Jour : 29 avril 2017

« Le Procès du siècle » de Mick Jackson

A Madiana

—Par Guy Gabriel—

 Avec Rachel Weiz, Tom Wilkinson, Tom Spall , Andrew Scott….

Deborah Lipstadt, juive d’origine, professeure d’histoire et de littérature juive, reconnue à l’Université d’Atlanta défend farouchement la mémoire de l’Holocauste. Elle se voit confrontée à David Irving un universitaire extrémiste, qui se fait l’avocat de thèses controversées sur le régime nazi. Après avoir suivi une conférence de l’historienne, ce dernier se sentant agressé assigne Lipstadt en justice ; voilà Deborah dans la situation aberrante de devoir prouver l’existence des chambres à gaz ;

Il va lui falloir, en restant dans limites du droit (britannique), faire face à un négationniste, prêt à toutes les bassesses pour gagner son procès ; il faudra aussi tout faire pour l’empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes…

Le procès du siècle est un film de prétoire pas comme les autres, qui fait se confronter la mauvaise foi et la vérité ;en effet, il s’agira pour Deborah Lipstadt de démontrer la réalité devant la justice ; la mauvaise foi qui se considère comme agressée contre la vérité considérée comme l’agresseur. Dans un premier temps, on craint que le film sombre dans un insupportable pathos, mais, rapidement le sujet se centre sur deux visions de la justice, celle du Royaume-Uni et celle des Etats-Unis, la première semblant mettre en difficulté l’historienne qui, pourtant défend la vérité et celle, américaine, qui devrait, au contraire l’aider à défendre sa thèse.

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« Une si longue lettre d’amour – Et d’autres paroles », de José Robelot

5 mai 2017 à 16h 45, à la BU du Campus, Schoelcher

L’écrivain José Robelot sera présent à la BU du campus de Schoelcher vendredi 5 mai à 16h45 pour une rencontre/signature autour de son dernier ouvrage, Une si longue lettre d’amour – Et d’autres paroles (L’Harmattan, 2016).

Dans la lignée de ses prédécesseurs, poètes et écrivains marqueurs de la Parole caraïbe, José Robelot dresse le portrait sans concession d’une terre, d’un pays habité d’hommes et de femmes partagés entre la tentation de l’immobilisme et le désir de changement.
Ouvrage à la fois polémique, didactique, lyrique, épique, Une si longue lettre d’amour est un voyage au chaud de la réalité caribéenne dans ce qu’elle a de complexe, de dérangeant et de beau : le vivre ensemble. L’auteur se livre à un décryptage du pays aussi implacable que salutaire et revisite à sa manière les questions de mémoire, de « race », de liberté, de réparations, de partage de richesses, de pouvoir ou de protection de l’environnement.
Dans un extrait de la préface, Diana Rey-Hulman, ethnolinguiste marie-galantaise, souligne que « la publication de la Lettre intervient après une enquête méticuleuse d’où sont issus deux romans où l’auteur met à jour le continuum entre l’esclavage et la pauvreté extrême installée à la périphérie des métropoles ».

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L’homme-femme/Les mécanismes invisibles, ou comment dire l’indicible

— par Janine Bailly —

De la prestation de D’ de Kabal, que je ne nommerais pas “spectacle” puisqu’il s’agit bien ici d’un discours, à nous adressé sur le mode tout à la fois conatif et phatique, l’acteur délaissant même un moment la scène pour au-devant nous parler de son propre corps, puisqu’à mon sens le théâtre est plus convaincant quand par la fiction, fût-elle inspirée de la réalité, il “montre”,— alors que par le discours il argumente et “dé-montre” —, de cette prestation remarquable d’être sincère et inspirée, je retiendrai donc ces moments de grâce où délaissant l’ordinaire des mots, l’acteur atteint son but dans la fulgurance des images qu’il sait créer, dans la justesse et la clarté des métaphores qu’il sait si bien filer ! Les “paragraphes” démonstratifs, porteurs de didactisme comme parfois de chiffres, ne m’en ont paru que plus rébarbatifs, d’autant qu’ils prêchaient une convaincue. Et qu’au regard du visage très féminin de la salle, je n’étais certes pas la seule à être persuadée du bien-fondé de ces assertions. Pas la seule à savoir, si je reprenais dans un sourire les mots de Jules Renard, que le féminisme, c’est ne pas compter sur le Prince Charmant !

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Audrey Pulvar :  » Une léthargie nationale « 

Suspendue de CNews pour avoir signé une pétition contre le Front national, la journaliste réagit à l’absence de mobilisation face à la présence de Marine Le Pen au second tour

Pour tant de beauté, merci et chapeau bas ! « , aurait peut-être entonné Barbara, au regard des cortèges emplissant les rues des villes, partout en France. Tous ensemble ! A Paris, de République à Nation, entre 400 000 et 900 000 personnes le 1er mai 2002. Pour défendre la République, on manifestait. Depuis le 21 avril au soir, nous décortiquions l’infernal résultat, à coups d’éditoriaux enflammés, jetant l’anathème sur l’abstentionniste penaud, vouant l' » électeur dispersé  » aux gémonies, démoralisés par les mortels manquements d’une campagne, celle de Lionel Jospin, passée à côté de tant d’inquiétudes quotidiennes de millions d’entre nous.

La France, légataire universelle des Lumières, venait de placer au second tour de la présidentielle un leader d’extrême droite ! On affrontait l’inimaginable. Ensemble. Dans les kiosques, des kilomètres d’indignation. Libération, la  » une  » barrée d’un gigantesque  » NON « , parlait de la  » France affreuse « .

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