Proposition zéro pesticide dans notre alimentation.

— Par PUMA, Pour Une Martinique Autrement —

Proposition PUMA plan 4: Zéro pesticide

Objectif

La co-construction du plan 4 a pour objectif de participer à un groupe de travail chargé du suivi des mesures de transition agroécologique dans une agriculture engagée en faveur de la réduction des usages de produits chimiques en agriculture sur tout le territoire de la Martinique.

Nous devrons prendre en compte les erreurs du passé pour mettre en place une production propre, dépourvue de tout résidu pesticides, afin de mieux alimenter la population pour réduire les impacts du cocktail pesticides sur la santé.

Avec ce plan, nous pouvons répondre aux exigences du Gouvernement qui réaffirme dans le 3e plan ‘’Ecophyto’’ sa volonté ferme d’atteindre les objectifs de réduction de l’utilisation des produits chimiques de synthèse de moitié, d’ici à 2025 et de sortir du Glyphosate pour une majorité des usages d’ici fin 2020. Les ‘’interprofessions végétales’’ qui rassemblent les producteurs et transformateurs de céréales, légumineuses, oléagineux, vigne, légumes et fruits ont été informées de cette nouvelle règlementation.

La poursuite des efforts consentis par la filière banane devra être prise en compte afin d’accompagner la profession dans la recherche de méthode alternative à l’usage des molécules chimiques.

État des lieux

Malgré les trois plans successifs, Chlordécone, trop administratifs et conflictuels scientifiquement, il a été observé un recul de plus de 75% de l’usage des pesticides de synthèse dans la production de la banane. Contrairement au niveau national qui a globalement continué de progresser pour toute sa production agricole.

Cette molécule n’a pas été utilisée exclusivement en Guadeloupe et en Martinique, nous vous invitons à prendre connaissance du dossier ’N° 487 du Sénat du 24 juin 2009, sur les impacts de l’utilisation de la Chlordécone et des pesticides aux Antilles : bilan et perspectives d’évolution, par Mme Catherine PROCACCIA, Sénatrice et M Jean-Yves LE DEAUT Député’’.

La molécule a été principalement, mais pas exclusivement, utilisée comme pesticide à usage agricole.

Si on se réfère au rapport publié en novembre 2006 par le comité des polluants organiques persistants du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, ces différentes formulations ont été utilisées sur un spectre large (lutte contre le doryphore et les vers taupins de la pomme de terre, le mildiou, la tavelure du pommier et les ravageurs du tabac et des agrumes, sans que cette liste soit limitative).’’

Le Mildiou est le nom générique d’une série de maladies affectant de nombreuses espèces de plantes, mais prenant des proportions épidémiques dans certaines cultures de grande importance économique, telles que la vigne, la tomate, la pomme de terre, la laitue ou les courges.

La Guadeloupe et la Martinique sont les seuls territoires Européens à avoir une cartographie des lieux où a été utilisée la ‘’Chlordécone’’. Malheureusement, l’accent médiatique est en permanence dirigé vers nos deux îles et ne prend pas en compte les autres polluants ni la ‘’Chlordécone’’ présents dans notre alimentation importée,

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Lors du traitement de l’Eau de boisson, la filtration se faisait sur des lits de sable, ce qui a permis le passage de toutes les molécules qui ont constitué un biofilm à l’interface des tuyaux de transport de l’eau.

L’apport du charbon actif dans le traitement de l’Eau a permis de réduire considérablement l’arrivée de ces molécules pesticides dans le réseau, toutefois, malgré ce nouveau mode de filtration mis en place il y a un relargage de ces résidus que nous retrouvons dans l’eau du robinet, y compris la Chlordécone.

En dehors de cette molécule il y a une présence d’autres résidus pesticides clairement identifiés, au nombre de 375. Un contrôle plus rigoureux, voire le remplacement de tous les réseaux concernés, permettra de livrer une eau propre à la consommation humaine. Il est impératif de mettre d’importants moyens financiers sur le traitement de l’eau qui est indispensable à la vie et à la santé.

Le plan 4 de zéro pesticides devra prendre en compte ce désastre sanitaire qui sévit en Martinique en l’équipant d’outils modernes, telle la toxicogénomique, afin d’accompagner la population dans le traitement de ces pathologies.

