour ce second acte, Figures de Femmes ToTeM présentent le Majestik Poésik, Symphonie de Femmes avec pour thème sous-jacent l’identité et la mémoire construits à travers exil, errance nécessaire pour mieux trouver force et puissance dans l’affirmation du soi femme tenant compte de l’identité façonnée sur les rives de l’histoire.

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Poursuis les petites choses

 Par Yves Untel Pastel —-

Poursuis les petites choses, éprouvette à la main,
Comme ces papillons inconnus d’une jungle vierge.

Poursuis-les, entomologiste, passionné,
Cueille-les dans l’air sans les détruire.

Et si tu attrapes quelques trésors, écoutes-en le bruit.
Écoute le souffle et la musique des ailes, écoute tout !

Écoute les clapotis de l’eau et le roulis des petites pierres.
Écoute le bruissement profond des buissons.
Écoute le vrombissement des bourdons.

Écoute le frou-frou des libellules, la réplique des abeilles.

Écoute le grésillement du vol stationnaire des colibris.

Écoute le vent dans la chevelure raide des filaos.
Écoute la course-poursuite du lézard et de la sauterelle.

Écoute le souffle furtif de la mangouste
Et le repos inquiet de la poule d’eau.

Écoute le glissement doux du soleil,
Sur les cloches tendres des fleurs de l’oranger.

Écoute le parlé complexe du monde autour.
Écoute et déchiffre ces hiéroglyphes sonores.

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« Faire courir la photographie »

— par Michel Lercoulois —

Deuxième livraison de la toute jeune maison d’édition Ad Verba, après Faire courir le monde. Il s’agissait, rappelons-le, du résultat d’un appel aux poètes, invités à illustrer avec leurs mots des images représentant des œuvres des deux fondateurs d’Ad Verba, artistes plasticiens. Le résultat fut la publication d’un très beau petit livre, impeccablement présenté, qui regroupait trente-huit poèmes d’autant de poètes différents accompagnant la reproduction d’autant d’œuvres différentes (1).

Ad Verba est basée à Niort où se trouve par ailleurs un lieu dédié à la photographie contemporaine, la Villa Pérochon, autrement dit le CACP. D’où l’idée de croiser, cette fois, le verbe des poètes avec seize clichés tous pris dans la région niortaise lors de résidences d’artistes par des photographes issus de tous les horizons. Pour étoffer l’ouvrage, le jury de sélection a accepté plusieurs poèmes par photographie, soit finalement 47 textes sur les 680 qui lui étaient soumis à l’origine par 285 poètes. 47 textes pour 47 poètes différents, soit un poète retenu sur six environ, une sélection donc pas si sévère en réalité.

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… Et il pleuvait encore du sang et des larmes!

— Par Robert Lodimus — 

… Et il pleuvait encore du sang et des larmes!

– Vous êtes à Fort Dimanche, vieux frère…
– Dieusifort Espérance!
– Ici, les noms ne comptent pas. Nous avons tous un seul nom : Camarade. Nos mangeons les mêmes déchets dans la même marmite crasseuse. Nous mourrons d’une seule maladie : la tuberculose, avec, si possible, une aspirine et une gorgée de pissat dans l’estomac.
L’homme toussa très faible.
– Tu connaissais Ézéchiel Abellard, le journaliste de Radio Métropole, ajouta-t-il avec la même lenteur ? Eh bien, il a crevé dans cette cellule, la tête appuyée contre ce récipient souillé de nos excréments qui se trouve à ta gauche. Ça fait déjà très longtemps… Pourtant, son ombre erre toujours au milieu de nous. Son nom est resté dans chaque cellule, inscrit sur tous les murs de Fort dimanche. Il en est ainsi pour chacun d’entre nous qui laisse sa vie dans un cachot de Fort Dimanche pour avoir rêvé de Liberté. Ne l’oublie pas Dieusifort! Quand on s’appelle Camarade, on ne meurt jamais…

