Catégorie : Théâtre

« La guerre n’a pas un visage de femme », m.e.s. de Julie Deliquet

— Par Jandira Bauer—

« La guerre n’a pas un visage de femme », titre de l’ouvrage de Svetlana ALEXIEVITCH publié en 1985 en URSS (censuré pendant plusieurs années), constitue d’emblée un acte de subversion littéraire et mémorielle.

L’auteure y dénonce à la fois une invisibilisation historique et un stéréotype profondément enraciné dans les représentations collectives : celui d’une guerre fondamentalement masculine. Ce titre fonctionne donc comme un renversement symbolique destiné à interroger non seulement le statut des femmes dans les conflits armés, mais aussi la manière dont les récits de guerre sont construits, transmis et légitimés dans les discours.

La négation paradoxale : La guerre n’a pas un visage de femme, suggère qu’elle (la guerre – nom féminin) devrait ou quelle pourrait en avoir un, et qu’il existe une dimension féminine occultée du conflit. Dans l’Histoire, le récit de guerre a longtemps été monopolisé par une écriture virile, épique ou tragique, centrée sur l’héroïsme, le commandement, le sacrifice et la victoire… Or, en relevant la parole de femmes ayant participé activement à la Seconde guerre mondiale — infirmières, tireuses d’élite, mécaniciennes, télégraphistes ou soldates –Alexievitch reconfigure la topographie de la mémoire : elle rompt avec une conception monolithique de l’Histoire militaire, pour ouvrir un espace discursif où l’émotion, la subjectivité, la mémoire intime ont droit de citer.

→   Lire Plus

« Manuela et le boxeur », texte & m.e.s. J.José Alpha

Mardi 10 juin à 14h
Espace Culturel Georges Gabriel Fitt Duval
Infrastructure sports et loisirs
536 Terres Gueydon, 97270 Saint-Esprit
Infoline : 0596 610 007

Par la Cie Téatlari – Théâtre de l’histoire des cultures créoles
Le récit de la tragédie qui marque l’histoire du grand boxeur martiniquais François Pavilla (1937-1968), triple champion de France de boxe des poids welters et super welters de 1964 à 1968, est pour la première fois, porté à la scène théâtrale par son épouse Manuela Pavilla née Graça (1931-2009).
C’est à partir des témoignages des ses proches et partenaires, du Club Spirit of Pavilla des Terres Sainville, des archives de la presse locale et nationale et de la Fédération Française de boxe (palmarès) que J. José Alpha va se nourrir pour créer une biographie romancée de la vie du champion de boxe .lequel tire sa révérence 10 ans après la naissance de la Vème République Française
Distribution : Gladys Arnaud / Eric Bonnegrace / Laurent.Troudard Texte et mise en scène : J. José Alpha (2023)

Lire aussi : « Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

→   Lire Plus

Soirée Théâtrale : « Djol Dou » de Christophe Cazalis

Vendredi 6 juin à 18h30 Téyat Otonom Mawon – Croix Mission, F-dF
Entrée gratuite sur inscription obligatoire : 0696 253 735
Dans le cadre de ses actions de prévention et d’éducation à la santé, l’IREPS Martinique et le Contrat Local de Santé (CLS) de la Ville de Fort-de-France ont le plaisir de vous convier à une représentation théâtrale unique autour d’un sujet qui nous concerne toutes et tous : la pollution au chlordécone et ses conséquences sur notre santé et notre environnement.

Une pièce de théâtre engagée, drôle et percutante

Intitulée « Djol Dou » (traduction libre : « Langue douce » ou « Parole mesurée »), cette pièce a été écrite par Christophe Cazalis et est interprétée par la troupe martiniquaise Kant é Kant, bien connue pour ses créations ancrées dans le patrimoine local, et son engagement sur des questions sociales et environnementales.

Durée : 1 heure de spectacle + 1 heure d’échange avec le public

Distribution : Rita Ravier, Nadia Calmo, Émile Pelti


Une histoire savoureuse… aux multiples rebondissements !

Le point de départ est simple : Myrenda, jeune femme au foyer, est soudainement rappelée à une promesse oubliée : elle a invité ses futurs beaux-parents à dîner… ce soir !

