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« L’aménagement linguistique en Haïti / Textes choisis. » de Robert Berrouët-Oriol

Linguiste-terminologue canadien originaire d’Haïti, spécialiste de l’aménagement linguistique, Robert Berrouët-Oriol a longtemps travaillé à l’Office québécois de la langue française où il a contribué à l’analyse, au stockage, à la mise à jour et à la diffusion des vocabulaires scientifiques et techniques de la Banque de terminologie du Québec (aujourd’hui dénommée Grand dictionnaire terminologique). Par la suite il a enseigné la linguistique et la terminologie à la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti. Depuis avril 2021, il est membre du Comité international de suivi du Dictionnaire des francophones, le DDF. Auteur depuis plusieurs années d’articles de vulgarisation linguistique parus en Haïti dans Le National, il a publié en 2011 le livre collectif de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (Éditions de l’Université d’État d’Haïti et Éditions du Cidihca ; ouvrage réédité en France, en 2023, par l’antenne du Cidihca-France). En 2014 il a publié le livre « Plaidoyer pour une éthique et une culture des droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou yon etik ak yon kilti ki tabli respè dwa lengwistik ann Ayiti » (Centre œcuménique des droits humains (Port-au-Prince) et Cidihca (Montréal).

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« Haïti – L’oeil de la parole », un livre de Robert Berrouët-Oriol

Linguiste-terminologue canadien originaire d’Haïti, spécialiste de l’aménagement linguistique, Robert Berrouët-Oriol a longtemps travaillé à l’Office québécois de la langue française où il a contribué à l’analyse, au stockage, à la mise à jour et à la diffusion des vocabulaires scientifiques et techniques de la Banque de terminologie du Québec (aujourd’hui dénommée Grand dictionnaire terminologique). Par la suite il a enseigné la linguistique et la terminologie à la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti. Depuis avril 2021, il est membre du Comité international de suivi du Dictionnaire des francophones, le DDF. Auteur depuis plusieurs années d’articles de vulgarisation linguistique parus en Haïti dans Le National, il a publié en 2011 le livre collectif de référence «L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions» (Éditions de l’Université d’État d’Haïti et Éditions du Cidihca).

Il a fait paraître en 2018 le livre «Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou dwa lenguistik ann Ayiti» (Éditions Zémès et Éditions du Cidihca). Également, il a coordonné et co-écrit le livre collectif de référence, «La didactisation du créole au coeur de l’aménagement linguistique en Haïti» (Éditions Zémès et Éditions du Cidihca, 382 pages, mai 2021).

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Une promotion de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est à Jacmel porte le nom de Robert Berrouët-Oriol 

— Par Marc Sony Ricot —

La promotion 2018-2022 de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est à Jacmel porte le nom de Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue et écrivain. Cette exceptionnelle distinction est attribuée à l’universitaire pour son « dévouement et son engagement au service de la langue créole, de la linguistique et de l’éducation en général ». 
Les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE/UPSEJ) ont fait choix de Robert Berrouët-Oriol comme personnage public pour dénommer leur Promotion de fin d’études universitaires : « promotion Robert Berrouët Oriol (2018-2022) ». La cérémonie de remise des diplômes a eu lieu le dimanche 26 mars 2023 en l’église du Sacré-Cœur de Meyer, à Jacmel. « Nous avons fait choix de monsieur Berrouët-Oriol pour son dévouement et son engagement au service de la langue créole, de la linguistique et de l’éducation en général », écrit l’étudiant Assédius Doret, l’un des membres de la promotion.
Pour sa part, Robert Berrouët-Oriol, dans la lettre adressée aux étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université publique du Sud-Est de Jacmel, se dit ému par cette distinction. 

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« Simoun », poésie par Robert Berrouët-Oriol.

