Jour : 12 mars 2017

Basquiat l’éphémère, mais Basquiat pour l’éternité

— par Janine Bailly —

Le spectacle Samo, a tribut to Basquiat, proposé à Tropiques-Atrium, fut unique, en ce sens qu’il n’eut lieu qu’une seule fois, en ce sens surtout qu’il a donné à voir une création de forme particulièrement inventive et novatrice. Nécessaire travail de mémoire, étrange poème en prose, ode au peintre si tôt disparu, sorte d’opéra-rock, opéra-jazz tirant sur le hip-hop, tragi-comédie musicale aussi… et pourquoi pas ?

D’abord il y a le son. Qui troue seul l’obscurité de la salle. Qui s’intensifie alors même que la toile verticale, écran tendu en fond de scène, s’éclaire de blanc, de bleu, bientôt ciel à transpercer de violents coups de pinceaux. Le son, comme un sourd battement de cœur, annonciateur de toute vie, frémissement du fœtus au ventre maternel. Le son projeté au devant de lui, l’homme demi-nu  qui va entrer en scène. Et de l’indistinct naissent les paroles, voix off, posée et sûre, autoritaire presque dans ses accents. Des paroles qui peu à peu se font claires et disent de Basquiat l’identité, psalmodiée en une phrase déclarative: « Je suis américain… ».

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« Samo, a Tribute to Basquiat », cérémonie funèbre

— Par Selim Lander —

Jean-Michel Basquiat (1960-1988), né d’un père haïtien (d’où son prénom français) et d’une mère américaine, fut un mauvais garçon, un beau gosse aux mœurs « spéciales » (comme on disait naguère), avec au cœur la hargne, l’ambition, et surtout l’envie d’une existence sans frein. Promu par la grâce de la critique et des médias figure de proue du néo-expressionnisme new-yorkais, il devint un familier de la Factory d’Andy Warhol où se côtoyaient toutes sortes de gens, des célébrités et des voyous. Incapable de se détacher des drogues, il mourut à vingt-sept ans de l’overdose d’un mélange d’héroïne et de cocaïne. Les visiteurs présents à l’été 2015 à la rétrospective du Guggenheim-Bilbao ont pu apprécier ou en tout cas découvrir une peinture « sauvage », au sens où elle est à l’évidence guidée davantage par la rage de s’exprimer que par le souci de plaire.

Koffi Kwahulé est pour sa part l’un des dramaturges francophones contemporains parmi les plus doués. Le public martiniquais a pu voir très récemment sur scène son monologue Jaz et, en 2013, P’tite Souillure, une pièce qui fait intervenir un personnage maléfique, Ikédia, alors interprété par Nelson Rafaell Madel.

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5° conférence du CEREAP : « L’art de la performance »

Mardi 14 mars, 18h, ESPE de Martinique

avec : Annabel Guérédrat, Henri Tauliaut, Marvin Fabien (performances)

et Anne-Catherine Berry (conférence)

Qu’est-ce que la performance?

C’est devenu une figure quasi obligée de tout exposé concernant la performance : entamer celui-ci en s’interrogeant sur l’impossibilité même qu’il y aurait à la définir. L’embarras peut toucher à la période comme aux champs artistiques où on va pouvoir la repérer. Par exemple, Roselee Goldberg, qui fait souvent autorité dans ce domaine, va embrasser généreusement les avant-gardes de tout le vingtième siècle, depuis le futurisme ou le dadaïsme, et reconnaître l’empreinte de l’art-performance dans des formes que d’autres considèreraient conventionnellement théâtrales ou chorégraphiques.
À l’inverse, des analyses plus « radicales » ne retiendront que le mouvement en son temps désigné comme celui de la Performance, des années 60 et 70 surtout occidentales – particulièrement américaines. Et d’exiger que les formes en aient été absolument uniques, produites en dehors de tout contexte scénique conventionnel, avec une démarche de remise en cause radicale des codes établis de la représentation.

Devant pareil embarras, on s’entendra bien souvent à conclure que l’instabilité de sa définition doit être rangée parmi ses traits caractéristiques.

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 » Le journal d’une femme de chambre », m.e.s. de Philippe Person

Jeudi 16, Vendredi 17, Samedi 18 mars 2017 à 19h 30 au T.A.C.

Une comédie politico-érotico-policière, d’après le roman d’Octave Mirbeau

La pièce

 Nous sommes dans les années 1970. Célestine, ancienne femme de chambre, vient de publier son journal. C’est lors d’une rencontre avec ses lecteurs qu’elle dévoile avec humour et franchise les petits et grands travers des patrons qu’elle a servis, mais aussi d’encombrants secrets et de fracassantes révélations. Philippe Person s’empare de ce texte et, comme il l’a fait dans ses précédents spectacles avec ce ton décalé qui le caractérise, nous fait découvrir un Journal d’une femme de chambre inédit et sulfureux. Célestine est effrayante, attachante, à la fois victime et bourreau. Et surtout Célestine est l’incarnation de ces êtres qui veulent « s’en sortir » et par tous les moyens. Sa trajectoire est celle de toute une classe sociale, de toute une époque, de ceux qui partent de rien, les petites gens, les sans-grade, les invisibles et qui, à force de courage mais aussi de malice, arrivent à exister enfin.

