25 novembre : en mémoire des sœurs « Mariposas »

Journée internationale contre les violences faites aux femmes

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Campus de Schoelcher le vendredi 25 novembre de 11h à 14h.

Caravane sur les communes du nord caraïbe le samedi 26 novembre 2016. Départ 8h au 116 de la rue Lamartine. (Culture Égalité)

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UFM :

– Jusqu’au 26 novembre à la bibliothèque de Sainte-Luce : L’exposition « contre le sexisme au quotidien » traite des images véhiculées par les publicités, chansons sexistes, pornographie…
Visible aux heures d’ouverture de la bibliothèque
– Vendredi 25 novembre de 12h à 14h
Echanges, discussion de rue dans la rue piétonne de Fort de France
2 émissions radio sur RCI avec Rodrigue :
– Vendredi 25 novembre de 15h à 17h : « T’aimer oui, t’appartenir non », contrôle ou amour ?
– Mercredi 30 novembre de 15h à 17h : « non, c’est non ? »
Jusqu’au 1er décembre, plusieurs manifestations de tous les partenaires auront lieu dans le cadre de la campagne : affiches, dépliants, expo, débats, interventions en établissements scolaires, débats en radio, rencontres avec la population.

Les sœurs Mirabal, Patria, Minerva et María Tereza, furent héroïnes et martyrs de la lutte contre le dictateur Rafael Trujillo, qui dirigea la République dominicaine de 1930 à 1961. On les surnommait aussi les sœurs « Mariposas » (Papillons).

Filles de Mercedes Reyes Camilo dite  » Chea  » et d’Enrique Mirabal, qui étaient de riches commerçants. Elles sont nées à Ojo de Agua, de la commune de Salcedo, qui appartenait à ce moment à la province d’Espaillat. L’aînée était Patria Mercedes, née le 27 février 1924, peu de temps avant que les troupes interventionnistes des États-Unis ne quittent le pays, la seconde fut baptisée María Argentina Minerva, née le 13 mars 1926, et la troisième, Antonia María Teresa, a vu le jour le 15 octobre 1935.

Elles ont effectué leurs études primaires à Ojo de Agua. Plus tard, en 1938, Patria, Minerva et leur seconde sœur, Bélgica Adela dit « Dedé » (née le 2 mars 1925, décédée le 31 janvier 2014), sont parties étudier au collège de la Inmaculada Concepción, à La Vega. María Teresa âgée d’à peine trois ans, resta à la maison. Des quatre sœurs, Minerva (comme en témoignent ceux qui l’ont connue depuis son enfance) avait une intelligence prodigieuse et une sensibilité spirituelle remarquable. Elle dévorait les livres sur la littérature et la poésie et durant ses temps libres, elle s’exerçait à la peinture. Les quatre sœurs Mirabal étaient très belles, mais la beauté de Minerva était légendaire. Dans le collège où elle étudia, et où elle fut diplômée avec des notes excellentes en 1946, elle prit part à diverses œuvres théâtrales ainsi qu’à d’autres activités culturelles où elle se plaisait à prendre la parole.

Le tournant de leur destin

En juin 1949, Minerva et ses parents ont été invités par les autorités de leur province à assister à une fête à Santiago, dans le Palais du Gouvernement, en l’honneur du dictateur Trujillo. Ce sera alors le début d’un tournant tragique pour toute la famille : Trujillo rencontra Minerva Mirabal et fut attiré par sa beauté. À ce moment Minerva fréquentait déjà un jeune dirigeant communiste du nom de Pericles Franco, un des fondateurs du Parti Socialiste Populaire, incarcéré plusieurs fois pour raisons politiques, et avec lequel elle entretenait une amitié tellement intime que beaucoup soupçonnaient que la relation était plus qu’amicale. Peu de temps après que Trujillo ait posé ses yeux sur Minerva, la famille Mirabal reçut de nouveau, vers la mi-août, une autre invitation du gouvernement, cette fois pour qu’ils assistent à l’inauguration de l’Hôtel Montaña, à Jarabacoa. À cette occasion le dictateur et son fils, Ramfis, ont dansé avec Minerva. Trujillo profita de l’occasion pour démontrer avec galanterie son attraction pour elle, conduite qui déplut fortement à la jeune fille.

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Les soeurs Mariposas. Papillons de la Liberté

Le 12 octobre de cette même année, Trujillo organisa une nouvelle fête à laquelle il invita à nouveau la famille Mirabal, la fête devant se dérouler à Villa Borinquen, maison de campagne du tyran située dans les alentours de San Cristóbal. L’invitation a été personnellement apportée à la résidence de la famille de l’héroïne, par le Gouverneur de Moca, Antonio De La Maza et le Sénateur de la province, Juan B. Rojas, clair signal de l’intérêt que portait Trujillo envers Minerva. La maman de Minerva s’opposa à ce qu’elle assiste à la festivité, mais après avoir examiné les implications d’un tel refus, la famille décida d’y aller en groupe. La mère, le père et outre Patria, Minerva et Dedé, les conjoints respectifs de la première et de la troisième, Pedro González et Jaime Fernández. Nouvelle tentative de Trujillo et nouveau refus de Minerva, qui demanda cette fois-ci de laisser aussi tranquille le jeune Pericles Franco, demande qui ennuya profondément le dictateur. Mais le pire est que, après cet incident, la famille tout entière s’enfuit précipitamment, déclenchant inexorablement la colère du dictateur, qui voyait en cet acte une attitude irrévérencieuse envers sa personne.

