Catégorie : Littératures

La romancière Yanick Lahens à l’apogée de ses talents, sur les cimes de l’Académie française

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

LA NOUVELLE a brasillé dans la presse conventionnelle et les médias numériques, sur diverses plateformes et portails d’information ainsi que sur les réseaux sociaux, WhatsApp et Instagram n’ont pas dérougi… Telle une singulière voix chorale surgissant d’une foultitude d’archipels et autres terres îliennes, LA NOUVELLE a eu l’effet d’un tsunami : L’Académie française, dans sa séance du jeudi 30 octobre 2025, a décerné son Grand Prix du roman (…) à Yanick LAHENS pour son roman « Passagères de nuit ». (Source : site Web de l’Académie française, 30 octobre 2025).

Yanick LAHENS figure en

  • Deuxième sélection du Prix Goncourt 2025

  • Deuxième sélection du Prix Jean Giono 2025

  • Sélection mensuelle du Grand Prix des lectrices de ELLE 2026


Le Grand Prix du roman de l’Académie française est l’un des plus prestigieux prix littéraires français. Il a été créé en 1914 et, chaque année, il est décerné au mois d’octobre pour récompenser l’auteur du roman que l’Académie a jugé le meilleur de l’année. Ce prestigieux prix littéraire ouvre traditionnellement la saison des prix littéraires français.

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Créole : entre défense légitime et aveuglement idéologique

L’unilatéralisme créole, promu par les Ayatollahs fondamentalistes au titre d’une politique d’État en Haïti, est une mystification

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Journée internationale du créole

« On ne peut plus écrire son paysage ni écrire sa propre langue de manière monolingue. Par conséquent, les gens qui, comme par exemple les Américains, les États-Uniens, n’imaginent pas la problématique des langues, n’imaginent même pas le monde. Certains défenseurs du créole sont complètement fermés à cette problématique. Ils veulent défendre le créole de manière monolingue, à la manière de ceux qui les ont opprimés linguistiquement. Ils héritent de ce monolinguisme sectaire et ils défendent leur langue à mon avis d’une mauvaise manière. Ma position sur la question est qu’on ne sauvera pas une langue dans un pays en laissant tomber les autres. » (Lise Gauvin, « L’imaginaire des langues : entretien avec Édouard Glissant », dans « L’Amérique entre les langues », Études françaises, volume 28, numéros 2-3, automne–hiver 1992.)

Octobre est le mois des célébrations de la langue et des cultures créoles dans les communautés linguistiques créolophones à travers le monde.

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L’inconnu de Mer frappée : chapitre VIII (suite)

— Par Robert Lodimus —

Chapitre VIII

LE DÉCÈS

Un après-midi du mois de mai où le soleil flamboyait sur la ville qui s’amalgamait dans les rires d’une pléiade de gamins frivoles qui revenaient de l’école, une dizaine de militaires dépêchés expressément de la capitale sont arrivés à bride abattue à la caserne Toussaint-Louverture et ont procédé à l’arrestation spectaculaire du capitaine Coriace. Menottes aux poignets, l’officier, sans offrir de résistance, avait suivi les « troupiers » commandés par l’adjudant-major, Ménélas Flavius, jusqu’aux véhicules de l’armée qui attendaient aux abords du trottoir, en face de l’hôtel Moïse, pour reprendre la route en sens inverse. Lorsque le cortège a tourné devant le lycée Fabre Geffrard pour traverser les entrailles bidonvillisées de Descahos, la petite foule qui assistait au déroulement de la scène inopinée, tout à fait imprévisible, a applaudi chaudement. L’État major des Forces armées d’Haïti aurait retrouvé le nom du capitaine coriace sur une liste d’officiers supérieurs et subalternes qui allaient participer à un complot pour assassiner le président François Duvalier. Un soi-disant complice, le lieutenant Léonce Aurélien, sous la menace des tortures à Fort-Dimanche, avait vendu la mèche au commandant de la garnison criminelle.