→   Lire Plus

« La Guerre n’a pas un visage de femme », d’après le livre de Svetlana Alexievitch, m.e.s. Julie Deliquet

— Par Michèle Bigot —

Cette proposition theâtrale est une création du Théâtre Gérard Philippe, CDN de Saint-Denis, datant de septembre 2014. Sa riche tournée témoigne du succès emporté par cette pièce. Sur scène, dix personnages, neuf femmes russes dans leur échange avec Svetlana Alexievitch venue recueillir leur témoignage sur la grande guerre patriotique. Toutes ces femmes furent engagées volontaires pour partir au front, soit en tant que soldat, sergent, tireuse d’élite, adjudant-chef, lieutenant de la garde, agent de renseignement, soit en tant que soignantes, médecin, brancardière. Toutes se sont trouvées en première ligne et sont désireuses de témoigner du conditionnement idéologique qui les a préparées, de leur réel désir d’en découdre avec le fascisme, de la violence des combats, de la solidarité des combattants, de la rencontre avec la peur, avec la haine, des difficultés à se faire reconnaître en tant que femme combattante, du malaise aussi que peuvent connaître des jeunes filles (certaines n’ont pas plus de quinze ans et ont menti sur leur âge pour être enrôlées) à se retrouver au coeur d’un bataillon d’hommes, avec des uniformes top grands pour elles, avec le malaise d’avoir leurs règles au mauvais moment etc.

→   Lire Plus

Festival de théâtre amateur 2025 de Trinité

Du 3 au 14 juin à la Maison de la Culture Armand Nicolas, Avenue Casimir Banglidor, La Trinité. 

Le programme

Samedi 7 juin 19h30
Troupe Téyat Lanbéli « Sa’w pé ka konprann ? de Michel Platon, mise en scène Michel Platon Avec Bruno Dubréas – Gaspard Bionville – Gina Coranson – Gladys Mélo – Nicole Claudant – Christine Nortia

Jeudi 12 juin 19h30
Troupe Lesseniors doubout douvan de l’OMASS (Oce Missions Action Sociale et Santé)
«Mi jounen» de Raymonde Résidant, mise en scène Raymonde Résidant avec
Liliane De Percin – Julie Tuzo – Clément Avenel – Claude Euloga – Myrella Choisy – Marie-Josée Duboyer – Christine Tarrieu – Évelyne Gauchet – Alice Avenel – Simone Capron Galim – Claudine Jean-Marie Tarif : 10 euros Renseignements et réservations :

Les rendez-vous du Off
Mardi 10 juin 19h
Troupe Rézilyans «Plein emploi» de Stéphane Titéca, mise en scène Éric Delors, avec Rita Ravier – Virgil Venance –
Fiona Soutif – Marc Julien Louka

Mercredi 11 juin 15h
Représentation jeune public «Ciara» Bannann jòn pa ka vini vet, de Nasséra Zahar, mise en scène Nasséra Zahar avecAndréa Raulet – Anna Di Paplo Églo – Léna Smaïl – Lucie
Pinet – Océane Voortuizen – Kanèle Bellance – Thida Gilles Kéo – Romain Brosille – Antone Boujon – Sayan Bellance

Samedi 14 Juin 10h
Lakou Lib : Débriefing/Pawol lib alantou téyat Site de la Maison de Quartier de Tracée

→   Lire Plus

« Théâtre sans animaux » au Théâtre Aimé Césaire les 6 et 7 juin

La troupe L’Art Gonds Tout présente « Théâtre sans animaux » de Jean-Michel Ribes les 6 et 7 juin à 19h00 au Théâtre Aimé Césaire.

Pièce facétieuse dans laquelle surréalisme et humour font bon ménage, « théâtre sans animaux » enchaîne huit saynètes traversées par des tempêtes de cocasserie.

Un stylo à bille de trois mètres cinquante atterrit à l’aube dans le salon. Lors d’une visite au musée, un groupe se mobilise autour d’une question cruciale, pourquoi ne peint-on plus de carpes ? Ou bien comment arrêter de fumer quand on ne porte pas de perruque Louis XV ?
Des gens
presque comme tout le monde s’interrogent, par exemple, sur la nécessité de ne pas s’appeler Bob. Un coiffeur se transforme en goéland. Par des brèches fantasques, les personnages s’évadent.
Les situations dérapent et la parole se réinvente.
Des personnes a priori raisonnables se libèrent sans prévenir et explorent le pays réjouissant du non-sens.

