Catégorie : Poésies

« Quand le silence de la nuit » & « Que sera ce rat ? »

Patrick Mathelié-Guinlet

Quand le silence de la nuit
revêt de son ombre la vie
et qu’alors règnent les esprits,
dans les airs résonnent encore

les mots de ces poètes morts
chantant la liberté, l’amour
à qui veut bien les écouter
jusqu’à ce que lève le jour…

Ces mots que le vent leur murmure
quand il caresse la ramure
des arbres de son souffle ailé,
par les oiseaux tôt relayés…

Leur message est audible pour
qui sait écouter la Nature
car c’est au fond d’une nuit noire
comme une boîte de Pandore
qu’à la fin demeure un espoir…

Que sera ce rat ?

(à Line Renaud)

La peste brune est là !
Amenée par les rats
menés par Bardella,
rat de laboratoire
(pas de bibliothèque !)
au bel art oratoire
pour l’électeur séduire
dont courte est la mémoire
car des dehors impecs
cachent souvent le pire…
Hélas, on ne sait pas
ce que sera ce rat…
“Que sera, sera”!

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Janmen bliyé !

— Par Daniel M. Berté —

An jou nwè ka kouté
An misié ka nonmé
An boul moun ki alé
Anlè dé zel brizé
Anmwé ! Janmen bliyé !

An lo manmay kriyé
An foul estipersé
An péyi ka pléré
An aviyon tonbé
Anmwé ! Janmen bliyé !

An lespri angwasé
An sonmey dévasté
An chay lavi krazé
An soufrans ka pézé
Anmwé ! Janmen bliyé !

An istad plen kon zé
An krey chef artisté
An lo fanmi lienné
An mémwa ki matjé
Anmwé ! Janmen bliyé !

An lo sewkey rivé
An doulè rilévé
An Matnik dézolé
An dènié jes adié
Anmwé ! Janmen bliyé !

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“Soir d’Ô rage” & « La Vie »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

“Soir d’Ô rage”

Ô désespoir, ô rage,
on n’est pas toujours sage
au maléfice de l’âge…
C’est un pied dans la tombe,
l’autre au cul d’imbéciles !
La louange est facile,
la critique une bombe !
Si sur la main le cœur,
faut un doigt pour l’honneur !
Quand la bêtise irrite,
le respect se mérite…
Nuits blanches et puis jours sombres !
Pas de lumière sans ombre,
médaille sans revers,
pas d’endroit sans envers
ni vertu sans contraire,
de beauté sans laideur
ni courage sans peur…
Pas de bien sans le mal
et de vie sans la mort !
Tout est paradoxal
au sein de l’univers :
cultivons l’oxymore !

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Lè lavi-mwen…

Lè lavi-mwen…

Lè lavi-mwen blotjé an gran-chimen kèsion
Epi rété kwensé an kannal ladévenn
Pou ouvè lespérans
Pou mwen pé ba’y douvan
Man ka ritann Gran Manman

Lè lavi-mwen doubout an mitan an lannuit
Ka chèché lékilib anlè fil lanmizè
Pou rété an konsians
Pou pa trennen atè
Man ka rili Gran Sézè

Lè lavi-mwen blotjé dèyè gro pil woch-la
Paré a néyé kò’y an gran lanmè blé-a
Pou ripran an balans
Pou ritouvé larel
Man ka rili Gran Zobel

Lè lavi-mwen asiz anlè ti-ban katjil
Ek ka pléré gro-tjè plonjé adan malè
Pou genyen délivrans
Pou pa fè mové-san
Man ka rili Gran Glisan

Lè lavi-mwen kouché an kabann la détrès
Ka goumen pou pa mò adan gouf ladoulè
Pou trapé an ti-chans
Pou mwen pé sa di non,
Man ka rili Gran Fanon

Lè lavi-mwen maré épi lienn lasoufrans
An fenfon an lajòl éti ka mantjé lè
Pou pé fè pénitans
Man ka ritann Gran manman
Di-mwen : « Kouté lé Gran »

Daniel M. Berté 80419

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« Calligraphie » & « Introuvable ! »

Calligraphie

Je me souviens de mon enfance
lorsque, penché sur le cahier,
de ma plume en grande souffrance
jaillissaient les pleins et déliés…

Parfois même un honteux pâté
comme une tache indélébile,
preuve avérée de main débile
chez un malheureux écolier

apprenant l’art de l’écriture
que je jugeais bien difficile,
concentré, la langue tirée
afin d’éviter la rature…

Aujourd’hui, ce n’est plus ainsi
qu’on forme les scribes futurs.
On peut néanmoins déplorer
que l’on ait si vite oublié
le sens du mot calligraphie…

Introuvable !