Le grand retour à la poésie du poète Robert Berrouet-Oriol

— Par Hugues Saint-Fort —

Le nom et l’œuvre littéraire de Robert Berrouet-Oriol sont entrés dans la littérature québécoise en 1986 par le truchement d’un article célèbre titré « Effet d’exil » paru dans la revue culturelle Vice Versa et consacré à l’émergence des « écritures migrantes » (Robert Berrouet-Oriol : L’effet d’exil, in Vice Versa, # 17, décembre 1986-janvier 1987). Depuis, l’expression « écritures migrantes » est devenue un des concepts clé de la littérature québécoise, un texte fondateur que Berrouet-Oriol a utilisé pour distinguer « entre deux notions voisines pour définir la double originalité de ces écritures : « voix migrantes » pour signifier qu’elles sont venues d’ailleurs, et « voix métisses », pour préciser qu’elles s’hybrident au contact des voix d’ici » (Beniamino et Gauvin 2005).

Berrouet-Oriol a poursuivi ensuite une activité strictement littéraire en publiant en 1986 Lettres urbaines ; en 2009 En haute rumeur des siècles ; en 2010 Poème du décours qui a gagné le grand Prix du livre insulaire en France, en 2013 Découdre le désastre, suivi de L’ile anaphore qui a reçu la Mention d’excellence de la Société des écrivains francophones d’Amérique. 

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Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti : entrevue avec le linguiste Robert Berrouët-Oriol

Le nouveau livre du linguiste Robert Berrouët-Oriol, « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou dwa lengwistik ann Ayiti », sera en vente-signature à Montréal le 18 août 2018 lors de la Journée du livre haïtien du Centre N a rive. Pour l’occasion Le National a interrogé l’auteur qui répond aux questions de Jean-Euphèle Milcé.

Le National (LN) : Robert Berrouët-Oriol, quel est le projet éditorial du « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti » ?

Robert Berrouët-Oriol (RBO) : Le « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou dwa lengwistik ann Ayiti », qui fait 133 pages, paraît le 18 août 2018 au Canada et il sera disponible en Haïti à la rentrée. Cette nouvelle publication est une coédition du Cidihca (Canada) et des Éditions Zémès (Haïti). Pour mémoire je rappelle que ces deux maisons d’édition ont coédité, en juin 2017, le livre que j’ai coécrit avec le linguiste Hugues Saint-Fort, « La question linguistique haïtienne / Textes choisis ». En versions française et créole, le « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti » est un livre de vulgarisation et il s’adresse à des lecteurs d’horizons divers intéressés par la problématique linguistique haïtienne et l’impératif de l’aménagement linguistique en Haïti.

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À propos du livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite »

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » ressuscite-t-il l’indigénisme racialiste duvaliérien sous les habits artificieux du « nouvo endijenis an evolisyon » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Établies à Randolph, une ville du Comté de Norfolk dans l’État du Massachusetts, les Éditions JEBCA ont publié en 2023 le livre de Jean-Robert Placide, « Ayisyanite ak kreyolite », qui porte en sous-titre la mention « Mouvman kreyòl ayisyen | Sosyete Koukouy yon nouvo endijenis an evolisyon ». Jean-Robert Placide a auparavant été co-rédacteur de l’ouvrage du GRAHN, « Yon amenajman lengwistik pou devlopman pèp ayisyen : de lang ofisyèl ak valorizasyion kreyòl la » / « Un aménagement linguistique pour le développement du peuple haïtien : bilinguisme équitable différencié » (Presses internationales polytechniques, Montréal, 2012). L’annonce de la parution de cet ouvrage figure dans le Bulletin du GRAHN (volume 2, numéro 2, août 2012), mais l’on a noté que de 2012 à 2024 le sous-comité des langues du GRAHN qui a élaboré le livre n’a pas fait état d’éventuels travaux consécutifs à sa parution et n’a pas non plus communiqué sur son hypothétique diffusion en Haïti et en outremer…

Le livre « Ayisyanite ak kreyolite » de Jean-Robert Placide doit être lu avec attention et les idées qu’il véhicule, sur les registres de l’histoire et de l’idéologie, méritent d’être soumises à une évaluation critique objective et au débat public.

