— Yves-Léopold Monthieux —
Pas grand monde n’avait compris la récente lettre de Serge Letchimy de décembre dernier annonçant une catastrophe si le démarrage du TSCP avait lieu, comme annoncé par Louis Boutrin en ce début d’année. Il avait surpris même parmi ses proches. On sait cependant que l’ancien président de la région qui avait été maire de Fort-de-France et président de la CACEM, et qui avait annoncé ce démarrage dès décembre 2015 (sans le croire lui-même, bien évidemment), bref, celui qui a tenu le projet par tous les bouts, est très certainement l’élu qui connaît le mieux le dossier – sans doute mieux que AMJ. Il avait eu la maîtrise de l’ensemble des éléments : le TCSP lui-même, la Cacem et la CFTU, et avait été à l’origine de la plupart des grandes décisions (l’appel à VINCI, les tracées des voies, les ouvrages d’art…).
N’y a-t-il pas un décalage entre la sévère mise en garde du député et l’apparent optimisme manifesté récemment par les actuels dirigeants de la CACEM et de la CFTU ? Cela ressemble, à s’y méprendre, à une prise de distance et de date de Serge Letchimy dans l’hypothèse d’un éventuel futur partage de responsabilités.
Féminismes
Encore une fois, une fois de trop, l’horreur
— Communiqué de Rita Bonheur pour l’UFM —
Nous venons d’apprendre avec stupeur et émoi l’horrible féminicide perpétré à Rivière Pilote cette nuit.
Une fois de plus, la violence s’est exercée contre une femme de façon atroce.
Une fois de trop, le meurtrier présumé est son compagnon.
Nous exprimons tout notre soutien à sa famille.
Nous ne pouvons pas, ne pourrons pas rester silencieux-ses.
Il nous faut nous mobiliser pour condamner ce meurtre machiste.
Mais aussi pour endiguer ces actes inacceptables, pour enrayer ces violences envers les femmes au quotidien qui conduisent jusqu’au meurtre.
Aucun féminicide ne doit être banalisé. Nous dirons encore et toujours NON !
NON A LA BARBARIE !
NON AUX FEMINICIDES !
Pour l’UFM
Rita Bonheur
Présidente
Musiques
Lilas Jazz Quartet revisite avec bohneur le patrimoine musical national
— Par Roland Sabra —
Ce soir là le Quartet s’est transformé en Quintet. Un invité, était là, venu de sa Bretagne lointaine, sans biniou, mais avec sa guitare. Julien Tritz a régalé le public de ses impros aériennes et magiques, dont il semble avoir le secret. Le Lilas Jazz Quartet est une jeune formation composée d’éléments ayant une solide praxis jazzistique étayée par des improvisations comme il se doit mais aussi, et c’est beaucoup plus original par un désir de revisiter le patrimoine musical français en le colorant façon jazz, bossa nova, samba, ballades, swing etc. Adaptation ou retour aux sources ? On ne sait trop tant il est vrai que le souci de restituer l’œuvre dans son contexte, celle du siècle dernier, est empreint de la formidable explosion musicale issue du ragtime, de la marche, du negro spiritual et du blues. La chanson française ne s’est pas construite dans un bunker imperméable aux musiques du monde. Bien au contraire et c’est un des grands mérites du Lilas Jazz Quartet que de rappeler, ou d’apprendre à son public que bien des standards internationaux du Jazz sont des adaptations étasuniennes de créations françaises.
Education Formation
La mixité sociale? : Pas sur le dos de mes enfants!
— Par Sonya Faure et Michel Becquembois —
C’est un iceberg que personne ne voit venir. Qui met à l’épreuve, parfois violemment, dans les familles de gauche, des valeurs qui semblaient ancrées pour la vie. Une déchirure intime, un rite de passage citoyen et politique, la première occasion majeure, souvent, de confronter ses actes à son discours politique. L’aîné entre en sixième.