Un petit mot d’amour
pour te faire la cour,
tout rempli de douceur
comme un tapis de mousse,
un murmure d’eau claire,
à travers le feuillage
un rayon de lumière…

Et dans l’air printanier
saturé d’hormones sexuelles,
une caresse alizée,
un parfum d’herbe tendre,
un battement de cœur
comme celui des ailes
de papillons aux mille couleurs…

Tels des trilles d’oiseau
et un chant de cigale,
de fruits mûrs une odeur
et puis partout des fleurs,
la blancheur de ton rire !

Tout ça dans un seul mot
que j’ai voulu t’écrire
mais ne l’ai point trouvé…
Alors et sans rien dire
t’ai donné un baiser !

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Balata

— Par Daniel M. Berté—

Balata

Mi mwen
ti-Balata
ka lévé an bon tè
épi bon bwa vayan
ek sèv an vidjòzté
an voukoum laviya
ay! Balata bel bwa !
Mi mwen
bodzè Balata
ka balansé la kadans
anlè an pyé dansé
adan van lalizé
toumbélé an nowdé
adan soley kouchan
suiv si’w pé
man douvan
Mi mwen
bel Balata
gro-zé-gran anba bwa
bien rasiné an tè
tet-mwen ka touché siel
ka ba bon moun lonbraj
ka pran nich bel zwézo
and vlopans bra-branch-mwen
Mi mwen
gran Balata
kout rach ka dékalé
légorin dékoupé
an pout ek planch pou fè
a kout mato ek mayé
kloché légliz Sentespri
siklòn mové krazé apré
Mi mwen
souch Balata
doubout anba lapli livènaj
ka ladjé gro dlo pou néyé tjè-mwen
Souch miné pa anba
paw an nich poulbwa fen
lè’w wè’y I za tro ta
I za tro ta pou mwen

Daniel M. Berté 270225

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« L’important, c’est la dose ! », & « Puzzle »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

L’important, c’est la dose !
(à Gilbert Bécaud)

Ami, dans tout ce que l’on prend,
drogue, alcool ou médicaments,
j’affirme que n’est nullement
mauvaise en soi aucune chose
mais qu’il faut savoir seulement

garder raison en toute chose…
Du bonheur c’est la condition.
C’est l’abus qui fait le poison
puisque l’important c’est la dose…
Oui, c’est la dose l’important !

Qu’il s’agisse de sport, d’écrans,
là c’est encor la même chose :
il faut rester intelligent
et pour éviter l’addiction,
user avec modération….
Et ce conseil est le seul bon !

La démesure est ce qui cause
à la fin du désagrément
puisque l’important c’est la dose.
Même si la vie n’est pas rose,
oui, c’est la dose l’important !

Puzzle

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“Les vivants sont tous morts mais ils ne le savent pas”, d’Edgard Gousse

Par Fortenel Thélusma (*)

Voilà le titre choc, provocateur du dernier recueil de poèmes d’Edgard Gousse. Celui-ci est publié aux Éditions Trois Amériques, au troisième trimestre 2025. Paré d’une magnifique et impressionnante couverture au fond rose teinté de blanc, ce livre, d’une centaine de pages, est illustré par l’auteur lui-même. Edgard Gousse a plusieurs cordes dans son arc. Il propose une contribution remarquable et remarquée dans des domaines variés. Romancier, essayiste, critique littéraire, poète, conférencier, artiste peintre et traducteur, ancien professeur des universités, il a déjà publié une cinquantaine d’ouvrages.

Souvent, nous gardons présent dans nos esprits le souvenir de personnes décédées, parce que, avant leur mort, durant leur passage sur cette terre, elles nous étaient chères. Nous continuons ainsi de les nommer, de rappeler leurs œuvres, leurs qualités. Pour nous, quoique invisibles et très éloignées de nous physiquement, elles sont bien vivantes. À l’opposé de cette idée, le poète Edgard Gousse nous prend de court par le titre de son nouveau recueil de poèmes : Les vivants sont tous morts mais ils ne le savent pas. Faut-il le prendre au mot ou se contenter de se délecter de l’effet de surprise cher aux créateurs qui nous enivrent de beauté et de nouveauté au travers d’images peu connues ?