Les huit comédiens et comédiennes de la troupe, mis en scène par Marie Alba, prennent les chemins de traverse de l’absurde, hors de toute réalité et nous enseignent qu’il ne faut surtout pas s’enfermer dans la routine du quotidien et combien il est sain de ne pas se prendre au sérieux.

→   Lire Plus

 » Un chapeau de paille d’Italie » de Labiche, m.e.s. d’Alain Françon

Dimanche 1er juin à 21h sur France 4

Un vaudeville en cavale : Labiche ressuscité par Alain Françon et Vincent Dedienne

Dans un tourbillon de quiproquos et de chapeaux envolés, Un chapeau de paille d’Italie, chef-d’œuvre comique d’Eugène Labiche créé en 1851, retrouve un éclat neuf sous la direction d’Alain Françon au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Mis en scène pour la première fois par ce pilier du théâtre public, le vaudeville se pare ici d’une énergie électrisante, soutenue par la musique en live de Feu! Chatterton et porté par une troupe de comédiens d’exception, avec Vincent Dedienne en Fadinard étincelant.

Le point de départ est aussi absurde qu’irrésistible : le jour de son mariage, Fadinard, jeune rentier parisien, voit son cheval dévorer le chapeau de paille d’une dame surprise en plein adultère dans un bois. Pour sauver l’honneur de cette dernière et éviter un drame conjugal, il doit impérativement trouver un chapeau identique — tout en cachant cette affaire rocambolesque à sa future épouse et à sa belle-famille, fraîchement débarquée de la campagne.

La force de cette mise en scène réside dans son alliance improbable mais réussie entre tradition et modernité.

→   Lire Plus

Car’Avan présente « Aliker, Sucre amer » au Festival Off d’Avignon 2025

Car’Avan présente : « Aliker, Sucre amer »
Une fiction théâtrale poignante inspirée de l’histoire vraie d’André Aliker
Mise en scène : Thierry Sirou
Avec : Laurence Couzinet-Letchimy & Jean l’Océan


TOULOUSE – En avant-première
Les 26, 27 et 28 juin 2025 à 20h
Théâtre de la Violette – 67 Chemin Pujibet (M° Borderouge)
Réservations : 05 61 73 18 51

AVIGNON – Festival Off 2025
Du 5 au 26 juillet à 19h45 (relâche les jeudis 17 et 24)
Théâtre du Figuier Pourpre – Maison de la Poésie, 6 rue Figuière – Avignon
Réservations : 04 90 82 90 66


Une mémoire enfouie, une voix retrouvée

La compagnie martiniquaise Car’Avan, originaire du Lamentin, propose avec « Aliker – Sucre amer » une œuvre théâtrale majeure, à la croisée de l’art et de l’Histoire. Cette fiction dramatique s’inspire du destin tragique d’André Aliker, journaliste et militant anticolonialiste, dont le corps fut retrouvé ligoté sur une plage de Case-Pilote en Martinique le 12 janvier 1934, après avoir dénoncé des scandales politico-financiers touchant les élites de l’époque.

Plus de 90 ans après sa mort, jamais élucidée, la pièce pose un regard contemporain sur le combat pour la vérité, la liberté d’expression et la justice dans un contexte colonial.

→   Lire Plus

« Les Mains parallèles », de Frantz Fanon, m.e.s. Élie Pennont

Jeudi 29 mai à 19h, auditorium du Lycée Schoelcher
« Les Mains parallèles » est une réflexion sur l’action, la décision. Fanon se demande si un individu peut changer le cours de l’Histoire et à quel prix. Il dit l’importance de l’engagement actif et de la relation interhumaine pour le vivre ensemble.
La pièce offrira, à travers ce spectacle vivant, une expérience, un vécu puissant de l’esprit de FANON à tous les Martiniquais désireux de mieux connaître son œuvre. Ce texte vit étonnamment lorsqu’il est dit.