Ceux qui y sont confrontés étaient partis gentrifier les quartiers populaires, ils s’étaient éloignés du centre-ville parce que l’immobilier n’y était plus accessible, ils aimaient croiser leurs voisins d’origine et de classe sociale diverses le dimanche matin au marché. Ils comprennent désormais que vivre dans le quartier, dans cette banlieue, c’est aussi faire grandir les enfants ensemble. Mais le collège public du secteur a mauvaise réputation. Dans les palmarès des meilleurs collèges, il est moins bon que celui du pâté de maisons d’à côté. D’année en année, les collégiens n’y reflètent plus vraiment la diversité du quartier. Parfois même, il est devenu un «collège ghetto», tant de nombreux parents ont déjà préféré l’éviter à leurs enfants. Dans les dîners entre copains, dans les familles et au sein du couple, les discussions se tendent.
Politiques
Le président Donald Trump est déclaré « Personna non grata » dans les Caraïbes
Déclaration des peuples de la Caraïbe
(Déclaration rédigée par les forces populaires panafricanistes et socialistes de la Barbade, nation des Caraïbes, à Bridgetown (Barbade) le samedi 13 janvier 2018, et soumise au peuple et aux organisations de la société civile des Caraïbes pour approbation et adoption)
Nous, représentants soussignés du peuple souverain des Caraïbes, déclarons par la présente que le président Donald Trump des États-Unis d’Amérique est «Persona Non Grata» dans notre région des Caraïbes!
Nous déclarons en outre qu’en tant que «Persona Non Grata», le President Donald Trump n’est PAS le bienvenu dans les territoires des Caraïbes, et nous confirmons que nous – peuple des Caraïbes – adresserons une pétition à nos gouvernements, protesterons avec véhémence contre toute visite de Trump et engagerons des manifestations populaires destinées à empêcher l’entrée du Président Donald Trump dans la totalité du territoire souverain de notre région Caraïbe.
En tant que fils et filles des Caraïbes, nous affirmons par les présentes que le continent africain est la patrie vénérée d’une grande majorité de notre peuple et que la République d’Haïti – l’architecte séminal de la destruction du système esclavagiste qui a réduit nos ancêtres en l’esclavage – est la pierre angulaire de notre Civilisation Caribéenne, et nous considérons donc que toute insulte ou attaque dirigée contre le continent Africain ou la République d’Haïti est intrinsèquement une insulte et une attaque qui nous est également dirigée.
Politiques
Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ( Matthieu 25, 13 )
— Par Roland Tell —
Suivant la parole ecclésiastique du Pape François, les homélies du dimanche 14 Janvier se rapportaient à la fuite actuelle des hommes et des femmes, victimes des guerres menées en Afrique et au Moyen-Orient, et par conséquent à leur accueil dans des communautés chrétiennes, pour l’honneur de Dieu.
« Vous connaissez la vie des étrangers, vous qui avez été vous-mêmes étrangers en Egypte. » (Ex 23,9)
Un tel souvenir, rappelé dans l’Ancien Testament, n’est-il pas le repère permanent de l’identité chrétienne ? La Bible n’est-elle pas, pour l’essentiel, une histoire de peuples qui se mettent en route, et quittent leur pays, à la recherche de logis, de pain, de protection, errant, et revenant chez eux ? N’est-ce pas là la base même d’une théologie de la libération ? – libération de l’oppression de la guerre, du terrorisme, de la famine, mais aussi promesse d’avoir enfin une patrie ?
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison d’esclavage ! »
Quelle importance accorde-t-on aujourd’hui à une telle éthique, qui demande de ne pas percevoir les étrangers comme une menace pour l’identité nationale ?
Ecologie
Réchauffement climatique. Jean Jouzel, climatologue : « Nous n’avons que trois ans pour agir »
Le climatologue Jean Jouzel tire la sonnette d’alarme au JDD sur les risques du réchauffement climatique. Selon lui, la planète subira des conséquences dramatiques si les émissions de gaz ne sont pas stabilisées d’ici à 2020.