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Man ka kouri lannuit

— Par Daniel M. Berté —

Man ka kouri lannuit
Pou bonmaten lévé
Adan an lawouzé lespwa
Ba tiyanmay gazawi
Ki latranblad ka pran

Latranblad kakarel
Anba bonm ka tonbé
Akondi siel krévé
Ek ki ka déblozé
Anlè tet-yo touni

Adan an rev krévé
Kon izotewm krévé
Kondi filé krévé
Ki pran pwason krévé

Man ka kouri lannuit
Man ka kouri lannuit
Dan lapli bètafé
Ka mété an klewté
Dan lisidité-mwen
Dan lenpidité-mwen

Tout kakolè ka fè kakol
Tout konbatan ka konbat
Epi an lespri powézi
Pou di sa yo pé pa di
Men ki alantou-nou

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« Explorateur » & « Un voyageur »

Explorateur

Un air de déjà entendu,
une impression de déjà vu
et de moments déjà vécus :
faut se libérer du connu !

Prisonnier du temps et du lieu :
besoin d’ailleurs, de changer d’heure,
d’aller voir si, sous d’autres cieux,
la vie n’y serait pas meilleure…

Une envie de changer d’histoire :
besoin de perdre la mémoire,
laisser derrière le passé
afin de pouvoir avancer…

Un voyageur…

N’ayant pas écouté ma mère,
j’ai poursuivi tant de chimères…
Parfois la vie se fait amère
quand son chemin trop vite on perd,
qu’en perpétuel exil on erre !

Voyageur, ton âme est en peine
car tu sais que ta quête est vaine
mais sans fin, sur toutes les mers,
la beauté du chant des sirènes
toujours un peu plus loin t’entraîne…

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— Patrick Mathelié-Guinlet —

Entre deux…

Entre la mort et la naissance…
Entre l’existence et l’essence…
Entre l’instinct et l’expérience…
Entre la croyance et la science…
Entre l’espace et puis le temps…
Perdu entre deux infinis
entre virus et galaxies :
entre l’infiniment petit
et puis cet infiniment grand…
Entre le quantique et cosmique,
entre le tragique et comique
se retrouve l’homme et sa vie
entre deux portes donnant sur l’inconnu
comme un point d’interrogation irrésolu !

Existentialisme

Encore un pas sur le chemin,
encore un mot sur le papier…
Dans la poussière ou par écrit,
laisser une trace de vie…

Mais à quoi ça sert à la fin
quand on sait qu’avec les années
tout finira par s’effacer :
les visages dans les miroirs,

les histoires dans les mémoires
par l’abrasif temps érodés…
Des pages du livre de vie,
l’encre peu à peu a pâli

et les paroles prononcées,
le vent les aura emportées…
Même avec un secret espoir
d’acquérir l’immortalité,

pour l’homme il est vain de vouloir
contre l’éphémère lutter…
La seule règle est d’exister
sans trop de questions se poser !

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Fété an mizik

Fété an miziké
(Pou lafet lanmizik)