Dieusifort Espérance, fils unique de Victoire Laguerre.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitres VI & VII

— Par Robert Lodimus —

Chapitre VI

L’ACCIDENT

L’astre du jour s’apprêtait à franchir le cercle méridien. Les recommandations de Pauline avaient ragaillardi le moral des « catastrophés » de la nature débridée. Les paroles de sagesse et de résilience de la Rochoise, qui laissaient suinter un filet du stoïcisme de Zénon de Kition ou de Marc Aurèle, avaient finalement réussi à répandre du baume sur les meurtrissures des chagrins et des malheurs des souffre-douleur. Ces bonnes gens, braves et courageux comme les hirondelles migratrices condamnées à reconstruire leurs nids après chaque saison hivernale, avaient retroussé leurs manches et relevé leurs bras. Pour reprendre Daniel Pennac : « Quand tout est fichu, il y a encore le courage. » Les hommes complètement requinqués, on aurait dit des ballons gonflés à point, laissant sur place les femmes et les « moufflets », rassemblèrent leurs forces et partirent chercher de l’aide aux alentours. En deux temps trois mouvements, les gaillards étaient revenus avec des machettes, des tenailles, des haches, des piquoirs, des marteaux, des scies, des ciseaux et d’autres outils et équipements artisanaux pour effectuer des tracées sur le sol, creuser des fondations, couper des troncs d’arbres, concasser des pierres que les mômes intrépides, toujours de bonne humeur, empilaient avec soin et discipline… Des camarades des deux sexes et de tous les âges arrivèrent des contrées avoisinantes pour participer, de la façon dont ils le pouvaient, au grand « coumbite » de reconstruction du village.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre V

— Par Robert Lodimus —

Chapitre V

LE DÉFI

« Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort. »

                                         (Épictète)

     La nuit avait enlevé son masque horrifiant sur la « trombine » stupéfiée, médusée, atterrée  de la nature amochée. Le jour se leva sans clarté sur les hameaux qui ceinturaient La Roche, et qui n’avaient pas non plus résisté aux assauts des vents dévastateurs et à la frénésie du déluge mortifère. La localité dans son ensemble offrait aux regards tout ébahis une scène de délabrement indescriptible, un théâtre de désolation dantesque, un tableau de déliquescence apocalyptique, un spectacle de débâcle effarant, un panorama de décrépitude impensable, un champ de ruines incroyable, un cirque de décadence inimaginable. Cette fois-là, le village avait réellement cassé ses épines dorsales et il était amputé de ses jambes et de ses bras fluets. Il eût été vraiment difficile pour lui de se relever, et de se remettre à clopiner, à boiter voire à marcher comme avant. Dans cet environnement dépérissant, devenu encore plus invivable par les malheurs soudains, les rescapés avec leur profil de morts-vivants, comme on en voyait dans les romans de Bram Stoker, n’avaient même pas imaginé l’avenir, tellement ils le voyaient porteur d’incertitude démoralisante.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre IV

— Par Robert Lodimus —

Chapitre IV

LES SURVIVANTS

     Une fois de plus, les habitants de La Roche avaient recommencé à porter les guêtres de malheurs que la nature cruelle et impassible leur avait confectionnées. C’était vrai pour eux aussi, comme George Sand l’avait écrit, que « la vie était un orage ». Cependant, ces âmes tracassées d’indigence avaient juré de rester agriffés à la rambarde d’une résilience éreintée, certes, mais inviolable, indomptable et inaliénable.