« Pas besoin de faire de catastrophisme : la situation est catastrophique. » L’avertissement fait froid dans le dos. Le climatologue et ancien vice-président du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) Jean Jouzel, dresse un bilan bien sombre sur l’évolution du réchauffement climatique. « Pour espérer rester en deçà de 2°C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle, il faudrait que le pic d’émissions de gaz à effet de serre survienne au plus tard en 2020″, souligne le climatologue. Nous n’avons que trois ans devant nous. » Face au réchauffement climatique, il prévoit notamment des étés de plus en plus chauds, jusqu’à 6 à 8°C de plus dans les années à venir. « On n’est plus dans le futur : ce sont les enfants d’aujourd’hui, ceux des cours d’école, qui pourraient subir ces étés à 50°C », s’inquiète Jean Jouzel.
À quoi ressembleront nos étés demain ?
Ecologie
»Réchauffement climatique et les conséquences sur nos îles »
Conférence-débat le 24 janvier 2018 à 18 h avec Jean Houzel.
Le mercredi 24 janvier 2018 à 18 h à l’Espace Sonate 42 rue Ernest Hemingway, ZAC de l’Etang Zabricot, Fort-de-France l’Association écologique PUMA organise une conférence-débat avec Jean Jouzel, climatologue, spécialiste du réchauffement climatique. Mondialement reconnu, il figure parmi les premiers scientifiques qui ont mis en évidence l’existence de l’effet de serre et alerté le public sur ses conséquences sur le climat.
Jean Jouzel
Né dans une famille d’agriculteurs bretons, Jean Jouzel passe par le collège Saint-Joseph à Janzé, puis le lycée de l’Assomption à Rennes avant de faire ses classes préparatoires Maths Sup et Maths spé au lycée Chateaubriand. Il est ingénieur diplômé de l’École d’ingénieur ESCIL (nouvellement nommée CPE Lyon), promotion 1968, Docteur en sciences physiques depuis 1974 à l’issue d’une thèse sur la Complémentarité des mesures de deutérium et de tritium pour l’étude de la formation des grêlons proposée par son professeur Étienne Roth, après avoir soutenu en 1973 à la faculté d’Orsay sa thèse de doctorat troisième cycle sur les mesures du tritium dans de faibles quantités d’eau à la teneur naturelle.
Université
Parcoursup, la nouvelle plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur est ouverte !
Admission post-bac (APB), c’est fini ! Voici Parcoursup qui permet désormais aux lycéens, apprentis ou étudiants en réorientation souhaitant suivre une formation de l’enseignement supérieur à la rentrée 2018, de se préinscrire, de déposer leurs vœux de poursuite d’études et de répondre aux propositions d’admission des établissements dispensant des formations de l’enseignement supérieur.
Durant une semaine à partir du 15 janvier 2018, les lycéens, familles et enseignants peuvent se familiariser avec ce nouvel outil et découvrir des informations générales sur la procédure, ses principes et son calendrier. Ils ont accès à des vidéos expliquant le fonctionnement de la nouvelle plateforme Parcoursup .
Dès le 22 janvier, les candidats pourront consulter les fiches de présentation de 13 000 formations, sélectives (classes prépas, BTS, IUT, écoles, etc.) ou non (licences générales), avec leurs caractéristiques, en particulier les compétences et connaissances nécessaires pour réussir dans chaque formation. La saisie des vœux commencera également le 22 janvier (11h) et se terminera le 13 mars (18h).
Le calendrier
- Du 22 janvier (11h) au 13 mars (18h) : inscription et saisie des vœux (10 vœux maximum) sans les hiérarchiser.
- Jusqu’au 31 mars inclus : finalisation des dossiers et confirmation des vœux.
