Au-delà du discours …

— Par Florent Grabin, président de l’Association Écologique P.U.M.A. —

L’aménagement du territoire est soumis à des lois, don le Code l’Environnement, la loi sur l’Eau, et bien d’autres, que nous devons connaître afin d’éviter toute déconvenue, cependant, nous constatons des dysfonctionnements qui pénalisent ceux qui veulent les respecter.

Il y a un domaine qui inquiète de plus en plus, c’est l’absence de zone de traitement des produits de terrassement, qui conduit nos entreprises devant les Tribunaux, dans certains cas, pour non-respect de la Loi sur l’Eau au titre de l’article L 212-1 à L 214-30 du Code de l’Environnement.

Nos entreprises sont sollicitées par des acheteurs publics qui de bonne fois répondent à ces appels d’offres dans lesquels ne figurent aucune ligne traitant des lieux de stockage des déblais pas dans les Cahiers des Charges Administratives. Si une entreprise, un transporteur se permet de faire une observation à ce sujet elle est écartée et mise dans la liste noire.

Ce débat est permanent et chacun se renvoie le ‘’fruit à pain chaud’’, la DEAL répond que c’est une compétence politique, la CTM se retranche derrière le SAR qui est en révision, nos Maires se rétractent comme de ‘’zagaliacs’’ complètement effarouchés par l’absence de SAR en conformité, plus grave, nombreux sont ceux qui ont peur de certains écologistes pastèques (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur).

Le seul recours pour l’entreprise c’est de prévoir une importante dépense pour tenter de se défendre devant les Tribunaux. Dans le même temps, l’absence de règle permet de développer l’anarchie : certains déblais se retrouvent dans la nature avec toutes les conséquences de sa dégradation et ceux qui veulent travailler font face à cette absence de règle.

La question de bon sens se pose, que faut-il faire pour avoir en Martinique, une filière, une zone dédiée à l’exploitation, à la valorisation de ces matériaux ? La valorisation de ces matériaux est-elle possible ?

Pour l’instant le dialogue dithyrambique de certains politiques dont le comportement de ‘’filibustering’’ que représente l’obstruction parlementaire, vient polluer la défense de cette profession, ce qui nuit l’aménagement de notre territoire, mais surtout la volonté de nos entreprises à évoluer. Ce qui est regrettable, c’est de constater ce non-sens dans certaines procédures administratives qui restent du copier-coller qui est plaqué à nos territoires, sans tenir compte du principe de réalité locale. Ce concept reste possible du fait de certaines organisations qui n’ont aucune notion du fonctionnement des entreprises et qui n’ont comme seul phare, les textes nationaux qu’il est impératif d’adapter.

Mais nous sommes réalistes, dans le même temps, d’autres avancent par détournement de procédure en réalisant d’importants remblais illégaux dans des terrains agricoles, le dernier en date, c’est celui du Lamentin au nez et à la barbe de la Mairie, de la DEAL et de la DAAF. Sous couvert d’un projet agricole une grande surface a été remblayée, puis une importante dalle en béton est venue compléter l’opération et le tour est joué ; aujourd’hui il y a un très grand parking avec de nombreux véhicules.

La nature nous fera payer un jour cette pantalonnade administrative don les services sont parfaitement informée sans proposer de solutions pour le stockage de nos 2 MILLIONS de M3 annuels de déblais issus de nos chantiers…

Ce qu’il faut retenir c’est l’échec de l’irresponsabilité de l’ancienne équipe qui a toujours eu un mépris caractérisé pour le développement économique et surtout une propension à torpiller toute contestation. Nous comprenons ces entreprises qui pour ne pas être mises à l’index préfèrent ne pas revendiquer le respect de leur activité. Ce qui est inquiétant c’est cette absence de volonté politique où certains qui ne font que gloser, ce comportement est néfaste pour le devenir de notre société.

Nous ne perdons pas l’espoir de voir un jour l’inversion de cette tendance, car avec le changement climatique il y a une gestion à mettre en place pour y faire face. Nos collectivités seront contraintes d’adopter des stratégies pour modifier l’aménagement de notre territoire, dans ces conditions il faudra bien trouver des zones pour stocker ces matériaux de terrassement.

Avant qu’il ne soit trop tard, nous attendons la prise en considération de cet important outil pour le développement d’une filière de valorisation, d’autant qu’il faudra des matériaux pour remodeler certaines zones. Les acheteurs publics devront faire figurer dans les contrats, le mode de traitement de ces matériaux. Avec cet important changement, les entreprises pourront en toute quiétude investir dans du matériel plus performant et embaucher du personnel formé.

Il est possible de trouver un compromis basé sur le bon sens écologique, afin d’éviter cette anarchie que nous devons stopper, tout comme les décharges sauvages qui fleurissent à travers notre île. Il faut savoir que tout citoyen qui construit à besoin de lieu où évacuer ses déblais ou à d’autres occasions du remblai de qualité. Le formalisme non réfléchi de nos révolutionnaires fonctionnaires qui consiste à vouloir photocopier tout ce qui se fait au niveau national, sans chercher l’adaptation locale nous a toujours été défavorable,

Enfin, au-delà du discours, quand on veut faire revenir au pays nos jeunes il faut prévoir la construction de logements pour les héberger, aussi, Pour Une Martinique Autrement, il est impératif de mettre au rebut les pense-petit.

Pour l’association écologique P.U.M.A.

Le Président

Florent GRABIN