Le roman d’Octave Mirbeau est à la fois politique et érotique.

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Rencontres Cinémas Martinique 2017 : le programme

Du 17 au 25 mars 2017 à Tropiques- Atrium  et à Madiana

— Présentation de Steve Zébina —

Télécharger le programme complet en pdf

Un festival est comme une histoire, un conte qui nous emmène au gré des films des projections, des échanges, à visiter un imaginaire.

Pour cette 12e édition et après notre virée africaine, c’est à une exploration d’un autre continent de cinéma que nous vous convions : L’Amérique du Sud.

Comme l’an dernier, nous laisserons notre désir d’exhaustivité aux oubliettes et tel un personnage de Macondo, nous nous enfoncerons dans cette cinématographie riche et variée.

Premier pas : étendre les frontières géographiques. Cette Amérique que certains appellent Latine, hispanophone, ne peut se réduire à un continent.

Les perles de la Caraïbe, de Puerto Rico à Cuba,les héritages africains, amérindiens, irriguent ces cultures composites. Le cinéma raconte cette histoire à travers des coproductions régulières, l’existence de célèbres écoles cubaines ou mexicaines qui ontformé toute une génération de réalisateurs, de techniciens. C’est cette dynamique globale qui a permis l’émergence d’auteurs.

Décrire un cinéma c’est aussi mettre en exergue son apport au monde.

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Haïti, Les Gonaïves : un autobus fonce sur la foule et fait au moins 34 morts

Un autobus a foncé sur une foule dimanche 12 avril dans la ville de Gonaïves, à 150 kilomètres au nord de Port-au-Prince en Haïti, tuant au moins 34 personnes et en blessant 15 autres, selon les responsables de la protection civile.

« Le bus a d’abord heurté deux pétions, faisant un mort et un blessé », d’après la directrice de la protection civile haïtienne. « Il s’est alors enfui et s’est trouvé face à trois bandes de rara [des musiciens à pied, ndlr]. Il leur a foncé dessus et 33 personnes sont mortes ».

Arrivés rapidement sur place, les services de secours ont transporté les blessés à l’hôpital de Gonaïves et les policiers ont contenu les mouvements de colère de la population.

Violences après le délit de fuite du chauffeur

« Les gens qui n’ont pas été victimes de l’accident ont tenté de brûler l’autobus avec ses passagers dedans », a informé le coordonnateur de la protection civile pour le département de l’Artibonite. « Le bus, ses passagers et son chauffeur ont été placés en sécurité dans le commissariat de Gonaïves », a-t-il indiqué.

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C’est la « pire crise humanitaire » dans le monde depuis 1945 alerte l’ONU

Les Nations Unies ont averti ce samedi que le monde est confrontée à la « pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », avec un risque de malnutrition et de famine pour 20 millions d’habitants de trois pays d’Afrique et au Yémen.
Somalie, Soudan du Sud, Nigeria et Yémen, tous en proie à des conflits armés, sont les pays cités dans la déclaration faite vendredi devant le Conseil de sécurité par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Stephen O’Brien. Le responsable qui s’est rendu au début du mois au Yémen, au Soudan du Sud et en Somalie, a lancé un appel à une mobilisation urgente, réclamant 4,4 milliards de dollars à la communauté internationale d’ici juillet pour « éviter une catastrophe. »

LIRE LA DÉCLARATION (en anglais)

« Les Nations Unies lancent un avertissement, le monde fait face à sa pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, avec plus de 20 millions de gens confrontés à la faim et à la famine dans quatre pays », a-t-il déclaré.

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Hyves Hayot est mort

 — par Roger de Jaham —

Yves Hayot s’est éteint dans la nuit de vendredi à samedi à son domicile du François, entouré des siens, à l’âge de 90 ans.

Aîné d’une famille de quatre sœurs et deux frères, doté d’une forte personnalité, Yves Hayot aura considérablement marqué de son empreinte plusieurs grands secteurs économiques de la Martinique et, au-delà, des Outre-Mer.

Succédant à son père Léon Hayot, il fut d’abord le très jeune dirigeant de l’usine sucrière du Francois. Puis, après l’acquisition de l’usine du Lareinty, Yves Hayot aura été le dernier industriel privé du sucre de la Martinique, avant que cette activité ne soit reprise par les collectivités locales.

Reconverti dans la production de rhum, co-fondateur du Coderum, il aura longuement présidé cette organisation de distillateurs de la Martinique. Propriétaire de la distillerie du Simon et des Rhums HSE, Yves Hayot restera comme l’un des très grands professionnels de la culture de la canne à sucre et des métiers du rhum, auxquels il était attaché par dessus tout.

Mais la banane lui était également familière, puisque président de la Sicabam au début des années 90, Yves Hayot jouera là aussi un rôle essentiel au moment fondamental de l’ouverture du marché européen de la banane, permettant grâce à son leadership la mise en place de l’OCM-banane, dispositif européen qui assurera le développement de cette culture aux Antilles.

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