Haïti : pourquoi la Croix-Rouge américaine n’a construit que 6 maisons avec les 488 millions de dollars collectés

seisme_haitiCinq ans après le séisme qui a dévasté l’île, provoquant la mort de dizaines de milliers d’Haïtiens et laissant des centaines de milliers de personnes sans soin ni abri, le « Guardian » évoque 60.000 Haïtiens qui vivent encore dans des tentes. Les sites ProPublica et NPR révèlent les responsabilités et défaillances de la Croix-Rouge américaine sur le terrain.

Après le séisme dévastateur de 2010, la Croix-Rouge américaine a recueilli près d’un demi-milliard de dollars pour porter secours en Haïti. Mais selon une enquête publiée par les sites de presse ProPublica et NPR, « l’organisation a enchaîné les échecs sur le terrain », et a grossièrement exagéré les montants alloués à la reconstruction du pays. Ainsi, bien que l’organisation ait affirmé avoir fourni un logement à plus de 130.000 personnes, seulement 6 maisons permanentes auraient été véritablement construites.

Pour mémoire, après le séisme de magnitude 7 qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010, les autorités haïtiennes ont dénombré 300.000 morts (chiffres contestés depuis par l’USAID dont l’estimation, de 46.000 à 85.000 personnes, reste néanmoins considérable) et 1,5 million (880.000 selon USAID) de sans-abri. Selon le Guardian, 60.000 personnes vivraient toujours dans des tentes

« Les organisations humanitaires du monde entier ont rencontré des difficultés pour aider Haïti, mais la Croix-Rouge est directement responsable de la majorité de ses échecs. », assure le journal.

Difficile de se laver les mains « lorsqu’il n’y a ni eau ni savon« 

Fin 2011, un grand projet de revitalisation avait été lancé dans le quartier de Campêche, au coeur de Port-au-Prince, la capitale. « Une meilleure vie dans mon quartier », tel était l’intitulé de ce programme prévoyant la construction de plusieurs centaines de maisons permanentes. Pourtant, « aucune n’est encore sortie de terre à ce jour. De nombreux résidents vivent dans des cabanes de tôle rouillée, sans accès à l’eau potable, à l’électricité ou à des installations sanitaires de base. », affirme ProPublica.

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