Catégorie : Bande Dessinée

Marcello Quintanilha, Fauve d’or au Festival d’Angoulême : « Quand je parle du Brésil, je parle de moi »

— ParMarie Quenet —

Marcello Quintanilha, l’auteur de l’album Écoute, Jolie Márcia, qui s’est vu décerné le Fauve d’or au dernier Festival international de la BD d’Angoulême, revient sur ce prix, son roman graphique et ses projets.

Comment vous présenter aux lecteurs français qui ne vous connaissent pas encore ?
Je suis un dessinateur brésilien. Je vis en Espagne depuis vingt ans, mais le Brésil est toujours en moi. C’est lui qui m’a façonné en tant qu’être humain. Quand j’en parle, je parle de moi. J’ai grandi dans ce pays où dans certaines localités, l’Etat est inexistant, laissant la place à des forces qui peuvent parfois être violentes. Le Brésil, c’est le thème principal de mes histoires. Je m’inspire des expériences que j’ai pu y vivre, de celles de mes proches. J’ai grandi dans un quartier ouvrier de Niterói (dans l’état de Rio). Mais la favela n’est jamais très loin. J’aime travailler mes personnages avec le plus d’humanité possible, je les laisse me guider.

Comment vous est venu le personnage de Márcia ?
Je m’intéresse beaucoup aux relations entre les gens.

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Festival d’Angoulême : le Brésilien Marcello Quintanilha remporte le Fauve d’or pour l’album « Ecoute, jolie Márcia »

Le Grand Prix du Festival de la BD avait été remis mercredi à la Québécoise Julie Doucet.
Une bande dessinée brésilienne, « Écoute, jolie Márcia » de Marcello Quintanilha, a remporté samedi le prix du meilleur album de l’année, le Fauve d’or, au Festival d’Angoulême.

Publié en septembre aux éditions Çà et Là, ce roman graphique raconte les dilemmes d’une mère habitant dans une favela près de Rio, dont la fille tombe dans la violence des gangs.

Fils d’un footballeur professionnel, Marcello Quintanilha, né en 1971, a quitté le Brésil il y a 20 ans pour Barcelone, en Espagne. Il avait déjà remporté le prix du polar 2016 à Angoulême pour Tungstène.

Le prix Éco-Fauve Raja, sujet de polémique après la démission d’un premier jury qui protestait contre le parrainage d’un industriel de l’emballage, a été remis à Anne-Marie Saint-Cerny et Christian Quesnel pour Mégantic, un train dans la nuit (éditions Écosociété), récit d’une catastrophe industrielle au Québec en 2013.

Fréquentation en baisse malgré un fort intérêt pour la BD
Le Festival d’Angoulême ferme ses portes dimanche soir, après avoir accueilli cette année moins d’auteurs à cause de son report à une date inhabituelle.

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Angoulême 2022 : pionnière du féminisme en BD, la québécoise Julie Doucet élue Grand Prix

Le Grand Prix du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême a été attribué à Julie Doucet

Après l’Américain Chris Ware en 2021 et le Français Emmanuel Guibert l’année précédente, la Canadienne Julie Doucet est élue Grand Prix de la 49e édition du Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême, au terme d’un vote qui a réuni 1820 autrices et auteurs de bande dessinée.

22 ans que Julie Doucet n’a plus fait de bande dessinée ! Quand elle a publié son dernier Dirty Plotte en 1999, certaines et certains des artistes ayant voté cette année n’étaient pas nés. Cette situation n’est pas sans rappeler l’année 2014 qui avait vu le sacre de Bill Watterson, l’auteur de Calvin et Hobbes, qui avait cessé d’écrire 19 ans plus tôt. Voilà qui prouve certainement que la bande dessinée a de la mémoire… Mais voilà qui prouve surtout que l’œuvre de Julie Doucet, qui a eu sur des créatrices et des créateurs de tous les continents une influence décisive, ne cesse d’être nouvelle !

La publication en 2021 par l’Association de la foisonnante anthologie Maxiplotte (en Sélection Patrimoine au Festival cette année) a permis à celles et ceux qui ne la connaissaient pas, de découvrir le travail subversif et radical de Julie Doucet.

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