« Aborigène » & Marée

—Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Aborigène

Si la Terre n’était plus si ronde,
il faudrait réinventer le monde !
N’a-t-il pas suffi de le rêver,
c’est ainsi que tout a commencé…

Ocre rouge ou jaune, blanc et noir
mêlés sur les faces des danseurs
racontent les anciennes histoires
du temps de ce Serpent Arc-en-Ciel,
peintes sur les écorces sacrées…

Et leurs ombres jaillissent aux lueurs
vacillantes de grands feux rituels,
leurs pieds nus qui la terre martèlent
s’accordent aux battements de son cœur…

Les sons graves du didgeridoo
sont la voix, le souffle des ancêtres
que ces danses un instant font renaître,
magiques, au pays des kangourous…

Marée

Va-et-vient d’océan,
mouvement incessant
de l’inlassable amant
du sable de nos îles…

Le plus souvent tranquille,
se faisant caressant,
mots d’amour susurrant
dans un souffle de vent…

Mais parfois écumant
de violence sauvage
et de force brutale
quand sévit l’ouragan !

Ce coït ancestral
de l’eau avec la terre
dont naissent les chimères
des rêves de bonheur

fait surgir dans la tête
et le cœur du poète
un désir de voyage
et de lointain ailleurs…

Patrick Mathelié-Guinlet