À Mayotte, les braconniers profitent du confinement pour massacrer les tortues marines

Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19 à Mayotte, des braconniers ont profité du confinement et des plages désertes pour massacrer des tortues marines, dont la viande se revend à des prix élevés. L’association mahoraise de protection de l’environnement Oulanga na nyamba a lancé l’alerte, images à l’appui.

Dans un communiqué diffusé le 26 avril, l’association comptabilisait 28 cadavres de tortues marines sur la seule plage touristique de Moya, située sur la côte est de l’île de Petite-Terre, depuis le début du confinement le 17 mars. Plusieurs photos publiées sur leur page Facebook montrent des carapaces coupées en deux et éparpillées sur le sable. L’association précise qu’il ne s’agit pas de la seule plage affectée et que des signalements ont été faits « tout autour de l’île », sans préciser de chiffre.

Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19 à Mayotte, des braconniers ont profité du confinement et des plages désertes pour massacrer des tortues marines, dont la viande se revend à des prix élevés. L’association mahoraise de protection de l’environnement Oulanga na nyamba a lancé l’alerte, images à l’appui.

Dans un communiqué diffusé le 26 avril, l’association comptabilisait 28 cadavres de tortues marines sur la seule plage touristique de Moya, située sur la côte est de l’île de Petite-Terre, depuis le début du confinement le 17 mars. Plusieurs photos publiées sur leur page Facebook montrent des carapaces coupées en deux et éparpillées sur le sable. L’association précise qu’il ne s’agit pas de la seule plage affectée et que des signalements ont été faits « tout autour de l’île », sans préciser de chiffre.

“Vous pouvez imaginer le spectacle sur la plage avec des restes d’œufs qui n’ont pas été pondus et l’odeur de putréfaction »

Jeanne Wagner est la directrice de l’association Oulanga na nyamba. Elle explique que cette découverte est « exceptionnelle » à Moya, l’une des plus importantes plages de ponte de la région habituellement surveillée :
 Avec le confinement, l’accès aux plages était interdit pour les associations et pour tous les autres organismes qui surveillent les plages – comme les gardes du Conseil départemental qui sont normalement présents sur la plage de Moya. Après avoir reçu un renseignement concernant des cas de braconnage à Moya, nous avons réussi à obtenir les dérogations nécessaires pour se déplacer sur les plages.

Là, à Moya, c’était très différent de ce qu’on avait l’habitude de voir : il y avait des tortues massacrées de partout. En général, les braconniers retournent la tortue sur le dos pour qu’elle soit immobile, l’ouvrent au niveau du plastron, enlèvent comme une capsule le plastron et vident la tortue. La tête et les membres sont coupés. Donc vous pouvez imaginer le spectacle sur cette plage touristique avec des restes d’œufs qui n’ont pas été pondus et l’odeur de putréfaction…

On a fait une cartographie de la localisation de chaque carapace et on a constaté qu’il y en avait de partout. Aujourd’hui, il serait impossible de poser sa serviette sans être à côté d’une tortue en décomposition.

Sur la plage de Moya, on n’a pas l’habitude de voir des braconnages. En comparaison, par rapport à tous les événements majeurs de braconnage qu’on a vu sur des hotspots de braconnage à Mayotte, celui-ci est le plus important en terme de nombre de carapaces en si peu de temps. C’est un phénomène, heureusement, exceptionnel.

Deux hommes interpellés avec 60 kilos de viande de tortue

Le 21 avril, l’association Oulanga na Nyamba a adressé une plainte pour destruction d’espèces protégées à la substitut du procureur responsable de l’environnement, et alerté la préfecture. Depuis le communiqué paru le 26 avril et largement relayé dans la presse, les gardes du Conseil départemental sont revenus sur la plage de Moya.

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Illustration : Des cadavres de tortues retrouvées sur la plage de Moya, à Mayotte, pendant le confinement. Crédits : Association Oulanga na Nyamba