La Transition Energétique à la Martinique Une catastrophe annoncée…

biomasse_non… Environnementale-Sanitaire-Economique-Sociale

-L’énergie est le premier secteur d’importation à la Martinique (781M€ Insee 2014) bien avant l’alimentation (455M€ Insee 2014) ou le secteur automobile (265M€) Or ce secteur de l’énergie qui représente le premier secteur économique de la Martinique échappe totalement aux Martiniquais qui sont réduits au rôle de consommateurs passifs dépendants d’acteurs extérieurs. Le premier poste du déficit de notre balance commerciale en valeur et en pourcentage est donc l’énergie que nous importons à hauteur de 98 % de nos besoins.

Selon un rapport de l’A.I.E., (Agence Internationale de l’énergie) « un pays qui importe au moins 30 % de son énergie est un pays en situation de grande fragilité économique et de risque énergétique majeur en cas de rupture d’approvisionnement ». Nous à la Martinique nous sommes en situation de dépendance à 97 % pour notre électricité et à 100 % pour le transport d’approvisionnements énergétique en provenance de l’extérieur. Une vraie politique de développement aura inévitablement pour objectif de réduire le niveau de dépendance énergétique du pays.

-C’est cette politique d’indépendance énergétique qui a été mise en place en France après le premier choc pétrolier avec l’utilisation de l’énergie nucléaire.

-Aujourd’hui, le contexte est différent, les paramètres économiques, environnementaux et technologiques ont beaucoup évolué.

– Les dégâts causés à la planète et à son atmosphère par les énergies fossiles comme le charbon, le pétrole, le gaz mais également par les énergies non fossiles carbonées comme la biomasse comburés dans les incinérateurs géants des centrales électrique thermiques sont considérables.

-Fort heureusement depuis les années 90 une prise de conscience sociétale s’est amorcée concernant les conséquences pour notre planète des émissions dans l’atmosphère du CO² et autres polluants liés à la production industrielle commencé eau XIX siècle en 1830, d’abord principalement avec le charbon fossile auquel est venu s’ajouter le pétrole au XX siècle.

-En l’an 2000, l’O.N.U. déclara le réchauffement climatique, grande cause mondiale et aujourd’hui, quinze ans après, le réchauffement climatique est toujours déclaré première grande cause internationale par l’O.N.U.

– Grâce à l’évolution de la science et à ses applications technologiques, il s’avère aujourd’hui possible de sortir de cet impasse en faisant appel aux systèmes énergétiques non carbonés, c’est-à-dire tous systèmes de production énergétique ne faisant pas appel à la combustion de matières carbonées comme le pétrole, le charbon ou la biomasse, mais faisant appel aux énergies primaires non carbonées comme le soleil, le vent, les cours d’eau, les volcans (géothermie), ou la mer.

Pour résoudre le problème du réchauffement climatique, il faut réduire les émissions de CO² dans l’atmosphère dont la principale source est d’origine anthropique due à la production d’énergie électrique par les centrales thermiques.

–Qu’est-ce qu’une centrale thermique ?

Une centrale thermique est un immense incinérateur relié à une chaudière, elle même reliée à un puissant alternateur électrique (plusieurs dizaines de milliers de kw).

L’incinérateur a pour objectif de produire de la chaleur en comburant des matières carbonées comme le pétrole, le charbon ou la biomasse (bois, bagasse, cultures énergétiques, biomasse torréfiée). La chaleur produite lors de cette combustion, produit de la vapeur sous pression dans la chaudière alimentée en quantité d’eau très importante prélevée sur le site (rivière). Cette vapeur sous pression fait tourner l’alternateur qui produit de l’électricité. Une partie de la vapeur peut être utilisée pour du chauffage ou des process industriels, c’est ce qu’on appel la cogénération.