Argument :
Du néant à l’Être justifié
De l’être injustifié au Néant
D’où l’allure finie de l’expression.
Les rideaux sont fermés. Le chœur paraît.
Les faces prismatiques de mes mains anxieuses promènent leurs images au cœur de l’obscur. Des visages circulent en tranches parallèles et la génuflexion, centre de gravité de l’humaine nature, apaise. De date immémoriale, Lébos, d’implacables ténèbres cimentent les esprits.
Je viens abreuvé de sueur d’homme m’appuyer aux contreforts de cette ville. Las.
C’est pourtant de l’obscur que naît le spectacle ! La pensée humaine parvenue aux limites maximales ne peut qu’elle ne se transmue.

→   Lire Plus

« La France, Empire » de et avec Nicolas Lambert

— par Selim Lander — Sous-titré « Un secret de famille national », ce seul en scène relate divers épisodes, de moins en moins occultés, à vrai dire, de l’histoire de France en tant que puissance coloniale. Qui aura lu Le Livre noir du colonialisme dirigé par Marc Ferro (1) n’apprendra rien de nouveau, à ceci près que Lambert ne traite – avec un incontestable talent – que du cas français, sans aucune référence au contexte historique, faignant d’oublier que la conquête des pays les moins avancés techniquement (et donc militairement) par les pays industrialisés fut un phénomène mondial dans lequel la France s’est inscrite parmi d’autres. Dans le livre de Ferro, c’est ainsi Pap Ndiaye, qui fut chez nous ministre de l’Éducation nationale, faut-il le rappeler, qui relate l’extermination des Indiens d’Amérique du nord et démontre son caractère génocidaire. Quant à Catherine Coquery-Vidrovitch (auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Afrique), elle rappelle, par exemple, toujours dans le même ouvrage, que la colonisation arabe est restée esclavagiste bien après que la traite et l’esclavage aient été abolis par les puissances occidentales.

→   Lire Plus

« L’urne meurtrière » : une fresque théâtrale sur la Guerre du Diamant

Vendredi 23 mai à 19h Place de l’église – Le Diamant

La ville du Diamant vous invite à découvrir « L’urne meurtrière », une fresque théâtrale poignante mise en scène par Marie-Line Ampigny. Ce spectacle, présenté dans le cadre de l’événement « Mé : mwa listwa », vous replongera dans les années 1920, au cœur des violentes émeutes électorales du 24 mai 1925.

Interprété par les comédiens bénévoles de l’atelier théâtre de L’Éclat des Raisiniers, ce récit vivant et immersif retrace un épisode tragique de l’histoire martiniquaise. À travers des tableaux puissants, la pièce fait revivre les tensions, les espoirs, et la brutalité d’une époque marquée par l’injustice.

Lors des élections cantonales de 1925, une tentative de fraude électorale orchestrée par le pouvoir en place provoque la colère de la population. L’urne, destinée à être transportée à Fort-de-France pour un dépouillement à huis clos, soulève l’indignation. La foule proteste, et les forces de l’ordre ouvrent le feu : dix morts et plusieurs blessés. Longtemps qualifiées de fauteurs de troubles, les victimes seront réhabilitées grâce aux recherches d’historiens, dont l’Américain Richard Price.

→   Lire Plus

« France, Empire, Un secret de famille national », de et avec Nicolas Lambert

Vendredi 23 mai – 19h30 Tropiques-Atrium
Théâtre documentaire – À partir de 16 ans
Un récit théâtral qui interroge la mémoire nationale

Avec « La France, Empire », Nicolas Lambert poursuit son travail de théâtre documentaire engagé. Après la trilogie L’A-Démocratie, qui explorait les coulisses du pétrole, du nucléaire et de l’armement, il s’attaque ici à un autre pilier oublié de l’histoire contemporaine : le passé colonial de la France. Ce spectacle s’inscrit dans la série Le Théâtre des Opérations.

En mêlant enquête historique, souvenirs personnels et témoignages familiaux, Lambert brosse le portrait d’une France amnésique face à son histoire impériale. Seul en scène, il « déraconte » la colonisation, fouille les non-dits, exhume les pages arrachées de nos manuels scolaires, et questionne ce que nous transmettons — ou dissimulons — aux générations futures.

