La danse au coeur

danse_indienne_carbetLa danse classique indienne est indissociable de la culture du pays. C’est à la fois un divertissement et une leçon sur l’Inde du Sud qui a été proposée à la salle du Grand Carbet pleine comme un œuf le 09 juillet 2014 en ouverture officielle (??) du 43ème Festival de Fort-de-France.

Il y a deux principaux dieux hindous qui représentent la danse indienne : Brahma et Shiva . La danse pour un hindou, est le plus beau moyen de plaire à son dieu⋅⋅ En plus des fleurs et offrandes, il honore la divinité en figurant devant elle la part la plus noble et la plus créative de son être : « Adorer Dieu en dansant accomplit toute inspiration et la voie de la délivrance s’ouvre à celui qui danse », dit un texte ancien⋅

Comme la danse indienne est le seul moyen de plaire a Dieu et de l’honorer ; les danseurs et danseuses reproduisent ses mouvements⋅

Il existe six formes de danses : le bharata natyam, le kathak, le kathakali, le manipuri, le kuchipudi et l’odissi⋅ Elles sont issues des Vedas et du Natyashastra qui est le recueil sacré où est codifié l’art dramatique⋅ L’aspect religieux est donc très présent dans la danse indienne.
kaliAu Grand Carbet le style présenté tournait autour du bharata natyam. Une origine possible du nom Bharata pourrait avoir un rapport avec Bharat, le nom indien de l’Inde (en réalité bharatanatyam signifie « danse musique théâtre » mais ce mot réunissant les trois n’a pas d’équivalent en français). Le mot Bharata pourrait aussi être lié à un ancien théâtrologue indien, Bharata Muni. Enfin, le mot bharatha (bha-ra-tha) est composé de trois syllabes qui pourraient faire référence respectivement à trois mots tamouls : bavam (l’expression du visage), ragam (la musique et le rythme) et thalam (rythme imprimé par la main ou par le karuvi). Le mot natyam est le mot tamoul pour danse.

Originaire de l’Inde du sud, le bharata natyam est considéré comme la plus ancienne forme de danse classique indienne. Jadis elle n’était interprétée que dans les temples par des danseuses (les devadasis) qui avaient dédié leur vie à leur art et aux dieux. Aujourd’hui elle a disparu des temples et a gagné la scène.
C’est une danse de soliste dont l’apprentissage est très long et très difficile. Elle est enseignée aux jeunes filles, et parfois aux jeunes garçons, par des gourous (les nattuvanars).

La chorégraphie est composée de six tableaux dont l’ordre a été établi par la tradition. La danseuse utilise tout son corps mais aussi son visage et ses yeux. Elle suit les règles de la nritta pour tout ce qui concerne la gestuelle corporelle elle-même, et les règles de la nritya pour la composition des émotions par les expressions du visage et des gestes (les mudras).

La musique est de type carnatique, c’est-à-dire, originaire du Carnatic, une ancienne région du Deccan, plus large que l’actuel Etat du Kamataka. C’est une musique traditionnelle de l’Inde du Sud, complémentaire de la musique hindoustanie, musique elle aussi traditionnelle mais du nord de l’Inde. Les fondations de cette musique furent écrites entre le IVème siècle et le IIème siècle avant J-C. Le rythme de la danse est soutenu par des percussions

Si l’organisation de la scène ne correspondait pas tout à fait aux canons du genre, la grande beauté visuelle de la scénographie, le feu d’artifice des couleurs, la grâce des danseuses, la concentration d’énergie, peut-être d’origine divine ( qui sait?) l’ont fait oublier très vite en provoquant un enthousiasme tangible, et largement partagé ans dans le public. Le travail proposé par ailleurs, était aussi par la présence de Kali en début et fin de spectacle un hommage à l’enrichissement  issu du métissage culturel.

Fort-de-France le 10-07-2014,

d’après diverses sources,

M’A