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« Folies » de Marie Vieux-Chauvet : José Exélis et l’art de la reprise.

— Par Roland Sabra —

Les travaux de José Exélis, irrésistiblement donnent envie de paraphraser le Verlaine de Mon rêve familier :

«  Il fait souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’’un théâtre inconnu, et qu’il aime, et qui l’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et l’aime et le comprend. »

On ne va pas s’appesantir sur l’insondable demande d’amour maternel que recèle ce désir d’un retour aux sources, toujours recommencé, ni sur cette fascination persistante, qui d’Amel Aïdoudi en Ina Boulanger et aujourd’hui Jann Beaudry se focalise sur la chevelure et les pieds nus de ses comédiennes. Actrice, chaussée, au cheveu ras passe ton chemin, le prochain casting de José Exélis n’est pas pour toi.

Dans la présentation de sa compagnie il annonce un théâtre qui pose comme postulat de s’interroger de façon singulière et universelle sur le « d’ où je viens » de « tout corps en jeu ». C’est donc un « théâtre du partir et revenir » qu’il arpente en long, en large et… en travers. De quel corps, de quel ventre s’agit-il?

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« Bèlè Kouli » de Suzy Manyri : de l’oxymore dansé

— par Daniele Daude —
bele_kouliLa production de Suzy Manyri interpelle en premier lieu par son titre. Si étymologiquement le terme « kouli » se réfère d’abord au travail journalier c’est bien dans le cadre colonial dont nous sommes aujourd’hui encore les héritiers qu’il prend son essor international(1). A ce terme déjà ambivalent vient s’ajouter ce qu’il convient d’appeler le symbole paradigmatique d’une prise de conscience identitaire martiniquaise : le bèlè. Issues du contexte historique des plantations les danses et musiques bèlè sont intimement liées à l’histoire coloniale de la Martinique⋅ Ainsi elles ne peuvent être exécutées ou lues sans la prise en compte de ce facteur constituant⋅⋅ Ceci posé il se dégage une série de questions quant à l’alliance apparemment improbable entre des contextes, des genres, des styles, des musiques, des chorégraphies, des dramaturgies, des mise-en-scènes, des scénographies ou encore des performances que tout semble éloigner⋅ Le pari de la compagnie Suryakantamani de Suzy Manyri est à cet égard audacieux⋅ Sans rendre compte de « Bèlè Kouli » de façon exhaustive nous proposons de dégager deux axes qui constituent des temps forts de la re-présentation : la dramaturgie et la gestion des groupes dans l’espace scénique.

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La danse au coeur

danse_indienne_carbetLa danse classique indienne est indissociable de la culture du pays. C’est à la fois un divertissement et une leçon sur l’Inde du Sud qui a été proposée à la salle du Grand Carbet pleine comme un œuf le 09 juillet 2014 en ouverture officielle (??) du 43ème Festival de Fort-de-France.

Il y a deux principaux dieux hindous qui représentent la danse indienne : Brahma et Shiva . La danse pour un hindou, est le plus beau moyen de plaire à son dieu⋅⋅ En plus des fleurs et offrandes, il honore la divinité en figurant devant elle la part la plus noble et la plus créative de son être : « Adorer Dieu en dansant accomplit toute inspiration et la voie de la délivrance s’ouvre à celui qui danse », dit un texte ancien⋅

Comme la danse indienne est le seul moyen de plaire a Dieu et de l’honorer ; les danseurs et danseuses reproduisent ses mouvements⋅

Il existe six formes de danses : le bharata natyam, le kathak, le kathakali, le manipuri, le kuchipudi et l’odissi⋅ Elles sont issues des Vedas et du Natyashastra qui est le recueil sacré où est codifié l’art dramatique⋅ L’aspect religieux est donc très présent dans la danse indienne.

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