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Gaël Octavia – « L’Étrangeté de Mathilde T. et autres nouvelles »

— Par Hélène Lemoine —

Avec L’Étrangeté de Mathilde T. et autres nouvelles, Gaël Octavia signe un recueil rare et vibrant, où l’extraordinaire surgit du quotidien. En seize nouvelles brèves et intenses, l’écrivaine martiniquaise explore nos zones d’ombre, nos doubles et nos contradictions, à travers des récits qui mêlent réalisme et magie, tendresse et cruauté, humour et douleur.

Des récits du quotidien traversés d’étrangeté

Dans ces histoires, tout semble familier — jusqu’à ce qu’un détail fasse basculer la réalité.
Une femme voit son jeune compagnon vieillir prématurément après un AVC (Le mouvement ou la mort), une mère bascule dans la violence après une remarque raciste (Violente), une enfant parisienne se rêve enfant-soldat (Kalachnikov bébé), une autre grandit à rebours du temps (Nola toujours).
Ici, le fantastique affleure au cœur du réel, transformant le banal en énigme.

Le style de Gaël Octavia, à la fois limpide et poétique, évoque le réalisme magique cher à la littérature caribéenne : un art de franchir la frontière entre le vraisemblable et l’impossible, pour mieux sonder la vérité des émotions humaines.

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Jamais ne comprendrai le mal

— Par Gary Klang —

O énigme du mal

Jamais ne comprendrai ce qui t’anime
Ceux qui traînent après eux un long voile de ténèbres
A l’instar de celui qui jura de soigner
Mais s’efforça d’éteindre les étoiles
En jetant sur le monde l’ombre d’une nuit sans fin

Jamais ne comprendrai le mal
Cet enfant ligoté et noyé
Mort
Les yeux ouverts
Par désir de faire mal

Jamais je n’oublierai non plus ceux qui périrent
Dans les îles caraïbes
Et dans les champs de canne
Arrachés à leur terre pour cultiver la terre des autres
Sans jamais plus revoir la terre de leur enfance

Un roi
Fils du Soleil
Que l’on disait civilisé
Conçut l’ouvrage qu’on appela le Code noir
Qui faisait de l’esclave un meuble
Tout simplement

Jamais ô non jamais
Vous dis-je
Ne comprendrai l’attrait de la souffrance

GARY KLANG

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Aimé Césaire, un homme qui crie -Poèmes sur sept décennies

Traduction et choix des poèmes par Klaus LAABS

(Editions 2025 chez Matthes et Seitz (Berlin, Allemagne) Spécialistes de l’Afrique et des Caraïbes

Par Fernand Tiburce Fortuné —

Ce n’est pas la première traduction des poèmes d’Aimé Césaire en langue allemande. On en trouve déjà une en 1962, éditée à FRANKFURT et dont le titre n’est guère éloigné du titre originel : « Zurück ins Land der Geburt ». Alors que M. LAABS préfère « Notes, mémos, mémoires sur un retour au Pays ».

Klaus LAABS, né en 1953 à Berlin, est un traducteur littéraire, en particulier des œuvres de la littérature hispanoaméricaine, française et francophone des Caraïbes et d’Afrique. Parmi les auteurs traduits par lui figurent notamment José Lezama Lima, Reinaldo Arenas, Zoé Valdes, Alejandra Pizarnik et Daniel Maximin (de la Guadeloupe)

La couverture représente Césaire par Pablo Picasso.

Voici ce que l’on peut lire dans la présentation allemande :

« Cette édition la plus complète en langue allemande de l’œuvre lyrique d’Aimé Césaire témoigne de son long combat contre le colonialisme et le racisme et doit son incomparable richesse d’images et de langage au retour culturel à l’identité « noire ».

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L’aménagement du créole dans le système éducatif haïtien

Synthèse d’un état des lieux actualisé

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

« L’éducation haïtienne connaît une crise chronique provenant fondamentalement de deux facteurs principaux : le problème de gouvernance politique et administrative et la faiblesse des politiques éducatives qui en résulte. Un autre facteur crisogène est le choix initial de fonder cette éducation sur une expérience d’acculturation où les apprenants ont toujours été contraints d’être scolarisés en français, une langue qu’ils ne connaissent pas, tandis que tous maîtrisent le créole. Cette acculturation vient notamment du fait que les premiers éducateurs et responsables d’écoles de l’État d’Haïti étaient des Français qui enseignaient en français dans la négation du créole et qui sont à l’origine de la créolophobie qui perdure aujourd’hui encore. Mais il est quand même dommage que la prise en main de l’école par les nationaux n’ait pas permis de régulariser la situation. Il se pose dès lors le problème de l’inculturation de l’école notamment sur le plan linguistique. » Renauld Govain : « De la crise de l’éducation à l’éducation à la crise en Haïti », revue Études caribéennes 56 / décembre 2023.

