Après la suppression du mot « race » de la Constitution française, les réalités économiques et sociétales changeront-elles pour autant ?
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–Par Emmanuel Argo¹ & Lucien Cidalise Montaise² —
Le contexte politique est absorbé par ce qui est appelé « la crise migratoire ». L’Europe doit sortir d’une impasse qui repose sur les désaccords des membres de l’Union Européenne à accueillir des migrants. La France, comme à son habitude, est en équilibre sur cette question : assumer ce qui fait les valeurs universelles de sa République, et tenir compte de partis politiques dont le fonds de commerce est pour certains « la peur migratoire », cette angoisse à accueillir une « horde noire » de mendiants affamés que l’on dit prête à tout et pas catholiques, c’est sûr.
Ainsi, après avoir dit qu’il n’est pas question « d’accueillir toute la misère du monde » puisque « la France n’est pas un Eldorado« , après avoir rendu visite au défenseur papal, que nous apprécions des victimes de la pauvreté dans le monde, il fallait trouver l’action symbolique qui puisse concilier deux positions contraires et poursuivre cet exercice d’équilibriste politique.

Comme un serpent de mer, le scandale du chlordécone réapparaît, cette fois, à l’occasion de l’arrivée à Paris de la « marche des cobayes » (ou « marche Vérité et justice pour la santé environnementale ») partie le 1er juin de Fos-sur-Mer (sud de la France). Le chlordécone est un insecticide toxique inscrit dans la convention de Stockholm comme « polluant organique persistant ». Il est interdit aux Etats-Unis depuis 1978, mais les autorités françaises en ont autorisé l’utilisation dans les Antilles françaises jusqu’en 1993, pour lutter contre le charançon du bananier. Aujourd’hui, la Guadeloupe détient le record mondial de cancers de la prostate ; le chlordécone est mis en cause.
Grève à l’Ehpad du Carbet ; grève à Mangot-Vulcin ; grève à l’hôpital Louis Domergue à Trinité ; mobilisation de plus de 2000 personnes le 12 juin à Fort de France pour défendre le CHUM, l’hôpital public et la santé ; fermeture le 17 mai dernier du centre de santé de Basse-Pointe ouvert en 2015…Voilà, rapidement dit, quelques unes des dernières ripostes au plan de démolition du service public de santé décidé par Macron et cie, à la suite de Hollande, Sarkozy et autres.
Faisant suite aux
Ressurgit l’idée d’un drapeau martiniquais. Encore un sujet de préoccupation majeur comme la Martinique les aime. Mais ceux qui s’y adonnent ne sont pas si chimériques que cela. Une conception généralement admise milite pour la création d’un drapeau-emblème qui permette de distinguer la Martinique dans les cérémonies régionales. Lorsque les sportifs participent à des rencontres de la Caraïbe, il peut paraître curieux, aux yeux des Etats, que ce soit le drapeau français qui représente la Martinique. Surtout si la Guadeloupe et la Guyane sont présentes à ces évènements.