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Controverse autour de l’apparition du pronom « iel » dans la version en ligne du dictionnaire Le Robert

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Depuis quelques jours, l’apparition du pronom « iel » dans la version en ligne du dictionnaire Le Robert suscite la controverse dans plusieurs pays francophones. La presse parlée et écrite s’en est fait l’écho en Belgique (La libre Belgique, RTBF), en Suisse (la Tribune de Genève, RTS), en France (le Nouvel Obs, Le Figaro, Le Monde, France culture, France inter, RFI) et au Québec/Canada (Le Devoir, Radio Canada, La Presse, Le Droit). En effet, Le Robert en ligne consigne le terme « iel » comme suit : « iel ​, iels ​​​pronom personnel / Rare – Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive. – Rem. On écrit aussi ielle ​, ielles ». Dans la presse écrite et parlée, des lecteurs/auditeurs, des linguistes et de lexicologues s’opposent à la « consécration » du pronom « iel » / « iels » dans Le Robert, dictionnaire généraliste de la langue française, tandis qu’un nombre indéterminé de locuteurs se dit en faveur sinon attentif à l’arrivée de ce nouveau-né… Le pronom « iel » visant à désigner, selon la définition du Robert, « une personne quel que soit son genre », les arguments avancés de part et d’autre sont de nature linguistique et lexicographique, ou relèvent d’une lecture « militante », principalement idéologique, de cette « évolution naturelle » de la langue dans la société.

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Le retour du duvaliérisme en Haïti sous le manteau de la « réconciliation nationale »

—Par Robert Berrouët-Oriol —

neo-duvalierismeÀ quelques jours de la commémoration du tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’année 2014 s’annonce déjà, en Haïti, sous le signe d’une mortifère et criminelle déflagration : le retour à visage découvert du duvaliérisme au pouvoir d’État avec la participation éhontée, provocatrice, du nazillon Jean Claude Duvalier –invité de Michel Martelly–, aux cérémonies officielles du Jour de l’Indépendance aux Gonaïves le 1er janvier 2014.

Pareille provocation, qui est en réalité une imposture et un amalgame, ne semble pas encore avoir immédiatement provoqué un raz-de-marée d’indignation en Haïti : la presse locale a même signalé l’événement sur un ton relativement banal sinon bienveillant. Ainsi l’agence en ligne HPN (Haïti Press Network), depuis Port-au-Prince, titre l’événement comme suit: «Indépendance – Célébration – Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unité1». L’article de HPN est repris par le site de la Radio Télévision Caraïbes, le 2 janvier 2014, sous le titre légèrement modifié «Gonaïves 1er 201: Martelly, Avril et Duvalier, trois présidents pour un message d’unit ».

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Le linguiste Renauld Govain

Un créoliste érudit et arpenteur avisé de la Francophonie haïtienne

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

NOTE DE L’AUTEUR Par la reproduction de cet article paru en 2022*, nous inaugurons une série intitulée « Profil d’enseignants haïtiens modèles ». Il s’agit pour nous de contribuer, par la publication d’articles de vulgarisation, à mieux faire connaître des enseignants haïtiens sur plusieurs registres liés : formation universitaire, domaines d’enseignement, champs de recherche et publications. La série « Profil d’enseignants haïtiens modèles » contribuera ainsi à mettre en lumière leur apport à la transmission des savoirs et des connaissances dans nos écoles et dans l’enseignement supérieur haïtien.

Entrevue exclusive avec Renauld Govain
Doyen de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti

Mise en contexte, par Robert Berrouët-Oriol – Connu dans les milieux universitaires haïtiens et internationaux pour son affabilité, sa grande rigueur intellectuelle, ses travaux de recherche et son souci de dispenser un enseignement de qualité, Renauld Govain est docteur en sciences du langage de l’Université Paris VIII (2009). Il a procédé, le 1er juin 2022, à l’Université Paris VIII, à la soutenance en vue de l’« Habilitation à diriger des recherches » (HDR) en sciences du langage.