Un théâtre du refoulé, drôle et percutant

Ce spectacle est né d’un devoir scolaire d’histoire proposé à sa fille sur l’armée française et les valeurs de la République. À partir de cette question apparemment anodine, le comédien déroule le fil d’une réflexion vertigineuse sur ce que l’on enseigne, ce que l’on tait, ce que l’on oublie sciemment.

→   Lire Plus

« Résonances » – les bonnes et leurs diplomates

— Par Selim Lander — Voyant cette pièce on pense irrésistiblement aux Bonnes de Jean Genet, non que celles évoquées dans Résonances soient prêtes à passer au meurtre mais leur hargne ne paraît pas moindre que celle des sœurs Papin. Si la violence est maîtrisée, elle n’est pas moins présente et la pièce de Yure Romao et de ses complices, sous des dehors légers – samba et bossa nova au rendez-vous –, n’en est pas moins une dénonciation au vitriol de la condition ancillaire. Certes, cela a déjà été fait et non sans succès par Genet et aussi, bien sûr, Octave Mirbeau dans Le Journal d’une femme de chambre (Jeanne Moreau dans le film de Bunuel !), etc., mais cette nouvelle exploration de la condition ancillaire parvient à se faire une place dans un répertoire déjà aussi riche. Car elle se concentre sur un échantillon très particulier et éminemment folklorique pour un spectateur français, celui des bonnes importées du Brésil par les diplomates brésiliens en France. Passent presque inaperçus, en effet, les passages consacrés au témoignage de Françoise Ega (1920-1976), martiniquaise d’origine, auteure des Lettres à une noire, description de son expérience de femme de ménage à Marseille, comme celle des employées de maison expédiées en Métropole par le Bumidon.

→   Lire Plus

« Mama Wanakaéra », texte Olivier Jean-Marie, m.e.s. Elie Pennont

Samedi 24 mai 2025 à 19h30 au Téyat Otonom Mawon Fort-de-France

À propos
Laura, une jeune militante de la cause martiniquaise a involontairement blessé sa grand-mère, Mamy Monique, avec une arme à feu lors d’une réunion familiale.
Après un coma de 5 jours, Mamy Monique se réveille et échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique, lors d’une expérience de mort imminente. Dans un contexte de graves manifestations du dérèglement climatique, Mama Wanakaéra est invitée à se joindre à la conversation familiale avec René Despestre, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau. Une conversation qui se nourrit des tensions, des énergies et de toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.
Mama Wanakaéra tente d’éclairer des Martiniquais peut préparés aux conséquences du dérèglement climatique et à l’obsolescence du modèle démocratique libéral occidental.
Après  » ? » et « , ? » ne ratez pas la première représentation de  » ́ », la nouvelle création de L’Éther Égal

→   Lire Plus

« Les Secrets d’un gainage efficace »

— Par Selim Lander —

Première martiniquaise des Secrets d’un gainage efficace au CDST, à Saint-Pierre, le 17 mai 2025, par la troupe 100 % féminine de l’Art Gonds Tout dédiée au répertoire fémino-féministe (1). Gros succès auprès du public qui ne pouvait qu’être conquis par l’entrain des sept comédiennes, leur plaisir à interpréter cette pièce centrée sur la condition de la femme vue sous l’angle de son anatomie et de son physique.

Il est donc question de poils (pubiens et autres), de lèvres (grandes et petites), de dents et de cheveux, etc., mais aussi de saignements, d’addictions diverses, de régime et de tout ce qu’il faut mettre en œuvre pour séduire, ou simplement se plaire.

De tels sujets peuvent paraître scabreux et l’on considérera peut-être que les leçons d’anatomie n’ont pas vraiment leur place sur une scène de théâtre. Erreur ! Aucun sujet n’est tabou ; tout est dans la manière de dire et de montrer, sachant qu’il existe plusieurs recettes pour faire passer les sujets les plus dérangeants. L’humour en est une et cette pièce si sérieuse quant au sujet traité est souvent très drôle, preuve que les deux ne sont pas incompatibles.

→   Lire Plus

« Résonances – Des révoltes silencieuses », de Yure Romão

Lundi 19 mai – 19h30 Salle la Terrasse de Tropiques-Atrium

Théâtre musical

Un spectacle de Yure Romão

« Résonances » est une œuvre sensible et engagée, qui donne voix aux luttes invisibles et à la solidarité des femmes migrantes, à travers un théâtre documentaire nourri de mémoire, de musique et de récits.

