Étiquette : Christian Antouel

Au commencement était… le dessin !

Exposition « Dessiner » jusqu’au samedi 4 juin 2022
—Par Christian Antourel —

Depuis le Paléolithique, l’homme ou la femme n’a pas fait qu’imprimer sa paume à l’ocre rouge, il a laissé la trace de sa main sur les parois des grottes et abris sous roche faisant son contour d’un trait de fusain noir de charbon préparé exactement dans ce but. Où en sommes-nous en ce début de l’art préhistorique ?
Dessin et dessiner, deux appellations bien futiles lorsque l’on sait que « le dessin est une technique de représentation visuelle sur un support plat. Le terme « dessin » désigne à la fois l’action de dessiner, l’ouvrage qui en résulte, et la forme d’un objet quelconque ». Ainsi ces deux titres distincts ne le sont pas et restent deux reflets du même sujet, présentant une invariance d’échelle, et de viscosités identiques, c’est-à-dire dont le résultat révèle la même beauté fractale que des flocons de neige.
Puis vinrent d’autres curiosités et découvertes, et ce n’est pas une étoile ou un arbre qui en est le sujet, mais bien un animal avec un dos, une tête, des membres.

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Martine Baker « Imaginaires//Tellurique » : céramique extrême

Jusqu’au 15 décembre 2018 Tropiques-Atrium

—Par Christian Antourel —
Pris par le rythme effréné de l’art contemporain, il est agréable parfois d’arrêter le temps et de se mettre quelques standards sous la dent. L’exposition de Martine Jéchoux Baker est proprement jubilatoire.

Son œuvre raconte une histoire qui brille, qui brûle, incandescente. C’est un manifeste en faveur d’une imagination active, seule capable de transformer une situation concrète en possibilités multiples. Happée par les beautés de sa créativité, l’exposition vire à un esthétisme qui rend l’âme visible. Entre réalisme ordinaire et imaginaire, l’artiste choisit tout particulièrement l’imaginaire comme alternative à la désillusion réaliste…et l‘espace et le temps deviennent relatifs comme un instant d’éternité suspendu en vol. Il semble qu’elle fasse appel , telle une prêtresse de la terre , aux forces de la nature. Quand Martine Baker se fait démiurge, un magma créatif fulgurant jaillit des entrailles de la terre . Elle en décline toutes les variations : pays d’accueil en même temps qu’instrument de création, tout autant que notion de mémoire et de richesse souterraine. La mythologie se prête très bien à cet imaginaire tellurique, tel Antée qui en appelle au contact de la terre car chaque fois qu’il la touche, il renouvelle ses forces.

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Noémie Caruge : « Jayanti »

06 mai 2017 à 19H30 au Grand Carbet de Foyal

— Par Christian Antourel —

Réalisation d’un Arangetram de Bhârata natyam. Virtuosité incisive.

D’entre les huit styles de danses classiques de l’Inde, le Bhârata natyam séduit tout particulièrement le public français. La rigoureuse géométrie de cet alliage de danse pure (nritta) guidée par les rythmes de la musique et de la danse expressive (nâtya) qui convoque gestes des mains et expressions du visage, concourt à apprécier la richesse poétique d’une culture tant chorégraphique que spirituelle.

Art composite le Bharata natyam synthétise la mélodie, le rythme, la poésie et le théâtre, l’essence narrative et l.’abstraction ornementale « C’est un yoga artistique qui a pour but de révéler le spirituel à travers le corporel » Mais d’où vient que cette forme extrêmement codifiée, hermétique pour un spectateur novice, puisse si bien selon les interprétations toucher à la plus éblouissante des éloquences ? A la manière peut-être de Noémie Caruge qui possède à ce point le langage de sa danse qu’elle semble pouvoir exprimer directement la substance des émotions.. Elle fait partie d’une génération qui a su reprendre en héritage la plus ancienne danse de l’Inde

Noémie Caruge parle de la réalisation d’un Arangetram.

