— Par Jean Gabard —
Le mot propagande et le mot idéologie rappellent des concepts d’un autre âge. Ces mots font penser au nazisme ou au communisme et sont connotés péjorativement. Aujourd’hui, avec le progrès de la démocratie, la tendance est plutôt de se sentir à l’abri de ces idées aussi extrêmes et de ces méthodes aussi grossières. Et pourtant, une idéologie n’est-elle pas plus efficace lorsqu’elle est subtile et que l’on a la conviction d’être suffisamment libre de penser pour n’en suivre aucune ?
Aujourd’hui une croyance domine. Elle a séduit une très grande partie de la population des pays occidentaux. Il faut dire qu’elle bénéficie d’atouts importants. Dénonçant une idéologie sexiste rétrograde, elle ne peut que faire l’unanimité. Quand la devise de la République est « liberté, égalité, fraternité » et qu’est affirmé le principe de non-discrimination en raison du sexe, l’égalité femme-homme ne peut qu’être évidente. Quand le président de la république lui-même en fait l’objectif de son premier mandat et qu’est mis en place un ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations ainsi qu’un Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, celui qui la conteste fait figure de marginal, de sexiste, de réactionnaire, de « masculiniste ».

En démocratie l’égalité en dignité et en droits est un impératif qui n’est malheureusement pas toujours respecté. Un autre impératif est la liberté et parmi celle-ci la liberté d’expression. Elle a été particulièrement revendiquée au moment des attentats contre Charlie Hebdo et elle l’est encore contre des islamistes qui voudraient faire taire des enseignants. Cette revendication fait l’unanimité quand il s’agit de la réclamer pour défendre ses positions, mais l’a fait elle toujours quand il s’agit de l’accorder à ceux qui présentent des points de vue qui dérangent ?
Le patriarcat résiste mais il est aujourd’hui condamné par des féministes qui réclament l’égalité. La société moderne, qui en découle, n’est pourtant pas épargnée par les incivilités, les violences, les crimes, et par la montée du sexisme, du racisme, des idéologies réactionnaires.
— Par Jean Gabard —
Il est aujourd’hui possible de faire valoir le principe de précaution quand un produit ou une mesure présente des risques pour l’environnement, pour la santé, ou simplement qu’il y a doute sur ces derniers. Ne serait-il pas possible d’étendre ce principe aux questions de société et particulièrement quand il s’agit de l’éducation de nos enfants?
Des méthodes pédagogiques ont été considérablement améliorées et elles continuent d´être perfectionnées pour rendre plus intéressants et plus efficaces les apprentissages. L´élève, de milieu aisé ou défavorisé, devenu le centre du système scolaire, est pourtant de moins en moins motivé et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît.
La place du père et de la mère dans la famille a considérablement évolué depuis une cinquantaine d’années et ne paraît toujours pas évidente aujourd’hui : plus que jamais, en ce début de XXIème siècle, elle pose question !
Dans la société patriarcale traditionnelle le père était le chef de la famille. Son rôle déterminé et indiscutable a été remis en cause radicalement par la « révolte contre le père » des années 1960. Un nouveau père est né. Après un demi siècle d’expériences diverses, pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur la nouvelle place à donner à ce père dans la famille…
Depuis quarante ans l’Ecole a connu des bouleversements et s’est considérablement améliorée. La question de la rentabilité de l’école occupe pourtant le devant de la scène. Ses résultats semblent en effet en baisse et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. Après les multiples réformes à l’école, il est toujours possible d’en proposer d’autres et même de procéder à « une refondation de l’Ecole », mais ne faudrait-il pas plutôt changer l’angle d’attaque ? Ne serait-il pas primordial, pour pouvoir les instruire, de s’intéresser à l’éducation de ceux qui deviennent des élèves à l’Ecole ?