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Sémantique du créole, aménagement linguistique : deux ouvrages innovants

Sémantique du créole, aménagement linguistique : les Éditions Zémès  publient  en juin 2025 deux ouvrages innovants en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol —

Incessantes attaques armées des gangs contre la population à Port-au-Prince et en province. Augmentation significative du nombre de « déplacés de l’intérieur » et migration forcée vers des villes de province. Fermeture de nombreuses écoles dans la capitale et diminution accélérée de la fréquentation scolaire. Accroissement du nombre de décès dans plusieurs quartiers de la capitale et dans des villes de province. Recrutement interrompu de nombreux jeunes par les gangs armés. Pénurie de denrées alimentaires et risque de famine d’environ 600 000 Haïtiens à l’échelle du pays, taxation/« rakèt » par les gangs au sortir de la capitale… Ainsi va la vie –plus justement : la survie– de centaines de milliers d’Haïtiens depuis de longs mois. Sur le terreau d’un mortifère chaos aux mille visages qu’il est incapable de juguler, le Conseil présidentiel de transition (CPT) –un pouvoir illégal, inconstitutionnel et comateux–, annonce pourtant tous les cinq lundis du mois qu’il œuvre à la sécurisation du pays… La presse locale, la presse diasporique et des organisations internationales font régulièrement état du « chaos haïtien » sur plusieurs tribunes et de différentes façons.

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« Entre Jacques Roumain et David Bontemps »

Une originale et magistrale conférence-concert de la SRDMH

— Par Robert Berrouët-Oriol(*)

[Mais que le langage de la musique…seul réunisse les caractères contradictoires d’être tout à la fois intelligible et intraduisible, fait du créateur de musique un être pareil aux dieux, et de la musique elle-même le suprême mystère des sciences de l’homme, celui contre lequel elle bute, et qui garde la clé de leur progrès. (Claude Lévi-Strauss, Mythologiques, t. I : « Le cru et le cuit », 1964.)  

Le 25 mai 2025, au Conservatoire de musique de Montréal, la Société de recherche et de diffusion de la musique haïtienne (SRDMH) a offert aux mélomanes et amateurs de musique savante haïtienne une originale conférence-concert logée dans les plissures de la haute couture musicale, « Entre Jacques Roumain et David Bontemps ». À la jonction de la poésie de Jacques Roumain et des exceptionnelles compositions musicales de David Bontemps, il s’est agi d’un spectacle où dès les premiers instants l’expression « l’or pur de la relation du texte et de la musique » a pris tout son sens (Christian Flavigny, « La mise en musique du poème », revue Corps & Psychisme, numéro thématique « La voix », 2007/4 n° 48).

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Quand la littérature pactise avec la corruption

Le Fonds national de l’éducation, vaste système de corruption en Haïti et fantastique partenaire du Festival international de littérature créole

 — Par Robert Berrouët-Oriol (*)—

Plusieurs collègues journalistes et enseignants oeuvrant en Haïti sont préoccupés et alertent sur ce qui est perçu comme la récidive d’une errance idéologique et politique au Festival international de littérature créole (FEL)… De quoi s’agit-il ? Le 3 juin 2025, le FEL a fait paraître sur Facebook et sur WhatsApp la note suivante : « Bon nouvèl. Gras ak konkou patenè tankou Akademi kreyòl ayisyen, FNE [Fonds national de l’Éducation], Direction nationale du livre, C3 Éditions, ministère de la Culture, UNESCO, nou rive mete FELmag nan yon pri atèplat espesyalman pou Livres en Folie. 100 goud pou tout moun ki vle soti ak yon egzanplè magazin Festival entènasyonal literati kreyòl la. PS : FELmag toujou gratis pou tout lekòl ak inivèsite ki envite nou pou yon entèvansyon kèlkonk nan kad premye sezon Karavàn kreyolofoni nou pwolonje jiska 15 jen 2025 lan. Djanm pou yon Kreyolofoni syantifik ak yon Kreyolofoni literè fètefouni ! » [Document publié le 3 juin 2025 sur Facebook et accessible par le lien suivant : https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid02QWWoQUvrLYu1g868bsVobhRBkd5rVngmapyzfC3todGBQ7fMkH1HFdgt5m144pGdl&id=100063695276121&sfnsn=wa&mibextid=6aamW6&_rdr