    Francesca entrelaça ses doigts engourdis et pressa sa papille mammaire avec les paumes de ses mains froides. À ce stade-là, ses seins ressemblaient plutôt à deux baies supportées par une  branche de goyavier, qui avaient entamé sa phase d’aoûtement. La tête penchée vers l’avant, le menton se rapprochant légèrement de la cage thoracique, la jeune fille déposa son genou gauche sur les roches sédimentaires, sans ressentir aucune sensation physique de douleur.  Elle gardait ses paupières solidement soudées. On aurait imaginé  des plinthes  scellées avec de la colle époxy. Francesca peinait à croire qu’elle était encore debout sur le tarmac de la vie, que l’ouragan, classé probablement de haute intensité sur l’échelle de Saffir-Simpson, l’avait épargnée, qu’elle n’était pas engloutie avec ses cousines Renande, Bernardine, Thérèse, Irène; ses cousins Christophe, Lebien, Occinel; ses amis Clovis, Phanor, Gladys, Augustine et Rita.

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À Arthur Rimbaud

— Par Gary Klang —

Tu vins sans crier gare
O père en poésie
Né un 20 octobre
Tout comme l’autre

Tu me dis
Soyons avare comme la mer
Je te réponds
Sois béni
Toi l’enfant aux semelles de vent
Peintre des voyelles
O Poète lumineux
Dont le dernier lit se couvre encore de fleurs

Sois béni ô Poète
Ta saison en enfer
Est désormais saison des roses
Jamais plus ne seras seul
Ton nom s’inscrit à tout jamais
Au fronton des étoiles

Gary Klang

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre III

— Par Robert Lodimus —

Chapitre III

LA ROCHE

Au sein de ce hameau défraichi, dressé dans la paume géante de cette portion de territoire du nord-ouest, une espèce d’invention sinistre greffée comme une bronche obstruée sur un poumon malade, les jours se bousculaient et se ressemblaient tous. La neurasthénie, le concept inventé en 1869 par le neurologue américain George Miller Beard pour décrire l’état de fatigue, d’anxiété et de déprime des individus, se répandait en ces lieux comme du sablon sur une chaussée goudronnée. Les habitants, étranglés par la misère, l’ennui et le découragement, partaient, s’éparpillaient dans les régions limitrophes; ou pire encore, se balançaient au bout d’une corde… Mérinord, le raccommodeur des filets de pêche, fut retrouvé pendu à un chêne. Ociana, la mère de ses quatre enfants en bas âge, venait de quitter la bicoque pour aller faire les trottoirs à la ruelle Robert Geffrard, située dans l’un des quartiers miséreux de la métropole, à moins d’un kilomètre du quai Hammerton Killick. La Roche, dans son nouvel emplacement, peinait à se relever de la violente tempête qui avait surpris les villageois étendus sur leurs couches supplicieuses.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre II

— Par Robert Lodimus —

Ce récit palpitant est celui d’un petit village que ses habitants ont dénommé La Roche, et qui est parvenu mystérieusement à remonter à la surface de la vie, après avoir été précipité dans les entrailles de l’Enfer.

Chapitre II

LE CADAVRE

            « En temps de révolution, prenez garde à la première tête qui tombe.

            Elle met le peuple en appétit. »

                                              (Victor Hugo)

    La ville se réveilla à l’aube du vendredi saint avec un manteau de  tragédie. Le corps de la dame flottait dans les eaux écumeuses de la mer verdâtre. Comme si ce n’était pas déjà assez pour les riverains de pleurer depuis une semaine sur les souffrances d’un Christ qui allait se faire crucifier pour la millionième fois à cause des péchés de l’humanité. Quelle humanité? Une humanité idolâtre, narcissique, nombriliste, vaniteuse, délinquante, sadique… récidiviste!

Et encore cette humanité qui passait son temps à sculpter sa propre destruction dans l’indifférence des uns et dans l’insouciance des autres. Après tout, ne faisait-elle pas que marcher vers sa mystérieuse prédestination, suivre la trajectoire irréversible de son devenir apocalyptique, cheminer en ligne droite, à la rencontre du fatum auquel elle était vouée depuis sa naissance?