C’est lors de la combustion des matières carbonées comme le pétrole, le charbon, ou la biomasse que vont être propulsées dans l’atmosphère les fumées de combustion contenant le CO2 responsable du réchauffement climatique, mais aussi d’autres composés chimique polluants extrêmement nocifs pour l’environnement et la santé humaine comme par exemple : lesSOX (oxyde de soufre) les NOX(oxydes d’azote) le HCI (acide chlorhydrique) le HF (acide fluorique) Métaux lourds (Arsenic-Plomb-Mercure-Cadmium-Nickel-Zinc) les Cov (composés organique volatiles) comme les benzopyrènes les Particules Fines (PM2,5) Particules très fines(PM1,0) et Particules ultrafines (PM0,1). Tous ces éléments sont propulsés dans l’atmosphère par les centrales thermique comme celle prévue par Albioma au Galion à Trinité (l’arrêté préfectoral confirme l’autorisation d’émettre ces polluants par Albioma sa).

Il ne faut pas s’étonner que la combustion de biomasse émette les mêmes polluants que la combustion de pétrole ou de charbon fossile, cela n’a rien d’étonnant sur le plan chimique car le pétrole et le charbon fossile sont issus de la biomasse il y a des millions d’années et leur principal composé organique tout comme la biomasse est le carbone. La principale différence entre les combustibles carbonés fossiles et les combustibles carbonés issus de la biomasse est que le carbone émis par ces derniers lors de leur combustion est réabsorbé par le biotope lors de la croissance de cette biomasse. Cependant le problème majeur soulevé par les scientifiques est que le cycle de réabsorption total de ce carbone issu de la biomasse est de un demie siècle en moyenne (voir études « Biomascarade » de Greenpeace ainsi que l’étude de Biofuelwatch) ce qui ne répond pas à l’urgence climatique présente qui nécessite une réduction immédiate et drastique des émissions de CO2 afin de maintenir l’augmentation de la température à 02C°.

De plus, les autres polluants NOX-HF-CF, Métaux-Lourds sont répartis par l’air et l’eau sur la chaine alimentaire puis absorbés par le vivant.

L’énergie étant indispensable à l’homme, la solution consiste à la produire à partir de sources non carbonées, or, la plus grande source d’énergie non carbonée est le Soleil qui irradie sur la terre en une heure, l’énergie totale consommée par l’ensemble de l’humanité en une année ! Il en est de même pour nous à la Martinique où notre taux d’ensoleillement en tant que pays proche de l’équateur, est supérieur à celui de beaucoup de pays du Nord comme l’Allemagne ou la Suède qui possèdent pourtant un développement de l’énergie solaire par habitant supérieur à celui que l’on connaît aujourd’hui à la Martinique !

Cette situation est la manifestation d’une volonté politique de maintenir la Martinique sous dépendance économique quelque soit son statut notamment dans les secteurs prioritaires comme l’énergie.

La Martinique est riche, elle possède sur son territoire toutes les sources d’énergies non carbonés disponibles sur terre que sont : le soleil, les volcans (géothermie), la mer, les rivières, le vent. Plusieurs études démontrent que la Martinique possède des ressources qui peuvent lui permettre de produire plusieurs fois ses besoins énergétiques, grâce aux technologies actuelles. Certains pays ne possèdent et n’exploitent qu’une seule de ces sources ; nous, nous les avons toutes et nous maintenons notre dépendance vis à vis des énergies fossiles importées à hauteur de 98 % de nos besoins !

Si certaines interprétations statistiques pour 2015 ont fait ressortir un recul de la dépendance aux énergies fossiles à 95 %, cela est principalement dû à la baisse de la consommation globale d’électricité à la Martinique lié à la baisse de l’activité économique.

Aucun projet majeur de production d’électricité non carbonée n’a été réalisé à la Martinique depuis 2010. Certains raccords au réseau EDF (délais moyens 2 ans) pour des projets réalisés avant 2010 ont été effectués par EDF. Le projet d’Energie Thermique des Mers qui avait été lancé sous l’ancienne mandature par Monsieur Alfred Marie-Jeanne mais refusé par EDF a été repris avec le partenariat d’une autre société mais pour un coût beaucoup plus élevé. Le projet d’éoliennes du grand nord datant de 2008 est toujours en attente !