Quelques jours plus tard, Enrique Mirabal, qui sous les conseils du gouverneur de Moca, avait envoyé un télégramme d’excuse à Trujillo, fut arrêté et conduit en prison. Un peu plus tard, Minerva fut arrêtée ainsi que plusieurs de ses amies : Enma Rodríguez, Violeta Martínez et Brunilda Soñé. Les prisonnières furent interrogées pendant plusieurs semaines sur les supposées relations de Minerva avec des membres du Parti Socialiste Populaire, et particulièrement, avec le dirigeant communiste Pericles Franco. À partir de ce moment, la famille Mirabal, mais surtout Minerva et son entourage, furent sous étroite surveillance, et Trujillo était informé de façon permanente sur toutes ses activités. Le père fut soumis à des humiliations graves et à des incarcérations et brutalités menant à la fragilisation de son cœur, puis son décès.
Naissance du mouvement antitrujillista

Minerva, en vacances à Jarabacoa en 1954, rencontra Manuel Aurelio Tavares Justo dit « Manolo », étudiant de droit, qu’elle épousa en novembre de l’année suivante et ce, malgré les pressions de Trujillo. Sa sœur, María Teresa, épousa quant à elle, Leandro Guzmán, qui était étudiant dans la même université.

Le climat social de la fin des années cinquante était très inquiétant dans toute l’Amérique latine, ensuite la chute, d’abord du dictateur colombien Gustavo Rojas Pinilla, puis plus tard, celle du Vénézuélien Marcos Pérez Jiménez et en 1959 la fuite de Cuba du dictateur Batista, après le triomphe révolutionnaire des forces rebelles de Fidel Castro, non seulement ont ouvert les vannes de la démocratie dans ces pays, mais ont levé l’espoir de changements profonds dans tout le continent.

La République dominicaine n’a pas échappé à cette réalité. Et il n’est pas accidentel qu’en janvier 1959 lors d’une réunion familiale dans la résidence de Guido D’Alessandro, neveu de « Manolo », on trouvait aussi Minerva, María Teresa, Leandro Guzmán et encore d’autres, passant en revue la situation politique dans les Caraïbes, et très particulièrement la situation cubaine après le triomphe de Castro, l’héroïne examina pour la première fois la possibilité d’organiser un mouvement pour évincer Trujillo du pouvoir.

D’autre part, l’expédition armée du 14 juin, en provenance de Cuba, bien qu’ayant été écrasée par la dictature, influenca profondément la conscience de la jeunesse dominicaine, ce qui explique que le nouveau mouvement politique antitrujillista, qui effectua sa première assemblée constitutive à Mao le 10 janvier 1960, dans l’hacienda de Conrado Bogaert, adopta comme nom la date de cette expédition. Lors de cette assemblée clandestine et à laquelle assistèrent des délégués de tous les pays, il y avait seulement deux femmes présentes (Minerva et Dulce María Tejada Gómez), la fille d’Ojo de Agua participa de façon très importante en intervenant à plusieurs occasions. Pour présider le Mouvement du 14 juin, furent choisis : Manolo Tavares Justo, président, Pipe Faxas, secrétaire général et l’ingénieur Leandro Guzmán, comme trésorier.
La fin du mouvement du 14 juin

Mais quelques jours après le succès de l’Assemblée de Mao, les membres du Mouvement du 14 juin furent quasi tous dénoncés aux services secrets du tyran Trujillo. L’action des agents répressifs fut immédiate. À la fin de ce même mois de janvier, plus d’une centaine de membres avaient été arrêtés et emprisonnés, subissant des tortures incroyables en prison où beaucoup perdirent la vie. En plus de Minerva, furent saisies simultanément d’autres femmes dont Tomasina Cabral, Fe Violette Gélinotte, Miriam Morales et Asela Morel.

Il est important de signaler que la majorité des personnes arrêtées étaient de la bourgeoisie, dont certaines des familles avaient des liens très étroits avec Trujillo et ses proches, ce qui créa un climat de tension nationale suprêmement défavorable au gouvernement. Aussi, l’église catholique dénonça publiquement le tyran et condamna son action, au moyen d’une lettre pastorale. Une telle situation obligea, apparemment, Trujillo à remettre en liberté les femmes détenues, le 7 février 1960, et le mois suivant, des dizaines de jeunes hommes qui avaient été emprisonnés sous de simples soupçons. Toutefois, Tavares Justo, Leandro Guzmán, Pedro González (qui avait épousé Patria Mercedes Mirabal auparavant), et les autres dirigeants d’importance du mouvement, restèrent emprisonnés.