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre I

— Par Robert Lodimus —

AVANT-PROPOS

« Mourir en combattant sied mieux au soldat qu’être libre dans la fuite.»

(Miguel de Cervantès)

    Ce livre est dédié aux jeunes, aux élites intellectuelles, aux paysans qui ont sacrifié leur avenir, en ayant fait le choix de participer à la lutte contre l’injustice et l’inégalité.

    Il y en a qui ont été assassinés avec une plume à la main ou un micro à la bouche. D’autres sont décédés sur un champ de bataille. Plusieurs, dans la sombreur d’un cachot froid et infect, ont succombé à la torture et à la famine. Tous ces camarades ont cultivé l’espérance d’une vie meilleure pour les pauvres. Rêvé de Liberté pour leur pays. Leurs croyances dans un monde équitable les ont rendus impavides, intrépides, audacieux… Ils ont affronté les dictatures les plus féroces pour allumer des lampions d’espoir dans les foyers. Et ceux-là qui succombèrent à la mort n’avaient jamais regretté d’avoir emprunté le chemin de la résistance et mené le combat – sous toutes ses formes – contre la domination, l’exploitation et l’hégémonisation.

    Nous rendons hommages dans cet ouvrage à ces Grands Disparus qui ont embelli les pages de l’histoire par leurs engagements indéfectibles envers les démunis de la terre.

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Les crabes du lundi de Pâques

 Par Yves Untel Pastel —

Nous aimions aller sur la plage
À la trêve de Pâques.
La Martinique tout entière
Déferlait en bord de mer,
Le lundi de Pâques.

Et c’était un jour de liesse,
Un jour maudit pour les crabes.
C’était l’hécatombe des crustacés,
Tant on faisait bombance de crabes.

Mais ce temps est mort.
Les mangroves puent
Et les vents mêmes
Se bouchent les naseaux.
Ils vont tous mourir au large,
Troupes de mustangs incommodés.

La marée brasse la mangrove.
Le poison est partout.
Il transpire du silence.
Et dans la mangrove,
La mort lente s’installe.

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Yo di yo anmen Franz Fanon

— Par Yves Uuntel Pastel —

Yo di yo anmen Franz Fanon,
Yo ki anmen kozé nan salon.
Yo ka fè bèl plodrari
Anlè larévolisyon
Bèl fransé yo nan bouch yo
Ka voltijé, maté, tonbé léta !
Men tousa sé tjimsavon anlè rad sal

Yo di yo anmen Franz Fanon,
Men yo pa lé tann palé di Le R, pyès.
Pou yo i sé mové mak révolisyonnè
Ki la pou gaté trankilité fonksyonè yo.
Yo pé pa sipoté négmawon le RPPRAC
Ki ka anpéché yo blèz ko yo dèyè kadikous yo,
Adan tout  Bidim sipèmaché bétjé, fout !

Yo di yo anmen Franz Fanon,
Men yo ka défann lafrankofoni
Kon kantatris ka dousinen bèl senfoni.
Souplé, pengad di yo ki yo pa fransé,
Paskè Yo kèy fè’w sav ki « Nous étions
Déjà Français byen avant Nice, L’alsace,
Ou bien la Lorrrraine », Wa di yo sa pa vré !

Yo di yo anmen Franz Fanon
Men pa palé yo di zafè « émancipation » pyès,
Palé yo, souplé, di « a-s-s-i-m-i-l-a-t-i-o-n »
Si ou palé yo kriyé’w séparatis,
Indépandantis épi siwtou Konplotis.

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1 jour – 1 mot

— Par Patrick Chamoiseau —

14/04/25.
Lune du matin.

Tout comme si
le soleil
avait soudain
maîtrisé sa puissance

ou trouvé
ce qu’est la puissance

quand

tout plein d’elle
et la vivant enfin

on ne l’exerce pas.