-Ce qui est stupéfiant mais entrant parfaitement en accord avec les politiques néocoloniales, c’est qu’aujourd’hui la région est porteuse en partenariat avec une multinationale Albioma, d’un projet énergétique dénommé officiellement :

« Centrale de cogénération Albioma Galion 2 » (arrt.préfectorale-201477-0002 du 14 mars 2014) qui consiste non pas à réduire la dépendance énergétique de la Martinique et à supprimer les émissions de CO2 et autres polluants dans l’atmosphère comme on aurait pu l’espérer, mais au contraire à renforcer notre dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur par l’importation de combustibles carbonés et à émettre dans l’atmosphère des quantités massive de Gaz à effets de Serre (GAS): le CO2 ainsi que des polluants extrêmement dangereux pour la santé et l’environnement comme les NOX(oxydes d’azote) les SOX(oxyde de soufre) le HCI (acide chlorhydrique) le HF (acide fluorique) les Métaux Lourds (arsenic-plomb-mercure-cadmium-nickel-zinc) les Cov (Composés volatiles) les Particules fines, très fines et ultrafines. Tout cela en maintenant le Martiniquais dans le statut de consommateur forcé et ignorant au profit d’une multinationale qui sera de surcroit cofinancée par nos impôts pour son investissement (50% défiscalisation) et pour sa production (tarif préférentiel d’achat de l’électricité par EDF financé par la CSPE que chaque abonné EDF finance à travers une taxe imposée sur sa facture) !

Cette société Albioma est une société française contrôlée par des fonds d’investissement et de pension Anglo-saxon elle est cotée en bourse et réalise 80% de son chiffre d’affaire par la combustion de charbon fossile dans le monde et 20% de son CA par la combustion de biomasse et le photovoltaïque. Propriété de fonds Anglo-saxon dont le plus important est « Apax-partners » Albioma S.A. a l’ambition de contrôler 30 % de l’électricité à la Martinique (source Albioma). Elle contrôle actuellement 54% de l’électricité à la Réunion avec les centrales thermiques charbon-bagasse ainsi que 40% de l’électricité à la Guadeloupe en important du charbon fossile (90%) pour le brûler dans leur incinérateur avec un peu de bagasse (10%). C’est le même schéma que cette société veut imposer à la Martinique, bien qu’elle affirme le contraire dans sa politique de communication soutenue par la région, c’est pourtant ce que confirme les autorisations administratives.

-Présenté la première fois en 2006, ce projet avait été désapprouvé et arrêté en 2007 par le président de Région Alfred Marie-Jeanne pour causes de dangers sanitaires et environnementaux majeurs.

Mais avec le changement de présidence en 2010, ce projet est à nouveau présenté par la société Albioma sa en 2013 à la nouvelle gouvernance régionale qui l’accepte dans le cadre d’une politique de communication innovante basée sur la mise en avant exclusive de la biomasse pour l’opinion publique alors même que les dossiers techniques et les autorisations officielles prévoient l’utilisation de charbon fossile !

C’est ce qui a été affirmé par la région en présence de la ministre de l’écologie et de l’environnement Mme Ségolène Royale en août 2014 ainsi qu’à plusieurs reprises à la population Martiniquaise en 2014 et 2015.

-Pourtant l’analyse des documents juridiques officiels qui concernent ce projet affirme le contraire, à savoir :

L’étude technique du projet Galion II par la DEAL (Direction de l’environnement de l’aménagement et du logement) dépendant du Ministère de l’Ecologie du Développement durable de l’Energie sous l’autorité de Madame Ségolène Royale fait clairement ressortir l’utilisation de charbon fossile comme combustible pour ce projet. Le rapport de « l’inspection des installations classées » qui dépend de la Deal et du « Ministère de l’Ecologie et du Développement durable » confirme l’utilisation de charbon fossile comme principal combustible et «l’acheminement quotidien de ce charbon fossile par 57 camions du port de Fort-de-France où il sera stocké sous sa forme brute, vers le site d’exploitation du Galion où il sera concassé, traité, puis brûlé dans l’incinérateur afin de produire la chaleur nécessaire à la chaudière pour la production d’électricité ».

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