— Par Daniel M. Berté —

Fété an miziké
Chanté an jwayezté
Dansé an wélélé

Tanbou an woulman
Tibwa an batman
Bèlèé an mouvman

Viyolon an charangas
Trompet an descargas
Salsaé an bel pas

Flit an boléro
Klarinet an tango
Bidjiné an blogodo

Tronbòn an tjatjatja
Sakso an mazouka
Zouké an lafouka

Kloch an konpa
Bonngo an soka
Sloé an rimen-bonda

Batri an wòkannwol
Bas an dannsol
Valsé an fanm fol

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Le séchoir de mes parents

— Par Philippe Charvein —
Assis sur le canapé, je regardais ce séchoir pourtant familier de notre maison depuis longtemps alors qu’il était livré à la force du vent qui soufflait alors.
Une fréquence, une intensité plus marquée et c’en était fini, il était déraciné.
Emois ! Moi me précipitant tentant de parer au plus pressé.
Pourtant le séchoir de mes parents, avec ses bras ouverts comme en attente demeurait tout en tremblotant un peu il est vrai, vacillant un peu sur ses pieds ne perdant pas pied, nouveau roseau à l’ossature si fragile.
Ce séchoir, le séchoir de mes parents, notre séchoir tenait bon et décidément bon remplissant pour de bon sa mission portant haut à bout de bras les vêtements dont il avait la garde et la responsabilité portant un peu la mémoire de notre maisonnée.
Ce séchoir, le séchoir de mes parents, notre séchoir qui tremblait sous le vent malgré ses pieds en « x », nous rappelant notre fragilité face aux jeux aléatoires du cosmos, redistribuant les vêtements d’une maisonnée la nôtre au gré de ses rayonnages : unité mêlée des signes ou insignes de nos corps et personnes.

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Papa p

Par Daniel M. Berté

Papa protektè ka véyé anlè-nou
Kon manman-poul ka ba piti’y lanmou

Papa pinisè épi o san rézon
Ki ka wacha-wacha pou an wi pou an non

Papa pawolè chef an lison lavi
Ki ka montré larel pou vansé san fébli

Papa piétè ki ni lanmen fèmen
Ki ka viv o dépan ek pa ka ba’y ayen

Papa prélè a bel ganm bel kanman
Ki ni an gran bel tjè ek ki charmé manman

Papa pariè ka jwé kok ek chouval
Ka bliyé ménaj-li é pa ka ba’y an pal

Papa péyè ki ka pété grenn-li
Pou pé sa fè lajan pou nouri lafanmi

Papa protektè pinisè pawolè piétè
Prélè pariè o péyè sé toujou an papa

Daniel M. Berté 130625

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« Symbioses » & « Surinformés ! »

Par Patrick Mathelié-Guinlet

Symbioses

Quand je m’endors avec mon chat
allongé à côté de moi,
son ronron est un nirvana !
Je me dissous dans l’animal…

Serrant un arbre dans mes bras,
le contact avec son écorce
me communique alors sa force,
je suis uni au végétal…

Mettant la joue contre une pierre,
comme le sang dans mes artères
j’y sens battre un pouls de la Terre.
Je deviens part du minéral…

Depuis la naissance du temps
tout est relié, tout est vivant
et tout est de valeur égale…
Nature est l’unique morale !

Surinformés !

Un quotidien froissé
rempli d’histoires tristes :
la misère des gens
et la trop longue liste
des guerres, d’accidents
et de crimes étalés…

Tandis qu’à l’encre noire
s’écrit le désespoir,
en photos en couleur
s’exhibe la douleur !

Le “Siècle des Lumières”
des gazettes premières
a fait place aujourd’hui
au monde de ténèbres
en sa marche funèbre,
ne donnant plus envie,

lorsque tout va si mal,
de lire le journal…
Lors, en froisser les pages
et, tel un singe sage,

ne rien entendre et voir
pour ne plus rien savoir
de cet ambiant malheur,
ne plus être informé
et saturé d’images
est la clé du bonheur !

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Kòn-lanbi

— Par Daniel M. Berté —

Bou-ou-ou-ou-ou !
Touououououou !
Toutoutou-ououou !
Tou ! Tou ! Tou ! Tououou !

Lé grangrek dénonmen’w Strombus gigas
Yo kriyé’w Caracol pa bò Nicaragua
Butoto Bénézwel, Cambombia Panama
Carrucho Potorik ek Cobo a Kiba

Queen conch sé non yo ba’w adan péyi anglé
Pa koté Matinik ou sé an Kòn-lanbi
Ou dan léritaj-nou dépi Kalinago
Pou té sèvi manjé an lasos pimanté

Épi pou té sa fè braslé ek bel kolié
A lépok ladjoukan ou sèvi Neg-mawon
Pou té kominiké épi fè gawoulé
Pou yo té sa trapé an wouspel libèté

Ou matjé lé moman potalan lavi-nou
Di nésans a mayé, rivé jik a lanmò
Ou té la lè péchè té ka sòti lapech
Ou té ka ba’y signal larékot bokodji

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« Traces » & « Aube »

 — Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Traces

Se dissipe la brume
de l’esprit endormi…
Demeure un peu d’écume
du parfum de la nuit
qu’à mon réveil je hume
dans la froisse du lit…