 

10/04/25

La lumière renforce l’ombre autour d’elle. Seul le plus obscur peut éclairer l’obscur. Quant au jeu des lucioles, il est le seul à pouvoir (au-dessus de celui qui s’invente un chemin) réenchanter la ténèbre où naît l’œuvre…

« Que peut la littérature quand elle ne peut »

01/04/25

Ce matin au Collège Belle étoile à St JosephAdresse aux jeunes de Saont-Joseph

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« Cantate pour des matins de rosée », de Fred Williams

— Péface  par Gary Klang —
Poète est celui-là qui rompt pour nous l’accoutumance, disait Saint-John Perse.
C’est l’effet ressenti en lisant Fred Williams. Quand j’ai pris connaissance de Cantate pour des matins de rosée – merveilleux titre ! – c’était par une journée où le ciel avait pris la couleur triste d’une robe de nonne. Fred m’a tiré de ma léthargie par la beauté de sa poésie, d’autant que j’ignorais qu’il écrivait. Je l’avais connu par La Voix de l’Amérique où il m’avait souvent interviewé. Je l’avais aussi vu à Montréal, mais jamais il ne m’avait parlé de ses écrits. À ce sujet, nous rions encore d’une histoire qui nous est arrivée dans un restaurant de l’avenue Côte-des-Neiges. Il y a de ces histoires légères, sans intérêt apparent, mais qui demeurent inoubliables, personne ne sait pourquoi. Ce soir-là donc le serveur, un peu distrait, mit deux couteaux pour Fred, mais pas de fourchette. Ça a provoqué chez nous un fou rire qui dure encore. On l’imaginait essayant de manger son steak avec ses deux couteaux et sans fourchette.
Mais revenons aux poèmes.

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  Une île et son cinéma – Fémi, Festival de Guadeloupe

Un ouvrage de Felly Sédécias
Résumé :
Dans cet ouvrage l’auteure raconte vingt cinq ans de rencontres avec les stars de divers pays du monde, venus nous visiter dans notre archipel : la Guadeloupe.
Ce festival, débuté en 1992, consacré au  cinéma d’auteur, fut, chaque année, le seul lieu où les réalisateurs et les écrivains de la diaspora, de la Caraïbe et de pays étrangers venaient montrer leurs œuvres filmiques ou littéraires aux guadeloupéens.
En 2025, jetons un regard sur la progression réalisée de ces cinéastes.Auteur : Felly Sédécias
Felly Sédécias est née à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe.
Elle commence sa carrière professionnelle à Paris. Elle assure différentes fonctions en France : Secrétaire administrative, Attachée de Presse. En Guadeloupe : Institutrice, Formatrice au centre Attitudes Institut des Abymes.
Elle a été Directrice du Ciné Théâtre du Lamentin de 2004 à 2012. Puis, Fondatrice et Déléguée Générale du FEMI
« Festival Régional & International du Cinéma de Guadeloupe » de 1992 à 2019, soit vingt-cinq éditions.
Parallèlement, elle s’est investie dans la formation aux techniques d’écriture de scénario et de prises de vues, mais aussi des séminaires et cycles de formation dans le domaine des relations humaines.

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La dette de la lexicographie créole contemporaine envers ses pionniers

— Par Robert Berrouët-Oriol (*)

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

La lexicographie, discipline différentielle de la linguistique appliquée, est très peu connue en Haïti. Il est attesté que nombre de personnes qui s’intéressent au créole à des titres divers, y compris des professeurs de créole, ne savent même pas qu’il existe une lexicographie créole, qu’elle a eu ses pionniers, qu’elle compte une histoire déjà vieille de 67 ans, qu’elle est dépositaire d’une production langagière, certes inégale, de plus de 75 titres comprenant des lexiques et des dictionnaires, et qu’elle est porteuse depuis ses débuts d’une embryonnaire réflexion théorique.