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L’éphéméride du 24 octobre

Lettre de démission du PCF d’Aimé Césaire à Maurice Thorez le 24 octobre 1956

Quelques mois après le percutant rapport Khrouchtchev qui révéla les crimes de Staline, Aimé Césaire a adressé cette lettre de démission à Maurice Thorez alors secrétaire général du Parti communiste Français. « Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre que ce n’est ni le marxisme ni le communisme que je renie, que c’est l’usage que certains ont fait du marxisme et du communisme que je réprouve. »
{{Aimé Césaire, Député de la Martinique, à Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français.}}

Maurice Thorez,

Il me serait facile d’articuler tant à l’égard du Parti Communiste Français qu’à l’égard du Communisme International tel qu’il est patronné par l’Union Soviétique, une longue liste de griefs ou de désaccords. _ La moisson a été particulièrement riche ces derniers temps et les révélations de Khrouchtchev sur Staline sont telles qu’elles ont plongé, ou du moins, je l’espère, tous ceux qui ont, à quelque degré que ce soit, participé à l’action communiste dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte.

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« Le poids du passé » &  » Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le poids du passé

Dans une antique armoire
tout au fond d’un tiroir,
au dos d’un vieux miroir,
au creux de ma mémoire
j’ai trouvé par hasard…

…un bouquet de fleurs sèches,
un ruban de velours
qu’on avait noué autour
des cheveux d’une mèche
et la photo jaunie
d’une petite amie,

quelques lettres d’amour
qu’elle avait dû m’écrire,
de vagues souvenirs,
témoins de mon passé
que j’avais oubliés…

Ce parfum d’éphémère
et de temps qui s’enfuit,
dans ces choses vieillies
couvertes de poussière,
m’emplit de nostalgie…

Et je me suis juré
de ne plus entasser
jamais dans un grenier
des objets alourdis
par le poids des années…

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Le passif en français et en créole haïtien : Coup d’œil sur les verbes pronominaux de sens passif.

Par Fortenel Thélusma

Introduction

En grammaire française, le mot passif est généralement associé au mot actif considéré comme son contraire. D’où les expressions : voix active, voix passive. De même, dans l’analyse sémantique, on distingue un agent et un patient. Cependant, si dans l’analyse traditionnelle, est souvent posée la question demandant de transformer une phrase de la voie active à la voie passive ou l’inverse, il faut reconnaitre que, dans une situation réelle de communication, les deux phrases (active et passive) ne s’opposent pas ; et elles ne sont pas non plus équivalentes, elles font de préférence objet de choix de la part des locuteurs, selon leur intention. En d’autres termes, sur le plan linguistique, la langue offre un certain nombre de possibilités de manipulations exploitables à souhait, tandis que dans la réalité, l’énonciateur choisit ou non de mettre en avant tel acte, tel acteur donné suivant son statut (victime/bénéficiaire, agent/patient). Dans ce cas, il sélectionne la structure syntaxique correspondant à son intention.

En créole haïtien, à notre connaissance, il n’existe pas de travail de recherche sur cette question et, évidemment, il n’y en a pas trace dans l’enseignement-apprentissage du créole.