Conçu par Yure Romão, ce spectacle naît de la rencontre entre les témoignages d’employées de maison brésiliennes arrivées en France dans les années 2000, souvent au service de diplomates, et l’œuvre puissante de Françoise Ega, écrivaine martiniquaise et ancienne domestique, autrice de Lettres à une Noire (1978). Cette mise en écho révèle les résonances profondes entre différentes générations et histoires de migration féminine, du Brésil aux Outre-mer français.

« Résonances », c’est aussi une création collective : Yure Romão s’entoure de la poétesse Estelle Coppolani et de la conteuse et marionnettiste Ana Laura Nascimento pour co-écrire une œuvre à la croisée du conte, de la recherche documentaire et de la performance musicale. Le matériau de base : des enregistrements de femmes brésiliennes exilées, le texte de Françoise Ega, et une mémoire vive partagée entre passé et présent.

→   Lire Plus

Sur les pas de Léona

Vendredi 16 mai – 19h30 Tropiques Atrium

Un vibrant hommage à une pionnière de la musique martiniquaise

“Sur les pas de Léona” est une création originale signée Pascale Pidibi, qui rend un hommage émouvant et inspirant à Léona Gabriel, grande figure du patrimoine musical martiniquais.

Née en 1891 à Rivière-Pilote, Léona Gabriel fut une artiste audacieuse, à la fois chanteuse et compositrice, ayant su s’imposer dans un univers artistique alors largement masculin. Son parcours, marqué par ses racines créoles, ses engagements et ses voyages, continue de résonner aujourd’hui par la richesse de son œuvre.


Un spectacle pluridisciplinaire, vivant et poétique

Entre théâtre, chant, danse et musique live, le spectacle fait revivre les grandes étapes de la vie de Léona : ses souvenirs d’enfance, son univers familial, ses expériences artistiques et ses combats de femme. Chaque tableau est une fenêtre sur un moment fort, porté par une troupe d’artistes talentueux et une mise en scène sensible.

→   Lire Plus

« L’Alchimiste », de Benjamin Bouzy d’après l’œuvre de Paulo Coelho (*)

Jeudi 8, Vendredi 9 & Samedi 10 mai à 19h30 au T.A.C. Annulés!

À la suite d’un rêve lui révélant l’existence d’un trésor caché, Santiago, jeune berger andalou, décide d’entreprendre un voyage. Ce périple le conduit d’Andalousie jusqu’au pied des pyramides, en passant par Tanger et le désert du Sahara. Ce voyage initiatique le mènera à la rencontre de l’Alchimiste.
Celui-ci lui apprendra à écouter son cœur, à lire les signes du destin et, par-dessus tout, à aller au bout de son rêve.
« Quand on veut une chose, tout l’Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. »
La pièce est une invitation à voyager dans un paysage sonore et visuel au gré d’une histoire qui se dessine au coin de l’oreille, avec des sons, des bruits et des images.
L’imaginaire prolifère et nourrit un rêve, le rêve de chacun : suivre sa « légende personnelle » et ainsi s’accomplir.

La presse en parle :
La Provence
Un coup de cœur, pour petits et grands

Culturetops
Excellent. Le spectateur est emporté par la force du conte. Les acteurs sont remarquables.

→   Lire Plus

« Majestik Poésik, Symphonie de Femmes »,

Samedi 3 mai à 19h30 au T.A.C.

D’après une idée originale de Chantal Clem; m.e.s. Yna Boulanger

La pièce
En 2016, les femmes poètes n’ont jamais été aussi nombreuses et désireuses, comme le pressentait Rimbaud en 1871, de trouver,
« une fois libérées de l’homme, des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses »… Et, évoquer la « poésie des femmes » n’est pas sans pièges : au geste de reconnaissance se mêle toujours, insidieusement, le risque de la marginalisation. Dès lors qu’on la spécifie et qu’on la catégorise, la poésie pourrait bien ne plus être tout à fait la poésie… Aussi, pour ce second acte, Figures de Femmes ToTeM présentent le Majestik Poésik, Symphonie de Femmes avec pour thème sous-jacent l’identité et la mémoire construits à travers exil, errance nécessaire pour mieux trouver force et puissance dans l’affirmation du soi femme tenant compte de l’identité façonnée sur les rives de l’histoire.