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Kokliko : Une aventure littéraire où l’imaginaire créole redéfinit les codes

— Par Anique Sylvestre, écrivaine —

Rudy Rabathaly met un pied dans la fourmilière littéraire antillaise: après nous avoir fait rire de nous-mêmes (dan ri kò) avec ses « pawol anbafey » et autre « tonbé lévé » , après nous avoir fait réaliser l’omniprésence spontanée de notre imaginaire créole avec son « oliwon d’imaginaire créole  » le voilà qui nous offre: « Kokliko  » ce premier roman qui confirme la posture d’écrivain de Rudy Rabathaly. « Kokliko » nous laisse pantois tant il dérange par son caractère novateur tant dans le propos que dans l’écriture. Comme si « pawol anba fey  » et « oliwon » incrementaient  » Kokliko » , l’auteur affiche une nouvelle écriture sortant des rails d’une créolité passée, pour nous mener sur des chemins inattendus.

L’image de couverture nous laisserait croire à une histoire d’amour. Cependant, outre la relation d’amour que l’auteur entretient avec la Littérature, force est de constater son questionnement permanent quant à notre façon d’exprimer, de vivre notre imaginaire lequel imprègne tous nos actes du quotidien.

L’auteur ne s’arrête pas là : par delà ce constat, Rudy Rabathaly met en scène dans ce roman un univers dont les héros, multiples, divers de notre monde caribéen traversent une histoire où la date, le temps, le lieu évoluent de façon quasi virtuelle.

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« Saison de porcs » de Gary Victor

— Par Michel Herland —

Mémoire d’encrier (Montréal) réédite en poche – après ses Treize nouvelles vaudou – un roman policier mais aussi fantastico-politique de Gary Victor paru originellement en 2009. L’auteur, né en 1958 à Port-au-Prince, a été haut-fonctionnaire en Haïti ainsi que journaliste, scénariste, dramaturge, nouvelliste et, l’auteur de vingt-sept romans (d’après sa fiche Wikipedia). La quatrième de couverture de Saison de porcs précise qu’il est le romancier le plus lu de son pays, ce que l’on croit volontiers.

À en juger par ce roman-ci, Gary Victor s’y entend pour camper des personnages, peindre une atmosphère et concocter des intrigues, dans ce cas plus que teintée de fantastique. Lorsqu’un policier se transforme en porc, il faut bien croire qu’une intervention surnaturelle a eu lieu ! Gary Victor a le talent qu’il faut pour nous forcer à le suivre, à admettre l’invraisemblable, le temps d’une lecture.

Il ne faut jamais dévoiler l’intrigue d’un roman, encore moins d’un roman policier. Disons simplement que l’inspecteur Dieuswalwe Azémar se trouve embringué malgré lui dans une enquête qui commence lorsque son adjoint vire porcin et qui se complique quand il découvre que sa fille adoptive Mireya, d’ailleurs non dépourvue de quelques dons spéciaux, et qu’il a imprudemment confiée au pensionnat de l’Église du Sang des Apôtres, court un grand danger.

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Réveil

— Poème de Robert Lodimus —

Réveil

Depuis plus de deux siècles

Clopine mon pays

À la recherche

De cette île mystérieuse,

Où le printemps, dit-on, est éternel.

Les chemins du « Bien » et du « Mal »,

Où s’arrêtent-ils ?

L’incertitude et la peur

Ensablent notre conscience.

Les indigents du Sud,

Dans la saison

Des égarements,

Sans répit, lapent leurs malheurs.

Sur les vestiges des temps héroïques,

Épopées sublimes et glorieuses,

Toute une meute de misérables!

Des lambeaux ambulants !

Des loqueteux déboussolés!

Des restes d’humains crucifiés

Comme des insectes morts

Sur les branches

Des dionées impavides!