Pratiquée à partir de cellules humaines en laboratoire, la toxicogénomique a reçu l’agrément du Parlement européen en juin 2007, elle est plus éthique et beaucoup moins onéreuse que les tests basés sur l’expérimentation animale. Cette méthode est donc appelée à devenir la référence en matière d’évaluation du risque toxique pour la santé humaine et la préservation de l’environnement, si l’on en juge par les investissements massifs dont elle bénéficie aux États-Unis et au Japon.

>L’Outre-mer représente les trois quarts de la biodiversité de la France, nous avons constaté en Martinique un retour massif de notre biodiversité depuis le retrait des pesticides dans la production de la banane.

Il est possible d’aménager des zones appropriées dans les champs de bananes afin d’installer des ruches et d’autres spéculations ce qui permettra d’enrichir la production de miel et le développement des différentes espèces.

D’un point de vue économique, ces circuits ont un grand potentiel, car ils permettent la réalisation d’économies sur toute la chaîne de distribution (transport, suppression d’intermédiaires) donc une augmentation des marges, et un paiement immédiat pour l’agriculteur-producteur permettant de diversifier ses activités agricoles et ainsi favoriser l’emploi.

>D’un point de vue écologique, ces circuits sont souvent perçus comme une promotion à des pratiques favorables à l’environnement. En effet, pour répondre à la demande des consommateurs, ils favorisent un retour de certaines variétés de fruits ou de légumes dits ‘’oubliés’’ avec un calibre ou un aspect moins exigeant que la production standard et par ce fait diminue l’utilisation de pesticides et d’engrais de synthèse au profit de méthodes manuelles favorisant la main d’œuvre.

Selon Sir Robert Watson. ‘’La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier’’.

i) Le réchauffement climatique

Les zones tropicales seront les plus exposées aux effets du changement climatique, une augmentation de la température de 2° les affectera davantage que les zones tempérées. Le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son rapport 2013-2014, signale que l’exploitation agricole est entièrement tributaire de la qualité de la saison des pluies. Bien que localement quelques cultures restent favorisées par le dérèglement climatique, celui-ci reste globalement négatif pour l’agriculture.

De manière générale, la raréfaction des ressources en eau dans certaines régions va accroître le besoin d’irrigation tandis que dans d’autres, de fortes précipitations entraîneront des inondations détruisant les récoltes. Le changement climatique est également associé à des phénomènes météorologiques extrêmes, qui constituent un risque majeur pour l’agriculture et dont la fréquence augmente : cyclones, glissements de terrain, etc..

Des politiques publiques innovantes, favorisant une meilleure gestion des ressources notamment en eau, devront être mises en place. Il y avait autrefois dans les rivières une réserve naturelle d’eau, appelée bassin, avec une très grande profondeur ; ces derniers ont été comblés par des alluvions provenant de l’urbanisation et du labourage des zones agricoles, privant nos rivières d’un important stock d’eau ; il est possible de recenser ces bassins, de programmer une réhabilitation de ces milieux en dégageant ces alluvions.

Il est impératif de récupérer les dix (10) mètres de part et d’autre des berges des rivières, afin de les reboiser, de les enherber, ce qui permettra de retenir les alluvions, afin de réduire l’impact de ces derniers dans ces bassins.

De même, un reboisement massif de la Martinique permettra de réduire les effets du réchauffement climatique sur l’ensemble du territoire.

La co-construction du Plan 4 est pour nous une occasion de sortir de cette logique pesticide, dans laquelle toutes les substances doivent être évaluées en tenant compte de la balance bénéfices-risques.

Nous avons là l’opportunité de faire de la Martinique un pôle d’excellence écologique à partir des erreurs du passé, concernant l’usage des pesticides et la consommation des résidus de ces derniers dans notre alimentation.

À charge pour tous les décideurs de mettre en place les structures et outils qui nous permettront d’atteindre l’inversion des différentes pathologies lourdes qui touchent de très nombreuses familles en Martinique.

Ne PAS travailler CONTRE LES AGRICULTEURS, mais AVEC EUX, reste la devise pour protéger les générations présentes et à venir.

Pour l’association écologique P.U.M.A

Florent GRABIN

Bât. A, COPES A Haut du Port, 97206 Fort de France Cedex BP 517
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Pour Une Martinique Autrement

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