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Man ka lévé

— Par Daniel M. Berté —

Man ka lévé

Ou za ba-mwen bon kalot
Fè tet-mwen tounen douvan-dèyè
Konsi larivyè Lakapot
Ka monté Mòn Balé an awryè

Ou za fouté-men bel gojet
Fè-mwen tonbé anlè bonda
Ek trapé an kalté falfret
Ki kité-mwen an dézawa

Ou za ba-mwen met kakan
Fè-mwen makaté djòlanba
Epi pèdi tout balan
Ek vini kon an ababa

Magré tousa
Man…

Ou za ba-mwen palaviré
Bat-mwen kondi an vié lanbi
Epi fè-mwen kriyé anmwé
Ek fè-mwen rété bigidi

Ou za ba-mwen model kout-pié
Fè-mwen drivé anlè do
Epi pété bò lé dé zié
Ek osi kasé yonndé zo

Ou za fouté-mwen bon kout-tjok
Fè-mwen maté adan dalo
Mantjé fè-mwen vini enpiok
Epi rann-mwen kon an zéro

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L’éphéméride du 23 octobre

Première apparition des Schtroumpfs, dans Le Journal de Spirou le 23 octobre 1958

Les Schtroumpfs est une série de bande dessinée jeunesse belge créée par Peyo en 1958 racontant l’histoire d’un peuple imaginaire de petites créatures bleues logeant dans un village champignon au milieu d’une vaste forêt. Les seize premiers albums ont été publiés par leur créateur. Depuis sa mort le 24 décembre 1992, son fils Thierry Culliford dirige l’édition des nouveaux albums.

En 2013, 25 millions d’albums des Schtroumpfs avaient été vendus dans le monde entier, ainsi que 300 millions de figurines, 40 millions de disques et CD et 8 millions de DVD1. En 2011, une planche originale des Schtroumpfs Noirs, dessinée par Peyo, s’est vendue à 68 000 euros, ce qui établit un nouveau record1.

Au cinéma, il atteint plus de 560 millions de dollars de recettes pour le 1er film Les Schtroumpfs, mélangeant animation et prises de vues réelles, en 20111. En 2013, Les Schtroumpfs 2 totalise 347,5 millions de dollars récoltés dans le monde. Ces deux films obtiennent de bonnes critiques. La troisième adaptation, Les Schtroumpfs et le Village perdu sortie en 2017 et qui est exclusivement en images de synthèse, récolte 197,2 millions de dollars de recettes au niveau mondial.

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Cosmopoétique de la mondialité

— Par Patrick Chamoiseau —

Des mondes inattendus

Dès la fin du XVème siècle, la projection coloniale de l’Occident sur l’ensemble de la planète, ajouta aux anciens mondes l’immensité des Amériques. Le capitalisme qui s’ensuivit, engendra une globalisation d’apparence essentiellement économique.  Mais avec la distance, nous pouvons deviner qu’il s’est aussi produit un phénomène inattendu, resté imperceptible.

Pour l’envisager, contemplons le Chaos-monde actuel. Le poète Édouard Glissant l’a interrogé et l’a nommé Tout-monde. Partout, des polyrythmies existentielles se confrontent. Des temporalités improvisent en parallèle des contretemps et des reprises. Des extinctions subsistent en des cendres fécondes. Des ressources culturelles quittent leurs absolus pour s’épancher au bénéfice de tous. Partout, les inégalités, les racismes, minorations et autres ségrégations nourrissent des rébellions proclamées ou secrètes. Partout, les utopies du refus élargissent des espaces interlopes. Partout, la domination prédatrice suscite des lieux-communs – des conceptions très généreuses du monde qui se rejoignent dans une même ferveur. Partout, dans cette globalisation qui nous enferme et qui nous divise tant, rayonnent des échos-monde – ce sont ces femmes, ces hommes, ces œuvres de l’Art ou de l’esprit, qui répercutent un inventaire subliminal de la planète dans ses détails les plus infimes.

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« J’aurai beau dire faire « 

— Par Gary Klang —

J’aurai beau dire
Beau faire
Plus rien ne sera comme avant
Les grillons se sont tus
Les lucioles n’éclairent plus
Et les feux sont éteints
Le monde
Parfois si beau
N’est plus ce qu’il était
Et la mer rejette sur la plage le corps des poissons morts
Où sont passés les ciels de mon enfance
Les réunions d’amis laissant le temps au temps
Mais le monde n’est plus ce qu’il était
Les hommes en noir avec des lunettes noires
Ont fait place à tous ceux
Qui comme eux
Préfèrent le bruit des balles et des fusils
Le cri des hommes agonisant
Les corps d’enfants
Qui devraient rire et jouer
Au lieu de dormir à tout jamais
Allongés sur la terre d’un pays disparu
Devenu tas de cendres
O Dieu
Reverrai-je
Dis-le-moi
Le temps d’avant
Celui du pur bonheur
Le temps où on laissait le temps au temps

