Étiquette : Anouilh

Avignon 2016 (5) : « Lenz », « Les Dits du bout de l’île », « La Petite Molière »

— Par Selim Lander —

LenzLenz d’après Jakob Michael Reinhold Lenz, Georg Büchner et Johann Friedrich Oberlin

Au début du spectacle d’Angélica Liddell, Qué Haré Yo, une remarque de Cioran s’inscrit sur un bandeau lumineux : les Français, selon lui, sont inaptes au romantisme, le vrai, celui des Allemands. Est-ce pour guérir cette tare que le IN d’Avignon programme si souvent des pièces inspirées par les romantiques allemands, à commencer par Hölderlin dont on a parlé ici à plusieurs reprises. Mais les pré et post-romantiques ont aussi la cote. Tel est le cas respectivement de Jakob Lenz (1751-1792) et de Georg Büchner (1813-1837). Lenz fut l’ami de Goethe, avant de se brouiller avec lui. Il eut une vie aventureuse, traversée par un inguérissable chagrin d’amour et des crises d’excitation nerveuse qu’il soignait par des bains d’eau glacée. Il fut recueilli pendant un temps par le pasteur Oberlin, lequel laissa un récit de ce séjour, récit dont Büchner tira une nouvelle (inachevée).

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Avignon : Anouilh, Mouawad, Lazare

— Par Selim Lander —

AntigoneDe toutes les Antigone écrites pour le théâtre, c’est celle d’Anouilh qui est la plus jouée et l’on ne se lasse pas de la redécouvrir dans des décors et des mises en scène différentes. C’est ici une troupe de comédiens amateurs qui s’est lancée, composée d’élèves de sciences-po (Paris). Bien que novices, ils démontrent déjà une surprenante maîtrise. Surtout, ils parviennent à faire passer les différentes émotions, les genres différents qui se bousculent dans cette pièce : tragédie, compassion, sagesse, amour passion, comédie…

Au début de la pièce les comédiens sont tous vêtus de noires ; la seule à être habillée différemment, dans une gabardine bleu marine, représente le chœur ; au fur et à mesure qu’elle présente les comparses, ces derniers se lèvent et enfilent la tenue de leur personnage. Antigone, la première, revêt une longue robe blanche qui lui laisse les bras nus ; quelqu’un les lui couvre les bras de terre ; la pièce peut alors commencer. L’intimité du cadre (une petite salle du théâtre des Barriques), l’absence de tout décor, la ferveur des comédiens, la sobriété de la mise en scène, tout cela empêche que l’émotion faiblisse jamais.

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