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L’aménagement du créole dans l’École haïtienne, entre mutité et cécité

Le ministre de l’Éducation nationale Augustin Antoine et l’aménagement du créole dans l’École haïtienne, entre mutité et cécité

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Montréal, le 28 mai 2025

De gauche à droite : Sterline Civil, nouvelle directrice du Fonds national de l’Éducation (FNE) ; Augustin Antoine, ministre de l’Éducation nationale ; Didier Fils-Aimé, Premier ministre ; Fritz Alphonse Jean, actuel président du Conseil présidentiel de transition. (Source : profil Facebook du Fonds national de l’Éducation, 16 mai 2025.)

Augustin Antoine, un enseignant de carrière, a accédé au poste de ministre de l’Éducation nationale d’Haïti le 11 juin 2024. Sociologue de formation, ancien étudiant en sociologie à la Faculté d’ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, Augustin Antoine est détenteur d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en sociologie de l’Université catholique de Louvain. Il est actuellement doctorant en sociologie à l’Université de Liège en Belgique. Le sociologue Augustin Antoine est dépositaire d’une vaste expérience des milieux de l’éducation en Haïti, tant sur le registre de la conception que sur celui de la mise en œuvre de projets et de programmes divers. Il a été responsable de la Direction de l’enseignement secondaire (DES) au ministère de l’Éducation nationale où il a travaillé au suivi pédagogique des programmes du Secondaire et à l’élaboration du document-maître des « Lycées de référence ».

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À propos de la « Créolophonie scientifique » du PHTK néo-duvaliériste

Une mystification, une arnaque à géométrie variable

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

La « Créolophonie scientifique » du PHTK néo-duvaliériste est une mystification, une arnaque à géométrie variable

Plusieurs familiers de Facebook et de WhatsApp ont été étonnés et choqués au constat que le Festival entènasyonal literati kreyòl avait reproduit aveuglément, le 14 mai 2025, une circulaire du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti datée du 21 février 2024 et relative à une prétendue « Créolophonie scientifique » qui aurait, semble-t-il, été lancée par ce ministère. Nombre de familiers de Facebook et de WhatsApp ont été d’autant plus stupéfaits et offusqués que le Festival entènasyonal literati kreyòl, depuis sa création en 2019 et jusqu’à aujourd’hui, n’avait manifesté aucune complaisance ni aucun aveuglement volontaire vis-à-vis le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste dans le domaine de l’éducation ou dans celui de la culture… Il y a lieu de rappeler que le Festival entènasyonal literati kreyòlsoutenu par des institutions telles que la Fondation Maurice Sixto et l’OMDAC (l’Organisation martiniquaise pour le développement des arts et de la culture)–, est une structure d’intervention culturelle basée à Port-au-Prince et dont l’action s’étend à plusieurs villes de province.

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Les défis contemporains de la traduction et de la lexicographie créole en Haïti

État des lieux, modélisation, propositions
Appel à contribution pour l’élaboration d’un livre collectif
de référence sur la traduction et la lexicographie créole
Document de projet
Rédacteur : Robert Berrouët-Oriol
Cet ouvrage est dédié à nos aînés-pionniers :
Suzanne Comhaire-Sylvain, Pradel Pompilus,
Pierre Vernet, Albert Valdman, André Vilaire Chery.

  1. Contexte général et problématique 

    1. De la traduction créole

L’observation de terrain, a minima, indique qu’en matière de traduction vers le créole l’on est passé en Haïti, au cours des cinquante dernières années, d’une tradition généraliste autodidacte, principalement littéraire et religieuse (fables, contes, textes bibliques, chants liturgiques, prédication), à une traduction plus technique, davantage diversifiée et spécialisée notamment en raison de la prolifération des ONG et des agences de coopération internationale présentes sur le territoire national. Jusqu’à tout récemment la problématique de la traduction en créole haïtien n’a pas fait l’objet de travaux de recherche universitaires approfondis, ni de mémoires de maîtrise, ni de thèses de doctorat, et encore moins d’ouvrages traitant de ce sujet.

