Venezuela : l’OEA n’exclut pas «une intervention militaire» contre Maduro

Luis Almagro, le dirigeant de l’Organisation des États d’Amérique, a ouvertement évoqué la possibilité de « renverser le régime de Nicolas Maduro ».
Le secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, a déclaré vendredi qu’il ne fallait pas exclure « une intervention militaire » au Venezuela pour « renverser » le gouvernement de Nicolas Maduro, responsable de la grave crise économique, humanitaire et migratoire que traverse le pays.

« En ce qui concerne une intervention militaire visant à renverser le régime de Nicolas Maduro, je pense que nous ne devons exclure aucune option », a déclaré Luis Almagro lors d’une conférence de presse dans la ville colombienne de Cúcuta, principal point d’entrée des Vénézuéliens en Colombie, près de la frontière avec le Venezuela.

Le dirigeant de l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA), que le président Maduro accuse d’« ingérence », a soutenu sa déclaration en faisant état de « violations des droits de l’homme » et de « crimes contre l’humanité » commis selon lui par le gouvernement vénézuélien contre son peuple.

La « dictature » de Maduro
« Devant la souffrance des gens, devant l’exode [de la population] qu’il [le gouvernement vénézuélien] a provoqué, des actions diplomatiques doivent tout d’abord être menées, mais nous ne devons exclure aucune [autre] action », a-t-il déclaré.

Luis Almagro, qui achève vendredi une visite de trois jours en Colombie pour s’informer de la vague migratoire des Vénézuéliens, a remis en cause la « dictature » de Nicolas Maduro pour avoir refusé de recevoir une aide humanitaire face à la grave crise économique qui frappe le pays.

Il a affirmé que le pouvoir vénézuélien utilisait « la misère, la faim, le manque de médicaments et des instruments répressifs pour imposer sa volonté politique au peuple ».

« Inadmissible » et « immoral »
« C’est inadmissible », a-t-il dit. Les Vénézuéliens, étranglés par la crise économique, souffrent de pénuries qui touchent les produits de première nécessité, notamment les médicaments et les produits alimentaires. Selon l’ONU, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l’étranger, plus de 1,6 million ont fui depuis 2015.

Jeudi, Luis Almagro avait estimé que la crise déclenchée par l’émigration massive des Vénézuéliens pouvait se résoudre par un gouvernement démocratique. « La crise migratoire vénézuélienne se résout par la démocratie dans le pays », a déclaré Luis Almagro lors d’une visite à Carthagène des Indes, en Colombie, où il s’est entretenu avec le président Ivan Duque.

« La crise migratoire vénézuélienne est absolument immorale car elle démontre l’indolence d’un gouvernement […] à l’heure de traiter les problèmes, les besoins de son peuple », a-t-il souligné. Onze pays d’Amérique latine, réunis pour la première fois la semaine dernière sur la crise des migrants vénézuéliens, ont appelé Caracas à accepter l’aide humanitaire pour endiguer cet afflux qui déstabilise les capacités d’accueil de la région.

Source AFP & LeParisien.fr