GARY KLANG

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« Education, Formation, Instruction » & « Monde Parallèle »

Par Jean-Bernard Bayard

 

Education, Formation, Instruction

Un peuple peut-il s’épanouir sans identité avec l’exogénisme
Une nation peut-elle prospérer dans l’ignorance populisme
Une élite peut-elle être responsable du devoir avec racisme
Comment expliquer une nation et la perte de son patriotisme

Que dire de l’incompétence de tous nos dirigeants immoraux
Pourquoi la corruption crapuleuse qui tue à tout les niveaux
Comment détruire une mentalité en servitude aux coloniaux
Peut-il y avoir une renaissance des bénéfices commerciaux

L’être humain peut toujours s’améliorer pour la progression
L’Elite sociale peut bien amender pour développer la nation
L’hypocrisie peut se transformé par l’altruisme de la religion
La moralité peut optimiser le défi de supprimer la corruption
Jean-Bernard Bayard

Monde Parallèle

Dans un univers parallèle les rôles sont alors renversés

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L’éphéméride du 18 octobre

Moby Dick est publié pour la première fois en Grande-Bretagne sous le titre The Whale le 18 octobre 1851

Moby Dick (titre original en anglais : Moby-Dick; or, The Whale ; « Moby-Dick ; ou, le Cachalot ») est un roman de l’écrivain américain Herman Melville paru en 1851, dont le titre provient du surnom donné à un grand cachalot blanc au centre de l’intrigue.

Origines du roman

Herman Melville.
Melville, qui fut lui aussi marin, et notamment baleinier de 1840 à 1842, comme la plupart des héros de ses romans, s’est inspiré de faits réels :

Les cachalots poursuivis portaient souvent un nom, Melville en cite quatre au chapitre 45 : Don Miguel du Chili, Morquan du Japon, Jack de Nouvelle-Zélande (qu’il nomme Tom quelques lignes plus loin), Tom Timor.
Le naufrage du baleinier Essex, qui sombra en 1820, après avoir été éperonné par un grand cachalot, 3 700 km au large des côtes de l’Amérique du Sud. L’un des marins survivants, Owen Chase, consigna cette aventure dans un livre qui parut en 1821. Herman Melville, qui a découvert le récit de ce naufrage en 1841 à l’occasion de sa rencontre avec le fils d’Owen Chase, s’en est inspiré pour l’écriture de son roman Moby Dick, paru en 1851.

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L’éphéméride du 16 octobre

Début de publication sous forme de feuilleton dans « Le Voltaire » du roman « Nana » d’ Émile Zola le 16 octobre 1879

Nana est un roman d’Émile Zola d’abord publié sous forme de feuilleton dans Le Voltaire du 16 octobre 1879 au 5 février 1880, puis en volume chez Georges Charpentier, le 14 février 18801. C’est le neuvième volume de la série Les Rougon-Macquart. Cet ouvrage traite du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’une lorette puis cocotte dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. Le récit est présenté comme la suite de L’Assommoir.

L’histoire commence en 1867, peu avant la deuxième exposition universelle, et dépeint deux catégories sociales symboliques, celle des courtisanes et celle des noceurs. Zola, chef de file du mouvement naturaliste, prétend montrer la société telle qu’elle était mais choisit aussi ce sujet scandaleux car il fait vendre, 55 000 exemplaires du texte de Charpentier étant achetés dès le premier jour de sa publication. Le personnage de Nana a surtout été inspiré à Zola par Blanche D’Antigny et par Berthe son premier amour, mais le romancier y a aussi mis des éléments de Valtesse de La Bigne, Delphine de Lizy, Anna Deslions, Hortense Schneider et Cora Pearl dont il a étudié la vie.