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La dette de la lexicographie créole contemporaine envers ses pionniers

— Par Robert Berrouët-Oriol (*)

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

La lexicographie, discipline différentielle de la linguistique appliquée, est très peu connue en Haïti. Il est attesté que nombre de personnes qui s’intéressent au créole à des titres divers, y compris des professeurs de créole, ne savent même pas qu’il existe une lexicographie créole, qu’elle a eu ses pionniers, qu’elle compte une histoire déjà vieille de 67 ans, qu’elle est dépositaire d’une production langagière, certes inégale, de plus de 75 titres comprenant des lexiques et des dictionnaires, et qu’elle est porteuse depuis ses débuts d’une embryonnaire réflexion théorique.

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Un hommage international, à plusieurs voix et de grande amplitude, a été rendu au poète Anthony Phelps le 22 mars 2025

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

Organisé à Montréal avec l’appui du Cidihca et de la Maison d’Haïti par Robert Berrouët-Oriol, linguiste, essayiste et poète, et par Joël Des Rosiers, médecin psychiatre, essayiste et poète, un hommage international, à plusieurs voix et de grande amplitude, a été rendu au poète Anthony Phelps le 22 mars 2025. Décédé à Montréal dans la nuit du 11 au 12 mars 2025, Anthony Phelps avait reçu de son vivant les distinctions suivantes :

  • 1980     Prix Casa de las Américas, pour La Bélière caraïbe

  • 1987     Prix Casa de las Américas, pour Orchidée nègre

  • 2014     Prix de Poésie Gatien-Lapointe – Jaime-Sabines, pour Mujer América / Femme Amérique

  •   Chevalier de l’Ordre des Arts et des lettres (France). 

  • 2016     Prix Carbet et du Tout-Monde pour l’ensemble de son oeuvre

  • 2017     Grand Prix de poésie de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre poétique

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L’Apocalypse d’un poète. Hommage à Anthony Phelps (1928-2025)

— Par Joël Des Rosiers —

Le poète Anthony Phelps fut une voix supérieure à la manière du peintre québécois Jean-Paul Riopelle qualifié de « trappeur supérieur » par André Breton, le premier admirateur du premier Césaire. Céramiste, chimiste de formation, potier autant que poète, Phelps rencontra dans les contrées boréales des héritages artistiques et culturels autochtones qui ne purent que vivifier son œuvre. Le souffle phelpsien fut happé par les territoires nordiques, vastes espaces qui fournissaient une cohérence continentale américaine à l’insularité caraïbe. Écopoétique où le poète de l’exil manie « une langue de sel / sur des peaux de cartographe ».

Si Phelps prie désormais aux pieds des « Arbres de glace / Blanches morsures / têtes caraïbes sous le coupe-coupe du froid », il chante aussi les nouvelles réjouissances de l’épluchette de blé d’Inde, l’autre nom du maïs sucré au Québec. Ce sont des épis aux cheveux blonds dont les feuilles vertes font l’objet d’un effeuillage au cours d’un rassemblement traditionnel sous la lumière du mois d’août. Or cette céréale, originaire de l’Amérique du Sud, était cultivée depuis 3000 ans par les Autochtones, hommes et femmes de maïs de la Caraïbe :

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Traduction en créole haïtien de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne simplifiée

—Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Repères bibliographiques 

Titre de l’ouvrage : « Chat dwa ak libète moun Vèsyon senp », 40 pages, 2024. (Traduction en créole haïtien de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne simplifiée.)

Traduction : Sabine Monpierre, Conseillère en éducation et promotion des droits, Direction de l’éducation et de la promotion des droits, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec.

Éditeur : Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec.

Mention : « Komisyon dwa moun ak dwa jèn yo remèsye Éducaloi pou kontribisyon li nan redaksyon vèsyon orijinal dokiman sila a. »

Revizyon : Walph Ferentzi Youyou. Pou Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabetizasyon (KEPKAA) : Pierre-Roland Bain, Marvens Jeanty, lengwis, tradiktè.