→   Lire Plus

Superbe reprise de « Mémoire d’îles »

— Par Selim Lander —

On est en droit de penser que beaucoup de lecteurs de Madinin’Art ont déjà vu cette pièce d’Ina Césaire mettant en scène deux demi-sœurs martiniquaises, Aure, chabine et qui s’efforce de rester distinguée, Hermance, foncée et qui ne fait pas de chichis. N’ayant pas la même mère elles ont reçu une éducation différente, la première devenue institutrice, signe d’élévation sociale à cette époque (elle est censée être née en 1914), la seconde restée une femme du peuple. La pièce joue à fond sur ce contraste entre les milieux, les deux caractères sont bien typés, la langue n’est pas la même chez chacune, pas plus que l’élocution et le maintien.

Cette pièce d’Ina Césaire, avec ses notations anthropologiques (justifiant le titre Mémoire d’îles), souvent représentée à la Martinique, a été déjà commentée et sur Madinin’art en particulier (1). Nous ne nous étendrons donc pas davantage, sauf pour souligner le jeu exceptionnel des comédiennes. On parle « d’incarner » un personnage : Catherine Césaire et Suzy Singa sont Aure et Hermance, de la tête aux pieds. Il faut dire que les années ont passé depuis qu’elles ont créé cette pièce (sous la houlette bienveillante de José Exelis).

→   Lire Plus

« Mémoire d’îles », texte d’Ina Césaire, adaptation & m.e.s. José Exélis

Jeudi 24, vendredi 25, samedi 26 avril à 19h30 au T.A.C.
La Martinique des années 60

La pièce
« Dé gwan moun, dé matinitjèz, an lannuit, asiz asou an
véranda, ek yo ka sonjé… »
Dans le registre du conte créole contemporain transposé, ou la parole du quotidien emprunte au fantastique ; « Mémoire d’iles » nous plonge dans la langue imagée et bucolique de l’immense Ina Césaire. Le souligner n’exclut pas son regard anthropologique. La force du récit se déploie au détour d’une phrase, d’un mot d’une onomatopée avec en arrière plan les musiques et chants de cette période que signe le magistral Kali. Ses mélodies, prenant le spectateur par la main, lui rappelle le contexte sociopolitique et économique de la Martinique du début du 20ème siècle. Deux comédiennes extraordinaires « dans un jeu de confrontation de deux personnages, liés et désunis par leurs histoires communes ». (R.Sabra).

La Presse  en parle :

Madinin’Art par Roland Sabra
José Exélis excelle dans cet exercice de confrontations de deux personnages, liés et désunis par leur histoire commune. « Mémoires d’îles » est un peu la version féminine de Wopso, ou bien l’inverse […° Il y a sans doute dans « Mémoires d’Îles » beaucoup plus d’éléments biographiques tirés de la famille Césaire qu’on en devine.

→   Lire Plus

« Plein emploi », texte de Stéphane Titeca, m.e.s. Éric Delor

Samedi 26 avril  à 19h |Dimanche 27 avril à 16h  au Téyat Otonom Mawon, Croix Mission à FdF

Plein emploi
Mise en scène – Scénographie – Univers sonore : Éric DELOR

Avec
Rita Ravier
Fiona Soutif
Virgil Venance
Marc julien Louka

C’est la veille de Noël. Chez Plein Emploi, c’est la période des bilans, il faut rendre des comptes à tous les « subventionneurs » qui font vivre l’association. Chacun doit aussi faire face à des ennuis personnels. Paule-Anne a un avion à prendre. Philomène a maille à partir avec son fils. Il faut aussi embaucher une nouvelle collaboratrice en vue d’un projet gigantesque que fomente Paule-Anne. Projet qui rend Philomène dubitative étant donné que « Plein Emploi » est exsangue et ne continue à fonctionner que grâce aux amitiés politiques et aux petits arrangements de Paule-Anne. Il ne manquerait plus que débarque un contrôleur de l’Union européenne pour que ce soit la pagaille la plus complète et que le réveillon se transforme en cauchemar… Une soirée qui s’annonce distrayante et à ne pas manquer.
Chez « PLEIN EMPLOI », pour Philomène et Pierre-Antoine c’est l’effervescence !

