— Comité de grève des travailleurs de Saur Martinique soutenus par la CGTM & l’UGTM —
Depuis le lundi 11 août 2025, nous avons arrêté le travail pour contraindre notre employeur, SAUR Martinique, à respecter son personnel et ses engagements.
CAP NORD a lancé un appel d’offres pour le renouvellement de la délégation de service public (DSP) ayant pour objet la production et la distribution d’eau potable dans la zone CAP NORD. Deux entreprises ont postulé : la Société Martiniquaise des Eaux (SME), 1liale de SUEZ et titulaire du marché jusqu’au 31 décembre 2024, et la SAUR Martinique, 1liale de la Société d’Aménagement Urbain et Rural (SAUR). Avant la SME, c’est une autre 1liale de la SAUR, la Société Martiniquaise de Distribution et de Services (SMDS) qui assurait la production et la distribution de l’eau dans ce secteur. Ces deux multinationales, SAUR et SUEZ, présentes dans de nombreux pays, se sont livrés une féroce bataille pour ce marché. La SME, pour le conserver, la SAUR, pour le reprendre. La SME est même allée jusqu’à saisir la justice pour tenter de faire annuler l’attribution du marché à SAUR Martinique. Finalement, c’est à cette dernière que CAP NORD a attribué la DSP pour 10 ans pour 160 millions d’euros, contre 180 proposés par la SME. La justice a con1rmé cette attribution.
Pour obtenir le marché, SAUR Martinique a garanti qu’elle verserait « une prime de bienvenue de 3000€ à chaque personnel transférable accueilli ». Le document précisait que cette prime serait versée avec la « première paie », c’est-à-dire en janvier 2025. Les salariés transférés de la SME ignoraient cette information. La SAUR leur a alors proposé de scinder la prime : la moitié, 1500 euros, en janvier et le solde (1500), six mois plus tard.
Les « salariés originellement SAUR Martinique » (présents avant l’arrivée de ceux de la SME) ont lancé un mouvement de grève en décembre 2024. Extrait du protocole de 1n de conflit signé entre la direction de la SAUR Martinique et la déléguée syndicale : « Les collaborateurs de SAUR Martinique s’engagent à arrêter la grève et à reprendre le travail immédiatement à l’issue de la signature du présent protocole de $n de conflit.
En contrepartie, la société s’engage à signer un accord PPV pour l’année 2024. Le montant de la prime est $xé à 3000 € (trois mille euros) brut, pour un salarié à temps complet et présent au 31 décembre 2024, avec une ancienneté de 6 mois et de présence effective ». Cette prime est décomposée en deux parties : une première partie dont le montant est $xé à 1500 € brut sous forme de PPV, correspondant à notre engagement de la NAO 2024 suite au gain du contrat CAPNORD, versée sur la paye du mois de décembre 2024. Une deuxième partie dont le montant maximal est $xé à 1500€ brut, et versée en août 2025 sous conditions … ». Et pour « pousser » la déléguée syndicale à signer ce protocole, la phrase suivante a été ajoutée : « Les mêmes critères conditionneront la seconde partie de la prime de 1500€ brut des collaborateurs transférés de SME en août 2025 ». Ce qui était totalement faux. Puisque la 5ème des 6 « garanties » données par la SAUR à CAP NORD est : « une prime de bienvenue de 3000€ à chaque personnel transférable accueilli », versée lors de la « première paie », c’est-à-dire en janvier 2025. Aucun critère, aucune condition. En d’autres termes, et pour reprendre une expression bien de chez nous, « i té lé kouyoné nou ! », TOUS ses salariés, qu’elle appelle pompeusement « ses COLLABORATEURS ».
Sur son site internet, dans le chapitre « Ethique et conformité », la SAUR af1rme pourtant 1èrement :
« Nous nous engageons à établir et à nouer des relations de con,ance en interne et en externe ». https://
www.saur.com/fr/groupe-saur/ethique-et-conformite/
NOUS NOUS SOMMES DONC MIS EN GRÈVE POUR OBTENIR NOTRE DÛ.
Au cours des réunions de négociation, la direction a 1ni par comprendre qu’elle devra payer le solde 1500 euros. Mais elle tergiverse, louvoie, raconte des contre-vérités dans les médias, nous demande de renoncer aux négociations obligatoires en 2025 et de se revoir en mars 2026. Or, dans le protocole qu’elle a signé le 15 décembre 2024 pour « arrêter la grève et à reprendre le travail immédiatement », il est mentionné « En parallèle, l’entreprise confirme que les réunions dédiées aux NAO se tiendront bien aux échéances habituelles. Nous soulignons qu’il s’agit d’une enveloppe supplémentaire accordée dans le cadre de ce protocole ».
Face à notre détermination, la SAUR a dépêché en Martinique un ancien directeur de la SMDS que nous avons rencontré jeudi 14 août à Sainte-Marie. Sa mission : prendre le relais du directeur. Il a tenté de nous faire suspendre la grève et reprendre le travail. Mais il a essuyé un refus clair, net et catégorique de notre part. La SAUR doit d’abord respecter ses salariés et ses engagements.
Comme on peut le constater, ce ne sont pas des petits patrons pauvres !
Voilà les méthodes mises en œuvre par ces capitalistes pour engranger de colossaux profits sur le dos des travailleurs et aussi de la population de la planète.
Nous disons NON !
NOUS EXIGEONS DONC :
• Le versement du solde de la prime, sans délai
• Le paiement des jours de grève.
• Nous nous réservons également le droit de réclamer des dommages et intérêts.
Nous appelons l’ensemble des travailleurs et des habitants de la communauté
d’agglomération de CAP NORD à soutenir notre lutte.
BAN NOU LAJAN NOU ! NOU PA KA MOLI !
Le 14 août 2025
Le Comité de grève des travailleurs en lutte de SAUR Martinique
Soutenu par la CGTM et l’UGTM