Théâtre
Prison possession
Du 30 janvier au 04 février 2018 à La Maison des Métallos. Horaires
1ère mise en ligne le 09/07/2017
De et par François Cervantes
— Par Michèle Bigot —
A partir d’une correspondance avec Erik Ferdinand
F. Cervantes, debout, seul, noir sur fond noir. Pas d’objets, pas de décor, la nudité. Il prend la parole, à moins que ce soit la parole qui s’empare de lui. Hésitant, mais calme et déterminé, commence le récit. Comme un balbutiement de l’enfance. Récit autobiographique : l’enfance à Tanger, la mère, l’apprentissage de l’alphabet, à partir de quoi le verbe va le hanter pour ne plus le lâcher. De là, l’histoire d’une formation, qui est aussi l’histoire d’un corps à corps avec les mots : « Je cherche les mots » dit-il, « Je découvre un volcan caché en moi et j’ai peur ». Jusqu’à ce qu’il découvre le théâtre. Le théâtre comme voix et comme médiateur entre les corps et les mots. L’écriture comme dramaturgie et la scène comme une passe entre auteur et lecteur, incarnée par une double présence vivante : l’acteur et le spectateur. Donc un vrai dialogue prend naissance, non pas une parole adressée par un homme seul à une multitude indéfinie, mais comme un homme qui parle à un homme.
Littératures, Politiques
Le 120e anniversaire du « J’accuse » de Zola
— Par Gilles Candar Historien, président de la Société d’études jaurésiennes —
La lettre de Zola au président de la République Félix Faure, publiée par l’Aurore le 13 janvier 1898, appartient à l’histoire de la presse, du combat pour la justice et la vérité, de l’émancipation de la raison face à l’autorité et au pouvoir.
Le contexte peut être rappelé à grands traits : pour avoir transmis des documents intéressant la défense nationale à une puissance étrangère, le capitaine Dreyfus est condamné, le 22 décembre 1894, par un conseil de guerre à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée. Il subit sa peine à l’île du Diable, proche du bagne de Cayenne.
Dreyfus est innocent, il le clame, mais pourquoi le croire ? Seule sa famille et quelques proches ont confiance. Même les socialistes s’indignent le plus souvent de la mansuétude du verdict, qui a évité la peine de mort au motif que le crime d’espionnage relevait des actes politiques exclus de la peine capitale depuis 1848. Ils font remarquer que l’accusé est d’origine bourgeoise et officier alors que la justice se montre impitoyable envers les accusés d’origine populaire.
Théâtre
Les hommes : « Une saison en enfer »
18, 19 & 20 janvier 2018, 19h 30 au T.A.C.
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Le camp de Romainville, camp d’internement installé dans l’enceinte du fort de Romainville et administré d’abord par la Wehrmacht puis par la SS recevait différentes catégories de détenus. Il constituait une sorte de « réserve » permanente d’otages. Ils s’y servaient chaque fois que l’on devait procéder à des exécutions de représailles.
Le souffle de la violence du monde fait incursion sur la scène, se référant à une multitude d’évènements historiques ou plus confidentiels, Florence Delbo nous narre cette histoire d’une implacable vérité ; sept femmes donnent corps et voix aux traumatismes que l’histoire inflige.
C’est dire l’angoisse que vivent ces femmes enfermées depuis des mois dans leur dortoir -cellule tremblantes, dès qu’après les silences glacials des nuits, l’angoisse des nuits, des bruits de portes de serrures et de pas s’infiltrent tenaces jouant à la roulette russe entre leur désespoir, l’angoisse d’être déporté et des vagues idées d’évasions. Une loterie ou tout est joué d’avance. Que reste-t-il, alors quand tout s’effondre autour d’elles ? la tendresse irremplaçable d’une conscience innocente dont le cœur est sur les lèvres ,une douleur une souffrance scélérate sentie à fleur de peau..
Politiques
Mumia Abu-Jamal. Le juge fait pression sur le bureau du procureur
– Par Gaël De Santis —
L’audience judiciaire cruciale, qui a eu lieu ce mercredi, ouvre des perspectives pour exiger la révision du procès du journaliste afro-américain. Un petit progrès a été accompli ce mercredi, en vue de la révision du procès de Mumia Abu-Jamal. En 2016, la défense du journaliste afro-américain, condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier, dont la peine a été commuée en prison à vie en 2011 et qui clame son innocence, avait déposée un recours. Elle s’appuie sur une nouvelle jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis, qui stipule qu’un même justiciable ne peut avoir à faire à un même magistrat à plusieurs niveaux judiciaires.