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L’inconnu de Mer frappée : chapitre VIII

— Par Robert Lodimus —

Chapitre VIII

LE DÉCÈS

Je me suis cramponné solidement aux jambes de mon père qui me caressait les cheveux pour me rassurer. Son instinct paternel lui avait permis de ressentir la stupeur, l’effarement, l’étonnement qui cravachait mon esprit scandalisé. L’atmosphère de la salle glaçante, qui servait de lieu infernal de jugement et de condamnation, était noyée par les jets de l’arrogance, les trombes de l’injustice, les vagues de la honte qui caractérisaient cette époque où la vie des individus était devenue aussi fragile qu’une toile d’araignée. On y percevait, par la même occasion, la montée progressive des flots de révolte qui se formaient dans la gorge des « zeks », et qui, quelques décennies plus tard, allaient réussir à drainer les colluvions d’une dictature féroce, dressée comme une crête-de-coq sur cette portion de terres héroïques des Antilles. Denis Amar aura dit plus tard : « Le pouvoir est aveugle, la misère est muette. » Cependant, j’aurai ajouté moi-même : « Lorsque la misère aura appris à parler, personne ne pourra jamais plus la faire taire; personne ne pourra jamais plus lui imposer le silence; personne ne pourra jamais plus la contenir.»

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« Aimer C’est Quoi? » & « Première Nation Nègre Du Nouveau Monde »

— Par Jean-Bernard Bayard —
Aimer C’est Quoi?

Aimer c’est donner, c’est sacrifier, c’est offrir, c’est comprendre
Quand on aime on est à la fois invincible, vulnérable, et tendre
C’est une sensibilité réciproque, participative, qu’il faut attendre
Unique ou collectif, il s’approfondi quand on peut en dépendre

L’amour est profond et durable qui surmonte les vaines zizanies
La luxure est superficielle et éphémère qui s’effondre avec ennui
L’amitié réside dans l’amour qui offre une réciprocité qui grandit
L’égoïsme est dans la luxure qui offre une émotion vite accalmie

Entre deux individus ou une collectivité il faut être responsable
Dans les moments difficiles il demeure ce sentiment inébranlable
Toutes crises sont surmontés par la grande volonté incontestable
L’ultime gratification d’aimer c’est une vie d’harmonie redevable

Jean-Bernard Bayard

Première Nation Nègre Du Nouveau Monde
— Par Jean-Bernard Bayard
La collectivité d’hommes et de femmes de renommée mythique

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Annou fè

— Par Daniel M. Berté —

Nou za pran trop fè
Kò nou ka chayé fè
Tankou yon pyes anba présyon

Fok sòti anba fè
Pa janm pè pété chenn an fè

Fok pran koutla an fè
Fok pran nenpot koko-fè
Annou fè
Pou nou fè sa nou sa fè
Pou nou fè sa nou pou fè

Zel nou pa fet pou chenn
Nou fet pou volé lwen
Soley cho ka tann nou dèyè montay

Fok sòti anba fè
Pa janm pè pété chenn an fè

Fok pran koutla an fè
Fok pran nenpot koko-fè
Annou fè
Pou nou fè sa nou sa fè
Pou nou fè sa nou pou fè

 

Daniel M. Berté 31025

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« Migrant Amour » & « Une vie gâchée »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Migrant Amour

Dis-moi : où est passé l’amour ?
A-t-il déserté nos contrées pour toujours ?
Serait-il un oiseau migrateur
en quête d’un peu plus de chaleur ?

Est-il parti pour très longtemps
ou reviendra-t-il au printemps ?
Depuis qu’il s’est envolé à tire-d’aile,
ici, c’est l’hiver émotionnel

qui vous glace le cœur,
vous emplit de rancœur
et noie dans la tristesse…
Il faut que cela cesse !

Et que, pareil à l’hirondelle,
messagère joyeuse et belle,
au plus vite l’amour revienne
se nicher dans nos âmes en peine…

Une vie gâchée !