D’un océan de bruits
sous une lune pleine
ne subsistent qu’à peine
de menus acouphènes
lorsque le soleil luit…

Et puis, par-dessus tout,
quand le jour neuf se lève
traîne encor sur mes lèvres,
tel celui d’un doux rêve,
le goût de baisers fous…

Aube

Un rayon de soleil
et son goût d’arc-en-ciel
à l’heure du réveil
comme un rayon de miel…

Juste un brin de lumière
pour éclairer le jour
comme un hymne à l’amour
refusant la misère…

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La Mort des Valeurs

— Par Camille Loty Malebranche —

Je suis venu, j’ai vécu et surtout j’ai vu !
J’ai vu le dédale de la vie et du social
Écrouer l’homme dans son cul de sac
J’ai entendu et compris toutes les aberrations
Et tous les mensonges, montagne d’infamies
D’une génération de peine de folie et de haine
J’ai vu le spectacle des guerres civiles
Et des conflagrations entre nations
J’ai vu des soldats tirer sur des femmes
Qui réclamaient du pain et de l’eau
Et sur des enfants qui pleuraient leurs pères morts
J’ai vu des bombes détruire des pays, des villes et des peuples
Pour défendre l’opulence des cartels et des trusts
J’ai vu des hommes sabrés pour un baril de pétrole
J’ai vu des étoiles d’argent et d’or décorer des sicaires et honorer des généraux maniaques de sang,

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La prière du poète

—  Par Robert Lodimus —

I

Pardon Seigneur
J’ai enterré ma Grâce
Sous la palanque
De nos épreuves
J’ai blasphémé
Contre l’Éden
Des aliénés
Car j’ai juré
D’assassiner la trahison
Qui a transpercé
L’Innocence
Aux yeux d’émeraude
Pendant la nuit
De la grande fête foraine
En ce temps-là
Xaragua
Paré de perles et de diamants
Trépassa dans son sang
Après qu’il eut baisé l’anneau
De l’«hilotisme»
Dès ma naissance
Je voulais être Méliès
Pour immortaliser
La reine de la comète jaune
Sur un grand nuage
De lumière bleue
Accroché aux ailes
De ma colère
Je suis parti un jour
À la recherche des trublions
Qui ont inventé
Le mot « négrier »
Pour humilier
Et torturer l’Afrique
Ô Père des Putes
Et des Justes
À toi
Je me confesse

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« Péplé la révolt »

— Par Daniel M. Berté —

Nou za péplé la révolt
An voum ek an voukoum
An dézodman ek gawoulé
An lensireksion ek rébélion

Nou za péplé la révolt
Epi baton ek koutla… Frapé !
Epi pawol ek matjé… Kouté !
Epi san ek viktim… Sonjé !

Zeslav za péplé la révolt
Anlè bato lé négriyé… Lévé !
An bitasion kolon bétjé… Difé !
An mawonaj foukan alé… Chapé !

Neg za péplé la révolt
An 1848 yo lévé yo krazé… Raché !
An 1870 yo lévé yo brizé… Koupé !
An 1900 yo lévé yo grévé… Tiré !

Fanm-nonm za péplé la révolt
An 1935 yo maché an grèv lafen… Libéré !
An 2009 yo kriyé kont la profitasion… Bésé !
An 2025 yo protesté kont lavi chè… Chawjé !

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« Je savais qu’il ne serait jamais à moi » & « Nuitées d’ une clarté nouvelle »

— Par Myrna Nérovique —

Je savais qu’il ne serait jamais à moi

Je savais qu’il ne serait jamais à moi,

Et, mon cœur était tout en émoi.

Le cri de mon bonheur s’insufflait un paradis,
De ceux qui ont perdu et qui ont appris.

Je savais qu’il ne serait jamais dans ma vie,
Avant qu’elle ne serait , à ce jour, partie.

Et, les larmes gonflaient mon cœur,
Face à mon indicible malheur.

Je savais qu’il ne serait jamais à moi,
Et, mon cœur, était tout en émoi.

Myrna Nérovique.

 

Nuitées d’ une clarté nouvelle.

Dans nos nuitées éternelles,
Intimant nos clartés sempiternelles,
La vie abondait avec aisance,
Dans une promiscuité rance.
La nuit rigolait parfois,
Clarifiant nos lois.
Et, l’amertume de nos rires,
S’octroyait de beaux sourires.
Dieu seul sait pourquoi,
Je ne perds point la foi.
Et, dans le cœur de nos baisers,
Je ne peux que m’armer,
Dans un silence tenace,
Où mon problème s’enlace.