En avril 2017, le juge Leon Tucker avait exigé du bureau du procureur de Philadelphie qu’il lui fournisse sous trente jours les documents montrant que Ronald Castille avait été impliqué, comme procureur puis juge à la Cour suprême, dans plusieurs étapes du parcours judiciaires de Mumia Abu-Jamal. Le juge attend toujours…
C’est la raison pour laquelle une audience cruciale avait été convoquée ce mercredi. « Nous étions une soixantaine de soutiens dans la salle », relate Jacky Hortaut, coanimateur du collectif français Libérons Mumia, qui avait fait le déplacement à Philadelphie.
Politiques
Existe-t-il un génocide martiniquais ?
— Par Yves-Léopold Monthieux —
C’est la question qu’on peut se poser après le retentissement provoqué par la déclaration du député Aimé Césaire, un jour de novembre 1975, à l’assemblée nationale. Celui-ci craignait que la venue des H’mongs en Guyane, projetée par le gouvernement français, ne conduise à une manière de génocide qu’il a appelé « génocide par substitution ». Etrangement, il opposait un génocide qui n’en est pas un à des gens qui fuyaient ce qu’on peut considérer comme un vrai génocide, au Laos. Finalement, Césaire s’était trompé, mais il avait des circonstances atténuantes. En effet, alors que la population guyanaise était inférieure à 60 000 habitants, le nombre de migrants faisant l’objet du débat à l’assemblée avait été bien supérieur à celui qui a été finalement retenu (2 000 individus environ), et pouvait paraître exorbitant au député.
Comme je l’indiquais dans une tribune, le 24 novembre 2013, La Martinique, ce directeur de conscience, « en novembre 1975, le visionnaire Aimé Césaire s’était prononcé à l’assemblée nationale contre la venue des H’mongs en Guyane. C’est à cette occasion – et à cette seule occasion – qu’il avait prononcé officiellement sa fameuse expression « génocide par substitution ».
Politiques
L’indivision successorale, ce » fléau » pour le logement dans les outre-mer
Une proposition de loi prévoit d’assouplir cette règle de droit commun pour libérer du foncier
— Par Patrick Roger —
Quatre petits articles, mais qui pourraient apporter un véritable bol d’oxygène pour les départements et collectivités d’outre-mer, asphyxiés par la pénurie de logements due, notamment, à l’indisponibilité de foncier constructible. La proposition de loi examinée jeudi 18 janvier en séance à l’Assemblée nationale, présentée par Serge Letchimy, député de la Martinique apparenté au groupe Nouvelle Gauche, lève une partie des freins à la mobilisation du foncier en facilitant la sortie du principe de l’indivision successorale. Elle a été approuvée de manière consensuelle en commission des lois mercredi 10 janvier et a reçu, mardi, le soutien unanime de la délégation aux outre-mer.
Lorsqu’une personne meurt, en attendant le partage de ses biens entre les héritiers, ceux-ci sont placés sous le régime de l’indivision. Tout » acte de disposition » nécessite l’unanimité des » indivisaires « , qui exercent collectivement les droits de propriété sur les biens. Ce régime, qui en principe n’a pas vocation à se prolonger, est destiné à protéger les droits de chacun tant que le partage n’est pas devenu effectif.
Politiques, Psy_choses etc.
La déshumanisation d’Haïti
La vocation populiste de Trump s’alimente à la grande frayeur nataliste des Blancs
— Par Joël Des Rosiers —
« Le voici maintenant cet habitant des frontières,
sans identité,sans désir ni lieu propres,
errant, égaré,douleur et rire mélangés,
rôdeur écoeuré dans un monde immonde.
C’est le sujet de l’abjection. »
— Julia Kristeva
Le président des États-Unis est un raciste comme il en existe, hobos tapis au fond des tavernes miteuses du Nebraska ou à la Maison-Blanche ou encore au Congrès même.