Violée dans son enfance,
elle a perdu confiance,
murée dans le silence
que cause la souffrance…

Petit oiseau blessé,
de trop lourdes séquelles
l’ont alors empêchée
de déployer ses ailes
pour au loin s’envoler…

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Ayiti Boyo Kiskeya

— Par Jean-Bernard Bayard —

Ayiti Boyo Kiskeya

Baignée dans la Mer des Caraïbes il y avait une Île
Cette Île était partagée en cinq Caciquats fertiles
Siboneys Arawaks Taïnos Caraïbes y furent puérils
Et firent leur domaine abondant et aussi tranquille

Un jour trois caravelles y vinrent au Nord-Ouest
Les autochtones cachés observèrent ces funestes
Quel sort sur cette terre et ce peuple se manifeste
Leur apparition était pire que la foudre et la peste

Dix ans de génocide des natifs créa le marronnage
Nègres de l’Afrique y furent déportés en esclavage
De 1503 à 1803 l’Occident en fit un vil néttoyage
1804 mis fin à cette colonisation et à son carnage

Jean-Bernard Bayard

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À mon île défunte

— Par Gary Klang —

Mon île à tête d’histoire ancienne
Et de misère
Pirogue échouée fuyant la mer

Mon rêve noyé
Dans la mer morte de la douleur

Je ne vois rien qu’un long malaise
Le frère ne connaît pas le frère
L’ami qu’on ne reconnaît plus

Mon chant dira
Les détritus
La crasse
Et l’abandon

Qui me dira le sens de la débâcle

Gary Klang

illustration d’après le tableau Capois La Mort, s.d. Obin, Seneque (haïtien, 1893 – 1977)

*****
***
*

François Cappouet ou François Cappoix (surnommé Capois-La-Mort), né en 1766 à Delaunay (Glon-nen) 1re section communale de Chansolme, Arrondissement de Port-de-Paix, assassiné le 19 octobre 1806 sous l’ordre de Henri Christophe près de Limonade, est un officier de l’armée indigène d’Haïti lors de la Révolution haïtienne et vainqueur de la Bataille de Vertières.

Biographie
Fils d’esclave devenu insurgé
Il était fils d’esclave vivant dans le domaine de riches planteurs français dont le nom « Cappouet » devint Capoix pour sa famille par déformation linguistique.

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L’Akademi kreyòl ayisyen, placée sous respirateur artificiel, peine encore à se saborder

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Respirateur artificiel — « Appareil médical d’assistance respiratoire, qui vise à assurer une ventilation artificielle des poumons à un malade lors d’une opération chirurgicale ou souffrant d’insuffisance respiratoire » (Techno-Science.net).

Les célébrations du Mois du créole, édition 2025, sont l’occasion d’actualiser le bilan de l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) sur le registre de ses actions présumées, promues ou effectuées et sur celui de l’obligation institutionnelle de la reddition de compte. Il s’agira d’identifier très brièvement les actions présumées, promues ou effectuées ces douze derniers mois par l’Akademi kreyòl ayisyen en lien avec le bilan d’ensemble de l’AKA de 2014 à 2025. Il s’agira également d’établir si l’Akademi kreyòl ayisyen a souscrit au principe de reddition des comptes selon les lois haïtiennes. Les observations analytiques ainsi établies, jointes à d’autres facteurs et données observables, permettront de bien comprendre pourquoi l’Akademi kreyòl ayisyen, placée sous respirateur artificiel depuis plusieurs années, peine encore dresser le constat de son inutilité et à se saborder.

Bref rappel de l’institutionnalisation du Mois du créole

Aux yeux des locuteurs créolophones à travers le monde, le mois d’octobre, depuis 2001, est le mois des célébrations des langues et des cultures créoles.

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« Pourquoi » &  » Combien »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Pourquoi ?

Pourquoi faut-il que l’on s’escrime
à survivre dans ce monde en dérade ?
Pourquoi y a-t-il tant de crimes
auxquels on n’a pas trouvé de parade

contre la Nature et la beauté
de son infinie diversité ?
Pourquoi l’homme veut-il tout dominer ?
De l’Éden, il s’est lui-même chassé !

Pourquoi l’appât du gain a-t-il tué
intelligence et curiosité ?
Pourquoi l’amour fut remplacé
par haine, guerre et oppression ?
Pourquoi subir tant de pression ?

Et pourquoi faut-il que je sois né
au pire moment de cette histoire
où s’est envolé même l’espoir
de la foutue boîte de Pandore ?

Combien ?

Combien d’inspirations d’une muse volage,
de mots mis en poèmes avant le grand voyage
et de respirations avant expiration ?
Combien de temps encore avant que l’horizon
de la vie ne soit plus qu’un vacillant mirage ?

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