Mais ensuite, la dictature bascula dans une phase répressive générale proche de la folie (en ces jours Trujillo ordonna l’assassinat de Rómulo Betancourt, Président du Venezuela). En août 1960, l’Organisation des États américains (OEA), en réunion de Chanceliers, à San José au Costa Rica, condamna le gouvernement dominicain à des sanctions économiques, pour la tentative d’assassinat du président du Venezuela. En même temps, il fut décidé qu’une commission de cet organisme international visiterait la République dominicaine pour établir un rapport sur la situation du pays.
L’assassinat des Sœurs Mirabal

Lors des visites hebdomadaires de leurs maris respectifs, Manolo et Leandro, à la prison de Puerto Plata, les sœurs Mirabal évoquèrent le fait que des bruits circulaient, à Salcedo, sur la possibilité qu’elles pourraient être les victimes d’un « accident de la route », un classique qu’utilisait le régime quand il ordonnait la disparition d’un adversaire important, avec l’intention de dissimuler le crime. Ce qui préoccupa fortement les dirigeants du 14 juin, et Manolo suggéra alors que cessent les voyages, et qu’elles restent à Puerto Plata, pour éviter de transiter par la route.

Mais cette recommandation arriva trop tard. L’assassinat des sœurs Mirabal avait déjà été ordonné et les exécuteurs se trouvaient déjà à Puerto Plata : Ciríaco de la Rosa, Ramón Emilio Rojas Lora, Alfonso Cruz Valerio et Emilio Estraba Malleta, tous membres du Servicio de Inteligencia Militar de Trujillo. Le dernier, Emilio, d’origine cubaine, avait rendu les mêmes services à la dictature de Batista.

Le 25 novembre 1960, Patria, Minerva et María Tereza Mirabal quittèrent Puerto Plata à bord d’une jeep, en direction de la maison, mais elles furent arrêtées par un autre véhicule à coups de rafales de balles. Amenées loin de la route, dans un endroit discret, elles furent assassinées, à la machette. Leur chauffeur, Rufino de La Cruz, perdit lui aussi la vie. Leurs cadavres furent replacés dans la jeep qui les transportait, pour être ensuite jetés du haut d’un précipice qui bordait la route.
Source Wikipedia

trois_soeurs_et_le_dictateurC’est l’histoire de trois sœurs mortes (Minerva, Patria et Maria-Teresa) contée par Adela, la petite dernière à Mina la petite fille de Minerva. Le lieu : la République Dominicaine d’où le père et toute la famille de Mina sont originaires. Seul son père s’est exilé aux Etats-Unis.
Grace à Adela, Mina va découvrir ses origines et les fantômes du passé.

Les trois sœurs Mirabal sont des figures incontournables en République Dominicaine. Héroïnes et martyrs de la lutte contre le dictateur Trujillo, elles furent surnommées les sœurs « papillons » (« mariposas »).

Minerva fut remarquée à cause de sa beauté par le dictateur. Une nuit où elle était invitée chez lui et où elle était venue avec toute sa famille, elle s’enfuit subitement avec ces derniers. Jamais personne n’avait osé résister au dictateur sans mourir. Des militaires arrêtèrent son père quelques semaines plus tard et elle alla supplier Trujillo de le laisser en vie, chose qu’il accepte si elle gagne aux dés. La chance est avec elle. Elle obtient la libération de son père (une première) et le droit d’étudier le droit à l’université. La nouvelle se répand dans tout le pays. Lors de l’obtention de son diplôme, Trujillo refuse de le lui donner et le déchire. C’est à ce moment là qu’elle décide de rentrer en résistance contre lui. Ses deux sœurs la suivront. Minerva y rencontrera son mari et donnera naissance à un fils, le père de Mina.
Figures respectées par toute la population dominicaine, Trujuillo cherchera par tous les moyens à obtenir sa vengeance contre ces trois sœurs qui lui ont tenu tête. C’est sur une route de montagne, à l’abri des regards, qu’elles perdirent la vie après leur assassinat fut maquillé en accident.

Je ne connaissais pas l’histoire dominicaine et par conséquent les trois sœurs Mirabal.
Ce livre a été une très enrichissante découverte pour moi car, en plus d’avoir leur histoire romancée, l’auteur a glissé des photos prises par elle-même dans leur maison transformée aujourd’hui en musée.
Ces trois figures fortes de la résistance sont merveilleuses à découvrir. Leur courage, leur force, leur détermination ont ébranlé un régime qui faisait régner la peur et verser le sang de façon cruelle et arbitraire.
Leur courage est à porter à la connaissance de tous !!

Un grand merci aux éditions du Rouergue jeunesse et à Pauline pour cette merveilleuse découverte en avant-première.
Source :
http://melainebooks.over-blog.com/2013/11/les-trois-soeurs-et-le-dictateur.html