« They all have AIDS, why do we need them ? They come from a shithole country. Take them out ! » Hyper symptomatiques, ces saillies de Donald Trump résonnent avec leur cortège d’images de latrines, de fèces, de fluides biologiques, de maladies sexuelles et de contamination. Le langage utilisé par Trump est pré-symbolique, avant toute acculturation, avant toute représentation. Connu pour souffrir d’une phobie de la contamination et de l’empoisonnement, traqué par l’enquête du procureur spécial qui se referme inexorablement sur lui, Trump laisse échapper son angoisse de la destitution, sa toute-puissance et ses pulsions de destruction qui ne se laissent pas soumettre à l’ordre symbolique : lieu, fonction présidentielle, décorum, rencontre avec des sénateurs.
Consommation
Récupération d’eau de pluie : arnaque généralisée ?
— Par Yvon Joseph-Henri, président de A3C —
L’argument d’un vendeur d’aluminium qui se lance dans la récupération d’eau de pluie est que la pluie est généreusement fournie sous nos latitudes ! En réalité, la vraie raison pour laquelle tout le monde – y compris les vendeurs d’aluminium – se jette dans la récupération d’eau de pluie est que c’est le dernier endroit où l’on gagne de l’argent, où l’on peut arnaquer le client !
L’accroche pour la récupération d’eau de pluie, c’est la prise en charge de 50 à 90% du coût par la CTM. L’idée de faire payer la collectivité a quelque chose de délicieux qui fait perdre la tête aux consommateurs qui oublient que des travaux mal faits sont source de dépenses sans fin pour corriger les erreurs et l’on plonge assez rapidement dans un gouffre !
Enfin, comme la CTM ne vérifie aucun chantier, et encore moins la qualité des travaux et le respect des normes, la CTM jette l’argent du contribuable par la fenêtre.
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QUELQUES CONSEILS BASIQUES
…..pour ne pas se faire arnaquer douloureusement en silence.
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Vérifier le capital de l’entreprise avant de passer un marché avec elle.
Expositions
Adélaïde Corinus à la B.U.
Du 15 au 26 janvier 2018
Dans le hall de la bibliothèque universitaire
Calebasse, collage, peinture, totems, arts de la table… Adélaïde Corinus articule sa pratique créatrice autour de ces divers matériaux et techniques ; elle présente ainsi son travail : « La capacité de réutiliser, recycler et malaxer la matière et les matériaux, c’est transformer l’utile, le commun en pièce unique et artistique. Une feuille, un fruit, un bout de papier : détourner pour métamorphoser ! «
Porteuse de mémoire, miroir du patrimoine, lien tissé entre hier et aujourd’hui, cette démarche artistique se veut aussi un éclairage singulier sur l’histoire de nos territoires, plongeant jusqu’à leurs profondeurs amérindiennes, comme en témoigne l’utilisation du mot Kwi dans le titre de l’exposition, et à propos duquel le site Potomintan précise : « Nous disons kwi en créole. Les Amerindiens connaissaient la calebasse avant l’arrivée des euro-afros-indo. Autres exemples de mots créoles ayant pour origine les langues amérindiennes: jurumu qui est devenu giraumon. Kwi est l’ustensile en calebasse »…Entre 2016 et 2017, A. Corinus a exposé à Paris, au Havre, à Fort-de-France, à Schoelcher et au Lamentin.
Education Formation
Le professeur, spécialiste de la communication…
—Par Roland Tell —
L’évocation du mythe de la naissance d’Eros dans Le Banquet fournit ici la meilleure introduction. Eros est né de Pauvreté et d’Expédient, et toujours il tient de ses deux parents. Toujours il est dans l’indigence, presque mort, et toujours il se tire d’affaire. Ainsi pourrait-il en être du professorat, s’agissant, d’une part de la pédagogie, d’autre part de la connaissance du niveau d’études, ou de celle de la discipline ! Pour enseigner, ne faut-il pas, à la fois, une formation pédagogique, et les possilités de mise en oeuvre des conditions et des méthodes d’enseignement ? C’est un lieu commun. Mais il faut bien voir que si les professeurs sont la cause de la transformation du système éducatif, ils en sont aussi les produits. Chez eux, sauf exception, les valeurs et les conduites sont conditionnées par une valorisation de leur propre formation, et donc induisent un conservatisme, qui entre en contradiction avec les exigences nécessaires à la mutation du système éducatif.