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Lutèce Nomel : S.E.V. E. (Sentir Ecouter Voir Enfanter), une alchimie de la matière

Du 6 mars au 15 avril 2017 à Tropiques-Atrium

— Par Christian Antourel —

« Lutèce arpente de grands espaces ou des lieux insolites. Elle flâne, elle écoute, elle regarde tout ce qu’il y a autour d’elle, pour nous faire voir ce que nous ne voyons pas. Elle vient même donner aux choses banales un parcours de réflexion. »

Guidée par son instinct, par la lumière ambiante, tel le chasseur aux aguets, elle attend le moment propice pour immortaliser l’émotion ressentie. Le déclic de l’appareil photo intervient à l’instant où son regard intérieur rencontre la beauté. C’est sa manière très personnelle de faire jaillir la lumière de l’obscurité Les effets esthétiques, les métamorphoses qu’elle obtient ainsi révèlent en leur sein des accidents souhaités ardemment comme des promesses d’imaginaire. C’est un signe de présence artistique de désirer transformer les choses, de les bousculer, de les empêcher de suivre leur chemin vers la matérialité. Le principe photographique, symbole d’instantané, est ici porté hors du temps, comme une victoire sur la réalité des choses inanimées. Alors ses parois rocheuses surprises dans leur immobilité abrupte semblent exprimer un impressionnisme talentueux du 19ème siècle sous l’emprise des variations atmosphériques et des sensations colorées qui en résultent.

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Guillaume Pigeard de Gurbert : l’art, hier & aujourd’hui

— Propos recueillis par : Christian Antourel —

g_p_gGuillaume Pigeard de Gurbert , professeur agrégé, docteur en philosophie, enseigne en khâgne .Membre du jury du Capes de philosophie. A enseigné la philosophie de l’art à l’institut Régional des Arts Visuels de la Martinique entre 2005 et 2010.
Nous l’avons rencontré au cours d’une série de conférences qu’il donnait aux Foudres Habitation Saint-Etienne

A propos de l’art du portrait selon le Titien, ne pensez vous pas qu’il est plus aisé de peindre un portrait en buste ou autres où l’expression du visage et le talent de l’artiste y sont répartis, dans un espace plus ample, et pour le Titien en particulier dans le travail des mains, que de se consacrer à la seule difficulté de la révélation du modelé du visage, et du caractère ?
L’originalité des portraits du Titien réside en effet dans le nouveau cadrage des personnages peints. Titien élargit le cadrage pour inclure les mains dans le portrait. Avant lui les portraits se concentrent sur le visage et ne descendent pas au-dessous de la poitrine. Titien, lui, réalise des portraits « en main », autrement dit à mi-corps.

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Ange Bonello d’lyres d’ange

 — Par Christian Antourel  & Ysa de Saint-Auret —

« Une peinture, c’est l’image de quelqu’un, sa projection toute entière »

Bissière

 ange_bonello Peintre « artiste de recherche incompris » mais aussi performeur qui travaille avec des matériaux de récupération. C’est en grande partie la matière première qui dicte son inspiration. L’artiste évolue dans une figuration libre d’un monde surréaliste qui n’appartient qu’à lui «  Mes tableaux sont l’essence de mon parcours de vie. Témoignages de mes rencontres, de mes amours. Des pensées, de l’histoire de cette Ile, de ses couleurs de ses personnes, ses personnages » Il y a ainsi des rencontres inattendues, miraculeuses, complètes, transversales. Des conjugaisons de libre volonté d’artistes consentants pour un festival « allumé » inscrit dans les moments et dans la vie. Peinture non savante certes mais qui en sait beaucoup sur la façon de retrouver le bonheur de vivre…par la peinture. Ange Bonello nous laisse entendre les rythmes des couleurs du sud à travers des scènes qui témoignent d’une vision «  psychanalytique »d’un peintre  épris de silence et d’exubérance antagonistes. Des tableaux où sont inscrits les traces du temps qui passe, du temps passé, réunis autour du corps et de l’écriture.

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