Myrna Nérovique

 

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« Fleurs séchées » & “Naufragé”…

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Fleurs séchées

S’effeuillent une à une les heures
tout comme on effeuille une fleur :
j’aime ce jour un peu, beaucoup,
à la folie ou pas du tout ?

Avant qu’une autre fleur en main,
aujourd’hui soit fané demain…
Tel un bouquet de fleurs séchées
au doux parfum de nostalgie,

je me souviens des jours passés,
de tous ces rêves inassouvis,
des grands et des petits bonheurs,
des joies, des peines et des douleurs…

Ces feuilles mortes d’une vie,
emportées par le vent du temps,
sombrent peu à peu dans l’oubli
quand vient l’hiver aux cheveux blancs…

“Naufragé”…

Partir pour un pays
dès lors n’existant plus
et rêver d’une vie,
las, qui n’est plus réelle…

Encore avoir des ailes
mais qui ne battent plus,
tel un oiseau blessé
songeant au vaste ciel…

Au fond d’une mémoire
par l’oubli érodée,
quêter un peu d’espoir
parmi les souvenirs

du joli temps passé,
juste afin de tenter
d’ébaucher un sourire
et d’encore exister…

Patrick Mathelié-Guinlet

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YO vòlè la limiè

— Par Daniel M. Berté —

YO vòlè la limiè

YO vòlè la limiè
Man adan gran fènwè
Man kon papa-vètè
Ka ranpé anba tè

Dépi sétè-di-swè
Bètafé pa wè klè
Kabritbwa ni gro-tjè
Zagriyen an priyè

Sé an sel gran nwèsè
Ki ka vlopé Latè
Ka pati ora tè
Ka monté jik anlè

Tout ti zétwal pran pè
Man Lalin fè dèyè
Lédéef a larè
Pil ek lanp bat dèyè

Pran-nou Manman-Latè
Fè-nou janbé lanmè
Epi fret ek mizè
YO fè-nou djoubak tè

Pou lang YO met bawriè
Pou mes fè machawriè
Fè-nou obliyé yiè
Mété-nou an malè

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Pétet si… Patat sa !

— Par Daniel M. Berté —

Pétet si… Patat sa !
Pétet si
Kok misié Brilan Chal Bobin
Pa té kokorikokriyé an manniè anrajé
A la louré di jou
Man pa té ka’y lévé-ouvè zié
An siwso tjè soté
Entjet kon tatjet an finet nef
Ek pa té ka’y kriyé-jouré
An giz di lapriyè
Patat sa !

Pétet si
Man pa té lévé doubout bien faché
An fènwè-a épi limiè bobech
Olié limen méloulou-a
Man pa té ka’y kongné-pété
Ti-zotey goch-mwen
Anlè pié dèyè goch zoka-a
Ek jouré-anrajé
An giz dézièm priyè
Patat sa !

Pétet si
Man pa té alé fè kafé
Epi limiè flanbo
Adan latjwizin-la
Man pa té ka’y touvé
Bonm sik-la vid
Pli vid ki vid de vid
Ek kriyé-jouré
An giz twazièm priyè
Patat sa !

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Peut-on tout refaire?

Comment puis-je avoir ta confiance pour renaître Haïti
Toi et moi nous nous sommes égarés dans une zizanie
Au lieu de nous être unis nous nous sommes plutôt haïs
La main invisible du colon a semé cette discorde infini

Aujourd’hui la nation souffre d’une hémorragie pernicieuse
Nos dirigeants sont victimes de manipulations vicieuses
Des groupes armés sèment une sale violence nébuleuse
Nous avons des membres élites malpropres et mafieuses

Si nous ne changeons pas de direction où finirons nous
Nos ancêtres nous ont donné la belle patrie à quel coût
Sommes-nous arrivés dans une vile amnésie de dégoût
Nous ne pouvons même pas dialoguer sans donner coup

Vivre Libre ou Mourir était ce donc une sordide subterfuge
Liberté Egalité Fraternité était ce une forme de transfuge
Désastres naturels et humains firent de grands déluges
Le monde sans cesse nous avilit nous opprime nous juge
JB

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