En effet, il y a des attitudes d’auto-conservation, par exemple, celle qui consiste à dire : « Il n’y a pas de formation pédagogique, il n’y a que la connaissance de la classe, ou la connaissance de la discipline !
Danses
« J’habite une blessure sacrée.. » deuxième élément d’un diptyque de Max Diakok
— Par Roland Sabra —
Max Diakok poursuit son travail sur la quête du sens dans un balancement permanent entre polarités opposées et néanmoins complémentaires. Dans le très réussi « Depwofondis » il proposait d’emprunter le chemin qui va du social à l’individu, invitant à se défaire de défroques uniformisantes et oppressantes pour retrouver la primeur d’une saveur humaine enfouie sous les couches successives de la fonction civilisatrice. Dans « J’habite une blessure sacrée.. » le voyage proposé prétend faire le même chemin dans le sens inverse. De l’individu vers le social. Comment « la quête intérieure dialogue avec le besoin de solidarité humaine » nous dit-il dans la note d’intention qui présente son travail. Le parcours est en réalité fait d’aller et retour entre ces deux exigences autour d’un mécanisme qui relève d’un même procès. On retrouve en effet cette idée que l’ordre ancien et/ou présent est un désordre à déconstruire pour qu’émerge un nouvel ordre porteur d’une harmonie en gésine, fragile et précieuse. Sa fragilité tient au fait que « Le ventre est encore fécond… », que « Rien n’est jamais acquis à l’homme … ».
Féminismes
La tribune signée par Deneuve est « l’expression d’un antiféminisme »
La tribune d’un collectif de 100 femmes, dont Catherine Deneuve, publiée le 9 janvier dans Le Monde, et défendant la « liberté d’importuner » a suscité de vives réactions. Des féministes, emmenées par la militante Caroline de Haas, y ont répondu par une autre tribune, publiée sur France Info, les accusant de « refermer la chape de plomb » soulevée par le scandale Weinstein et de « mépriser » les victimes de violences sexuelles.
Comment analysez-vous le propos de la tribune des 100 femmes ?
Christine Bard : Il était prévisible que la grande prise de parole à laquelle on assiste depuis plusieurs mois pour dénoncer les violences sexuelles donne lieu à ce type de réaction. Cette tribune développe une rhétorique antiféministe. Elle reprend des arguments classiques, déjà présents au XIXe siècle : l’accusation de censure, d’atteinte à la liberté sexuelle, de haine des hommes et de la sexualité, de victimisation des femmes, sans oublier l’accusation de totalitarisme.
Politiques
Wou André Aliker
— Par Daniel M. Berté —
Matnik an tan tala sété an gran chan kann
Sété lé met lizin ki té ka koumandé
Travayè agrikol YO té ka espwaté
Kanta lé zouvriyé, tjou-yo YO té ka fann
Lèw sòti fè ladjè o péyi ou viré
Ou météw an travay ou vini komersan
Dan le group « Jean Jaurès » ou antré militan
Fè djoubakè konpran falé yo té sanblé
Konsians-ou té ka di’w lité kont lenjistis
Ou pousé kanmarad a kréyé sendika
O Pawti Kominis ou pati o konba
Epi an gran zouti, sété jounal « Justice »
Adan ou dénonsé méchansté Mèt lajan
YO chèché pran lavi’w pou YO té sa fèw pé
Ou pa té boug san grenn ou kontinié matjé
Fo pa janmen tjilé douvan lé posédan
Ou kontinié konbat jikanbout vié djèrié
Dénonsé lé kotjen-profitè-espwatè
YO maréw, YO néyéw, wou André Alitjè
Mé ou pa bésé tèt, wou Flanm la Libèté
Tout Matinitjè sav ki ou té an gran NONM
Mo tala rézervé ba lé boug ki vayan
Ki matjé Listwa-nou pou alé pli douvan
Sé pa an zafè laj man ka esplitjé NONM
N, prèmié let dan Neg, O, prémié Otantik
N, prèmié let dan Nou, M, prèmié dan Matnik
N,O,N,M, fè NONM, sé pawòl véridik
Aliker ou sé NONM, Neg Otantik Nou Matnik
Daniel M.