Avètisman. « Vèsyon senp sila se yon zouti pou edikasyon ki pa gen okenn valè legal. Li pa ranplase tèks orijinal Chat la. Nou dwe refere nou nan tèks orijnal Chat la pou tout revandikasyon politik osnon tout sipò jiridik. »

Le spectacle inaugural de la 23ème édition du Mois du créole à Montréal a tenu le pari de ne pas enfermer la langue créole dans l’enclos de la myopie historique ou du discours identitaire clivant, sectaire et dogmatique.

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Le parachutage de Sterline Civil à la direction du Fonds national de l’éducation 

Vers le renforcement de la corruption et de l’impunité dans le système éducatif national d’Haïti

 — Par Robert Berrouët-Oriol (*)—

kleptocratie, cleptocratie /klɛp.tɔ.kʁa.si/ nom féminin — « Régime politique où l’autorité et le pouvoir de la ou les personnes qui en [assurent la direction] pratiquent à une très grande échelle la corruption pour s’enrichir et/ou accroître cette autorité ou ce pouvoir ». (Wiktionnaire, n.d.)

Les remontées de terrain qui nous parviennent d’Haïti témoignent de la persistance de maux à la fois chroniques et systémiques affectant l’École haïtienne, notamment sa gouvernance. Ils sont nombreux les directeurs d’écoles, les enseignants et les parents d’élèves à être profondément indignés et révoltés suite à la récente et délictueuse nomination de Sterline CIVIL, jeune trentenaire PHTKiste, au poste grassement rémunéré —650 000 Gourdes par mois–, de directrice du Fonds national de l’éducation d’Haïti. Pour bien contextualiser, d’entrée de propos, l’indignation résultant de la scabreuse nomination de Sterline CIVIL à la direction de la plus corrompue des organismes du système éducatif national haïtien, il est nécessaire de rappeler des faits amplement documentés et rapportés à maintes reprises par la presse locale.

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Le Bureau international de l’éducation de l’Unesco parviendra-t-il à domestiquer le système éducatif national d’Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol (*)

Dans le vaste secteur de l’éducation en Haïti, peu d’enseignants, y compris parmi les 17 000 que compte le secteur public, savent véritablement quelle est la mission du Bureau international de l’éducation de Unesco et de quelle manière il intervient en Haïti. Il y a lieu de rappeler que le « Bureau international de l’éducation de Unesco (UNESCO-IBE) a été fondé en 1925 à Genève et qu’il est la première organisation intergouvernementale exclusivement active dans le domaine de l’éducation, le plus ancien institut de l’UNESCO et l’autorité mondiale en matière de transformation des programmes d’études pour un apprentissage de qualité. L’BIE est également une plateforme unique de coopération régionale et internationale en matière d’éducation. En 1929, l’IBE a ouvert ses portes à d’autres pays et est devenu la première organisation intergouvernementale dans le domaine de l’éducation ».

« Depuis 1934, l’IBE organise la Conférence internationale sur l’éducation publique (aujourd’hui la Conférence internationale sur l’éducation). À partir de 1946, cette conférence a été convoquée avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), fondée en 1945.

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Le Conseil présidentiel de transition promeut le culte de l’escroquerie impunitaire en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Impunité – Du latin impunitas, impunité.
(…) absence de sanction, de punition, de châtiment. (…) fait pour quelqu’un de ne pas risquer d’être mis en cause pour les fautes qu’il a commises, d’échapper à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire à son arrestation ou à le juger s’il est reconnu coupable. (…) état dans lequel se trouve celui qui n’est pas exposé à des conséquences fâcheuses en raison des actes qu’il a commis. (toupie.org)

Lors de son séjour à Montréal en 2022, Arnold Antonin, le plus talentueux de tous les cinéastes haïtiens contemporains, nous a fait l’amitié de nous offrir une copie de son magistral film documentaire, « Le règne de l’impunité ». D’une durée de 65 minutes, cette œuvre filmique de premier plan réalisée en 2013 éclaire la nature, le rôle et l’étendue des crimes de masse commis pendant 29 ans par la dictature des Duvalier. « Le règne de l’impunité » –pour lequel le cinéaste a recueilli 50 témoignages sur le terrorisme d’État en Haïti et l’impunité dont les bourreaux ont longtemps bénéficié–, s’inscrit dans la vaste fresque mémorielle que peint depuis nombre d’années Arnold Antonin, réalisateur de plus de cinquante films aux formats long métrage et vidéo.