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Un hommage international, à plusieurs voix et de grande amplitude, a été rendu au poète Anthony Phelps le 22 mars 2025

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

Organisé à Montréal avec l’appui du Cidihca et de la Maison d’Haïti par Robert Berrouët-Oriol, linguiste, essayiste et poète, et par Joël Des Rosiers, médecin psychiatre, essayiste et poète, un hommage international, à plusieurs voix et de grande amplitude, a été rendu au poète Anthony Phelps le 22 mars 2025. Décédé à Montréal dans la nuit du 11 au 12 mars 2025, Anthony Phelps avait reçu de son vivant les distinctions suivantes :

  • 1980     Prix Casa de las Américas, pour La Bélière caraïbe

  • 1987     Prix Casa de las Américas, pour Orchidée nègre

  • 2014     Prix de Poésie Gatien-Lapointe – Jaime-Sabines, pour Mujer América / Femme Amérique

  •   Chevalier de l’Ordre des Arts et des lettres (France). 

  • 2016     Prix Carbet et du Tout-Monde pour l’ensemble de son oeuvre

  • 2017     Grand Prix de poésie de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre poétique

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« La grande question » & « Points d’interrogation »

 — Par Patrick Mathelié-Guinlet —

La grande question

Les portes ouvrir sur l’inconnu
qu’ensuite on ne referme plus
puis rapporter ce qu’on a vu
dans des poèmes qui soient lus,

c’est là le rôle d’un poète
aventurier de l’intérieur…
S’il risque d’y perdre la tête,
de la folie il n’a pas peur

car avec le cœur il écrit
et, sans hésitation, pénètre
là où jamais aucun autre être
n’a osé aller avant lui…

C’est dans le seul but de connaître
l’arcane secret de la Vie,
d’enfin trouver sa raison d’être :
quand on doit mourir, pourquoi naître ?

Points d’interrogation

J’ai cherché des raisons,
trouvé la déraison !
J’ai posé des questions,
personne n’y répond…

Qui suis-je et puis où vais-je ?
En ce monde qu’y fais-je ?
Pourquoi, comment et quand ?
La vie, la mort, le temps ?

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Ah! donnez-moi

— Par Gary Klang —

Ah! donnez-moi la bonté
Que j’y puise l’air du large
Donnez-moi la beauté
La saveur de l’aurore
Et la pâleur du soir
Lorsque derrière les nuages
La flamme à l’horizon disparaît lentement dans la mer

Je n’en peux plus vous dis-je
Je n’en peux mais
L’homme du pouvoir inquiète et tyrannise
L’homme du pouvoir a perdu la raison
Le goût du sang le hante
Il fuit l’odeur et la beauté des fleurs
L’ilang-ilang des nuits d’antan
Et le palmier la chevelure dansant au vent

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En mémoire d’Antony Phelps

— Par Gary Klang —
Je connais Anthony Phelps – que j’appelais Chico – depuis les années 60 à Paris. Jamais je n’oublierai la nuit passée dans un café du boul. Mich avec Davertige, à boire goulûment de la bière et à parler de tout et de rien. A l’époque, nous vivions dans les cafés.
Puis les années passèrent. Dave vint s’installer à Montréal et avec les Dimanches littéraires, dont j’étais un des membres fondateurs, nous lui rendîmes hommage en présence de plus de 300 personnes.
Anthony, pour sa part, était souvent absent. Il passait de longs mois à l’étranger avec Hélène, son épouse. Une fois de retour, il m’invitait souvent chez lui. Je me souviens d’excellents repas, de force bouteilles de bordeaux et de la présence de Raymond Chassagne, un ancien officier d’un grand courage qui fomenta même un complot contre Duvalier.
Autre souvenir marquant : l’écriture de notre thriller, Haïti ! Haïti ! Anthony travaillait alors à Radio-Canada, et une fois son travail terminé, il venait me rejoindre à la maison où nous écrivions jusqu’aux environs de minuit. Quand le roman fut achevé, il nous fallut trouver un éditeur; tâche éminemment ardue d’autant que c’était le premier thriller jamais écrit au Québec.

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