Education Formation, Politiques
Éducation nationale : face à la politique de classe et casse de Macron, une seule réponse : la Mobilisation
— Par Gabriel Jean-Marie, pour le SMPE-CGTM —
Le candidat Macron l’avait annoncé durant sa campagne : « Voter Emmanuel Macron, c’est … (la) baisse de 60 milliards des dépenses publiques ». « Nous effectuerons donc 60 milliards d’économies, en responsabilisant les ministres sur leurs objectifs de réduction des dépenses ». Cela doit se traduire par la suppression de
… 120000 postes de fonctionnaires.
Le 20 décembre 2017, Le gouvernement n’a pas failli à une tradition: l’annonce de la carte scolaire pour la prochaine année (suppressions et créations). En Martinique, 8 créations dans le premier degré, mais 57 suppressions dans le second degré et 3 chez les administratifs. Cette décision n’est pas surprenante et est la suite logique des suppressions de contrats aidés décidées en juillet août 2017.
Il s’agit là d’une politique de casse dirigée contre la grande majorité de la population, pour le plus grand bonheur du patronat, seul à soutenir ce gouvernement. Et ce n’est pas terminé : 100000 suppressions de contrats aidés sont programmées en 2018 après les 150000 de 2017.
Comme pour maintien des contrats aidés en septembre, seule la mobilisation pourra contraindre le gouvernement, et son relais local, l’administration rectorale, à reculer.
Etudes Créoles
L’aménagement du créole et du français en Haïti : modalités de mise en oeuvre par l’État
— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
De manière générale, quelles doivent être les modalités de mise en oeuvre par l’État de l’aménagement simultané du créole et du français en Haïti ? Poser la question des modalités de l’aménagement des langues officielles d’Haïti revient à poser, en amont, celle de la politique linguistique de l’État. La prise en compte de la nécessité d’une politique linguistique d’État s’avère d’autant plus essentielle qu’en Haïti l’État est démissionnaire dans le domaine linguistique.
Dans sa remarquable étude, « É́laboration et mise en œuvre des politiques linguistiques », le linguiste québécois Louis-Jean Rousseau, spécialiste de l’aménagement linguistique, nous enseigne avec hauteur de vue qu’ « (…) on entend par « politique linguistique » toute forme de décision prise par un É́tat, par un gouvernement ou par un acteur social reconnu ou faisant autorité, destinée à orienter l’utilisation d’une ou de plusieurs langues sur un « territoire » ( réel ou virtuel ) donné ou à en régler l’usage. La politique linguistique se situe au niveau de la détermination des objectifs généraux visés et elle peut couvrir toutes les catégories d’activité ou de situations de communication existant dans une société.
Politiques
Pour un véritable service public hospitalier
— Par Max Dorléans (GRS) —
Il faut le dire sans détour. Ce ne sont point les trois inspecteurs dépêchés en Martinique par l’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui régleront quoi que ce soit, non pas en matière de santé tout court, mais en matière de santé donnant satisfaction à l’immense majorité de la population, grâce à un véritable service public de santé et de soins pour tous et toutes.
C’est ce dont il s’agit, et rien d’autre, et il ne faut pas se raconter d’histoire. Quelque soient les discours et les formes respectées et mises en œuvre par l’équipe de trois sauveurs suprêmes (de l’Inspection générale des Affaires sociales) envoyée pour sauver le CHUM, quelque soit la bienveillance dont elle fera preuve avec l’ensemble de la communauté hospitalière du CHUM, quelque soit encore l’importance des concessions qu’elle pourra faire ou des subsides supplémentaires qu’elle pourra lâcher, ne soyons pas dupes, sa mission fondamentale est de définir le cadre et les moyens devant servir à la mise en œuvre des orientations gouvernementales en matière de santé, et d’opérer dans le court terme, des coupes dans les moyens donnés au CHUM qui devra fonctionner sur le modèle hôpital-entreprise.