→   Lire Plus

Bilan d’un printemps théâtral à la Martinique

Daniely Francisque, Léonora Miano, José Jernidier, Dorcy Rugamba, José Alpha

— par Selim Lander — Du 31 mars au 11 avril 2025, les spectateurs martiniquais ont pu assister dans le cadre du festival Ceiba à cinq spectacles rangés sous l’étiquette « théâtre ». Après une soirée dans la ville de Saint-Esprit, les autres « pièces » ont toutes été présentées à Fort-de-France dans le bâtiment de la Scène nationale, Tropiques-Atrium, certaines d’entre elles également décentralisées « en commune ».

Avant d’examiner chacune des pièces, dans l’ordre où elles ont été représentées, on ne peut que constater qu’elles forment un ensemble à la fois monochrome et monotone (1). Monochrome comme leurs interprètes et monotone dans la mesure où elles ressortissent d’une idéologie décoloniale, revendiquée chez Léonora Miano, mais sous-jacente chez les autres qui soulèvent à un moment ou à un autre, ne serait-ce que sur le ton de la comédie, les inconvénients d’être une personne « racisée » dans un Occident dominé par les Blancs. Seul Dorcy Rugamba fait exception, certainement pas par hasard car c’est un Africain désillusionné qui parle des Africains.

→   Lire Plus

« Hewa Rwanda. Lettre aux absents » de Dorcy Rugamba

Jeudi 10 avril à 19h Médiathèque Alfred-Melon-Degra au Saint-Esprit

Avec Dorcy Rugamba & Majnum

Le texte Hewa Rwanda. Lettre aux absents de Dorcy Rugamba est une œuvre profondément marquée par le génocide des Tutsi en 1994 et par la quête de reconstruction qui en découle. À travers ce livre, Dorcy Rugamba explore sa douleur personnelle et collective, tout en cherchant à redonner une voix aux absents, en particulier à ses proches massacrés lors du génocide. L’œuvre, qui fait écho à une lettre adressée à ses défunts, est une réflexion intime sur la perte, le deuil, mais aussi sur l’importance de la mémoire dans le processus de survie et de réconciliation.

Dans Hewa Rwanda, Dorcy Rugamba retourne pour la première fois à Kigali en 1996, après avoir échappé au génocide en passant par le Burundi. La maison de son enfance, autrefois pleine de vie, est désormais vide, marquée par la disparition de ses parents et de plusieurs de ses frères et sœurs. Ce vide, ce retour dans l’absence, nourrit la réflexion de l’auteur sur la dépossession, la perte d’une langue, d’un foyer, et d’une identité.

→   Lire Plus

« Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

Mercredi 9 avril – 19h30 Tropiques-Atrium

— Par M’A —

Reprise d’un article paru le 20/07:2024 à l’occasion du Festival Culturel de Fort-de-France

C’est dans la rue qui porte son nom, dans le centre culturel qui porte son nom, que l’avant-première de la toute première pièce de théâtre évoquant sa vie a été jouée et saluée par un tonnerre d’applaudissements grandement mérités.

J. José Alpha s’est livré à un long travail d’enquête, multipliant les entretiens avec les proches, relisant les articles de presse locale, française et étrangère, exhumant les archives de la Bibliothèque Schoelcher et les documents de la Fédération Française de Boxe (BoxTime) pour nous proposer « Manuella et le boxeur », « Drame d’inspiration tragique » à propos de la vie de François Pavilla. Un travail d’historien et de sociologue qui restitue avec justesse le climat et les contradictions sociétales dans lesquelles s’est construite la phénoménale carrière du boxeur martiniquais. Arrivé en métropole dans les années 1950, il fait partie de cette génération de migrants venus d’outre-mer à qui l’État, préfigurant le BUMIDOM, promettait opportunité et vie meilleure. Cependant, ils ont souvent dû lutter contre l’exil et la misère, l’ostracisme et le racisme.

→   Lire Plus