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Haïti : corruption généralisée au Fonds National de l’Education

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

« En Haïti, la corruption généralisée au Fonds national de l’éducation met encore en péril la scolarisation de 3 millions d’écoliers »

Professeure de créole et de littérature dans un lycée de Port-au-Prince, Marlène P-L. ne décolère pas. Depuis plusieurs mois elle ne perçoit plus le maigre salaire que le ministère de l’Éducation nationale verse de manière erratique aux 17 000 enseignants du secteur public détenteurs d’une lettre de nomination (de sources concordantes l’on estime à 88 000 le nombre total d’enseignants en poste dans les secteurs privé et public du système éducatif national). Le salaire brut versé aux enseignants du secteur public s’élève à 23 000 Gourdes par mois ; après prélèvement des taxes il est de l’ordre de 18 000 Gourdes… Dans le but de dénoncer à visière levée la précarité de leur situation professionnelle et financière, les enseignants du secteur public ont entrepris récemment à l’échelle nationale une courte grève pour réclamer une fois de plus le paiement des arriérés de salaire et exiger une significative augmentation de leur rémunération –« fòk Leta ayisyen respekte diyite ak konpetans pwofesè yo » a vivement exposé Marlène P-L.

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Ôter du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco la « soup jounou »

Lettre ouverte à Patrick DELATOUR, ministre de la Culture

« Haïti doit imérativement faire désinscrire la « soup joumou » de la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco.

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

M. Patrick DELATOUR
Ministre de la Culture
République d’Haïti
Port-au-Prince
Haïti

Montréal, le 7 février 2025.

OBJET / (1) Désinscription la « Soup joumou » de la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. (2) Inscription de l’Acte de l’Indépendance d’Haïti du 1er janvier 1804 sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Au cours des dernières années, au creux du continuum contextuel et politique où l’on a vu le PHTK néo-duvaliériste confier diverses missions à plusieurs « intellectuels serviles », une vaste opération de propagande identitaire affabulatrice a été conduite à l’échelle internationale auprès de l’Unesco. En dehors des moindres fondements historiques, cette vaste opération de propagande identitaire affabulatrice a permis de faire accéder la « Soup joumou » au statut a-historique de « Soupe de l’Indépendance », de « Soupe de l’identité nationale haïtienne » sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

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En Haïti, la crise politique et la violence des gangs ont un impact dévastateur sur la scolarisation des enfants 

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

En Haïti l’actuelle crise éducative, identifiable à tous les étages de l’édifice scolaire, est la résultante de multiples maux antérieurs liés entre autres à l’exil forcé d’environ 1 400 enseignants et cadres de l’éducation nationale fuyant la dictature de François Duvalier en 1964-1965. Pour la plupart ils se sont retrouvés dans les pays de l’Afrique francophone nouvellement indépendants où ils ont contribué au développement des systèmes éducatifs des nouveaux États (voir Camille Kuyu, « Les Haïtiens au Congo », Éditions L’Harmattan, 2006). De nos jours, la crise éducative impacte très durement les conditions de vie des enseignants du secteur public en butte à d’incessants arriérés de salaire. Sur ce registre, il est utile de préciser que ces récurrents arriérés de salaires, qui affectent également la scolarisation des élèves, étaient d’un montant de 4 milliards de gourdes en 2016 selon les déclarations du ministre sortant de l’Éducation nationale Nesmy Manigat au nouveau ministre Jean Beauvois Dorsome (voir Le Nouvelliste du 7 avril 2016). Étant donné la croissance négative du PIB (produit intérieur brut) depuis six ans, il est logique et vraisemblable de poser que les arriérés de salaires ont doublé ou triplé chaque année de 2016 à 2024.

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